mardi 20 décembre 2011

NOMS D'OISEAUX


Après avoir répertorié ensemble des dizaines d'expressions se référant aux oiseaux : se voler dans les plumes, le miroir aux alouettes, être le dindon de la farce, comme un oiseau tombé du nid... écrire un texte qui tout en racontant une histoire contienne le maximum de ces expressions.







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Elle râle comme ça notre petite pipelette, pour tout, pour rien, mais elle n’a jamais cassé trois pattes à un canard. Avec sa grosse voix et sa gorge pigeonnante, elle ne fait peur à personne.
De sa démarche de canard, elle traverse notre cour et son œil d’aigle surveille tout :
 «Hep ! Monsieur Henri, vous n’êtes pas manchot. Pas la peine de filer en douce, le sac poubelle au bas de l’escalier, c’est bien vous qui l’avait laissé. », « Madame Jane, votre gamin a cassé un carreau dans l’escalier. Avec ce froid de canard, pas la peine de faire l’autruche, il faut le faire remplacer », « Monsieur Jean-Pierre, pas la peine de monter sur vos échasses ou de donner des coups de bec, il faut payer le loyer. Le proprio n’est pas content, il ne veut pas y laisser des plumes et si je ne fais pas mon travail, il me traite de tête de linotte. »
Gérard, le fils de madame Georgette a garé son vieux coucou sur le trottoir, c’est un vrai butor, on ne peut rien lui dire sinon il vous vole dans les plumes.
Elle n’est pas triste ma cour, un petit village où en fait tout le monde s’aime bien.
On l’appelait madame Pipelette, ma concierge. Moi, je n’ai jamais su son vrai nom.

Monique

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Tel l’oiseau sur la branche, je balance, je balance, ne sachant jamais quoi décider. Plusieurs invitations m’ayant été faites pour Noël, il faut choisir, et c’est précisément ce qui est difficile.
Je suis quand même un drôle d’oiseau à ne savoir dire ni oui ni non par peur de froisser les gens. Il me faut peser le pour et le contre avant de me décider à répondre favorablement.
Je pencherais bien pour Blanche, elle est drôle et possède un humour ravageur, mais c’est une petite tête de piaf ! Elle papillonne tant qu’elle oublie toujours quelque chose, et qu’il faut courir au dernier moment quérir ce qui lui manque en espérant que le commerçant du coin soit ouvert.  J’ai déjà expérimenté, alors non !
Chez Julie, là, c’est du sérieux. Tout est réglé, calculé, impeccable. Son mari peut se vanter d’avoir trouvé l’oiseau rare. Son repas est parfait, sa déco magnifique, mais elle se pavane comme un paon, fière d’elle-même. C’est sûr le repas est copieux mais moi qui ai un appétit d’oiseau, j’en suis malade d’avance. Non, j’élimine Julie.
Caroline, elle, est plus modérée côté nourriture. Suffisant, sans excès, mais la boisson est à mon avis trop abondante et quand les gens ont un coup dans l’aile, ils se mettent à piailler, cancaner, caqueter sur le dos des copains et des copines, ou bien à parler politique, si bien qu’ils finissent par se voler dans les plumes et la soirée s’achève en désastre. Donc, j’élimine aussi Caroline.
Pour finir, et pour ne pas être le dindon de la farce, je vais me payer une soirée dans un gîte ravitaillé par les corbeaux où personne ne me connaîtra, où l’ambiance sera chaude et conviviale entre personnes amoureuses de la nature.

Colette

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C’est le printemps, je me sens légère comme une plume, je me sens pousser des ailes. Gaie comme un pinson, je vole dans l’espoir de rencontrer l’autre, l’oiseau rare.
Mais je suis exigeante, je veux qu’il chante comme un rossignol, qu’il me séduise par sa voix, qu’il soit beau, avec des couleurs merveilleuses, gorge de pigeon, la tête et le col bleu canard.
Les odeurs printanières me grisent et je deviens saoule comme une grive. Je suis la blanche colombe, l’oie blanche qui volette, mais attention au miroir aux alouettes !...
En réalité, je suis plutôt une buse,

vendredi 16 décembre 2011

L'INDIGNATION

A partir de l'évocation de faits d'actualité récents et de la lecture du texte de Stéphane Hessel Indignez-vous, écrivez une lettre ouverte, dites ce qui vous indigne...





