dimanche 25 septembre 2016

UNE PERSONNE DETESTABLE

Voilà un exercice de méchanceté : faites le portrait d'une personne détestable, soyez incisif, cynique, caricatural, drôle... lâchez-vous comme on dit !
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Dame Gerbette, à la langue et au regard vipérins, arrive devant l’immeuble. Elle tente d’extirper dans un bruit de ferraille plusieurs kilos de clés de toutes tailles d’un antique et ample cabas noir en toile cirée ; de guerre lasse, elle se fait ouvrir par un locataire, criant qu’on lui vend de fausses clés. Ce faisant, sa bouche, aussi fine qu’un trait, découvre quelques dents déchaussées qui ne savent pas tenir leur rang ; elle les eut jadis longues à rayer le parquet !
Elle enchaîne les dégâts des eaux, dont elle fait son fonds de commerce, puisqu’elle n’en répare aucun. Bouchant la canalisation avec des fraises pourries et des lambeaux de sacs de pommes de terre. Elle a accusé sa voisine d’infanticide ; le plombier bienveillant a prévenu la victime de ces allégations diffamatoires : « Madame Gerbette dit que vous bouchez les cabinets de l’immeuble avec vos fausses couches », ce, à une époque où celle-ci ne pouvais déjà plus enfanter.
Plus tard, elle dira à sa victime qu’elle ne peut pas faire monter d’hommes chez elle vu son physique de thon, même si
elle est une morue, et c’est la raison pour laquelle ses ongles sont toujours coupés à ras ! Allez savoir pourquoi !!!
La voici dans le couloir, elle fouine, furette, chaloupant du train comme une hyène, l’oreille aux aguets. Sa devise : tester et mater. Madame rentre dans ses appartements, se lève trois fois par nuit pour faire ses ablutions : le coup de bélier de son robinet la trahit dans cet immeuble dépourvu d’insonorisation.
Elle investit tout le grenier communautaire à elle seule, squatte le palier, quémande du matériel et des services au voisinage, dégrade les parties communes. Elle accapare, pour son usage personnel, le mobilier de jardin lorsqu’elle reçoit, en extérieur, une trentaine de comparses, sans prévenir quiconque. Son rire gras, puissamment vulgaire, la signale de loin.
Son point fort est la manipulation, l’intox, l’enfumage. La restauratrice m’a confié qu’elle avait déjeuné récemment chez

samedi 17 septembre 2016

DÉFINITIONS IMAGINAIRES 12

Inventer des définitions aux mots suivants : 
abée, se chêmer, dracène, gorgerette, isatis, lazaret, psallette, trènel, varander
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Abée : n.f. Ligne de peinture blanche ou jaune pour guider les avions sur le tarmac. / Contenu d’un panier ou d’un récipient / Femme d’église, équivalant des abbés. / n.m.
désignant le versant d’un aber. /Il baillait si fort en ouvrant la bouche que son entourage s’exclamait : « Ah, bé ! », en se moquant de lui. / n.m. Le Créateur voulut faire communiquer les animaux : le chat avec son « miaou » et le mouton, initialement, poussa son « abée », ce qui incommoda les abbés qui demandèrent en haut lieu la suppression du « a » ; ainsi les agneaux profanes durent se contenter de dire « bée ».

Véritable définition : n.f. ouverture par laquelle l’eau actionne la roue d’un moulin.

Chêmer (se) : Se crêper le chignon entre conjoints. Dans les arrière-cours d’immeubles plus ou moins décrépis, les scènes de ménage pouvaient être fréquentes et l’on entendait les
voisins s’écrier : « Les Mauduits se chèment encore ! »/ Se laisser bercer, se laisser influencer dans ses idées et ses décisions. / Autrefois, la population se chêmait de faim lors des grandes disettes. / Se plaindre, geindre pour rien. / Se cacher, se débiner. / Verbe du 1er groupe signifiant se quereller.

