samedi 17 juin 2017

UNE PHOTO SORTI DE L'ALBUM

Ecrivez à partir d'une image de votre choix (photo personnelle ou de journal, carte postale...)
.............................................
Et c’est avec une attention toute particulière que le découpage de la tarte aux framboises s’opère sous mes yeux et ceux de Paulette qui veille au grain : le doigt à l’appui sur le socle métallisé. On n’aperçoit pas le regard attentif des autres personnes présentes ce jour là à l’atelier. Mais je sais que les mains croisées sous le menton de Fabienne en disent long de son attention.  Et il faut observer avec quelle précision les parts équitablement coupées vont glisser dans les assiettes à dessert cerclées d’un bleu royal. Il s’agit de ne léser personne, à la miette près. La dégustation n’en sera que meilleure. En effet, il faut savoir que nous ne nous nourrissons pas seulement de bons mots, mais autour d’un bon café. Celui-ci concocté non par une grand-mère qui connaît tous les principes de réalisation, mais fait religieusement, avec amour. Avec le temps, elle est devenue experte tout au long des séances et a su affiner ses véritables dons pour doser ce délicat breuvage. Elle nous le sert avec plaisir et délectation quand nous planchons sur notre ouvrage. N’hésitant pas à nous en reproposer quand nos méninges annoncent la surchauffe. Laurence a du prendre des cours de bon usage. Et Paulette lui emboîte le pas car elle nous apporte fréquemment de ces petits trésors qui ravissent le palais et nous permettent d’échanger à propos de nos goûts culinaires et de nos préférences pâtissières. D’ailleurs Fabienne, Paulette, Marie-Thérèse, Christiane, Françoise ou Marie-Christine connaissent une infinité de pâtisseries et sont incollables quand il s’agit de les nommer. J’en suis baba. La plupart du temps, je suis à la traîne et je colle comme la uhu. Toute une éducation à refaire. Alors, et c’est ma prière : je joins les doigts pour que cette petite touche particulière qui nous lie en des us et des coutumes bien institués puissent ainsi se perpétuer au fil des baccalauréats, des phrases à trous et autres jeux que Laurence, malicieuse, aime à nous distribuer pour susciter cette fièvre qui nous amène à nous surpasser. Je me surprends moi-même à m’en délecter.
Merci pour ce joyeux moment de partage et cette photo volée.

Claudine
.....................................................
Où donc est prise cette photo en noir et blanc, déjà un peu ancienne ? Peut-être dans une jungle ou plutôt  dans un jardin à la végétation luxuriante  à moins que ce ne soit dans une forêt ? Au printemps ou plutôt à l’automne quand les fougères foisonnent dans les sous-bois ? Et au milieu de cette nature,  d’où surgit ce petit lutin fantôme, tout de noir vêtu dans la lumière jaillissante d’une aube nouvelle? Enjambe-t-il  quelque tronc couché au sol ou une roche émergeant entre les broussailles ? Alerte et guilleret, on pourrait croire qu’il court de cime en cime, sur le faîte des arborescences, pressé de vivre sa vie.  Il trace son chemin, passant de l’enfance à l’adolescence, quittant le cocon familial pour découvrir le monde.  Comme l’oiseau qui s’échappe de sa cage, épris de liberté et ivre de son bonheur que rien ne va arrêter, il part joyeux vers son destin.

lundi 12 juin 2017

UN HOBBY, DES HOBBIES...

