samedi 19 juillet 2014

A BICYCLETTE...


Dès que le printemps revient, on peut voir les couples sur des tandems pédalant joyeusement sur la nationale bordée d’oliviers bleus. Plus tard, les couples mariés reprennent le même chemin, chacun sur son propre vélo avec, à l’avant, leurs enfants ravis. Que la vie est belle ! On croise aussi des familles, des groupes d’amis qui pédalent à la queue-leu-leu et en chantant.
Le dimanche parmi les attractions de rue, on peut voir des acrobates juchés sur de hauts vélos à une seule roue, puis ils changent pour des vélos de plus en plus petits, si petits qu’ils nous étonnent. On leur donne quelques pièces pour les remercier du spectacle.
Il y a les artistes dans les cirques qui avancent sur un fil assis sur leurs vélos et qui nous font frémir en voyant les risques qu’ils prennent.
Le facteur, à cheval sur son vélo auquel sont accrochées ses sacoches de cuir remplies de courrier tant attendu, par tous les temps, est fidèle à sa tournée journalière peinant parfois en montant les côtes, mais réconforté par le sourire des gens qui l’accueillent chaleureusement.
Sa fille rendue célèbre par la chanson écrite et interprétée par ses copains : Les Charlots, inspirée par les randonnées qu’elle effectua avec eux en bicyclette, on s’en souvient encore !
Qui a lu : La bicyclette bleue ? Et se souvient d’avoir visionné le film tiré de ce roman !
Chez les vendeurs de deux roues, les ados rêvaient en regardant tous ces vélos alignés, certains de couleurs métallisées, les sacoches et les différents accessoires qui pouvaient les accompagner.
Le premier vélo avec deux petites roues pour garder l’équilibre, quelle merveille pour le petit enfant ! Puis on retire les petites roues puis un beau jour plus personne ne vous accompagne ni ne vous tient et c’est parti pour la vie : on sait faire du vélo.
Le temps des courses cyclistes est le sujet journalier des médias et rencontre toujours autant de succès.
Les gens allaient suivre l’arrivée du Tour dans les cafés qui possédaient des télévisions, d’autres écoutaient les nouvelles à la radio. Certains marchands d’électroménager et d’audiovisuel plaçaient un poste de télé dans la vitrine : les passants pouvaient suivre quelques moments de l’épreuve. Les buralistes accrochaient sur leurs portes, les noms du gagnant de l’étape.
Pendant ces périodes, les gamins jouaient avec des petits cyclistes métalliques en répétant les événements du jour.
Qui n’a pas son VTT pour partir en randonnées en famille ou avec des amis ?
Il y a aussi les Vé ‘Lib qui empiètent sur les trottoirs causant une gêne pour certains piétons mais qui sont bien pratiques pour les utilisateurs.
Tous ces petits vélos qui roulent autour de nous, bleus, blancs, rouges, verts ou mauves forment un arc en ciel qui ne s’arrêtera jamais de tourner.