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J’ai lu et relu le texte de Stéphane Hessel et je remercie ce vieux monsieur de réactiver nos capacités d’indignation, de nous remotiver au moins mentalement.
Je vais essayer d’exprimer ce qui m’indigne et me révolte.

Lutter contre la haine 
Petite fille, à la libération, j’ai regardé le corps d’un jeune Allemand qu’on avait laissé mourir au bord de l’eau.
Une vie est sacrée.
Quand un homme est à terre, on doit lui porter secours même si c’est un ennemi.
La haine est destructrice. Pouvons-nous obtenir des résultats par la non-violence ? On voudrait le croire.
Je ne sais qui a dit : On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des financeurs.
Lutter contre les tueurs d’espérance de toutes sortes

Des hommes, des femmes et des enfants veulent fuir leur pay à tout prix, espérant un avenir meilleur ailleurs. Des passeurs –voleurs vont les tromper. Certains finiront étouffés dans des camions, d’autres sur un rafiot qui fera naufrage ou bien seront exploités. Bienheureux ceux qui réussissent.
Les malhonnêtes qui au nom de la science ou dans leur propre intérêt nous trompent. Par exemple, des protocoles proposés à des malades en leur faisant signer une décharge sans double. Si la mort les emporte, on vous répondra qu’ils ont servi la science et qu’ils avaient donné leur consentement éclairé. Encore faut-il les choses leur aient été bien expliqué.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
La violence faite aux personnes vulnérables et handicapées, l’isolement dans lequel elles se retrouvent.
Ne plus pouvoir sortir, aller au cinéma, au théâtre, faire ses courses…
Ne plus trouver d’interlocuteurs : internet et serveurs vocaux partout, faites le 1, le 2… et bout du fil, on reste seul.
L’indifférence
Une chute à la porte de l’ascenseur, ne pouvant me relever : j’appelle… j’entends des portes s’ouvrir et se refermer mais personne n’arrive. Quelqu’un viendra un heure plus tard seulement.

Rapprochons-nous de nos vieilles valeurs fondamentales : Liberté, Egalité, Fraternité

Josiane

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LETTRE D'UN VIEUX TRAVAILLEUR A SES FRERES PLUS JEUNES
Construire l’homme

Qui t’arrache le cœur pour t’empêcher d’aimer ?
Qui te tranche la tête pour que tu ne penses plus ?
Qui peut éteindre les étoiles et jeter les ténèbres sur le monde ?
Qui peut empêcher tes fils et tes filles d’accéder au chemin du savoir ?
Qui flatte le peuple pour gravir les échelons du pouvoir pour ensuite le bafouer et l’humilier ?
Qui engendre les guerres ?
Qui dresse les blancs contre les noirs ?
Qui fait mourir de faim les deux-tiers de l’humanité ?
Qui se moque des taudis et des bidonvilles ?
Qui tue les pauvres, les malades, les innocents ?
Qui préfère la bombe atomique à la construction des hôpitaux ?
Qui crée les concentrations d’usines ?
Qui cherche à diviser les ouvriers ?
Qui fabrique des manœuvres à la petite semaine ?

dimanche 11 décembre 2011

LA CUISINE, C'EST DE LA LITTERATURE (2 - desserts)

Une recette de cuisine n'est pas seulement une liste d'ingrédients. Elle peut devenir poésie, atmosphère, se changer en histoire : une métaphore, quelques adjectifs bien sentis, une poignée de pronoms, deux trois verbes pour donner du liant...



Gâteau creusois



3 jolies cerises oubliés au fond d’un panier
3 œufs désespérés de ne voir venir de poussins
3 morceaux de sucre de canne
3 lichettes de beurre salé
3 amandes
3 noisettes
3 cuillères de fine farine

Sur la paillasse carrelée de la cuisine, le soleil vient éclairer le triste tableau de ces oubliés.
Un joli poêlon de terre vernie, une tourtière à fleurs, trouvent le temps bien long.
Mais, qui fait ce bruit dans le poêlon ? La papinette s’agite, tourne et retourne, fouette le beurre avec le sucre, battus les œufs, mélangées les mandes et les noisettes pilées, jetée en pluie la fine farine, tout cela forme un ruban odorant qui vient recouvrir le fond de la tourtière, enfin heureuse de se rendre utile.
Après un petit tour au four, un autre sur le rebord de la fenêtre pour être à bonne température, mon gâteau creusois est fait, prêt à être dégusté. Et mes cerises ? Posées sur la croûte, elles feront sûrement un joli décor.

