mardi 26 mai 2015

L'OR

Pour ce texte, un sujet qui tient en un seul mot : l'or !
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Or… Résonnance infiniment musicale de ce mot pourtant si bref, éclat unique qui souligne l’atteinte d’un sommet… Sommet de quoi ? De sentiments, de croyances, de beauté, de pouvoir, de richesse ?
Est-ce toujours heureux, l’or ?
Ainsi, avec le Baiser de Klimt, c’est sous une pluie d’or que s’embrasent peu à peu les amants. Ravenne et Venise resplendissent encore de l’éclat de leurs mosaïques dorées. Que dire quand dans le ciel de Paris, gris et sale, l’or des coupoles de nos monuments parvient à percer la brume ? Or et lumière accompagnent souvent événements et manifestations solennelles, sacrées ou religieuses.
Mais l’or c’est aussi le fondement du système profondément inégalitaire dans lequel nous vivons… Le luxe, la richesse, réservés à quelques-uns, ce qui leur confère le pouvoir de continuer à exploiter des millions d’hommes. Que d’injustices !
Les œuvres d’art, en traversant l’histoire, ont souvent thésaurisé la richesse – donc l’or – tout en exprimant l’essence même de l’humanité portée à ses plus hauts sommets.

Comment ne pas s’émouvoir devant la toile de Pierre Bonnard L’atelier au mimosa dont l’or parfumé et vaporeux envahit ce lieu de création jusqu’à nous étourdir ? ou celle-ci : Golfe de Saint-Tropez au couchant, qui nous permet d’assister à cette miraculeuse coulée naturelle du précieux métal, en soirée.
Avec Vincent Van Gogh, qui ferma le XIXème siècle, nous sommes au cœur du paradoxe de l’or : une production dont la valeur atteint maintenant des sommets alors que le peintre ne connut que dénuement matériel et non-reconnaissance de la société et d’une partie des siens, en plus des affres d’une mauvaise santé mentale. Mais quel œil ! Quel créateur ! Son or à lui ? Ses jaunes de l’or aux jaunes verdâtres des jeunes pousses à celui tristement annonciateur de la fin : champs de blé, chambres, cafés, tournesols, lumières nocturnes…


Terminons par ce bel extrait du Petit Prince de Saint-Exupéry, pépite d’or de l’espoir. Du renard au Petit Prince : « Si tu m’apprivoises… les champs de blé me rappelleront que tu as des cheveux couleur d’or, et ma vie sera comme ensoleillée. »


Françoise

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Or, métal précieux
Qui, à nos yeux,
Brille de mille feux
Depuis la nuit des temps
L’or fascine l’homme tant
Qu’il est devenu argent trébuchant
Tour à tour bijoux
Autour des bras et des cous
Objets d’art égyptien, aztèque ou hindou
Combien se sont battus
Pour acquérir ces écus
Juste après les avoir aperçus ?

UNE DIFFERENCE

Ecrire un texte dont la première phrase sera "Dodo était gravement attardé(e)..."
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Dodo était gravement attardé… Hélène, très pieuse savait pertinemment depuis la fameuse échographie que tout n’allait pas dans le meilleur des mondes ! Elle l’avait fait ce test terrible qui peut déterminer ou se tromper totalement sur la santé mentale et physique de ce petit être de chair et de sang qui poussait au jour le jour en son sein…Elle se devait comme chaque femme enceinte de se faire suivre par un gynécologue. Et quel n’a pas été son désarroi et son appréhension d’apprendre perplexe qu’elle devrait subir des tests supplémentaires afin d’évaluer exactement l’évolution et la croissance du fœtus : son propre bébé. Et de prises de sang en échographies jusqu’à l’amniocentèse, le pas, disons la passerelle se présentait à elle comme autant de pierres faisant ricochets sur ses hormones à fleur de peau ! Le jour J. lui était apparu comme interminable et marquera sa mémoire à jamais. Elle l’avait vécu comme un calvaire. La quantité de liquide amniotique claire légèrement jaunâtre dans la seringue à ses yeux impressionnante ruisselait dans l’échantillon prélevé. Ce qui n’avait pas l’air de marquer cet homme assis en face d’elle, placide et imperturbable. En son cœur chahuté et celui de son bébé : une cohésion parfaite des sensations. Elle percevait parfaitement les deux battements  affolés ne formant qu’un. Le sien pulsant à se rompre…

