samedi 17 décembre 2016

3 RECITS

Poursuivez à partir de ces trois débuts, en dix lignes, pas plus !
1 - Tous les matins, semaine ou week-end, quel que soit le temps, et quoi qu’il arrive, elle allait saluer l’arbre…
2 - Après s’être égaré dans les ruelles dont il avait oublié la topographie, il arriva en lieu et place de son ancienne maison…
3 - Je ne sais pas si entrer dans la grotte est une bonne idée, fis-je remarquer….
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Tous les matins, semaine ou week-end, quel que soit le temps, et quoi qu'il arrive, elle allait saluer l'arbre qui se trouvait dans la forêt proche de sa demeure. Mais pourquoi ce rituel, pourquoi cet arbre précisément. Certes, il s'agissait d'un beau sujet, d'une taille déjà  relativement haute, ses branches tout autour étaient disposées de façon  harmonieuse, on ne pouvait donc que l'admirer. Il ne s'agissait pourtant que d'un banal sapin poussant parmi tant d'autres dans cette grande forêt. Oui mais, son père le lui avait promis, celui-là serait coupé un peu avant Noël et serait leur sapin cette année. Sapin qu'elle se ferait une joie de décorer de boules, de petits sujets et de guirlandes brillant de mille feux. Ainsi, depuis le jour où son père avait arrêté son choix, elle avait donc décidé de le visiter fidèlement afin de le voir s'épanouir un peu plus chaque jour, de le regarder vivre en quelque sorte, en attendant la date fatidique où il serait scié pour être installé dans leur salon. Elle lui parlait, lui demandait pardon, s'excusait de devoir lui ôter bientôt la vie. Mais elle se consolait en se disant que pour lui, ce serait si beau de terminer sa vie ainsi paré, au milieu d'une famille en joie.

Paulette

Tous les matins, semaine ou week-end, quel que soit le temps, et quoi qu’il arrive, elle allait saluer l’arbre. Dans le jardin de la copropriété, Angèle vouait un culte au lilas, le saluant, s’appuyant sur son tronc, elle lui parlait, lui apportait de l’engrais, l’arrosait plus que de raison en activant le jet d’eau de l’immeuble. Un beau jour, je lui demandai la raison des soins intensifs prodigués à cet arbre mort : elle m’apprit que c’était pour le faire revivre. Angèle déménagea peu après. Je tronçonnai, débitai le vieil arbre mort, fis brûler tout le bois dans mon barbecue pour offrir ses cendres à mes rosiers reconnaissants.

Marie-Christine

Tous les matins, semaine ou week-end, quel que soit le temps et quoi qu’il arrive, elle allait saluer l’arbre… Quel était donc cet arbre ? C’était un chêne au tronc déjà important. Il était là depuis 1848, baptisé par les générations successives « Arbre de la Liberté ».

dimanche 11 décembre 2016

NOS ANCETRES LES GAULOIS

Des origines, est-ce important ? Quelles sont-elles ? Quelles conséquences ?....
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Je suis parisienne d’origine bretonne par mes deux parents. Ma maman est née à Martigné-Ferchaud seconde d’une fratrie de trois enfants ; un frère aîné et une sœur cadette. Je n’ai pas connu mes grands-parents maternels car ma grand-mère est décédée en suites de couches après avoir donné naissance à ma tante, maman avait un an et mon oncle guère plus de trois ans. Mon grand-père, maréchal ferrant, a succombé à une tuberculose maman avait alors huit ans. Les trois enfants ont été élevés par leur grand-mère maternelle qui était veuve. Deux cousines éloignées mais habitant aussi à Martigné se sont prises d’amitié surtout pour les deux filles et se sont aussi occupées d’elles. D’ailleurs pour nous (ma sœur et mon frère) elles étaient tata Georgette et tata Marie-Louise. Quand nous passions quelques jours de vacances nous étions accueillis comme princesses et prince, tata Georgette et son mari tonton Georges n’ayant pas pu avoir d’enfant. Tata Georgette faisait toujours le clown pour nous faire rire, elle faisait aussi de succulents gâteaux. Je me rappelle qu’elle avait organisé le baptême de nos poupées en faisant des gâteaux, elle avait acheté des dragées et coupé des morceaux de tulle. Rien n’était trop beau pour nous et je crois qu’heureusement que papa et maman mettaient parfois le hola. Très bonne couturière et tricoteuse elle faisait des vêtements et des pulls pour nous trois. J’avais un lien particulier avec tonton Georges qui m’appelait sa Fabiola. Ils sont décédés alors que nous étions de tous jeunes adultes et je pense qu’ils ont été pour nous de parfaits grands-parents.