Monique

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Cake aux poires


Des quatre jolies poires que vous avez achetées au vu de la couleur de leur robe et de leur subtil parfum, faites un délicieux cake que vous partagerez avec des amis pour leur plus grand plaisir.
Commencez par déshabiller vos poires sans hésiter, puis à l’aide d’un couteau tranchant, coupez-les en petits dés, cela ne leur fera aucun mal.

lundi 5 décembre 2011

LA CUISINE, C'EST DE LA LITTERATURE (1 - plats)

Une recette de cuisine n'est pas seulement une liste d'ingrédients. Elle peut devenir poésie, atmosphère, se changer en histoire : une métaphore, quelques adjectifs bien sentis, une poignée de pronoms, deux trois verbes pour donner du liant...

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Nouilles à l'indienne
Entrelacs de nouilles dans une passoire,
Qui font la génuflexion ou en position du lotus.
Ambiance bouddhiste, «Hum ! Hum ! C’est le must !»
Toutes groupées ensemble pour se tenir chaud.
De la vapeur s’élève toujours plus haut.
De bonnes pâtes, en pleine méditation
Il ne manque plus que la lévitation.
Elles attendent tranquillement,
Sur la paillasse : rondelles de champignons de Paris, ail, oignons blancs et croquants, pardi
Rejoignent poivrons et haricots verts,
Mais quelle affaire !
Quand on coupe des tomates,
Il y a toujours des pépins !
Sur la planche, tout ça, ça m’épate.
Les bâtonnets de carottes se font désirer,
Pour un peu, on la perdrait... la zen attitude.
Il parait que la carotène rend aimable,
Et donne les cuisses roses. ça reste à vérifier !
Il faudrait évidemment en manger des tonnes,
Pour rester affable
Et voir sa vue s’améliorer...
Ah ! Quand toutes les rondelles blanches, rouges et vertes
Rejoignent les bâtonnets orangés dans la grande poêle sans couvercle,
Chacune donne le meilleur d’elle-même, gracieuse et lascive.
Elles s’évertuent à rester dignes et présentables, si possible.
Au son un peu discordant de la spatule en bois raclant le fond du poêlon
Comme une cithare égrenant quelques notes à l’abri d’un temple,
Il faut maîtriser l’énergie virulente de la cuisinière responsable de la cuisson,
Repas végétarien, s’il vous plaît, qui réunit toutes les pratiques religieuses
Dans une ambiance franchement chaleureuse.
Et c’est fumant et fondant que ce mélange coloré sur les nouilles vient se coucher.
Alors, mesdames, à vous !
Chaud devant ! Dégustez !
Hum... on en croise de plaisir les doigts.
Pour un peu, c’est le Nirvana !
La déesse Krishna aimerait ça.

Claudine

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Les oeufs mimosa

Elles sont deux petites filles, Marion huit ans et Lola dix ans. Marion veut faire une surprise à sa mère, bien sûr quelque chose de simple. Un hors-d’œuvre : des œufs mimosa.
Dans le placard, elles trouvent un livre de cuisine que plus personne ne regarde. Il a été bien écorné par la grand-mère, il y a même quelques taches car il ne tenait pas bien sur le support sur lequel il était posé.
Marion et Lola ont plutôt l’habitude de la cuisine de maintenant : des cartons et des boîtes desquels on extrait des surgelés, quelques minutes aux micro-ondes et c’est prêt !

lundi 7 novembre 2011

TOULOUSE LAUTREC





LOGORALLYE
Après une évocation de l'oeuvre de Henri de Toulouse Lautrec et du Montmartre de la Belle Epoque, écrire un texte comprenant les mots suivants :
absinthe, omnibus à chevaux, puces, fièvre, nuages, accordéon, verrou, cierge, poele à charbon, épingle à cheveux.