vendredi 15 mai 2015

DÉFINITIONS IMAGINAIRES 8


Inventez des définitions à ces mots oubliés ou peu usités de la langue française : aramber, brandiller, escourgée, fustanelle, hypocras, littorine, obcordé, robine, trébuchet, volereau, zopissa.
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Aramber : Mâchouiller consciencieusement un carambar / Doter un esquif de rames, ex : « Les kayaks étaient à l’origine des troncs d’arbres creusés et arambés » / S’emploie pour un terrain que l’on a nivelé et qui est donc devenu plat, arambé. / L’art du bonheur / Façon qu’utilisent certains politiciens, voire dictateurs, pour haranguer les foules avec force gesticulations des bras et des jambes. / Fibre synthétique ayant de bonnes propriétés mécaniques et une bonne résistance au froid et à la chaleur, comme la toile d’araignée.

Véritable définition : v.t. accrocher un bâtiment, un navire, pour venir à l’abordage.
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Brandiller : De brande = flammèches d’où éteindre les flammèches d’un feu de camp afin
d’éviter l’incendie / Secouer des brindilles / Terme péjoratif désignant une agitation qui consiste à brandir des panneaux de parti pris, notamment aux abords des stades hors d’une manifestation sportive / Hésiter / Tisonner des brandons dans un feu qui s’éteint  / Action de se suspendre aux branches pour attraper des brindilles / Ramasser des brabons, c’est-à-dire de petits morceaux de bois encore rougeoyants et fumants d’u foyer qui s’éteint / Tisonner des brandons dans un feu qui s’éteint

Véritable définition : v.t. agiter deçà et delà. Se mouvoir, s’agiter en l’air sur une corde, une branche. « Un vieux linge brandillait… »

UNE HISTOIRE D'ÎLE ET DE BABA AU RHUM

Île - tondre - énergie - baba au rhum - irritant

Ces cinq mots doivent obligatoirement figurer dans un très court texte
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Quelle énergie pour tondre le contribuable ! Cest irritant ! On ne pourra bientôt plus s'acheter une île flottante ou un baba au rhum !

Christiane
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Que c'est irritant de devoir tondre sur un terrain ressemblant à une île déserte, si encore on avait un bon baba au rhum pou retrouver un peu d'énergie.

Paulette
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Ton énergie me fatigue et m'irrite, vas donc tondre ton herbe sur ton île déserte pendant que je déguste mon baba au rhum.

Claudine
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Plutôt que de tondre la pelouse car l'herbe haute était déjà montée en graines, monsieur Fouilloux envoya de son smartphone un message au contenu irritant à sa future ex-dulcinée. Il prit le large à destination d'une île perdue du Pacifique. monsieur Fouilloux mit toute son énergie à ramer, et Dieu sait s'il en avait car il avait emporté une provision substantielle de babas au rhum.

Marie
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LOGORALLYE ET MOTS MYSTERIEUX


Prolongement de nos définitions imaginaires 8, ce logorallye comprend les mots : 
Aramber – Brandiller – Escourgée – Fustanelle - Hypocras  - Littorine – Obcordé - Robine – Trébuchet – Volereau – Zopissa

Gontran se hissa tout en haut de la robine où poussaient des oxalis obcordées. Perché sur un noyer tout rabougri, il se brandilla en regardant l’estran au-dessous de lui. Le dos courbé, les pêcheurs griffent la vague à la recherche des littorines. Soudain, dans la baie, il vit une frégate de police aramber un vieux rafiot. Son mat à demi-brisé semblait un trébuchet pointant vers le ciel. La zopissa du calfat semblait se détacher, laissant une trace noire sur la mer. Etait-ce une illusion ou avait-il bu trop d’hypocras ? Il sauta sur le sol, Crac ! Son pantalon, pourtant plus collant qu’une fustanelle, se déchira. Pour ce méfait, une bonne escourgée  l’attendrait à la maison où il rentra comme un volereau.

Marie-Thérèse