samedi 20 février 2016

UN LIEU GRAVE A JAMAIS DANS MA MEMOIRE

« Blanche Neige », quel joli nom pour un lieu gravé à jamais dans ma mémoire ! et pourtant cela avait mal commencé. J’avais six ans et venais d’entrer à la grande école ; au cours d’un dépistage consécutif à une cuti positive, on me diagnostiqua une primo-infection ce qui me valut une interruption de scolarité d’un an avec séjour en préventorium, en montagne, et bien sûr éloignement de ma famille de même durée.
Le cœur gros, quelques jours après Noël, je fis le voyage avec mon père. Du train, je ne me souviens plus, seule la partie finale où je découvris la montagne enfouie sous la neige m’est restée.
Blanche Neige était un délicieux chalet où l’on soignait ce genre de primo-infections chez les enfants. Il s’élevait, seul au milieu d’un plateau, en plein Chablais, près de Morzine. L’établissement où seuls vingt enfants pouvaient être accueillis était donc à taille humaine et, qui plus est, tenu par un personnel chaleureux et qualifié. Cet encadrement riche et ouvert au milieu d’une nature presque intacte qui je découvris au cours de ces quatre saisons, allait me marquer et m’attacher définitivement à la montagne… et au monde de l’éducation.
1er flash : la fin du voyage se fait en car. Je revois la neige qui tombait dru au fond de la gorge profonde où bondissait la Dranse, la draperie des stalactites de glace à l’entrée des grottes le long de la route et en bordure des toits, enfin le car qui se faufilait toujours plus loin, prudemment mais sûrement ; aux brefs arrêts le chauffeur déposait quelques voyageurs et livrait diverses commandes… Mon père découvrait aussi la montagne et m’encourageait : « tu en as de la chance de pouvoir vivre ici, au milieu de cette beauté ! » Puis ce fut l’arrêt du bus convenu, notre guide nous attendait. Le froid, la neige moelleuse sous mes pas, le raidillon déjà sévère qu’il nous fallut emprunter pour accéder au chalet, un mélange de silence et de bruits nouveaux dont le rugissement du torrent plus bas.
En arrivant, tante Mimi m’accueillit, me fit découvrir Blanche Neige qui sentait bon le pin et
tout le mobilier façonné à la taille des pensionnaires, comme pour les nains de Blanche Neige. Pour moi, une vie nouvelle allait commencer.
Autres flash : l’école s’inspirait de la pédagogie Freinet, fondée sur les activités des pensionnaires, notamment les observations au cours des promenades en pleine nature.
Je revois encore le saupoudrage de neige des sommets voisins en septembre-octobre, avec quelques ancolies au bord des chemins, profitant des derniers rayons du soleil d’automne.
Enfin, plusieurs fois revécu au cours de randonnées d’été, la fonte des neige et ses miracles : crocus fleuris sous le manteau neigeux soudainement dévoilés, petites pensées sauvages piquetant la prairie qui jouxtait Blanche Neige, à la manière des tapisseries médiévales.
J’ai tiré de cette découverte toutes sortes de bienfaits qui allaient me servir à différentes étapes de ma vie, pourtant je n’ai jamais cherché à devenir montagnarde… Ce lieu est ma réserve à moi, mon recours aussi et, comme tout ce qui est précieux, il ne faut peut-être pas en abuser.

Françoise
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Le Bataclan - novembre 2015
Un lieu à jamais gravé dans ma mémoire … Mon ancien quartier situé entre république, Nation, Bastille. Quartier où j’ai vécu pendant plus de quinze ans et qui le 13 novembre 2015 a tristement fait parler de lui avec les attentats du Bataclan et des terrasses de café de la rue de Charonne.
Oui, il y a dans ce quartier des enfants aux yeux tristes,
Des enfants aux yeux noirs, superbes et racés,
Il y a dans leur regard es profondeurs divines,
Porteuses de tendresse que personne ne connaît.
Il y a des solitudes intenses et désertes,
Débordantes des vents et des soleils lointains,
Des soleils qui réchauffent les demeures inertes,
Aux murs de béton gris, de ce vieux quartier.
Il y a dans les rues des femmes et des hommes

mardi 16 février 2016

FEMME EN BLEU LISANT UNE LETTRE

D'après un tableau de Vermeer


Ma Douce, comment vous portez-vous ?
Toi et notre enfant chéri que tu portes en ton sein ?
Il ne se  passe pas un jour que je ne pense à vous.
Ici, tout est gris.
Du matin jusqu’à la nuit.
Je suis si loin…
Mais bientôt…bientôt, je te le jure…. Je reviendrai, ma mie.
Ma douce pervenche. Mon petit colibri.
Je t’imagine, penchée au-dessus de ces quelques lignes
Moi le militaire indigne…
Et j’aimerais tant être près de vous, rester digne.
Ma mie, mon petit.
Vous me manquez tant.
Je sais, tu as souri…
De ce sourire énigmatique
Que seule la Joconde
Dans ses monts bleus
De ce Mont-Blanc
Aux sommets brumeux
Que nous aimons tant
Et qui nous manquent
Actuellement
Dans ce Plat Pays
Autour duquel
La guerre rugit.
Laisse couler tes larmes
Sur le parchemin
Ma Blanche Colombe
Je te prends la main
Celle qui t’apporte des nouvelles
D’hier et de demain.
Sur ce front pathétique
Porte-le à tes lèvres faméliques
Couvre-le de baisers authentiques

lundi 15 février 2016

LOGORALLYES IMPROMPTUS

Ecrire avec cinq mots imposés, en cinq minutes...