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Un beau ciel bleu, un 28 octobre, c’est l’été indien à Paris. Juste ce qu’il faut pour donner envie de faire une balade sur la Butte.
Place du Tertre, les peintres sont toujours là, les caricaturistes guettent les derniers touristes venus respirer l’air de Paris.
D’un bistrot fuse un air d’accordéon, à l’intérieur, quelques buveurs dans la fièvre d’une discussion s’essaient à la consommation d’absinthe redevenue à la mode. Quelques glaces ternies et un vieux poêle à bois complètent cette image d’un autre temps.
Devant la vitrine d’une librairie, sur un tourniquet, des cartes postales évoquent la Belle époque. Sur l’une d’elle un omnibus à chevaux dont il me semble entendre les fers résonnant sur les pavés. Plus loin, c’est une divette rattachant d’un geste gracieux les mèches de son chignon à l’aide d’épingles à cheveux. Ma grand-mère était peignée de cette façon. Photos de vieilles rues, du Sacré-Cœur, du Moulin Rouge, tout Paris en fait. De quoi faire rêver !
Plus loin un marché aux puces étale son bric-à-brac sur un mauvais tapis : outils de toutes sortes, verrou sans clef, vieille machine à écrire, une paire de bottes et même une Vierge Marie tenant un cierge…
Il y a foule dans ce pittoresque quartier. Je m’y attarderais volontiers mais le ciel se couvre de nuages. Je quitte à regret ce monde agité pour le calme, un peu trop calme de ma banlieue.

Monique

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L’omnibus à chevaux avance sur les pavés mouillés ; les charbonniers, leurs sacs sur le dos, viennent ravitailler les poêles à charbon. Un peintre propose de petits tableaux représentant la mer aux rivages enchanteurs, aux cieux de nuages.
Dans un café un artiste croque le portrait de la femme qu’il a invitée à boire une absinthe en sa compagnie. La belle replace une épingle à cheveux dans son chignon. Elle sourit à son compagnon, malgré la fièvre qui l’envahit, résultat d’un rhume mal soigné. Elle pense qu’elle ira brûler un cierge, si elle arrive ce soir à assurer son numéro de danseuse au cabaret.
Le cafetier referme le verrou de la porte de la cave, il dépose son caisson de bouteilles à terre afin de se gratter nerveusement : pas de doute, les puces sont légion dans cet établissement !
Sur le trottoir d’en face, le Moulin Rouge tourne ses ailes au son d’un accordéon.
C’est Paris fin des années 1800, c’est Pigalle et son jet d’eau, ses peintres et ses danseuses.

Mireille

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Tracter un omnibus à étages d’une tonne sept à vide, pour deux chevaux percherons qui se connaissaient bien, quatre heures tous les jours de l’année, pouvait les fatiguer au point de les rendre méchants, et ce malgré les soins vétérinaires journaliers.
Quel que soit le temps, sous un ciel aux nuages annonciateurs de pluie, leurs sabots glissaient dans la boue. Si l’un d’entre eux présentait de la fièvre, il était isolé de ses congénères. Autrement, ils partageaient tous la même écurie, située en sous-sol, sans éclairage, sans le moindre cierge. Dans une atmosphère moite où régnait la surpopulation de puces, entre autres, on était pris à la gorge par des odeurs âcres de transpiration et d’halètements de langues déshydratées. Des bêtes de somme !

samedi 29 octobre 2011

CABOURG, L'ESPACE D'UN INSTANT







La mer, Cabourg, sur la promenade du temps perdu.

Assise là, les embruns m’inondent de la saveur d’un autre monde. Je frissonne. La fraîcheur marine me pénètre.
Mon regard se perd vers le soleil, face à la mer, et le ressenti de sa chaleur m’envahit.
Si l’eau était chaude... Partir en nageant vers l’infini, vers le soleil, afin qu’il n’y ait plus de temps perdu.

Josiane

dimanche 23 octobre 2011

HOMMAGE A JOSEPH WRESINSKI


"La misère est l'oeuvre des hommes, seuls les hommes peuvent la détruire"




Fort de cette conviction, le père Joseph Wresinski sut redonner espoir et dignité aux habitants des bidonvilles de Noisy-le-Grand et créa l'association ATD Quart Monde.

