......................................................................
Y croire ou ne pas y croire, par Claudine
Comment expliquer à quiconque possède une intelligence
concrète, rationnelle et cartésienne, l'existence d'individus ayant des
dons de voyance, ou encore faisant des rêves prémonitoires ?
Comment annoncer à son entourage ses pressentiments
sans risquer de passer pour un original, un hurluberlu tordu ou quelqu’un ne
possédant plus toutes ses facultés de raisonnement ? Faut-il être un doux
rêveur pour admettre qu’une personne puisse posséder ce don ?
Alors voyance ? Dérangement de l'esprit ?
La question étant : Doit-on juger quelqu'un sur
sa façon d'appréhender et d'exprimer ses sensations et ses ressentis dans une
situation de stress et d'insécurité particulièrement déstabilisante ?
Peut-on et a-t-on le droit d'exprimer l'hypothèse que
cette personne développe une maladie mentale ?
Certains parlent même de schizophrénie et de
dédoublement de personnalité sans en connaître réellement les
symptômes. Mais là, il s'agit effectivement d'une maladie psychiatrique
suffisamment grave et chronique.
Tout est une question d'interprétation et c'est là que
réside le mystère.
En effet, certaines personnes disposent de perceptions
extrasensorielles plus développées que d'autres et peuvent ressentir des
phénomènes pouvant être considérés comme "paranormaux" suite à un
grand choc émotionnel et psychologique intervenant dans leur vie
personnelle ou professionnelle. Tout un chacun connaît l'incidence et les
répercussions du stress et de l'angoisse génératrice de troubles du sommeil et
du métabolisme.
Ainsi je peux aisément comprendre l’état d’angoisse
dans lequel pouvait se trouver mon père en 1942 et je me souviendrai toute ma
vie le rêve que mon père m'a raconté. Alors qu'il se trouvait à Marseille
dans un autobus, il était sur le point de se faire arrêter par les Allemands,
mais son instinct de survie l'a poussé vers l'arrière du bus. Bien lui en a pris
: il a pu s'échapper, évitant de justesse la déportation comme son rêve lui
avait indiqué !
Dans certaines familles, des faits similaires se
reproduisent de père en fille...
Dans mon sommeil, j'ai pu apercevoir le visage
inanimé d'une personne m'étant extrêmement proche, j'ai reconnu ma grand-mère !
Quand je suis arrivée à l'hôpital : mon rêve n'était que le reflet de la
réalité ! Le même phénomène s'est reproduit par la suite, le visage
immobile de mon père m'est apparu en rêve... je savais qu'il lui était arrivé
quelque chose et je ne me trompais pas ! Je n'aime pas me souvenir de mes
rêves !
Certains jeux de cartes permettent de connaître son avenir
proche ou plus lointain, ainsi que des faits présents ou passés pouvant
agir sur le futur...j'ai donc appris mon avenir à partir d’un présent qui
maintenant est passé !
Je souhaitais connaître mon avenir ! Non
seulement, j'ai su ainsi à quoi allait ressembler le père de mes enfants et
aussi le nombre exact d'enfants que j'allais avoir !
On m'a tiré les cartes à plusieurs reprises et je ne le referai plus jamais, car qu'il s'agisse du tarot, ou d'autres systèmes, les prédictions se sont révélées exactes.
On m'a tiré les cartes à plusieurs reprises et je ne le referai plus jamais, car qu'il s'agisse du tarot, ou d'autres systèmes, les prédictions se sont révélées exactes.
De même la lecture des lignes de la main peut se
montrer extrêmement précise et comporter des vérités que seule la personne
intéressée est à même de connaître.
L'attente d'un bonheur éminent peut déclencher des
manifestations spécifiques...
Dans la rue, j'ai eu l'occasion de rencontrer une future grand-mère très proche de ses filles qui m'a raconté qu'elle a ressenti tous les prémices de l'accouchement et les contractions que seules peuvent avoir les futures mamans lors de la venue au monde de l'heureux évènement ! Et le phénomène se reproduit lors de chaque grossesse de ses filles ! Elle a deux petits-enfants !
Dans la rue, j'ai eu l'occasion de rencontrer une future grand-mère très proche de ses filles qui m'a raconté qu'elle a ressenti tous les prémices de l'accouchement et les contractions que seules peuvent avoir les futures mamans lors de la venue au monde de l'heureux évènement ! Et le phénomène se reproduit lors de chaque grossesse de ses filles ! Elle a deux petits-enfants !