Véritable définition : v.pr. maigrir, devenir maigre, s’affaiblir de consomption. Se priver ou se débarrasser.

vendredi 16 septembre 2016

7 MOTS IMPOSES

Secrétaire – paradis – recevoir – cuivre – orteil – international - inventer
Paul reçut sur son orteil un objet en cuivre, une petite statuette représentant le paradis. Il inventa toute une histoire pour expliquer au secrétaire de cet hôtel international pourquoi elle s’était brisée.
Marie-Thérèse

Balbutiement – tension – croire – lapin – débarrasser – rouquin - portrait
Il faut croire que la tension était perceptible entre le rouquin et son frère, l’un voulait se débarrasser du portrait du lapin, l’autre pas. À tel point que le rouquin n’arrivait à arguer que par de longs balbutiements.
Fabienne

Gorge – verrouiller – fontaine – pitié – équiper – coin - certificat
C’est pitié de verrouiller dans un coin la gorge équipant la fontaine sous certificat.
Emmanuel

Chevet – ange – fondre – rouille – révolter – rocher - oreillette
Après une longue marche, il arriva enfin près du rocher au pied duquel il se laissa tomber. On voyait des traces de rouille sur ce chevet improvisé où tel un ange il s’appuya légèrement, laissant fondre dans sa bouche le chocolat qu’il mangeait. L’oreillette de son portable lui indiqua l’heure du retour et il se révolta à cette idée qui le tirait de sa rêverie.

Paulette

lundi 12 septembre 2016

PAR LA FENÊTRE...

Par la fenêtre je regarde droit devant moi et je vois le périphérique qui est ma ligne d'horizon. Les véhicules serrés et au ralenti forment de longs rubans interminables, un pour chaque sens de la circulation. Bruit continu, tellement qu'on finit par l'oublier. Pollution, saleté, c'est aussi le quotidien avec cette circulation de plus en plus dense au fil du temps. On veut pourtant restreindre les véhicules, ça ne semble pas si facile apparemment. Pour ma part je ne vois aucune diminution du trafic, sauf pendant les mois d'été peut-être et de la nuit où les voitures ne font que passer.
Mon regard cherche plus loin mais il doit bien s'arrêter, bloqué par cette voie qui sert de frontière. Alors je fais marcher mon imagination car plus loin je connais  bien les lieux. Dès qu'on a franchi ce périphérique, nous sommes à Paris et là se trouve le cimetière de notre commune, bizarrement situé en terre étrangère. Plus loin encore on pénètre vraiment dans cette ville, on y est si vite qu'on a l'impression d'y être chez soi, sur un trottoir c'est ici, sur l'autre ailleurs. C'est bien aussi l'avantage de cette ville, située aux portes de Paris comme on a coutume de le dire.
Notre cimetière est très ancien, on y voit encore quelques très vieilles tombes. C'est là que reposent mes parents et depuis peu, les cendres de mon époux qui à présent est avec eux. Et quand je suis devant cette tombe, que je regarde droit devant moi, je vois le périphérique, et juste derrière encore, le bâtiment où je vis. Nous sommes maintenant séparés mais géographiquement assez proches finalement, lui là, moi juste de l'autre côté.
Ainsi, après avoir vécu d'un côté du périphérique, un jour je le franchirai une dernière fois et je rejoindrai ma dernière demeure. Ce jour-là, même si je sais qu'on ne se reverra plus, nous serons de nouveau ensemble, avec pour toile de fond le périphérique. Ironie du sort, le périphérique aura bercé ma vie, il bercera également ma mort.

Paulette
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Dès que je me levais j’allais à la porte fenêtre donnant sur le jardin. En hiver les plantes étaient au repos, seules les roses de Noël se distinguaient mais dès les prémisses  du printemps je pouvais voir s’ouvrir les primevères jaunes ou violettes suivies rapidement par les lupins. Puis sur la gauche du jardin fleurissait ensuite le lilas aux grappes odorantes, au fond du jardin le jasmin avec ses délicates corolles jaunes. Le long de l’allée le muguet qui évoluait si rapidement que j’avais l’impression que j’aurais pu le voir pousser ! Sur la droite la corrette du japon aux boules jaune lumineux et le seringua double dont je conserve encore l’odeur en souvenir.  En mai je pouvais admirer les roses de différentes couleurs et le deutzia dont les branches chargées de fleurs immaculées ployaient sur des roses écarlates. Au milieu de l’herbe ma petite chatte Tilly s’étirait montrant au soleil son ventre de petite tigresse. Quand l’été arrivait elle se trouvait une niche fraîche au milieu des arbustes  et moi je surveillais les framboisiers dont j’avais ramené des pieds du jardin de mes parents. Les campanules blanches et violettes pâles étaient parsemées de ci de là et les fleurs d’hibiscus se détachaient du vert foncé du feuillage.

