Après avoir répertorié ensemble des dizaines d'expressions se référant aux oiseaux : se voler dans les plumes, le miroir aux alouettes, être le dindon de la farce, comme un oiseau tombé du nid... écrire un texte qui tout en racontant une histoire contienne le maximum de ces expressions.
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Elle râle comme ça notre petite pipelette, pour tout, pour rien, mais elle n’a jamais cassé trois pattes à un canard. Avec sa grosse voix et sa gorge pigeonnante, elle ne fait peur à personne.
De sa démarche de canard, elle traverse notre cour et son œil d’aigle surveille tout :
«Hep ! Monsieur Henri, vous n’êtes pas manchot. Pas la peine de filer en douce, le sac poubelle au bas de l’escalier, c’est bien vous qui l’avait laissé. », « Madame Jane, votre gamin a cassé un carreau dans l’escalier. Avec ce froid de canard, pas la peine de faire l’autruche, il faut le faire remplacer », « Monsieur Jean-Pierre, pas la peine de monter sur vos échasses ou de donner des coups de bec, il faut payer le loyer. Le proprio n’est pas content, il ne veut pas y laisser des plumes et si je ne fais pas mon travail, il me traite de tête de linotte. »Gérard, le fils de madame Georgette a garé son vieux coucou sur le trottoir, c’est un vrai butor, on ne peut rien lui dire sinon il vous vole dans les plumes.
Elle n’est pas triste ma cour, un petit village où en fait tout le monde s’aime bien.
On l’appelait madame Pipelette, ma concierge. Moi, je n’ai jamais su son vrai nom.
Monique
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Tel l’oiseau sur la branche, je balance, je balance, ne sachant jamais quoi décider. Plusieurs invitations m’ayant été faites pour Noël, il faut choisir, et c’est précisément ce qui est difficile.
Je suis quand même un drôle d’oiseau à ne savoir dire ni oui ni non par peur de froisser les gens. Il me faut peser le pour et le contre avant de me décider à répondre favorablement.
Je pencherais bien pour Blanche, elle est drôle et possède un humour ravageur, mais c’est une petite tête de piaf ! Elle papillonne tant qu’elle oublie toujours quelque chose, et qu’il faut courir au dernier moment quérir ce qui lui manque en espérant que le commerçant du coin soit ouvert. J’ai déjà expérimenté, alors non !
Chez Julie, là, c’est du sérieux. Tout est réglé, calculé, impeccable. Son mari peut se vanter d’avoir trouvé l’oiseau rare. Son repas est parfait, sa déco magnifique, mais elle se pavane comme un paon, fière d’elle-même. C’est sûr le repas est copieux mais moi qui ai un appétit d’oiseau, j’en suis malade d’avance. Non, j’élimine Julie.
Caroline, elle, est plus modérée côté nourriture. Suffisant, sans excès, mais la boisson est à mon avis trop abondante et quand les gens ont un coup dans l’aile, ils se mettent à piailler, cancaner, caqueter sur le dos des copains et des copines, ou bien à parler politique, si bien qu’ils finissent par se voler dans les plumes et la soirée s’achève en désastre. Donc, j’élimine aussi Caroline.
Pour finir, et pour ne pas être le dindon de la farce, je vais me payer une soirée dans un gîte ravitaillé par les corbeaux où personne ne me connaîtra, où l’ambiance sera chaude et conviviale entre personnes amoureuses de la nature.
Colette
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C’est le printemps, je me sens légère comme une plume, je me sens pousser des ailes. Gaie comme un pinson, je vole dans l’espoir de rencontrer l’autre, l’oiseau rare.
Mais je suis exigeante, je veux qu’il chante comme un rossignol, qu’il me séduise par sa voix, qu’il soit beau, avec des couleurs merveilleuses, gorge de pigeon, la tête et le col bleu canard.
Les odeurs printanières me grisent et je deviens saoule comme une grive. Je suis la blanche colombe, l’oie blanche qui volette, mais attention au miroir aux alouettes !...
En réalité, je suis plutôt une buse,