Suite à la visite du musée de la Poste, nous avons eu
l'occasion de découvrir l'exposition sur les Sorcières du Moyen-âge à nos
jours. Une connaissance m’a raconté que lors de cette visite elle a ressenti des
picotements et une forte sensation de chaleur dans les avant-bras ainsi que
l'impossibilité de pouvoir s'approcher de la vitrine comportant un grimoire,
une urne funéraire et un serpent empaillé se dressant comme prêt à injecter son
venin. Le serpent représente le mal dans
la religion chrétienne, mais est vénéré dans d’autres croyances. C'est lui qui
a tendu la pomme à Eve ! Il l'a donc poussé vers le désir, la luxure et la
souillure ! Ce serait une créature de Satan tout comme les sorcières dont il
garde l'urne contenant les cendres d'une ou de centaines de sorcières
brûlées vives avec leur chat noir sur le bûcher.
Tout d'abord surprise, mais ne pouvant pas croire ce
qui lui arrivait, elle a récidivé, mais une force semblait la pousser en
arrière! Plus elle s’approchait, plus les picotements étaient douloureux ! Elle
a fini par contourner le ou les objets de son trouble.
J'ai appris que des juges au XVIIIème siècle avaient
envoyé nombres de femmes qu'ils considéraient comme des sorcières sur le bûcher.
Ils consignaient sur ce registre de cuir relié et orné d'enluminures les
maigres preuves censées prouver la culpabilité et la vénalité des dites sorcières
! Sur d'autres grimoires et reliquaires, j'ai aperçu des sigles cabalistiques.
Est-ce le fait de symboliser ainsi par la réunion de
ces trois éléments : grimoire, serpent et urne le fait que les sorcières
étaient liées à Satan ou Belzébuth, donc le diable pour nous inspirer
répulsions et peurs ?
Où est-ce la
peur du diable qui aurait poussé des hommes au terme de procès expéditifs
à rendre leur justice et envoyer ainsi des femmes vers une mort
affreuse, souvent sur simple dénonciation par la rumeur, sans leur donner
la moindre possibilité de se défendre.
J'ai ressenti comme une force me repoussant et j’ai ressenti des picotements et cette
chaleur dans les avant-bras, alors que je me tenais devant une tombe portant
des inscriptions d'ordre religieux, au cimetière musulman de Bobigny !
Comment expliquer ces phénomènes que je qualifierais de
paranormaux ? Certaines croyants ayant connu ces manifestations parlent de la
présence d’âmes tourmentées et errantes dans ce vaste cimetière dont nombres de
tombes ont été déplacées tout dernièrement sans autorisation des familles. Le
corps du défunt ou de la défunte doit en aucune façon être en contact direct
avec la terre, mais envelopper dans plusieurs linceuls. L’âme du croyant risque
de ne plus trouver la paix et l’accès à l’éternel repos.
Ainsi nombre de familles
parlent de profanation pour leurs morts et non-respect des croyances. Certaines
ont incriminé directement l’iman présent sur les lieux. De nombreuses plaintes
ont été déposées par les familles pratiquantes. Aboutiront-elles à terme pour
le bonheur et la paix des âmes qui vivent ?
Doit-on chercher systématiquement une signification à une manifestation surnaturelle que nous ne comprenons pas ?
Comment expliquer quand lors d'une cérémonie religieuse et après avoir prononcé quelques phrases et allumé une bougie, on puisse se sentir bien, dans un état de calme intérieur ? Serait-ce l'emprise de la pensée qui dominerait le corps ?
Croire ou ne pas croire ! Là est la question !
Doit-on chercher systématiquement une signification à une manifestation surnaturelle que nous ne comprenons pas ?
Comment expliquer quand lors d'une cérémonie religieuse et après avoir prononcé quelques phrases et allumé une bougie, on puisse se sentir bien, dans un état de calme intérieur ? Serait-ce l'emprise de la pensée qui dominerait le corps ?
Croire ou ne pas croire ! Là est la question !
..........................................................................................
Maison hantée ? par Colette
Rien de
tel qu’une maison supposée hantée pour exciter l’imagination, et susciter les
comportements les plus bizarres. Je connais l’une de ces maisons, à l’écart du
village, en bordure d’une forêt. Certaines personnes, ayant entendu la légende,
font un grand détour pour ne pas s’en approcher, redoutant que des ondes
néfastes n’en émanent. Ne dit-on pas qu’un genre de Barbe Bleue aurait habité
les lieux et qu’il reviendrait régulièrement pour se venger de sa condamnation
à avoir eu la tête tranchée.