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Si tu crois


Si tu crois aux promesses du prince,

Aux fumées de l’encens

Et aux miroirs aux alouettes,

Si tu crois aux saluts, aux embrassades,

A la poudre aux yeux

Et aux sourires de circonstances,

Si tu crois aux tranquillisants,

Si tu crois que le plus fort et toujours le plus fort,

Et que tu ne peux que subir et te taire,

Alors, la mort est déjà dans ta peau, mon ami !

Mais

Si tu crois aux hommes qui se rassemblent

Avec tous les boiteux, les humiliés de la terre

Pour bâtir un monde plus juste et plus vrai

Et que tu les rejoignes au plus tôt

En mordant à pleines dents le pain de la vie,

Alors tu verras dans un monde plus heureux

Parmi les coquelicots et les boutons d’or

Se dresser de nouvelles cathédrales

Et sur les collines de l’univers,

 Les raisins de l’amour et de la joie

Mûriront au grand soleil.


Christiane

dimanche 9 octobre 2011

MA SAISON PREFEREE




Certains attendent le printemps, d'autres soupirent après l'été, et vous...










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Il est arrivé avec ses nuits sans fin, ses jours trop courts. On photographie les paysages enneigés. Les grands arbres qui ont perdu leur parure tendent vers le ciel de grands bras dénudés comme une prière, les sapins resplendissent, plus verts dans leur habit d’hiver. Quel plaisir de retrouver son chez soi, bien au chaud et les odeurs alléchantes de pot-au-feu, de soupe au chou, de poule au pot, tous les bons plats mijotés du terroir.

C’est la saison des fêtes de Noel et de fin d’année. Le sapin décoré brille de ses lumières multicolores qui clignotent gaiement. C’est le temps des surprises et des cadeaux, où l’on retrouve sa famille et ses amis. Tout le mois de janvier, on échange des vœux, de jolies cartes sont envoyées. En février les jours rallongent doucement et bientôt l’hiver repartira pour faire place au printemps.

Mireille

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« Mars qui rit malgré les averses

Prépare en secret le printemps… »

Ainsi commençait une poésie apprise à l’école primaire. Oui, ma saison préférée est le printemps. Pourquoi ? Parce qu’à cette période de l’année, tout renaît, revit et nous ouvre l’espoir. La vie qui sort de terre dans un parfum particulier de fraîcheur et de pureté, le soleil qui commence à nous réchauffer de ses doux rayons, les jours dont la clarté dure plus longtemps. Tout semble nous dire : La vie est là ! Les bourgeons peu à peu éclatent sous leur corset marron luisant et laissent apercevoir de minuscules languettes vertes. Les marronniers ouvrent le bal, d’autres arbres eux s’ornent de chatons velus. Les forsythias égayent les jardins de leurs pompons dorés, les jonquilles, les primevères, les violettes colorent les parterres, sans oublier les humbles pâquerettes qui, elles, ponctuent l’herbe verte de leur collerette blanche au cœur de velours jaune.

Dans les vergers, c’est l’embrasement ! Les pêchers et les amandiers donnent le signal du départ : leurs branches deviennent des manchons de fleurs blanches et roses. Les cerisiers ont l’air de dire « Vous allez voir ce que vous allez voir ! » et ne donnerons que quelques cerises. Les petits pommiers fleurissent les derniers et leurs bouquets de fleurs blanches au cœur rose donneront en septembre une magnifique récolte.

Les oiseaux eux aussi tiennent à être de la fête. Les pigeons roucoulent et se rengorgent faisant ondoyer leur collerette irisée. Pour tous les oiseaux que le soleil enivre, c’est la saison des amours. Dans trois semaines les oisillons perceront leur coquille et les parents vigilants viendront tour à tour leur apporter la becquée, avant de leur apprendre à voler de leurs propres ailes. Quelle belle leçon de joie et de vie. Tous pépient, chantent ou sifflent comme le merle après l’ondée.

Vraiment, le printemps m’apporte beaucoup de joies et me permet de réfléchir à ma propre vie. Tout homme naît, grandit, donne les fruits de son travail et de ses dons, puis petit à petit, disparaît… mais, espoir, lui aussi renaîtra.