Mireille
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En me promenant dans le jardin public, je m’arrête un instant dans l’allée pour contempler le vol d’un oiseau au-dessus de ma tête quand déboule d’une contre-allée, un petit bolide en plein élan.
C’est un garçonnet de 3 à 4 ans monté sur un petit vélo qui pédale de toutes ses forces. De peu, il m’aurait télescopé et lui-même serait-il tombé mais il a encore les deux petites roues stabilisatrices et il poursuit sa route comme si de rien n’était ! Est-ce un futur Louison Bobet ou Eddie Merckx ? Mais avant, il lui faudra grandir et apprendre à rouler avec seulement deux roues !
Souvent au départ, un adulte tient pendant quelques minutes, la selle tout en courant auprès du futur champion. Arrive alors le moment où sans prévenir, il lâche notre cycliste qui ne s’en rend pas compte tout de suite et continue sur sa lancée, pensant être soutenu. Soudain, il se sent seul et c’est là, le moment crucial : ou il est tout fier de rouler comme un grand ou il panique et c’est la chute assurée ! Son accompagnateur le consolera bien vite et l’encouragera d’un «ce n’est rien, tu ne t’es pas fait mal, au moins ? Non, alors nous recommencerons demain et tu verras, tu vas y arriver ». Combien de fois lors de mes promenades sur le mail bordant la mer, n’ai-je pas vu de parents aidant ainsi leurs jeunes enfants à monter à bicyclette, apprentissage de la vie parmi tant d’autres !
Je me rappelle une petite voisine qui déjà, à neuf dix ans, n’arrivait pas à se tenir sur le vélo et lors des promenades de sa fratrie, essayait de courir derrière eux  en trottinette sans, bien sûr, pouvoir tenir le rythme tandis qu’un adulte à l’arrière surveillait toute cette joyeuse bande. Dépitée, elle décida un jour, à l’insu de tous, qu’elle devait réussir et allez savoir pourquoi, choisit un terrain assez pentu et herbeux. Elle poussa tout en haut, la bicyclette de sa sœur, bien trop grande pour elle, l’enfourcha tant bien que mal, la selle n’étant pas à sa hauteur, et, en danseuse, descendit la pente qui se terminait brusquement par un faux-plat. Il arriva ce qui devait arriver ! Elle tomba de tout son long, les jambes prises dans le cadre métallique mais elle se releva très fière  et s’empressa d’aller, rayonnante, annoncer à toute sa parenté que : « ça y est ! Maintenant, je sais faire du vélo ! ». Elle put dès lors se joindre aux autres ! 
Car la bicyclette, c’était la liberté ! Que de belles virées en perspective! Aller se promener en groupe et faire de magnifiques balades était un loisir gratuit et accessible à beaucoup. Il suffisait de remplir sa musette de quelques sandwichs et d’une bouteille d’eau pour toute une journée de plein air ! Je me souviens d’un beau matin de printemps bien ensoleillé, où nous avons quitté la cité romaine pour aller à une vingtaine de kilomètres, visiter à Saint Porchaire, « Le château de la Belle au Bois Dormant » comme l’appelait Pierre Loti, celui de La Roche Courbon. A l’époque, les autoroutes ne traversaient pas notre région. Dans cette contrée vallonnée, nous avons pédalé à cœur joie, dans des chemins vicinaux, montant et descendant les côtes, respirant à pleins poumons  à travers la campagne ou les bois que parfois nous longions, et, où, à d’autres moments, nous nous enfoncions. Dans les rares villages que nous rencontrions, nous posions pied à terre pour reprendre notre souffle et photographier : ici, une église romane et son clocher souvent parés d’ajouts gothiques, là, une vieille halle à grains médiévale, plus loin, une petite gare désaffectée avec tout proche, son puits servant autrefois à alimenter en eau, les locomotives à vapeur qui parcouraient la ligne ferroviaire.  Après une bonne matinée d’efforts et de rires, nous avons atteint Saint Porchaire. Le pique-nique dans l’herbe et un peu de repos nous remirent d’attaque pour pousser nos vélos jusqu’à l’entrée de ce château-fort du Moyen-Age. Erigé sur un éperon rocheux au milieu des marais et en forme de triangle pour mieux résister à l’ennemi, il fut transformé en demeure d'agrément au XVIIe siècle. Une partie du château est consacré aux armes mais une décoration d'inspiration typiquement charentaise agrémente plusieurs de ses salles. Après la visite, les jardins à la Française qui l’entourent nous offrirent un paysage à la fois magique et rafraichissant avant de reprendre nos vélos.  Quelques vingt kilomètres nous attendaient de nouveau avant de rentrer fourbus à la tombée de la nuit, ravis de cette formidable promenade grâce à nos bicyclettes ! 

