samedi 25 juin 2016

LOGORALLYES IMPROMPTUS

oreillons – musée – secouer – pénurie - verglas

Il faut que je me secoue, je viens d’avoir les oreillons. Guérie, je souhaite aller au musée mais la pénurie de sel m’empêche de sortir : il y a du verglas dans l’allée de ma maison.

Josiane

abeille – voûte – repriser – ventru - confiance

Sous une voûte ventrue, une abeille reprise avec confiance son gîte.

Emmanuel

instituteur – bigoudi – raccommoder – grisaille - courge

Dans la grisaille du matin, bigoudis sur la tête, elle raccommode son tablier décoré de courges tout en regardant l’instituteur à la télévision.

Marie-Thérèse

nausée – cérémonie – fenêtre – remplacer - dispute

La cérémonie d’inauguration va commencer, les personnalités vont bientôt arriver et le bâtiment est bien froid ; la fenêtre cassée n’a pas été remplacée. Je vais devoir encore me fâcher contre le fautif et ces disputes me donnent la nausée.

Paulette

farfelu – tabouret – poster – somnambule – avarice

Un somnambule assis sur un tabouret se réveille tout à coup. Où est-il ? Là où l’avarice permet de vivre à ce farfelu : au fond de la cave. Il soulève la trappe et le voilà libre. Il va donc écrire à son banquier et postera la lettre demain.

Christiane

agenda – cracher – aspirine – entretien - prétentieux

Mon agenda est de plus en plus surchargé. C’est bien prétentieux à présent… Allons ! Il faut réagir : un petit entretien avec un comprimé d’aspirine sera bienvenu pour pouvoir cracher sur tout ce qui ne va pas du tout… Et il y a du travail !

Françoise

stupéfaction – réserve – éplucher – point – coquelicot

Je reste sur ma réserve, quant à éplucher les épis de blé que tu as cueillis avec ces jolis coquelicots, au point de les scruter avec stupéfaction.


Claudine

samedi 18 juin 2016

ANADIPLOSES

Écrire un texte avec anadiploses.

L’anadiplose est une figure de style qui consiste à reprendre le dernier mot (ou son) d’une proposition pour commencer la suivante.
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Madame Faitout se levait dès potron-minet. Minet miaulait déjà dans la cuisine, se caressant à la porte, réclamant son bol de lait. Les deux époux, fébriles, fixaient le coucou pour des raisons différentes : madame Adèle ne devait en aucun cas rater le bus de six heures vingt. Vint le moment de partir, monsieur Firmin accompagna avec empressement sa tendre et douce à l’arrêt : il tenait à la voir partir. Partir, c’est mourir un peu, ou pas du tout ! Tout ce que voulait monsieur Firmin Faitout, en regagnant son logis à grandes enjambées, était de se retrouver dans les bras de son amie Rose, oui Madame ! Madame Adèle Faitout s’activait dans les cuisines de la cantine : elle mettait la poule au pot, le bœuf en daube, montait les œufs en neige, quel temps elle a mis !
-          Mimi ! ma Rose, s’exclama monsieur Firmin. En voyant arriver sa belle, il en perdit la voix.
-          La voie est libre ! Libres, nous sommes libres ! Adèle est aux fourneaux ! Quoi de neuf ?
Neuf heures sonnaient au vieux clocher de Trousse-Chemise ; le temps passa comme un éclair et Adèle quitta son travail et s’n vint. En vain, elle sonna chez elle ; elle avait dans sa précipitation oublié ses clés. Clés révélatrices du pot aux roses ! Rose se jeta chez une amie et complice, voisine de palier. Pallier à tous ces contretemps, défaire prestement le ruban rouge accroché au garde-corps (seul le vert indiquait la voie était libre) ne prit qu’un instant. Instant fort long pour madame Adèle, perplexe, qui ne suivait pas ce branle-bas de combat, en un mot le remue-ménage de son mari. Marrie et trompée, elle le fut toute sa vie Adèle ! Elle poussa les hauts cris et mit les pieds dans le plat. Le plat de la tarte même tomba, vestige des agapes extra-conjugales ; rien n’y fit. Elle fit contre mauvaise fortune bon cœur. Le cœur épuisé de son mari cessa inopinément de battre. Battre le fer tant qu’il est chaud, oui, mais il se refroidit !

Marie-Christine
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Ce matin comme d’habitude, je sors de chez moi, ma poubelle à la main, mon sac dans l’autre. L’autre jour, je n’avais pas de poubelle à jeter, c’était moins embarrassant ! Embarrassant, ce gros sac de plastique gris que je m’empresse de déposer dans le local prévu à cet effet.
Effet d’optique ? J’ai cru voir un gros matou sur les hauts containers gris. Gris tigré, ce n’est qu’un gros matou à la recherche  de quelques nourritures.

lundi 13 juin 2016

LA GREVE

C’était la grève générale et j’avais treize ans. Les transports étaient paralysés, les usines fermées, le ravitaillement aléatoire. Mon père ne faisait pas grève ; il avait besoin de son salaire pour nourrir ses quatre enfants et s’arrangeait toujours pour obtenir du lait pour sa famille, mais il prenait fait et cause pour le mouvement. C’était mai 68.
Je me souviens des camions militaires qui sillonnaient les rues transportant des habitants pour une destination qui m’était inconnue.
Mes souvenirs sont flous, j’étais bien jeune mais je me rappelle qu’à la télévision, je regardais les manifestations d’étudiants en lutte contre les CRS.
Je revois les syndicalistes et les ouvriers devant leur usine tenant des banderoles. Je savais que quelque chose de grave et d’important se passait.
Dans mon collège, les effets de ce mouvement se faisaient sentir et mes camarades et moi avions décidé par solidarité de cesser le travail au grand dam des professeurs.
Ce mois de mai a sonné le glas d’une époque à jamais révolue.