samedi 3 septembre 2016

ECRIRE

Ecrire, Ecrire, oui ! Je dois écrire mais je n’ai pas le temps et pour écrire, il faut du temps, de la concentration, ne pas être dérangé pour ne pas perdre le fil de ses idées car les idées comme les oiseaux au moindre vent, s’envolent vite. Alors comment, les rattraper ! Comme le temps d’ailleurs qui s’en va  toujours trop vite quand on voudrait en profiter et qui s’éternise, allez savoir pourquoi,  alors que l’on voudrait qu’il s’écourte. 
Voilà que je m’égare, gare, gare, et oui, je suis allée à la gare et j’en suis revenue, un voyage, un court voyage mais il m’a pris du temps et maintenant il faudrait bien que j’écrivisse ! Ecrivisse !!! Ecrevisse et oui pourquoi pas écrire sur l’écrevisse ! Sur sa vie, ses humeurs, ses caprices ? En a-t-elle seulement ? Je ne suis pas spécialiste de la pêche aux écrevisses ni même astacologiste, ce scientifique qui passe son temps à les étudier puis à écrire et décrire leur mode de vie. Alors j’aurai pu écrire un conte pour enfants. « L’écrevisse qui voulait changer de couleur ou qui rêvait d’aller vivre ailleurs ».  En chine ou chez les sumériens, chez ceux qui ont, dit-on, inventé l’écriture, ces signes cabalistiques qui racontent tant d’histoire et font couler tant d’encre sur leur interprétation ?
Mais pour le moment c’est moi qui rêve et qui divague, flux et reflux de la pensée. Comme le surfeur sur le haut de la vague, je surfe sur  les idées, plongeant au fond  de mon cerveau  pour saisir l’idée qui me fera écrire. Gare à la chute, à ne pas m’étaler de tout mon long  et rester ainsi submergée trop longtemps dans le vague, à me perdre sans trouver le thème adéquat.
 Je n’écris point et perds mon temps. Je me  distrais. Mais écrire, n’est-ce pas se distraire ? Prendre du plaisir, parfois avec effort, jouer avec les mots et décrire la pensée, peindre la réalité, la sienne ou celle des autres et les entremêler ou bien l’imaginer et la parer de tant de bonheur ou au contraire  l’inventer et la représenter sous des traits plus cruels ? Et si ?...
Telle une douce musique, ce mot magique m’éveille et frémit en moi. Il donne un  sens  et un  rythme à ma réflexion. Le voilà qui s’envole et s’enflamme pour se moduler à loisir et s’adoucir. « Si j’avais pu, si j’avais su… ! »  Je crois que j’ai trouvé un début pour écrire toute une longue histoire, une nouvelle, un roman, un thriller ou quelque livre à la mode. Il me faudra du temps.
 Un bref appel ! Adieu philosophie, littérature, science de l’écriture,  signe du temps et du destin, reflet tout à la fois du passé qui se fige, du futur qui se devine, du présent, en cet instant, qui les lient à jamais.
Cet appel interrompt mon élan. Dérangée, le fil de mes idées rompu, brisé, je ne peux plus écrire et je n’ai plus le temps. A regret, je pose ma plume sur ma page blanche. Ce ne sera pas pour cette fois !


Marie-Thérèse
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Écrire pour être lu, écrire un roman, de la poésie, des articles de journaux, exprimer ses idées politiques. Écrire pour ses proches une lettre ou une carte postale. Écrire pour soi-même son journal intime.
C’est décrire ce que l’on a vu, illustrer ses sensations, ses sentiments. C’est mettre des mots sur des pensées. C’est partager des moments, même à distance.

Fabienne
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C’est l’échange d’idées, les traces du passé en décrivant les époques antérieures : la façon de vivre à travers les années, des siècles et des siècles, avec le progrès qui avance si vite, si bien que le modernisme nous dépasse aujourd’hui, tous ces hommes et femmes célèbres qui ont marqué notre histoire et dont on peut en prendre connaissance par les livres.
De la simple lettre d’amour à celle de la rupture, c’est nos vies qui s’inscrivent tout au long de notre existence.
Les écrits sont une richesse, avec leurs chansons, les opéras, les poèmes,  tous genres confondus.
Si j’arrête d’écrire un jour, c’est que je ne serai plus de ce monde.