samedi 3 décembre 2016

OISEAU

Surplombant le précipice, les uns derrière les autres, les uns après les autres, ils s’apprêtent à faire le saut de l’ange dans ce labyrinthe de méandres et de pics rocheux. Ils vont se jeter dans l’abîme. Esquissant un sourire crispé dans leur combinaison gris anthracite, dont la membrane opacifiante enveloppe leur visage et leur corps tout entier. Comme des fils électriques, la tension les gagne. De leurs regards perçants d’aigles perdus dans les brumes d’une cascade effervescente, ils scrutent l’horizon. L’air frais congestionne leurs muqueuses et marbre leur épiderme, mais en une seconde, ils oublient tout : ils plongent dans cet univers ouaté, entre nuages et petits morceaux de ciel bleuté, entre protubérances de roches et excavations, tout schuss en un rush contrôlé. Leurs ailes de chauve-souris sous l’impulsion de l’air se gonflent de vent à la vitesse d’un soleil levant. Ils semblent caresser les éboulis et les galets, laissés là, épars, par un glacier ayant quitté son lit, laissant la place à un torrent. Entre deux parois encaissées, dans les reflets irisés des gouttelettes d’eau ruisselant sur le gris de leur tenue, les transformant pour quelques temps en des guirlandes illuminées, ils côtoient le danger en des arabesques et des figures à chaque instant renouvelées. Faire durer le plaisir. Imiter les oiseaux. Prendre les courants ascendants et se livrer corps et âme aux caprices du vent. Faire vibrer et vrombir ses ailes comme un chant de sirène. Sonar improvisé. Moyen peut-être de rallier et de partager le bonheur de pouvoir planer. Laisser glisser la lumière et les embruns le long de leurs corps cristallins. L’ivresse de la chute libre atteignant son paroxysme, les regards fixés vers leur survie, de leurs ceintures jaillissent les parachutes qui les projettent en un jet de couleurs au septième ciel, et dans un paradis de lumières phosphorescentes les emportent une fois de plus vers le nirvana. Les voilà tous réunis en un ballet de petits champignons de paris. Ils goûtent chaque seconde de cette descente vertigineuse qui, quelques secondes plus tôt, se révélait un vol plané. Ils survolent ainsi les bois et forêts, rivières et étendues d’eau, champs et plaines, cabanes isolées et petits villages de pierre. Bientôt, ils trouveront le terrain plat où ils atterriront. Leurs pieds cherchent déjà la meilleure position pour toucher le sol. De leurs membranes étendues, ils brassent et balayent l’air tiède de la piste improvisée et laissent le vent s’engouffrer, freinant ainsi leur atterrissage. Ils respirent à plein poumons, les yeux dans les étoiles et le torse bombé avant de poser le premier pied sur terre, heureux et comblés.

Claudine
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Rémiges foncées, parties inférieures, blanc chamoisé
Oiseau, l’un des plus petits d’Europe
Il aime les forêts de conifères et s’y reproduit
Trouvant toujours un endroit où y nicher
Elevé, très aigu même, est son cri
Léger, pour un roseau c’est un pesant fardeau, dit la Fontaine
Etre très vulnérable, pendant l’hiver ils dorment serrés les uns contre les autres
Touffes de plumes douillette et rassurante.

vendredi 2 décembre 2016

EXCUSES SANS "A"

Vous ne pouvez vous rendre à un événement important, rédigez un mot d'excuse... Attention, la lettre "a" ne doit pas apparaître !
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Monsieur,
Je ne peux me présenter comme prévu depuis un bon moment ; une forte grippe me tient clouée sur le lit. Je tente tout de même de mettre sur pied le projet de règlement intérieur que vous désirez voir évoqué lors d’une conférence qui doit se tenir cet été.
Respectueusement, et encore toutes mes excuses.

Paulette

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Bonjour Monsieur,
Veuillez m’excusez. Je me permets de joindre cette pré-inscription pour conclure positivement notre entretien précédent. Rendez-vous donc ce vendredi. Vu nos emplois du temps serrés, je vous propose de vous communiquer des suggestions sur notre blog. Merci pour votre compréhension.

Claudine
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Cher Léo,
Le quinze de ce mois, vous fêterez Benoît pour ce si bel événement : une communion solennelle ! Mon désir eut  été de vous rejoindre et de l’entourer. Quel bonheur c’eut été pour moi !. je ne peux réellement m’y rendre, retenue que je suis, chez moi. Mon fils Georges requiert des soins qui m’empêchent de bouger et de m’éloigner de notre domicile. De plus, vous résidez si loin. Ne point y être présent me peine surtout que c’eut été l’opportunité d’une nouvelle rencontre pleine de bonheur et de joie réciproques.
Grosses bises pour tous et plein de pensées.

Marie-Thérèse
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Cher frère,
Je suis désolée de ne pouvoir fêter Noel tous ensemble. Porteuse d’une grippe que je préfère conserver pour moi, je reste confinée sous la couette. J’espère que mes excuses suffiront. Que cette soirée soit exceptionnelle est le plus cher de mes vœux.
Bien qu’enrhumée, je t’envoie de grosses bises.

Fabienne
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Lily chérie,
Je te prie de m’excuser. Figure-toi que je ne peux me rendre sur le ponton comme prévu pour notre rendez-vous. Mon père est rentré brusquement de son séjour en Pologne et, furieux de mon bulletin de notes, il m’interdit les sorties pour dix jours minimum. Je suis désespéré de ne pouvoir te retrouver, te voir, te chérir et te serrer fort contre moi.
J’envoie le petit Lucien te porter ce mot très vite.
Ton Victor, pour toujours.

Laurence