Nadine
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Dès mon premier emploi comme salarié, je me suis vu aborder par des syndicalistes visant mon recrutement. Il est vrai que j’y étais, à l’avance, tout disposé.
De ces antiques racines implantées dans mon esprit subsiste en moi, à l’heure actuelle, une compréhension teintée de sympathie envers les grévistes, quand bien même ils peuvent occasionner des troubles, voire des désagréments, dans la vie de tous les jours ;
Il faut dire que le droit de grève, dans nos sociétés modernes, les distingue noblement de celles qui en sont dépourvues et que l’on peut qualifier de dictatoriales ou de primitives.
Ce sacro-saint droit de grève a pour corollaire dans la vie de tous les jours, le droit immanent de le contourner. C’est ce que j’ai fait une fois, en me comportant comme un « briseur de grève », à la satisfaction de tout le monde, y compris des grévistes invétérés.
Lors d’une grève des transports parisiens, j’ai véhiculé quotidiennement des lycéens de mon voisinage jusqu’à leur établissement scolaire : le lycée Rodin à Paris, dans le XIIIème.
Ceci dit et abstraction faite de toute sympathie ou animosité de part et d’autre, on se doit, en toutes circonstances, de bannir le recours à la violence.

Emmanuel
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Rémi est un enfant de six ans, il habite avec ses parents dans une petite maison de la banlieue parisienne, comme il en existe tant.
Depuis quelques jours, son père parle fort, râle, crie et fait de grands gestes… mais surtout, il ne va pas au travail !
Rémi lui demandé ce qui se passait et la réponse a fusé, tel un boulet de canon : c’est la grève, sans autre explication. Lui ne comprend pas et ne sait pas à quoi ça sert une grève.
Ainsi, quand les adultes parlent, il se fait discret et écoute les conversations. Il comprend avec ses yeux et son intelligence d’enfant que des hommes et des femmes arrêtent de travailler, ne sont plus payés pour demander de meilleurs salaires ou de meilleures conditions de travail.
Lui, il s’inquiète… Plus de paye…

samedi 4 juin 2016

SOUS LA TENTE...

Souvenirs de dos perclus de courbatures sans les tapis de sol sous une toile de tente ô combien arrosée par les averses et la rosée du matin. Souvenirs humides de duvets et de sacs de couchage prenant l’eau coulant en rigole sous nos pieds… Souvenirs bénis d’un soleil réconfortant et aveuglant au sortir de la tente pour se retrouver face à face avec une vache curieuse et peut-être désireuse de venir grignoter notre petit frichti. Souvenirs furtifs d’un soleil jouant au travers de la toile en une douce chaleur réconfortante. Souvenirs heureux d’une jeunesse partie hélas mais qui reste inscrite en mes neurones reconnaissants d’avoir quelque chose à dire encore aujourd’hui. Mon tour du Mont-Blanc (TMB) fut et reste épique, hérissé de mésaventures, de bons et rudes moments. Mais les voyages forgent la jeunesse et la vieillesse aussi. Merci.

Claudine
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Tiens, comme c’est bizarre, je me suis endormie dans mon lit hier soir mais, ce matin, je me réveille sous une tente. Chic ! Je suis au camping, je n’ai jamais campé !
Je suis tout émoustillée et j’espère pouvoir enfin « essayer de vivre come Robinson Crusoé » sur son île. Je vais faire un feu de camp. Mais comment fait-on un feu de camp ? Il me faut allumer un feu pour cuire mes repas. Il va falloir que je fasse des courses car je manque de tout. Au supermarché, je trouverai tout ce qui me manque : le pain, légumes, viande… mais, Robinson n’avait pas de supermarché sur son île ! De plus, je vais devoir faire la cuisine, mais comment cuisine-t-on ? Je ne sais pas ! Devrais-je chasser, cultiver, pêcher, pour avoir les ingrédients qui me sont nécessaires ?
Pouf ! Voilà que je me rendors sur mon matelas gonflable. Et je rêve que je nage dans une eau limpide et puis que je m’allonge sur une serviette. Plus tard, je pars visiter les environs. Des vaches paissent dans les prés, les oiseaux gazouillent dans la forêt toute proche. J’apprécie cette ambiance champêtre. Il y a des fleurs par centaines dans les prés qui m’entourent. Soudain, je me rends compte que je suis seule. Pourquoi suis-je seule ? En réfléchissant, je me remémore ma journée d’hier. Hélas, c’est le trou noir, rien ne remonte et je commence à paniquer. Du calme, me dis-je,