Christiane

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Si on me parle de saison, je penserai au printemps dans les champs de blé, où les jeunes pousses encore petites et vertes donneront plus tard de belles gerbes dorées. J'imaginerai les doux rayons du soleil à travers le léger gilet dont on se démet qu'au mois de mai, je laisserai aller mes yeux vers cette immensité de fraîcheur bercée par une douce brise, et le vol noir et blanc des pies-voleuses nous chantant Rossini dans une version personnalisée de caquètements et de bruissements d'ailes.

mercredi 28 septembre 2011

QUAND JE DIS...



Ecrire avec ses sens.
Quand je dis le mot mer : je sens, je goûte, je touche, j'entends, je vois...


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Quand je dis mer…
 Je vois des vagues bordées d’écume qui roulent jusqu’à l’infini, des bateaux bercés par le vent, des enfants qui jouent sur le sable, des parents qui s’inquiètent.
J’entends le grondement du ressac, le clapotis de la marée qui revient vers la plage, le vent, ce vent salé qui ne s’arrête jamais.
Je sens l’odeur du sel, du sable chaud, celle puissante du goémon rejeté sur la plage.
Je goûte malgré moi à l’eau salée de l’Atlantique à cause d’une énorme vague qui m’a renversée, je goûte aussi  la salicorne mais rien ne vaut le goût des huitres et des palourdes.
Je touche le sable chaud qui glisse entre mes doigts. Il est doux sous mes pieds, s’enfonce à chaque pas pour revenir à sa place tout de suite après, il semble vivant.
Monique

jeudi 15 septembre 2011

RENTREE DES CLASSES



















A la manière de l'écrivain Georges Perec, écrire un Je me souviens... de la rentrée des classes.


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Je me souviens des jours qui précédaient la rentrée au collège.

Je me souviens de la queue chez Gibert pour acheter les livres demandés.

Je me souviens de la soirée passée à couvrir ces livres de papier bleu ; il fallait le faire avec beaucoup de soin, sans oublier de coller une étiquette avec le titre et le numéro de la classe.

Je me souviens de la trousse où nous rangions, chacun dans son petit compartiment crayons, stylos, gomme, compas, équerre, etc.

Je me souviens du plaisir que nous avions à découvrir nos nouveaux livres, à regarder les photos des livres d’histoire ou de géographie.

Je me souviens que le livre de maths me faisait peur tant il me paraissait compliqué.

Je me souviens que nous devions porter une blouse, une semaine bleue, une semaine beige, avec le numéro de la classe brodé en haut à gauche.

Je me souviens de la tenue de sport : un short blooner et des tennis.

Je me souviens de l’excitation d’entrer chez les grands, de retrouver quelques copines, d’en découvrir d’autres.

Je me souviens d’une redoublante qui  nous faisait peur en nous parlant d’un terrible professeur dont la sévérité lui avait été fatale.

Je me souviens du coup de sifflet nous rassemblant, et de m’être dit : ça y est, j’y suis.

Colette

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Je me souviens que la rentrée, c’était les retrouvailles avec les copines quittées deux mois plus tôt.

Je me souviens du son de la cloche qui nous rassemblait en rang par deux pour entrer en classe.

Je me souviens que la tête encore pleine des vacances à peine finies, nous n’étions pas trop disciplinées.

Je me souviens du coup d’œil jeté vers l’école des garçons : comme ils ont grandi !

Je me souviens de toutes ces odeurs familières, l’odeur de la cire fraîche sur les marches usées par des milliers de pas de gamins, l’odeur de l’encre versée dans les encriers de porcelaine par la maîtresse.

Je me souviens de l’odeur des crayons fraîchement taillés, du papier, des livres neufs, du cartable de cuir.

Je me souviens du nuage blanc lorsqu’on essuyait le tableau noir.

Je me souviens de l’heure tant attendue de la récrée.

Allons, les enfants, asseyez-vous !

Ça y est les vacances sont bien finies.

Monique

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Je me souviens de ma rentrée à la maternelle, juste avant la grande école. C’était plutôt une garderie et il n’y avait pas autant de jouets pour passer le temps, seulement quelques histoires racontées par une personne dévouée.

