Documentaire sur la comédienne et débat passionné : Peut-on aimer qui l'on veut ? Interdictions légales et pression sociale.
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Célestin est là sur le seuil de la
maternité. Son fils va naître ! Cet évènement particulièrement joyeux le
renvoie quelques années en arrière quand, sur le seuil de la maison familiale,
il a dit adieu à jamais à son enfance, son sac de marin sur l’épaule. Les mots
de sa mère l’ont blessé à jamais.
Comme dans un film, il se revoit, tout
bambin, si différent de ses frères aînés si grands et élancés, lui si petit et
tout râblé. Très jeune, il sent que quelque chose cloche. Ses grandes oreilles
décollées, ses yeux légèrement bridés, et son nez épaté ne rappelle en rien le
physique de ses parents, pas même celui de ses grands-parents, d’un oncle ou
d’une tante. Et ses cheveux assez clairs certes, mais crépus, crépus !
Comme il aurait aimé avoir des cheveux bruns mais raides, oui raides et non pas
crépus ! Et ce teint presque bistre en hiver qui prend si vite la couleur
du pain d’épices en été, au point de fuir le soleil pour ne pas devenir trop
noir. Très vite, à l’école, les enfants se moquent de moi. Mon prénom, oublié !
Je suis « le bâtard » quand ce n’est pas « le macaque » ou
« le singe ». Dans ce village des bords de mer, tous se connaissent,
les langues vont bon train mais pourquoi s’arrêtent-elles toujours dès que
j’approche. Seuls leurs regards me transpercent et me poursuivent. En
grandissant, je me pose tant de questions que je retourne dans ma tête sans
jamais oser demander à mes
parents : « Pourquoi suis-je si laid, pourquoi si
différent ? ». J’ai beau me regarder dans le miroir, je ne retrouve
aucun trait commun, ni avec mon père, ni avec mes frères. Peut-être la couleur
de mes cheveux est-elle celle des cheveux de ma mère ? Mais peut-être au
fond n’est-ce qu’une illusion ! Mes parents m’aiment et me lui montrent.
Ils ne font pas de différence. Pourquoi est-ce que j’éprouve ce besoin de me torturer ainsi !
Je me revois encore à dix ans. Une
famille voisine vient d’adopter une jolie petite fille. Peut-être, moi aussi
suis-je adopté ? C’est sûrement pour cela que je ne leur ressemble pas
mais alors pourquoi ce silence autour de moi et pas pour Caroline. Tout le
village sait. Elle est cajolée et admirée. C’est vrai qu’elle est si
belle ! Moi qui ne suis qu’un
laideron ! De temps à autre, des questions reviennent lancinantes
mais j’essaie d’oublier. Je me refuse à approfondir davantage. La vérité est là. Mes parents
m’ont choisi. Je veux vivre comme mes
camarades même si je suis toujours l’objet de quolibets ou de plaisanteries
douteuses.
Les années passent et me voilà à seize ans. Je me remémore ce jour fatal, où,
nous partons en virée à vélo, dans un coin que je ne connais pas encore. Là, à
quelques dizaines de kilomètres de la frontière, que je franchis pour la
première fois, une belle maison avec un jardinet. Devant, un homme d’un certain
âge, assis dans son fauteuil, lit son journal. Nous le hélons joyeusement. Il
se lève et nous propose une boisson fraîche Et soudain, je reçois un fort coup
de poing dans l’estomac. Cet inconnu, je le vois, je l’observe, je ne peux
détacher mes yeux de sa silhouette, de son visage. Je reste pantois. Je ne rêve
pas. Je me suis tant de fois regardé dans le miroir ! Pourquoi me
renvoie-t-il mon image ? Je lui ressemble trait pour trait. Les copains
commencent à rigoler doucement. Suis-je tombé dans un piège ? Savent-ils
quelque chose ou savent-ils tout ! Je me tais, atterré. La colère me serre
le cœur. Plein d’amertume, je quitte le groupe au plus vite, enfourche ma
bicyclette et m’enfuis vers la maison. Là, je trouve ma mère. Aveuglé par la
colère et l’humiliation, je lui hurle, rageur : « Mon père, mon père
n’est pas mon père. Pourquoi me l’as-tu caché ? Pourquoi ?
Pourquoi ? » Ma mère tente de me calmer, me questionne, essaie
de connaitre ce que je sais.
Alors, devant la réalité dévoilée, elle se met à pleurer et me confirme ce que depuis toujours je pressentais. Elle a fauté, c’est vrai ; elle a eu une faiblesse, elle s’en excuse, elle regrette mais elle me veut me montrer combien j’ai eu de la chance d’avoir un père qui m’a accepté, m’a éduqué comme si j’étais son fils, au lieu de me rejeter. » Je ne veux plus rien entendre. Je cours vers ma chambre et pleure. Je suis un enfant de l’adultère, un bâtard, réellement un bâtard et tout le village savait. Jamais, je ne lui pardonnerai ! Je me relève. J’ai pris ma décision. Je pars vers le port. Je vais m’engager comme mousse.