Les derniers
propriétaires l’ont d’ailleurs abandonnée, personne ne voulant plus y vivre.
Alors, ne sait-on jamais, il pourrait bien faire tomber une tuile sur la tête
d’un imprudent, ou ouvrir un grand trou sous ses pieds, le précipitant dans un
gouffre, ou bien lâcher une meute de chiens sauvages pour le dévorer !
D’autres
personnes, au contraire, par défi ou par goût de l’venture, vont vouloir à tout
prix s’introduire dans la demeure, pour voir ou se confronter au phénomène.
C’est ce qu’a fait mon cousin Albert avec deux de ses copains. Armés de torches
électriques, ils ont sans trop de mal réussi à entrer. Inspection des lieux,
toujours meublés mais poussiéreux comme il se doit. N’osant pas ouvrir les
persiennes par crainte de se faire remarquer, ils frissonnent non de peur mais
de froid et se surprennent à parler à voix basse comme s’ils craignaient de
déranger quelqu’un. Montant l’escalier, par des marches grinçantes, ils
découvrent des chambres où ils comptent bien passer la nuit, car c’est toujours
à minuit que se manifestent les fantômes. Chacun dans une chambre, il ne faut
pas montrer que l’on a malgré tout une certaine appréhension. Sa lampe à portée
de main, Albert guette les bruits et s’empêche de dormir. Il veut le voir, cet
esprit malfaisant ! Debout au moindre craquement de meubles anciens, il
guette dans l’entrebâillement de la porte, mais rien, seuls les copains se
montrent puis retournent dans leurs duvets car la nuit est froide. Ayant
compris à la longue que ces bruits qu’ils entendaient n’avaient rien à voir
avec une apparition, ils s’endorment. Au petit matin, déçus mais soulagés, ils
s’amusent bien de leur aventure ratée. Il n’y a aucun fantôme, ça n’existe pas.
À moins que...
...........................................................................................
Les esprits en balade, par Mireille
Beaucoup
de personnes sont sceptiques ou incrédules pour tout ce qui est voyance,
esprits, revenants, tarot et autres.
On peut
le comprendre d’autant plus que des gens peu scrupuleux gagnent beaucoup
d’argent en employant des stratagèmes inimaginables pour profiter de la
détresse de leurs prochains.
Toutefois,
certaines personnes semblent bien avoir de réels dons de voyance, celles-là
souvent n’ont pas besoin de cartes ou de boules de cristal et parfois ne se
font même pas payer, mais disent simplement ce qu’elles voient en dédramatisant
les mauvaises choses, en redonnant de l’espoir, même si c’est un pieux mensonge
et qu’elles ont vu le pire.
Si l’on
ne veut pas croire à tous ces phénomènes paranormaux, la vie nous confronte
cependant à des situations inexplicables qui laissent perplexe et désarçonné.
En voici
un exemple qui s’est déroulé dans un HLM. Une famille nombreuse s’installe dans
un appartement. Les parents occupent le plus petite chambre pendant les mois où
ils restaurent les autres pièces. Tout est rénové sauf la chambre des parents.
Et voici que des événements étranges se produisent. Une canne rapportée des
sports d’hiver et accrochée au mur se met à se balancer sans raison. Les portes
de la penderie s’ouvrent la nuit en grinçant, on y pose une serrure pour
résoudre le problème. Quelques semaines plus tard, Aline, la maman, se repose
un peu sur son lit en lisant lorsqu’elle voit apparaître une petite vieille en
blouse à rayures grises. La peur au ventre et la gorge serrée, elle ne peut
prononcer un mot. Elle tente de se lever mais la petite vieille a disparu.
Aline
pense s’être assoupie et avoir été victime d’un cauchemar ;
Quelques
semaines passent encore et le même scenario se reproduit. Cette fois la vieille
femme qui s’est dirigée vers la commode ouvre un tiroir. Penchée au-dessus, ses
doigts décharnés semblent chercher quelque chose. Aline le cœur battant la
chamade, se redresse : « Que faites-vous là ? Que
cherchez-vous ? » Paniquée, elle perd la conscience nette des choses.
Quand elle reprend ses esprits, il n’y a plus personne. Elle n’ose pas
rapporter ce dont elle a été spectatrice à sa famille. La scène se renouvelle
mais cette fois-ci, la vieille s’approche d’elle, les bras tendu en cherchant à
l’étrangler. Aline voit sa dernière heure arriver, elle étouffe puis c’est le
trou noir. Elle a peur maintenant de se retrouver seule dans cette chambre.
