mardi 21 mai 2013

ARLETTY ET LES AMOURS INTERDITES

Arrêtée à la Libération en raison de ses sentiments pour un officier allemand, Arletty a lancé avec son art habituel de la pirouette et du bon mot : "Mon coeur est français, mon cul est international".

Documentaire sur la comédienne et débat passionné : Peut-on aimer qui l'on veut ? Interdictions légales et pression sociale.

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Célestin est là sur le seuil de la maternité. Son fils va naître ! Cet évènement particulièrement joyeux le renvoie quelques années en arrière quand, sur le seuil de la maison familiale, il a dit adieu à jamais à son enfance, son sac de marin sur l’épaule. Les mots de sa mère l’ont blessé à jamais.
Comme dans un film, il se revoit, tout bambin, si différent de ses frères aînés  si grands et élancés, lui si petit et tout râblé. Très jeune, il sent que quelque chose cloche. Ses grandes oreilles décollées, ses yeux légèrement bridés, et son nez épaté ne rappelle en rien le physique de ses parents, pas même celui de ses grands-parents, d’un oncle ou d’une tante. Et ses cheveux assez clairs certes, mais crépus, crépus ! Comme il aurait aimé avoir des cheveux bruns mais raides, oui raides et non pas crépus ! Et ce teint presque bistre en hiver qui prend si vite la couleur du pain d’épices en été, au point de fuir le soleil pour ne pas devenir trop noir. Très vite, à l’école, les enfants se moquent de moi. Mon prénom, oublié ! Je suis « le bâtard » quand ce n’est pas « le macaque » ou « le singe ». Dans ce village des bords de mer, tous se connaissent, les langues vont bon train mais pourquoi s’arrêtent-elles toujours dès que j’approche. Seuls leurs regards me transpercent et me poursuivent. En grandissant, je me pose tant de questions que je retourne dans ma tête sans jamais oser  demander à mes parents : « Pourquoi suis-je si laid, pourquoi si différent ? ». J’ai beau me regarder dans le miroir, je ne retrouve aucun trait commun, ni avec mon père, ni avec mes frères. Peut-être la couleur de mes cheveux est-elle celle des cheveux de ma mère ? Mais peut-être au fond n’est-ce qu’une illusion ! Mes parents m’aiment et me lui montrent. Ils ne font pas de différence. Pourquoi est-ce que j’éprouve ce besoin  de me torturer ainsi !
Je me revois encore à dix ans. Une famille voisine vient d’adopter une jolie petite fille. Peut-être, moi aussi suis-je adopté ? C’est sûrement pour cela que je ne leur ressemble pas mais alors pourquoi ce silence autour de moi et pas pour Caroline. Tout le village sait. Elle est cajolée et admirée. C’est vrai qu’elle est si belle ! Moi qui ne suis qu’un  laideron ! De temps à autre, des questions reviennent lancinantes mais j’essaie d’oublier. Je me refuse à approfondir  davantage. La vérité est là. Mes parents m’ont choisi.  Je veux vivre comme mes camarades même si je suis toujours l’objet de quolibets ou de plaisanteries douteuses.
Les années passent et me voilà à  seize ans. Je me remémore ce jour fatal, où, nous partons en virée à vélo, dans un coin que je ne connais pas encore. Là, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière, que je franchis pour la première fois, une belle maison avec un jardinet. Devant, un homme d’un certain âge, assis dans son fauteuil, lit son journal. Nous le hélons joyeusement. Il se lève et nous propose une boisson fraîche  Et soudain, je reçois un fort coup de poing dans l’estomac. Cet inconnu, je le vois, je l’observe, je ne peux détacher mes yeux de sa silhouette, de son visage. Je reste pantois. Je ne rêve pas. Je me suis tant de fois regardé dans le miroir ! Pourquoi me renvoie-t-il mon image ? Je lui ressemble trait pour trait. Les copains commencent à rigoler doucement. Suis-je tombé dans un piège ? Savent-ils quelque chose ou savent-ils tout ! Je me tais, atterré. La colère me serre le cœur. Plein d’amertume, je quitte le groupe au plus vite, enfourche ma bicyclette et m’enfuis vers la maison. Là, je trouve ma mère. Aveuglé par la colère et l’humiliation, je lui hurle, rageur : « Mon père, mon père n’est pas mon père. Pourquoi me l’as-tu caché ? Pourquoi ? Pourquoi ? » Ma mère tente de me calmer, me questionne, essaie de connaitre ce que je sais.
Alors, devant la réalité dévoilée, elle se met à pleurer et me confirme ce que depuis toujours je pressentais. Elle a fauté, c’est vrai ; elle a eu une faiblesse, elle s’en excuse, elle regrette mais elle me veut me montrer combien j’ai eu de la chance d’avoir un père qui m’a accepté, m’a éduqué comme si j’étais son fils, au lieu de me rejeter. » Je ne veux plus rien entendre. Je cours vers ma chambre et pleure. Je suis un enfant de l’adultère, un bâtard, réellement un bâtard et tout le village savait. Jamais, je ne lui pardonnerai ! Je me relève. J’ai pris ma décision. Je pars vers le port. Je vais m’engager comme mousse.
Mais aujourd’hui, c’est moi qui deviens père. Je vais voir mon fils et une question me tourmente. « Me ressemblera-t-il ? Et pourtant, je voudrais tant qu’il soit beau !»