Marie-Thérèse
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C’est l’histoire d’une bicyclette toute petite, avec quatre rouesdont deux bien trop grandes pour mes petites jambes d’enfant. C’est l’histoire d’un vélo qui grandit avec moi: jambes et  bras s’adaptent en permanence. Il s’y prête autant que possible, tirant au maximum le guidon vers mes mains et sa selle pour asseoir mon fessier.  Il a ôté ses petites  roues car il a senti  que j’étais bien avec lui.  
Mais point de repos…même le dimanche. Il est sollicité. Pas de relâche. Le jour de marché Tous les jours, l’appel du ventre est le plus fort! Le goût du pain à la croute craquante et odorante et à la mie bien travaillée, nattend pas!  
Le voilà encore en première ligne de mire. Son vieux cadre autrefois rutilant, rouille par endroit. Son porte-bagage se voit harnaché de ses sacoches comme une bête de somme. Pour un peu il piafferait, mais il se contente de geindre et de grincer. Il couine sa déconvenue dans ses articulations et  toutes ces années d’esclavage  à s’échiner  pour nos beaux  yeux sur des routes  endommagées suite à ces hivers rigoureux. Le macadam s’écaille. Le revêtement  se soulève. Des trous et des bosses se forment.  On y observe, des monts et des vallées. Ses freins  trop souvent sollicités, trop souvent pressés se plaignent et crissent. Ils dérapent sur les pneus lisses, laissant ainsi une trace sur la route mouillée de pluie...Mais en arrivant dans cette cuvette, quand on se dirige vers le centre-ville, tiens ! Justement devant la petite église gothique recouverte de vigne-vierge, je lève les yeux vers le coq et je le salue de la tête, enveloppée dans mon manteau bleu et du blanc de mon bonnet. Le rouge de mon kilt dépasse ainsi de mes mollets en béton. Je crie cocorico à ce représentant de notre république française transformé en girouette. 
Mais de girouette, c'est moi qui me transforme en épouvantail à moineaux, campée ainsi sur mon vélo. Des fois, il me taquine. Il déraille. Alors je lui remets sa chaîne-collier bien gentiment, pour que de nouveau, il enchaîne, jusqu’à se déchaîner un peu plus loin…Tient! Juste avant dattaquer cette fameuse côte corsée et coriace. Il sagit de changer de vitesse et de titiller son dérailleur. Mes  doigts engourdis par le froid courent le long de son échine, caresse son cadran comme une belle monture que lon flatte espérant enfin pouvoir  passer les vitesses.  Il faut savoir que je lui en faire faire des coups de Trafalgar… Je sais qu’il a la mécanique plus que fatiguée. Il est exténué. Il réclame une retraite bien méritée. Il s'essouffle et de sa sonnette éraillée, sortent des sons discordants et étouffés. A force de rouler et de ne pas passer au contrôle obligatoire pour les deux roues motorisés et immatriculés. Pas de carte d'identité ! Inconnu au bataillon. Il fait partie des oubliés de la vie. Répertorié nulle part ! Chez moto bécane peut-être et encore ! Acheté, payé, mais n'ayant pas de fiche de suivi. Ni sécurité sociale, ni allocation en cas d'accident ou de maladie ! Puis si vite oublié, en fin de vie, alors qu'en bon et valeureux  travailleur de force, il faudra bien reconnaître qu'un jour ses forces le lâcheront et il ira errant dans une de ces décharges ou un cimetière à ferraille toute juste bon à être embouti.  
A moins qu'il ne soit récupéré par Emmaüs ou encore un bon bricoleur qui lui donnera une autre vie, une autre couleur. De vélo, il deviendra la bicyclette bleue. Celle qui trône actuellement chez ma voisine sur son balcon. Il veillera à lui jeter un peu d'ombre sur son merveilleux bronzage. Elle installée en chaise-longue sous un parasol entrain de siroter un oasis, lui sur ses deux-roues, guidon dressé et sonnette rutilante. Elle lui glissera un regard complice quand elle aura envie de faire l'école buissonnière. Puis d'un coup de pédalier de ses mollets musclés, elle gravira ces montagnes russes qui de chaque côté cachent un petit centre-ville là où tout le monde connaît tout sur tout le monde. Un village un peu moins perdu qu'en grande banlieue, entre monts et vallées, elle rejoindra le Grand Paris et sa vie Parisienne avec sa circulation sans piste cyclable entre taxi et bus, entre voiture et motos, entre cycliste en Vélibs et scooteurs piétons, entre chiens et poussettes. Elle partira peut-être en vacances avec lui, dans un long voyage sans fin vers la Chine. Au final, elle finira peut-être de côtoyer l'homme  aux gamelles et aux casseroles entassées et brinquebalantes dans un joyeux fourbi qui tintent au moindre tour de roues de son vélo-véhicule surchargé. Elle sur sa bicyclette et ses sacoches bleues. Lui sur son vélo métallisé. Ils se côtoieront. Elle n'aura d'yeux que pour lui. Deux vélos qui en auront des choses à se conter, roulant côte à côte, mais issus de contrées et de coutumes si éloignées. Qui sait peut-être monteront ils leur ménage et leur trousseau. Il ne manquera pas de faitouts et de casseroles sur le fourneau. 