Elle réfléchit et se dit qu’il doit y avoir une explication. Elle se renseigne
sur les personnes qui ont occupé les lieux avant eux. Elle apprend que sa
chambre était avant occupée par une grand-mère qui est morte dans son lit, et
on lui montre des photos de cette femme. C’est bien celle qui hante les
lieux ! Une personne qui a vécu des phénomènes identiques lui confie qu’il
doit s’agir d’un esprit tourmenté, pour s’en débarrasser il faut pendant
plusieurs jours brûler des cierges dans la pièce en diffusant des chants
grégoriens en boucle.
Au bout
d’un mois, le calme revient dans l’appartement mais Aline traumatisée ne peut
oublier ce qui s’y est produit. Elle finit par déménager pour un logement dont
elle était la première occupante.
....................................................................................
3 histoires mystérieuses, par Marie-Thérèse
Sorcières
C’était il y a bien longtemps, là-bas,
dans un pays où la terre se fâche, où la mer rugit et on salue les montagnes
comme des dieux, des montagnes si hautes qu’elles sont comme les rois, toujours
couronnées… de nuages ! Pas question de les traverser sans leur demander
la permission. Un col à passer, à pied, en bus peu importe, tous descendent. Tous
se doivent de rendre les hommages au père de tous, la montagne : Un peu
d’alcool, quelques feuilles, le souffle de l’initié puis quelques cailloux sur
le tertre déjà commencé. Le dieu de la montagne veut bien laisser les voyageurs
continuer leur route qui monte, qui monte, sinueuse, jusqu’à leur
prochaine halte, jusqu’au prochain col. Le froid sec vous saisit comme le
paysage immense qui s’étend devant vous, le vide à vos pieds. Au détour d’un
lacet, comme des coquillages posés de ci de là, quelques maisons de pisé, à
peine visibles sur ce sol couvert d’une herbe grise si courte.
Soudain, là-bas, dans une anfractuosité
de la montagne, un petit village caché et tout autour quelques champs cultivés.
Là-haut, encore plus haut, une toute petite maison où vivait une vieille femme.
Les villageois l’appelaient «la sorcière». Ils la craignaient un peu mais ils
la respectaient et comme elle était très vieille, ils envoyaient un gamin lui
portait quelque nourriture. Un jour d’été, tout était calme, trop calme. Il
semblait bien que la montagne fumait mais qui s’en serait inquiété !
Peut-être n’était-ce qu’un coup de vent qui, tout là-haut, faisait la course
avec les nuages. Et puis, comment regarder le ciel quand, penché sur la terre,
il faut biner, sarcler, une terre si peu fertile ?...
Le gamin montait joyeux vers la petite
vieille qui, en le voyant arriver, lui dit : «Va mon fils, va au village,
va de maison en maison, dis leur : la terre va se fâcher, la mer va rugir,
il reste peu de temps, dis leur de fuir jusqu’à l’autre versant, et surtout de
descendre dans la vallée, pas celle que tu vois là en-bas, mais de l’autre côté
de l’Apu. Va vite, va ». «Et toi grand-mère, pourquoi restes tu
ici ?» « Moi, lui répondit-elle, je ne crains rien ! Va vite,
mon fils, ce sont les villageois qui doivent fuir». Le gamin, un peu effrayé,
courut jusqu’au village et s’en fut, de maison en maison, porter le message. La
sorcière a dit : «fuir, vite, fuir». Les villageois se rassemblaient sur
la place de l’église et s’interrogeaient. Certains dirent : «Elle est
si vieille qu’elle commence à perdre la tête», il fait si beau, tout est si
calme ! Les chiens sont tranquilles. Elle radote, sans doute.» Pourtant,
le chef du village leur dit : «La vieille est un peu sorcière, elle a
parlé ! Partons ! Nous verrons bien!» Et le gamin ajoutait «elle a
dit vite, vite, il reste peu de temps.» Alors, on entendit à travers la
montagne sonner une longue corne, seul moyen qu’avaient les villageois pour
prévenir les isolés d’un accident ou d’un décès, voire d’un danger. Une petite
file s’engagea à pied sur la route qui serpente, tout en maugréant contre les
racontars de la sorcière. De l’autre côté de l’Apu, c’était si loin, plus de
deux jours de marche !
Le temps restait froid et sec. La route
était longue mais ils étaient presque arrivés et tout paraissait si tranquille.