Marie-Thérèse

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Aimer ou être aimé... Aimer à perdre la raison...Être séduit par un sentiment amoureux ou par une personne. Arrière-goût d'amour défendue et interdite....
Je pense au film adapté du roman de Colette « Le blé en herbe"  dont le thème est toujours d'actualité : il retrace les amours d'un adolescent de 16 ans avec une jeune-fille de 15 ans. Leurs premiers émois amoureux relatés avec tant de sensibilité et de pudeur dans le livre sont cependant troublés et interrompus par l'arrivée de "la dame en blanc" : une femme "mûre", veuve de surcroit et dotée d'une nature sensuelle, qui par sa sublime beauté séduit et subjugue ce jeune-homme en quête d'expériences charnelles.
Cet amour – intergénérationnel -est répréhensible par la loi et les bonnes mœurs. Il transgresse les notions de bienséance, de respect de l'individu et de la loi.
Mais la maturité sexuelle est, elle, variable en fonction des pays et des époques.

Claudine 

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Vendredi, nous avons visionné un film sur Arletty, célèbre actrice des années 40. Il fut bien agréable de voir ces documents d’une époque révolue, des visages, des lieux, des événements d’un temps lointain que me décrivaient mes parents. Quel plaisir de revoir aussi Jean-Claude Brialy en commentateur des images, ainsi que Maurice Chevalier qui dans les années soixante chanta « Avec mon canotier » en compagnie des Chaussettes Noires et devint l’un de mes chanteurs préférés.
Le rappel de la guerre et de la période de l’occupation toutefois a un peu obscurci le côté léger du film. Il m’est pénible parfois de revoir encore et encore ces images qui ont gâché les premières années de ma vie. Il semble que l’on parle même plus des années d’occupation aujourd’hui que dans les années 60 par exemple.
Vivons notre vie actuelle avec philosophie, il n’y a plus d’ennemis. Et comme disait Brassens dans l’une de ses chansons : « Avant de tuer l’ennemi, attendons qu’on le change en ami ».

Mireille

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Dans mon grand jardin parfumé,
Je cherchais le jardinier
Qui, tôt, ce matin, avait coupé
L’herbe haute du printemps.
Je voyais bien, sa voiture stationnée,
 Au bout dans l’allée
 Et sa carriole qui attendait
 L’herbe amassée sur le côté.
Mais de jardinier point !
 Où pouvait-il bien se trouver ?
Devant le garage en bois, au toit de zinc incliné,
 Les branches d’un jeune sapin s’étalaient,
À côté du tas d’herbe fraîchement coupé.
Je m’approchai et là, je vis, dans l’herbe, couché
Le jardinier qui, en bonne compagnie, s’ébattait.
Je reculai discrètement mais le trouvai « gonflé »
De venir, dans mon jardin, batifoler.
Il m’avait vu ; elle se sauva.
Il se remit vite à travailler.
Avec son chargement, il partit.
Le jardinier, jamais, ne revis!

Marie-Thérèse

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Beaucoup de juristes et d'homme de lois se sont penchés sur nos droits et nos non-droits afin de nous permettre de nous aimer à juste droit ou non sous les yeux et avec la bénédiction de notre Marianne républicaine dans la salle des mariages de la mairie.
Grand dossier jugé délicat, le mariage pour tous, le mariage homosexuel donnant exactement les mêmes droits aux couples « homo » qu’aux « hétéro ». Or, celui-ci vient d’être reconnu en France. De faire passer la loi n'a pas été une mince affaire et la France se trouve scindée en deux à l'heure actuelle sur cette question épineuse du mariage des homosexuels. Le passage de la loi "en force" est loin d'avoir fait la majorité des suffrages et cause encore de nombreuses polémiques.
Dès le mois de juin, nous pourrons assister à la célébration des premiers mariages "gais et gays" et certains maires consultés ne partagent pas tous le même agrément et le désir d'unir les couples ayant attendu si longtemps que la publication des bans de leur mariage soit autorisée.

Claudine



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