Claudine
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Dès l’âge de six ans, j’ai appris à pédaler sur un vélo d’enfant lors de vacances chez ma grand-mère. Au début, il fallait me tenir la selle et le guidon ; deux ou trois jours plus tard, je filais. Je pouvais rouler seule dans les allées entourant la maison. Pour m’aventurer sur les routes, il me fallait l’accompagnement d’un adulte.

Quelques années plus tard, que de randonnées joyeuses avec copains et copines sur des chemins non goudronnés à travers les champs de blé, de colza ou de tournesol. Souvenirs inoubliables et montées en « danseuses » (les vélos n’avaient pas de changement de vitesse… et la moindre côte était dure). Il y avait aussi les pentes descendues sans tenir le guidon. Les courses s’achevaient alors dans les buissons ou sur un sol caillouteux. On s’en relevait avec quelques éraflures aux jambes, quelques écorchures aux coudes et aux genoux. On riait bien t après des soins sommaires, nous remontions sur nos petites reines. En juillet, on ne parlait que de Tour de France. Grâce à la télévision en couleur, nous pouvions admirer des paysages magnifiques : cols parfois encore enneigés, campagnes verdoyantes, régions souvent inconnues ; mais aussi la vision de curieux qui s’approchaient trop près et pouvaient provoquer des accidents parfois mortels.

Quelques années auparavant, nos vélos étaient le mode de locomotion indispensable pour aller chercher clandestinement le ravitaillement dans les fermes isolées. C’était la sombre période de l’occupation.

Actuellement la bicyclette connaît un nouvel essor avec toutes ces villes qui imitent Paris en créant des stations Vel’Lib. Dernièrement, j’ai découvert dans un journal qu’une bande de jeunes a formé un groupe « La tournée verte ».
La petite troupe mêle vélo et chansons et relient les villes dans lesquelles elle joue, à bicyclette. Le jour, on pédale et le soir, on joue. 60 à 80 km par jour et cela crée de nouveaux contacts avec les spectateurs qui sont plus attentifs, plus participatifs. La Tournée verte est tellement mordue qu’elle prépare déjà une autre tournée.

Christiane
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Ÿ Le vélo a été mon compagnon pendant mon enfance et ma jeunesse. Nous habitions dans un faubourg distant de quelques kilomètres du centre-ville et pour nos déplacements nous n’avions que nos jambes et nos bicyclettes.
Ÿ Je me revois jouer avec une camarade, bécane enfourchée, une couverture sur le dos : nous étions des cavaliers du désert et envisagions d’aller attaquer je ne sais plus qui, je ne sais plus quoi.
Ÿ Pour père devait aller chercher un sac de blé à quatre ou cinq kilomètres pour que nous puissions le moudre et en faire de la farine, puis du pain.
Il m’emmène avec lui, je suis assise sur le cadre de son vélo, ça roule et je suis contre lui, protégée par ses bras qui tiennent le guidon. Le sac de blé acquis, on le met en équilibre sur le cadre et nous rentrerons tous les deux à pied, lui conduisant sa bicyclette.
Ÿ J’ai poursuivi ma scolarité à Avon, après avoir été interne, j’ai souhaité la dernière année être externe et je me rendais au collège en bicyclette.
Ÿ Je me revois monter une côte importante en danseuse, c’est-à-dire debout sur les pédales, c’était le seul moyen possible. Puis après l’effort, la griserie de la descente à toute vitesse.
Ÿ Pour me rendre à mon établissement scolaire, je portais un pantalon et une veste. À mon arrivée, je devais passer au vestiaire me changer, mettre une combinaison et une blouse ; les pantalons n’étaient pas admis pendant les cours.
Ÿ Et les petits bals de campagne, j’en étais évidemment. Pour ne pas abîmer ma robe fraichement repassée dans les rayons du vélo, il fallait ramener l’ampleur de la jupe devant soi et l’attacher avec une épingle à nourrice.
Ÿ Quand on m’a appris à faire du vélo, mes jambes étaient trop petites, je devais m’arrêter auprès d’une bordure de trottoir pour être à la hauteur.
Bien des années ont passé… De l’eau a coulé sous les ponts de Montereau. Aujourd’hui, la bordure du trottoir m’est toujours nécessaire mais c’est pour descendre de l’autobus.

Josiane


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