Soudain, un bruit sourd frappa les
oreilles des voyageurs, bruit qui enfla, enfla jusqu’à devenir
assourdissant. «La montagne se fâche» dit l’un. «La sorcière l’avait
dit !» La terre trembla, trembla encore et s’ouvrit. Et la montagne qui
n’était autre qu’un volcan paraissant éteint, laissa tomber dans la lagune, un
de ces énormes pans. La combe où se situait le village, fut balayée par une
énorme coulée de boue et plusieurs maisons furent emportées. Sur le littoral,
la mer se déchaîna, envahit les plages et les rues des villes côtières,
détruisant et saccageant tout sur
son passage.
Quand les secousses cessèrent après
plusieurs jours, les villageois reprirent le chemin du village et découvrirent
le désastre. Soudain, l’un d’eux demanda : «Et la sorcière ?
Comment savait-elle ? Mais où est-elle aujourd’hui ?» Ils
envoyèrent un gamin aux nouvelles. Elle était là, en vie, à genoux, en prière.
Elle avait sauvé les villageois. Il ne lui était rien arrivé. Comment deux
jours à l’avance, connaissait-elle l’éminence de la catastrophe ? Comment
savait-elle qu’elle ne craignait rien ? Communiquait-elle avec les esprits
de la montagne ?... Encore aujourd’hui, on s’interroge !...
L'astrologue
C’était un de ces jours bien gris d’hiver
où le ciel semble pleurer et je m’en allais prendre le train. Arrivée à la gare
de Lille, je pris la file d’attente. J’étais en avance et j’avais tout mon
temps. D’ailleurs, nous n’étions que
trois personnes. Au guichet, un monsieur aux cheveux blancs, penché vers la
vitre, prenait un billet. Nous l’entendîmes dire : «pour Boulogne sur
mer, troisième classe» et l’employé de lui demander : «Boulogne sur
mer, Quelle gare ? Tintelleries ? Centrale ? Maritime ?».
L’homme se redressa et tout décontenancé, marmonna : «Elle ne me l’a pas
dit, elle ne me l’a pas dit. Comment vais-je la retrouver ?» La jeune
fille qui me précédait, lui adressa aimablement la parole. «Vous avez un
problème, Monsieur ? Vous ne connaissez pas Boulogne ? Allez-vous en
Angleterre ?» Il fit signe non de la tête. Elle poursuivit : «Vient-on
vous chercher à la gare ?». - «Oui, elle m’attend ! Mais où ?» -
« Prenez Centrale, c’est là qu’elle sera !». L’homme se retourna vers
le guichet et tout content, lança un «Centrale, s’il vous
plait ».
Curieusement ce jour-là, la jeune fille
et moi-même avions la même destination et nous nous retrouvâmes dans le wagon. Le
monsieur, un belge, était déjà installé au moment où je montais. Face à lui, la jeune fille était déjà
là, plongée dans une revue. Je m’assis à ses côtés. Bientôt, Le train démarra. Il
avait sorti d’une lourde serviette noire, trois gros livres, plusieurs crayons
de couleurs et posé calmement sur ses genoux, un cahier qu’il ouvrit. Rapidement nos yeux furent
attirés par le mouvement de ses crayons mais surtout, par le dessin
cabalistique, sur la page de gauche. Remarquant alors, le regard de la jeune
fille par-dessus sa revue, il lui expliqua : «Je réalise des
horoscopes pour des clients». Il continua, quelques minutes, son travail mais
sentant sans doute, la persistance de son regard, il lui dit : «Vous
avez été fort aimable avec moi ; pour vous remercier, voulez-vous que je
vous lise le vôtre ?, gratuitement bien-sûr !»
Est-ce la gratuité du service ou la
curiosité, toujours est-il qu’elle se laissa faire et après avoir donné les
quelques éléments nécessaires, l’homme prit une feuille vierge et traça un
cercle puis, à l’aide d’une règle, il le divisa en secteurs, dessina les
symboles des planètes et se mit à joindre des points, à tracer des lignes. Il
consulta l’un de ses livres puis l’autre. Il lui dit alors, un peu de son
passé, très peu et se mit à lui prédire l’avenir. « Oh !
Mademoiselle, vous avez un grand destin. Vous étudiez aujourd’hui, la
littérature ; Votre ascendant est dans votre sextile. Dans quelques mois,
vous allez traverser l’océan. Vous allez vivre un grand rêve. La musique vous
entoure. Ah ! Mars est opposé à Saturne, Je vois un retard, départ annulé mais
Mercure revient en balance, le départ sera confirmé. Vous avez le soleil dans
votre maison 7 : famille, arts. Vous rencontrez un musicien, un
violoniste. C’est une salle immense, un grand concert, vous n’avez d’yeux que
pour lui. Il vous semble inaccessible. Il l’est. Vous le perdez de vue.