Tentation – émeraude – gadoue- rencontrer - vitriol

Pour la Saint Valentin, mon cher et tendre m’avait offert une émeraude du Brésil. En sortant de chez le joailler, nous rencontrâmes un quidam qui nous fit choir dans la gadoue. La tentation fut trop forte : il s’empara du coffret, nous menaçant de nous défigurer au vitriol. L’émeraude se volatilisa.

Concert – mirabelle – vitriol – rembourser – pharmacien

J’étais en Lorraine pour la fête de la mirabelle ; j’avais payé ma place pour un concert qui devait se dérouler place Stanislas. Malencontreusement, une tornade inopinée se déchaîna, la place me fut ultérieurement remboursée. Courbaturée par l’attente et les intempéries, je me rendis chez le pharmacien pour acheter des comprimés destinés à renforcer mon ossature.

Marie-Christine
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Anorexique – interrupteur – exquis – voler – édredon

Éteignant la lumière par l’interrupteur, l’anorexique couchée sous l’édredon rêve de voler vers un monde exquis.

Manoir – transparent – mijoter – regret – solidarité

Quel transparent regret que de quitter le manoir mijote un repas de solidarité.

Emmanuel
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Gifler – pointu – grossesse – printemps - œnologie

Le printemps se manifesta soudain d’une petite voix pointue : l’annonce que fit la jeune fille de sa grossesse fut suivie d’un choc magistral quand son père la gifla avec son traité d’œnologie.

Pitrerie – châtaigne – écrire- maladif – sourcils

Avant décrire, il leva les sourcils. Devant lui, un clown à l’air maladif qui s’était lancé dans ses pitreries, n’en reçut que force châtaignes !

Françoise
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Océanique – somnoler – paella – peintre - sûreté

Je somnole en toute sûreté, rien qu’en ayant mangé des yeux la paella représentée par le peintre sur sa toile. Mais je peux dormir tranquille sous ce climat océanique.

Gras – défenestrer- microscope – faucheuse – crépuscule

Mes yeux regardent le crépuscule par la fenêtre dont les carreaux me semblent bien gras. Cette crasse ne donne pas envie de se défenestrer aussi je regarde avec intérêt la faucheuse placée sous mon microscope.

Paulette
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Tonsure – parier – essorage – verre - moussaillon

Le moussaillon paria un verre que l’homme à la tonsure ferait l’essorage.

Paralyser – truffe – apprenti – vernissé – détour

Faisant un détour, l’apprenti porta l’écuelle vernissée devant la truffe de l’animal qui était paralysé.

Marie-Thérèse
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Laver – épuisement – fresque – acidulé – internet

De fastes et frasques, de sculptures en fresques, l’art se conjugue jusqu’à épuisement en mode virtuel sur internet, en mode acidulé sous les plafonds haussmanniens. Reste la question : comment les restaurer et les laver sans en altérer les tonalités ?

Ferveur – balcon – corde à sauter – touriste – se lamenter

S’agiter de la sorte avec une corde à sauter amuse les touristes assis au balcon et regardant Notre-Dame avec ferveur. Un bon moyen pour ne pas se lamenter sur les prix prohibitifs de la capitale.

Claudine

samedi 6 février 2016

NOS DICTONS

Inventez vos propres dictons pour les six premiers mois de l'année... 

Par Claudine, Christiane, Emmanuel, Josiane, Marie-Christine, Marie-Thérèse, Mireille, Nadine, Paulette et Valérie.
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JANVIER


En janvier, tourne le dos à l’année écoulée
Et attaque la nouvelle à grande foulée.

Si janvier est au redoux
Les chemins sont en gadoue.

L’année nouvelle débute avec janvier,
Tu dois changer ton calendrier.

En janvier, à la tâche tu te remets.

Sous leur capuchon de neige, es maisons font le gros dos
Jardins et prairies sous leur manteau blanc semblent eu repos.

En janvier, nouvelle année
Partons du bon pied.

Vœux permettent de garder des contacts toute l’année.
Qui abuse des victuailles, jeûnera le mois d’après.

Pour la galette réunis
Janvier nous ouvre l’appétit.

Au premier jour de l’année,  Bûche mettra dans le foyer
Si la neige est tombée, Réjouis-toi pour Juillet !

Jours trop courts, esprit chagrin,
Chocolat chaud ou verre de vin.

Janvier ouvre la porte de l’année
Avec ses vœux de bonheur, de santé

Dès janvier fleurissent les crocus
De concert avec les fleurs de prunus

En janvier, partir du bon pied
Et éviter de trébucher !

Perce-neige ou Ellébore,  porte-bonheur, 
En janvier fleuriront ton intérieur.