Alors, devant la réalité dévoilée, elle se met à pleurer et me confirme ce que depuis toujours je pressentais. Elle a fauté, c’est vrai ; elle a eu une faiblesse, elle s’en excuse, elle regrette mais elle me veut me montrer combien j’ai eu de la chance d’avoir un père qui m’a accepté, m’a éduqué comme si j’étais son fils, au lieu de me rejeter. » Je ne veux plus rien entendre. Je cours vers ma chambre et pleure. Je suis un enfant de l’adultère, un bâtard, réellement un bâtard et tout le village savait. Jamais, je ne lui pardonnerai ! Je me relève. J’ai pris ma décision. Je pars vers le port. Je vais m’engager comme mousse.
Mais aujourd’hui, c’est moi qui deviens
père. Je vais voir mon fils et une question me tourmente. « Me
ressemblera-t-il ? Et pourtant, je voudrais tant qu’il soit
beau !»
Marie-Thérèse
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Aimer ou être aimé... Aimer à perdre la
raison...Être séduit par un sentiment amoureux ou par une personne. Arrière-goût
d'amour défendue et interdite....
Je pense au film adapté du roman de Colette
« Le blé en herbe" dont le thème est toujours d'actualité : il
retrace les amours d'un adolescent de 16 ans avec une jeune-fille de 15 ans.
Leurs premiers émois amoureux relatés avec tant de sensibilité et de pudeur
dans le livre sont cependant troublés et interrompus par l'arrivée de "la
dame en blanc" : une femme "mûre", veuve de surcroit et dotée d'une
nature sensuelle, qui par sa sublime beauté séduit et subjugue ce jeune-homme
en quête d'expériences charnelles.
Cet amour – intergénérationnel -est répréhensible par la loi et les bonnes
mœurs. Il transgresse les notions de bienséance, de respect de l'individu et
de la loi.
Mais la maturité sexuelle est, elle, variable
en fonction des pays et des époques.
Claudine
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Vendredi,
nous avons visionné un film sur Arletty, célèbre actrice des années 40. Il fut
bien agréable de voir ces documents d’une époque révolue, des visages, des
lieux, des événements d’un temps lointain que me décrivaient mes parents. Quel
plaisir de revoir aussi Jean-Claude Brialy en commentateur des images, ainsi
que Maurice Chevalier qui dans les années soixante chanta « Avec mon
canotier » en compagnie des Chaussettes Noires et devint l’un de mes
chanteurs préférés.
Le rappel
de la guerre et de la période de l’occupation toutefois a un peu obscurci le
côté léger du film. Il m’est pénible parfois de revoir encore et encore ces
images qui ont gâché les premières années de ma vie. Il semble que l’on parle
même plus des années d’occupation aujourd’hui que dans les années 60 par
exemple.
Vivons
notre vie actuelle avec philosophie, il n’y a plus d’ennemis. Et comme disait
Brassens dans l’une de ses chansons : « Avant de tuer l’ennemi,
attendons qu’on le change en ami ».
Mireille
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Dans mon grand jardin parfumé,
Je cherchais le jardinier
Qui, tôt, ce matin, avait coupé
L’herbe haute du printemps.
Je voyais bien, sa voiture stationnée,
Au
bout dans l’allée
Et
sa carriole qui attendait
L’herbe
amassée sur le côté.
Mais de jardinier point !
Où
pouvait-il bien se trouver ?
Devant le garage en bois, au toit de zinc
incliné,
Les
branches d’un jeune sapin s’étalaient,
À côté du tas d’herbe fraîchement coupé.
Je m’approchai et là, je vis, dans
l’herbe, couché
Le jardinier qui, en bonne compagnie,
s’ébattait.
Je reculai discrètement mais le trouvai
« gonflé »
De venir, dans mon jardin, batifoler.
Il m’avait vu ; elle se sauva.
Il se remit vite à travailler.
Avec son chargement, il partit.
Le jardinier, jamais, ne revis!
Marie-Thérèse
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Beaucoup de juristes et d'homme de lois se sont penchés sur nos droits
et nos non-droits afin de nous permettre de nous aimer à juste droit ou non
sous les yeux et avec la bénédiction de notre Marianne républicaine dans la
salle des mariages de la mairie.
Grand dossier jugé délicat, le mariage pour tous, le mariage homosexuel donnant
exactement les mêmes droits aux couples « homo » qu’aux
« hétéro ». Or, celui-ci vient d’être reconnu en France. De faire
passer la loi n'a pas été une mince affaire et la France se trouve scindée en
deux à l'heure actuelle sur cette question épineuse du mariage des homosexuels.
Le passage de la loi "en force" est loin d'avoir fait la majorité des
suffrages et cause encore de nombreuses polémiques.
Dès le mois de juin, nous pourrons assister à la célébration des premiers
mariages "gais et gays" et certains maires consultés ne partagent pas
tous le même agrément et le désir d'unir les couples ayant attendu si longtemps
que la publication des bans de leur mariage soit autorisée.
Claudine
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