Mais votre nœud nord revient vers
Neptune. Vous le croiserez de nouveau, quelques jours plus tard, à la terrasse d’un café. Vous ne bougerez pas, c’est lui qui viendra vers
vous. Vous parlerez ensemble puis il partira vers une nouvelle destination, un
nouveau concert. Votre natal est en carré. Rien ne vous semblera alors
possible. Et pourtant votre lune indique clairement que votre chemin de vie
vous conduit vers lui. Au détour du chemin, votre destin vous attend. Un concert, un autre concert,
peut-être le troisième ou le quatrième. Il est là, sur scène. Ne vous inquiétez
pas, il sait que vous êtes dans la salle. Il vous cherche. Il vous trouve….
Et le contrôleur… d’annoncer … «le
train arrive en gare de Boulogne sur mer, terminus.». Il tendit alors à la
jeune fille, la feuille sur laquelle il avait dessiné l’horoscope et griffonné
son nom et son adresse. Elle la plia soigneusement et la rangea dans son sac.
Nous descendîmes sur le quai.
Est-ce un hasard et le hasard
existe-t-il ? Alors que le vieux monsieur disparaissait dans la foule, la
jeune fille se dirigea comme moi, vers
la même rue Belterre. Elle s’engouffra sous une porte cochère et je constatais
que c’était une voisine de ma tante. Celle-ci me dit la connaître.
Après plusieurs années, revenant à
Boulogne sur mer, et passant devant la porte cochère, je ne pus m’empêcher de repenser
à ce voyage en train et aux prédictions de l’astrologue. Je m’empressais de
demander à ma tante, des nouvelles de sa voisine et oh stupeur ! Elle
me dit qu’elle n’habitait plus là avec sa mère mais qu’elle était partie aux
USA. Là-bas, elle avait épousé un violoniste. Faut-il croire aux
horoscopes et à l’astrologie ?...
Le pendule
C’était quelques jours avant Noël,
quelques citadins étaient venus faire leurs emplettes dans la capitale. L’école
terminée, des lycéens rejoignaient leurs familles. Tous demeuraient dans la
grande forêt. Seul moyen de communication : le petit avion régional qui
assurait la liaison. Chargés de paquets, la vingtaine de personnes monta à
bord. Le temps était calme et l’avion décolla. Deux heures de vol s‘étaient
écoulées, il survolait la grande forêt. Il était presque arrivé à destination.
Soudain, un coup de vent trop fort, un courant descendant et ce fut la
catastrophe ! Le pilote, bien qu’expérimenté, ne put redresser le manche
et l’avion s’écrasa sur la cime des arbres.
Dans cette même forêt, mais loin de là,
sur le bord de la rivière, dans une petite maison sur pilotis, vivaient un
scientifique allemand et sa femme. Ils répertoriaient, lui, les oiseaux, elle,
les plantes. Ils attendaient leur jeune fille pour Noël. Soudain,
l’ornithologue s’aperçut que le lorito,
dans sa cage, s’était tu. «Un malheur est arrivé» se dit-il et il alluma la
radio, seul lien avec le monde civilisé. Il entendit le speaker annoncé «Un
crash vient de se produire au-dessus de
la forêt. L’avion 742 est tombé. On ignore exactement où il se trouve. C’est
dans une zone inaccessible. On est sans nouvelles des passagers mais les
autorités font le nécessaire.» Il pensa immédiatement : «c’est le vol de
ma fille !» Affolé et angoissé, il
chercha à joindre le petit
aéroport qui ne put rien lui dire de plus.
Ne sachant que faire, il finit par aller voir le chaman. Il n’y croyait pas mais
il avait besoin d’un réconfort. Celui-ci prit son temps et prépara ses
breuvages et fuma, puis il disposa ses plantes sur le sol et après quelques
incantations, s’adressa à l’homme : « l’objet volant est tombé,
ils sont tous morts mais pas ta fille. Elle est là dans la forêt, elle marche
vers la rivière mais elle est loin, très loin. Il faudra attendre, attendre
mais elle reviendra.»
Ce mince espoir le rassura momentanément.
Revenant à la maison, il dit à sa femme ce que le chaman lui avait transmis. Mais
les jours passèrent, un puis un autre, puis un autre encore et rien…Même les
autorités abandonnèrent les recherches !
