Nicole,
je crois bien la connaître. C’est ma sœur. Elle est l’aînée, et si dans notre
enfance elle était plus grande que moi, aujourd’hui c’est tout le contraire.
Ce qui
gouverne sa vie : la hantise de prendre du poids, conserver un peu de sa
jeunesse. Extrêmement coquette, elle aime choisir des vêtements jeunes qui
flattent sa silhouette menue. Elle porte les cheveux très courts, couleur
cassis, lui permettant de se couvrir le chef de chapeaux ou casquettes qu’elle
a en quantité, de toutes formes et de toutes couleurs, pour l’hiver ou l’été,
et cela lui va à merveille. Autre caractéristique : les bijoux fantaisie.
Là aussi, il y a abondance ! Deux voire trois colliers superposés pour
rappeler les couleurs bariolées de certains pulls ou tee-shirts, plusieurs
bracelets à chaque bras, et bien sûr des boucles d’oreilles sans lesquelles
elle se sentirait toute nue.
Si vous
croisez dans la rue une petite personne marchant un peu penchée en avant, un
chapeau de saison sur la tête et chantonnant sans arrêt, c’est elle.
Elle a
gardé un côté enfantin, s’amusant à frôler les boutiques pour en ouvrir sur son
passage les portes automatiques, garnissant son lit de peluches, ce qui oblige
son mari à « virer tout ça » d’un haussement d’épaules avant de se
coucher. Qu’à cela ne tienne, le lendemain, elles reprennent place.