La rose, fascinante, peut accompagner la vie et la fleurir.
Enfant, j'étais captivée par les rares roses que je voyais en me rendant à l'école.
J'attendais le mois de juin avec impatience : en montagne les premiers boutons éclosent plus tardivement.
Jouxtant le préau exigu, des rosiers blancs grimpants ornaient à profusion la façade d'une humble demeure désertée depuis longtemps pour des raisons que j'ignorais. Je m'étonnais que les propriétaires ne puissent admirer de telles merveilles ; je me hasardais à respirer le parfum mais ne faisais pas le geste sacrilège d'en couper une seule.
Dans mon hameau natal deux foyers avaient des rosiers : un rouge grimpant, qui, à l'arrière de la demeure de Pierre recouvrait entièrement le chevet du four à pain de la maisonnée.
Chez un autre voisin, aussi, parti depuis longtemps "vers la plaine", des centaines de roses anciennes s'épanouissaient obstinément dans le jardin déserté ainsi que dans la cour à l'arrière du logis définitivement clos.
Fleurs odorantes, exquises, hyperbole de la beauté, refleurissant à l'identique, tandis que nous disparaissons. La nature prend son temps mais elle fait bien les choses, selon Confucius.
Cette beauté absolue, donnée à voir, à respirer, à toucher, donne des instants de bonheur.

samedi 3 juin 2017

LE SON "NA"

Ecrire un texte avec le maximum de mots comprenant le son "na"
.........................................................
Dame nature est bien faite et ce n'est donc pas souvent qu'on peut voir un plant de cannabis pousser au milieu d'un massif de canas, c'était même inattendu. Naturellement, Nathalie et Bernadette qui trainassaient dans les parages, menacèrent d'aller narrer leur découverte peu banale au sénateur du coin.
Nathan, qui était natif de la région, les rejoignit et trouva le spectacle navrant. Quel nabot avait bien pu finaliser un tel projet en ces lieux inappropriés pour ce genre de plantation. Il reclait cependant à suivre ses amis dans la dénonciation, il se tâtonna, essaya de les canaliser mais rien n'y fit. Nathalie, telle une tornade, rebroussa chemin, suivie de près par Bernadette qui semblait transformée en tsunami, et tant pis pour l'unanimité qui ne régnait plus au sein du groupe. A leurs yeux, le coupable devait être sévèrement pénalisé, et c'est donc avec ténacité qu'elles parcourent le chemin inverse, le territoire national était pour elles en danger.
Arrivé à destination, le trio attendit, assis sur un canapé de couleur grenat se tenant à leur disposition.  Ils s'étaient peut-être  mis dans la panade en voulant naviguer dans des eaux qu'ils ne connaissaient pas, et Nathan se mis donc à rajuster nerveusement son bandana, pendant que Bernadette triturait sa natte. Nathalie, qui pour sa part se montrait plutôt lunatique, badina avec le chat des lieux qui passa. La pièce leur sembla d'un coup aussi étouffante que l'intérieur d'un sauna, ils étaient pourtant à présent en pleine inactivité. Qu'ils auraient alors voulu être loin, occupés à  faire n'importe quoi, comme planter des navets pour la confection d'un navarin, manger une banane ou de la tapenade, regarder des naïades qui nageaient en évitant des piranhas, bref vraiment n'importe quoi.
Quand ils furent introduits auprès du sénateur, celui-ci consultait un almanach, assis devant son ordinateur. D'une voix nasillarde il les questionna, tout en inhalant la fumée d'un cigare dont les volutes de fumée le nappaient de brouillard. Régulièrement, un cendrier de nacre en recevait les cendres, ils trouvèrent son attitude plutôt inhabituelle pour un homme de sa position.
Finalement, c'est Nathan qui démina la situation autant qu'il le put, en relatant l'histoire d'un cannabis que par erreur on amena en ces lieux plutôt faits pour le badinage.

Paulette
...................................................................
Natacha Serena, aux longues nattes, sirotait un jus d'ananas sur son canapé. Elle téléphona à Nadège:
-"Salut Nad !...Tu n'as qu'à prévenir Nastasia pour les éliminatoires de natation. A tout à l'heure, rue de Grenade, mon canard"!
Les amies retrouvèrent aussi Johanna Bénadac, qui adorait le banana split :(son maillot boudina un jour dans les vestiaires aussi chauds qu'un sauna) tandis que Nastasia, nantie d'un corps longiligne se délectait de nagettes, cosses translucides cuites à la vapeur.