Désespérés, ils revinrent en Belgique où la famille les attendait. Un ami leur
conseilla alors de consulter un radiesthésiste réputé pour ses dons. Effondrés,
fous de chagrin, ne sachant que faire, ils acceptèrent. Ils emportaient avec
eux, une carte de la région où l’avion avait crashé. Après les avoir questionné
sur le motif de leur venue, Monsieur D. leur demanda s’ils avaient une carte.
Ils la lui donnèrent. Celui-ci prit la carte, son pendule et se concentra. Le
silence régna. Ils avaient les yeux fixés sur le pendule. Effet
d’optique ? Illusions ? Je ne sais. Le pendule se mit à tourner, d’abord
lentement puis plus vite sur un point précis de la carte. Le radiesthésiste
leur dit : «Regardez, elle est là ! Elle est vivante !» Là, oui
mais où ? La carte n’indiquait ni ville ni village et d’ailleurs comment
pourrait-elle être vivante, perdue dans la forêt ? Après tant de
jours ? Est-ce que cela était possible ? L’humidité, les insectes
mortifères, les bêtes sauvages… et comment pouvait-elle se nourrir ? Deux mois déjà s’étaient écoulés depuis le
crash ! Le radiesthésiste
insista : «Votre fille est vivante, elle est là, elle est affaiblie mais
bien entourée. Ne restez pas en Belgique. Repartez vite là-bas. Elle vous
reviendra».
Eberlués, et bien qu’incrédules, les deux
parents suivirent ses conseils et retournèrent dans leur maison sur
pilotis. A peine revenus, quelle ne fut pas leur surprise d’apprendre la
rumeur. Les indiens Awa avaient recueillies dans la forêt, très en amont d’un
ruisseau, une jeune fille blonde qu’ils ramenaient en barque à travers les
cours d’eau. Serait-ce leur fille ? Il fallut attendre encore quelques
jours avant que l’embarcation n’atteignit le petit débarcadère du village.
Ils s’y précipitèrent. C’était bien leur fille couchée dans le fond de la
barque, mais vivante! Vivante! Quelle joie ce fut ! Comment avait-elle
survécu à ce drame ?
Mais quelques heures après, une
interrogation les interpelait. Comment le chaman l’avait-il vu? Comment le
radiesthésiste de Belgique avait-il pu le déchiffrer avec son pendule alors
qu’il était si loin du chaman, si loin du monde de la forêt ? Nul ne le
sait.
.................................................................................
Esprits celtes, par Emmanuel
1916 :
un dirigeable Zeppelin, en mission au-dessus de l’Ecosse est intercepté par un
biplan de chasse britannique qui, d’une rafale, fait exploser le ballon
allemand, tuant sur le coup son équipage. Les cadavres pris dans l’enchevêtrement
des poutrelles sombrent dans les profondeurs du Loch Ness.
De loin
en loin sous l’effet d’une rare conjonction de phénomènes hydrauliques, l’épave
s’arrache au fond du lac et certaines parties de la carcasse, émergeant de la
brume de surface, donnent fugitivement l’aspect d’une bête monstrueuse.
De ce
sépulcre lacustre émane un esprit qui, dégagé de sa gangue humaine, explore
l’espace environnant et vient fureter dans un château notoirement hanté par des
revenants du cru réputés sociables, à en croire le guide touristique qui est intrinsèque
à cet esprit ; la communication s’établit sans peine par un sabir
télépathique universel.
C’est
ainsi que l’esprit nouveau venu se fait conter certaines manifestations
paranormales ayant défrayé la chronique des vivants.
En voici
une dont les prémices ne sont pas sans analogie avec la querelle opposant, sur
la scène de la Comédie Française, dans le Cid de Corneille, le vénérable Don
Diègue et son rival Don Gormas : le premier ayant été souffleté par le
second fait appel à son fils Rodrigue pour venger l’affront, en la célèbre
interrogation « Rodrigue, as-tu du cœur ? » Oui mais voilà, en
l’espèce, sur les landes écossaises, le fils de l’offensé n’en avait pas de ce
noble cœur et prit honteusement la fuite pour se réfugier dans son château. Il
y fut fort mal accueilli et le seigneur, accablé par la tache indélébile
souillant le kilt de son clan, le fit enchaîner et murer en un recoin secret
des fondations du château. Depuis lors, surtout par pleine lune, des visiteurs
peuvent parfois entendre le bruit de ses chaînes et ses gémissements, à
condition de n’être pas enveloppé d’un barrage d’ondes maléfiques de
scepticisme cartésien.