Je me souviens de ma petite voisine qui criait tout le long du chemin pour ne pas y aller.

Je me souviens que l’on saluait la directrice de l’école quand on passait devant elle.

Je me souviens d’une institutrice venue vers moi qui m’a dit puisque tu ne joues pas, demain je t’apporterai un livre et je t’apprendrai à lire.

Je me souviens d’une rentrée dans un nouveau quartier. Je ne connaissais personne. Je restais dans un coin de la cour. Ennui.

Je me souviens qu’à la récré j’aurais aimé avoir l’argent pour acheter des craies de couleurs et faire des dessins sur le sol.

Je me souviens du tablier neuf en satinette où ma mère avait brodé sur le col des lignes bleues et rouges, au point d’épines, disait-elle.

Je me souviens qu’un jour où ma mère allait laver beaucoup de linge au lavoir, j’ai manqué l’école pour l’aider à porter les lourds baluchons de linge humide.

Rose

vendredi 2 septembre 2011

D'APRES "BLOTTER" DE PETER DOIG




Écrire un texte d'après cette œuvre du peintre Peter Doig.
S'inspirer du tableau, sans s'y enfermer mais au contraire en ouvrant toutes les portes qu'il peut ouvrir.

Partir de l'atmosphère générale du tableau, du personnage, de ce qui se cache derrière la forêt, d'un détail, une couleur, une branche couverte de glace...









Une forêt, que dire, une suite ininterrompue de bouleaux, de pins, d'érables, de chênes jeunes qui, droits comme des i, nus comme des vers, s'élèvent pareils à des spectres dans les sphères d'une blancheur à faire peur !
Ce ciel ! Cotonneux, comme de la ouate, absorbe tous les bruits ou presque. Celui des branches qui tombent. Celui de cet écureuil vif comme l'éclair qui se fraie un chemin et parcourt quelques mètres sur le tronc d'un mélèze. Celui des pas d’un homme seul qui enfonce ses pieds dans la neige fraîche, tombée de cette nuit.
Elle crisse sous les pieds. Il soulève avec toujours un peu plus de peine chacune de ses chaussures. La semelle dessine des carrés égaux dans ce tapis d'une blancheur légèrement scintillante, sous le halo de lumière qui se glisse imperceptiblement dans ce sous-bois ombragé.
Il marche lentement en regardant ses pieds. Pas à pas, il se dirige vers cette étendue brillante qui semble l'attirer comme un diamant.
Il ne pense pas à regarder derrière lui, tout son corps et ses muscles se tendent en avant. Il ne semble pas ressentir la morsure du froid en ce petit matin de janvier.
 La chapka bien enfoncée sur les yeux, quelques cheveux apparaissent, ses mains dans de grandes moufles, pendent sur le côté.  Il ne souffre pas du froid, il résiste de toute son âme, son blouson lui couvre tout le torse et la gorge.
Il avance, il progresse, il lutte de toutes ses forces. Son esprit est préoccupé, il n'a qu'une envie : aller là-bas ! Là où ça brille !
Ça y est ! Il arrive ! Surprise ! Ses pieds ne s’enfoncent pas dans cet élément semi-liquide.
Il joue même. Il fait des ricochets avec des pommes de pins, il râpe le fond verglacé du lac en projetant de l'eau devant lui.

mardi 19 juillet 2011

L'AMITIE

Un texte qui inaugure ce nouveau blog de l'atelier d'écriture, presque un manifeste...
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L'Amitié


L'amitié est née avec le monde
On ne peut en interrompre la ronde.

Pour la trouver,
Il faut la chercher,

Dans les endroits gais,
On est sûr qu'elle y est.

Chacun l'a dans son cœur
Comme une fleur.

Elle transforme la vie
Qui est parfois pleine d'ennuis.

Elle permet de rêver
À la liberté.

Elle ressemble à une fée
Qui apporte la paix.

Il y a toujours quelqu'un de prêt
Pour la distribuer et la partager.

Il n'existera jamais
Quelqu'un pour la refuser.

La chose la plus belle,
C'est sûrement elle.

Son admirable refrain
Éloigne le chagrin.

On peut aller, dans les rues crier :
"Rien n'est plus beau que l'amitié!"

Christiane