Une autre
paranormalité ayant, elle, acquis la notoriété, se manifeste dans le portrait
d’un certain Dorian Gray : les évolutions de la physionomie du modèle
portant les stigmates du temps se reportent sur son portrait peint laissant
intact la beauté juvénile du modèle.
.....................................................................................
.....................................................................................
Que se
passe-t-il dans la cave ? par Christiane
Je viens
vous raconter une histoire qui est arrivée à l’une de mes amies. Elle n’en a
pas fait étalage à l’époque de peur de passer pour folle mais elle assure que
ce qu’elle a vu et entendu était bien réel.
Elle
avait loué pour les vacances d’été pour elle et sa famille une vielle maison en
pierre en Bretagne. Il y avait dans cette bâtisse une cave verrouillée précise
mon amie qui continue ainsi son récit : « En juillet les beaux jours
étaient là et j’ai envoyé les enfants jouer au jardin. Dylan 5 ans, Kevin 3 ans
et demi et Melissa 2 ans et demi. Brusquement j’ai entendu des hurlements de
peur. Je me suis précipité au jardin et je n’ai constaté aucun bobo, aucune
chute, rien. Mais les enfants effrayés me parlent en me montrant la porte de la
cave d’un monsieur très méchant ! Pour les rassurer j’entre moi-même dans
la cave et leur assure qu’il n’y a personne. Les jours ensuite se suivent et se
ressemblent, dès que les enfants sont seuls à jouer au jardin ce sont des
hurlements de terreur déclenchés par les « apparitions de monsieur
Maurice ». Nous recevons des mais quelques jours qui viennent avec leur
chien, un gros berger allemand. Alors que nous discutons tranquillement, de
nouveaux hurlements résonnent. Je m’y suis habituée et nous récupérons les
enfants à nouveau morts de peur, ainsi que le berger allemand aboyant à la mort
contre la porte de la cave, le poil tout hérissé. J’ai commencé à croire qu’il
y avait vraiment quelque chose dans la cave et j’ai interdit cette partie du
jardin aux enfants par précaution. Mon mari s’absente quelques jours durant
lesquels c’est moi qui suis victime et spectatrice de phénomènes étranges. Je
suis réveillée en pleine nuits par des bruits étranges, de la musique, puis des
rires d’enfants et enfin plus tard des sons proches de ceux d’une pelle tapant
contre un seau en plastique. Je suis descendue vérifier au jardin, vide, le bon
fonctionnement de la télévision, éteinte… cela se reproduisit plusieurs nuits
d’affilée y compris quand mon mari revint. Je le réveillai et lui dit Écoute et
lui qui s’était bien moqué de moi et de mon esprit impressionnable, entendit.
Courageux
mais pas téméraire, il décida que nous allions dès le lendemain louer une autre
maison pour les vacances qui furent très agréables cette fois-ci.
J’ai
appris ensuite qu’aucun locataire ne restait dans cette maison. Qu’il y
avait-il dans cette cave ? Des esprits, des plaisantins, des trafiquants.
Je ne sais qu’en penser. Et vous, qu’en pensez-vous ?
..............................................................................................
La cinquième saison, par Rose
Parfois
nos rêves ne laissent pas de souvenirs précis à raconter. Mais parfois, au
réveil, il arrive que l’on ne puisse reprendre le cours normal de notre vie,
alors nous donnons une vie, une suite à nos rêves et leurs personnages. Cet
enfant si beau, je vais le retrouver la nuit prochaine, et ce couple qui m’a
invitée, c’était pour quand déjà ? comment m’habiller ? Une grande
fête, quelle saison ? Elle ne paraît pas sur mon calendrier.
Elle est
ma cinquième saison. Celle de mes rêves, uniquement des rêves dont je me
souviens parfaitement où la vie de chacun continue, apporte du nouveau dans
certains moments de ma solitude, où je me laisse aller à leur construire une
vie à mon gré. Un visage, une élégance, ou l’excès de désinvolture d’un
jeune. J’ai hâte que la nuit m’apporte
la suite et dans ma tête, je m’y prépare. Je marie des gens qui me semblent
faits pour vivre ensemble. Cependant les voilà séparés. Jusqu’à la nuit
prochaine. Je réfléchis. Tiens, c’est drôle dans les saisons courantes, je ne
me souviens pas de tout ce monde. Eh bien, ils font partie de mes rêves, ceux
que je voudrais toujours heureux, ceux que je me fabrique dans cette cinquième
saison imaginaire. La sonnerie du réveil m’oblige à la réalité et à la reprise des
habitudes. Vivement la nuit !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire