Tente de camping
Bonheur, vacances, soleil
Tristesse et pauvreté
Jolie la couette rose
Que fait-elle dans la rue
Avec un homme dessous
Devant la boutique
Un abri pour SDF
Baigné de lumière
Sur le pavé froid
Quatre cartons colorés
Un abri pour SDF
Monique
.................................................................................
Ils sont là, on ne les
voit pas !
Toutes ces années, tout ce temps perdu qui ne se rattrape plus. Toutes ces espérances déçues. Le temps s'arrête là, au coin de la rue. C'est Nono, le S.D.F, le clochard, l’hurluberlu...
Toutes ces années, tout ce temps perdu qui ne se rattrape plus. Toutes ces espérances déçues. Le temps s'arrête là, au coin de la rue. C'est Nono, le S.D.F, le clochard, l’hurluberlu...
Toutes ces personnes qui
passent. Toutes celles qui ne le voient plus. Toutes celles qui le dépassent, elles
l'ont peut-être connu ?
Ils sont nombreux les "Nono" dans le grand Paris qui se prépare. Pas encore recensés sur la liste des pas-logés. Ils sont bien là, mon œil s'égare à les compter, il y en a tant... Dans les squats détruits, les expulsés. Des "Bernard", des "Nadine", des "Momo".
Squattant cette métropole, notre capitale, où tous les argentés restent pendant que les autres détalent. Ce beau Paris aux multiples clochers.
C'est vers Notre-Dame, à l’Hôtel-Dieu, que la misère est bien représentée !
De l'intergénérationnel : de la personne-âgée au couple avec bébé. La poussette que l'on berce et les larmes qu'on ne peut empêcher de couler. Ils sont là, ombres d'eux-mêmes, debout ou recroquevillés, les enfants sur les banquettes sont couchés.
Ils sont dehors, dans des abris de fortune, dans ces froids hivernaux de décembre et de sa brume Sous des tentes de couleurs. Ils apparaissent le visage empourpré, l’alcool fait des ravages, au lieu de les réchauffer !
Nous connaissons tous cela ! Nous le voyons au quotidien. Mais nous avons fort à faire, nous n'avons pas les moyens, de sortir de l'ornière tous ces déshérités, ces victimes de la vie chère ! Nous ne pouvons pas loger tous les mal-logés et les sans-abris ! Nous pouvons à peine subvenir à nos besoins !
Faut-il faire appel à la générosité de nos concitoyens ? Il existe encore des personnes ayant du cœur ou qui s'en donnent les moyens. Faut-il trouver les propriétaires et réquisitionner de gré ou de force, les logements vidés de leurs locataires à cause de loyers impayés ? Pourra-t-on, comme les nouvelles mesures gouvernementales le précisent, réquisitionner ces appartements pour y installer tous les sans-abris ?
Ils sont nombreux les "Nono" dans le grand Paris qui se prépare. Pas encore recensés sur la liste des pas-logés. Ils sont bien là, mon œil s'égare à les compter, il y en a tant... Dans les squats détruits, les expulsés. Des "Bernard", des "Nadine", des "Momo".
Squattant cette métropole, notre capitale, où tous les argentés restent pendant que les autres détalent. Ce beau Paris aux multiples clochers.
C'est vers Notre-Dame, à l’Hôtel-Dieu, que la misère est bien représentée !
De l'intergénérationnel : de la personne-âgée au couple avec bébé. La poussette que l'on berce et les larmes qu'on ne peut empêcher de couler. Ils sont là, ombres d'eux-mêmes, debout ou recroquevillés, les enfants sur les banquettes sont couchés.
Ils sont dehors, dans des abris de fortune, dans ces froids hivernaux de décembre et de sa brume Sous des tentes de couleurs. Ils apparaissent le visage empourpré, l’alcool fait des ravages, au lieu de les réchauffer !
Nous connaissons tous cela ! Nous le voyons au quotidien. Mais nous avons fort à faire, nous n'avons pas les moyens, de sortir de l'ornière tous ces déshérités, ces victimes de la vie chère ! Nous ne pouvons pas loger tous les mal-logés et les sans-abris ! Nous pouvons à peine subvenir à nos besoins !
Faut-il faire appel à la générosité de nos concitoyens ? Il existe encore des personnes ayant du cœur ou qui s'en donnent les moyens. Faut-il trouver les propriétaires et réquisitionner de gré ou de force, les logements vidés de leurs locataires à cause de loyers impayés ? Pourra-t-on, comme les nouvelles mesures gouvernementales le précisent, réquisitionner ces appartements pour y installer tous les sans-abris ?
Il y a déjà tant
d'inscriptions sur les listes d'attente des demandeurs...
Silencieusement, il a
existé, il existe et il existera toujours
Dans mon petit Gentilly,
En son centre,
En son cœur,
Des anonymes qui se dévouent à chaque heure.
En son centre,
En son cœur,
Des anonymes qui se dévouent à chaque heure.
Un morceau de pain, un
toit, une parole, au jour le jour,
Un peu de bonheur !
Un peu de bonheur !
Claudine
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Emmanuel
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J’ai choisi la rue
Pour ses rencontres chaleureuses
En vagabondant
Que vaut le confort,
Enfermé à domicile,
Isolé d’autrui ?
Suis-je en déchéance ?
Foin de misérabilisme,
Du prêchi-prêcha !
Comment subsister ?
Se résoudre à faire la manche,
Avec du talent.
Et se dire pour ça
Qu’il n’est pas de sot métier
Alors on y va.
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Noël se prépare, les passants chargés de
paquets se pressent sur les trottoirs mouillés par les premiers flocons de
neige.
Penser aux cadeaux, à la toilette, aux
repas, aux vins, aux huitres, à la bûche glacée. Aura-ton assez d’assiettes, de
verres, de couverts ? Quel souci !
Les trottoirs sont brillamment éclairés,
les chants de noël fusent de toutes parts. Dans l’air flotte une odeur de
marrons grillés, et… dans ce coin bien à l’ombre, une forme cachée sous un tas
de malheureux vêtements, protégée du vent par quelques vieux cartons, bien
tassée sur elle-même pour conserver le plus de chaleur possible : un homme,
égaré près de cette foule gaie et bruyante, essaie de survivre malgré tout.
Qui pense à cet oublié des jours de fêtes,
et de tous les autres, qui n’a même pas l’aumône d’un regard ?
Monique
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Il est là, depuis le matin, assis le dos
au mur de la superette, tout près de la porte d’entrée, son chien à côté de
lui, dans un panier. Devant ses jambes allongées, sur un morceau de tissu
effrangé, une sébile attend les quelques piécettes que les clients voudront
bien lui donner, menue monnaie qui leur reste après avoir réglé leurs courses.
Il ne mendie pas, il n’interpelle pas le passant, il attend. Déguenillé,
pantalon rapiécé et même déchiré,
vieilles godasses éculées et trouées, il attend que le jour passe. Parfois, une
personne le salue, une parole, un sourire et sa figure s’illumine. A midi,
alors que les portes vont fermer, il se glisse rapidement dans le magasin pour
attraper une tranche de jambon ou un pâté et une bière ou une bouteille de vin,
selon ce qu’il a récolté. Il n’est pas admis dans ce petit supermarché. Il
pourrait détourner la clientèle car il parait sale si sale ! mais il est
seulement toléré quand les clients se sont sauvés. Il dépose le tout, près de
son chien et traverse la rue pour aller chercher du pain. Il n’entre pas dans
la boutique. La boulangère le connait et le voit arriver. Elle vient sur le pas
de la porte et lui tend, enveloppé dans du papier, son morceau de pain
quotidien. Il l’échange contre quelques piécettes. Jamais, il ne quémande mais
toujours il paie. C’est sa fierté ! Les jours de pluie, il se réfugie dans
la gare, caché derrière le distributeur de boissons. Sa présence ne doit pas
perturber. Elle n’est pas autorisée, surtout avec son chien qu’il emmitoufle
dans son panier. De temps en temps, il parle. C’est ainsi
que par bribes, jour à près jour, il
raconte une partie de son histoire. Parfois, il se tait.
C’est un ancien cadre de société, d’une
ville de province. Lors de la grande grève, il a dans une réunion de comité,
osé parler du sort des ouvriers. Le patron d’un ton sec, l’a remercié et
licencié. Brusquement, il se retrouve à la porte mais il croit en sa chance. Il
a de l’expérience, des collègues, des amis et un carnet d’adresses bien fourni.
Il va, il en est sûr, très rapidement retrouver un travail. Ce n’est qu’un
incident ! Pas la peine d’affoler la famille. Il rentre chez lui et ne dit
rien à sa femme. Et pendant quelques temps, il continue ses journées. Il ne
va pas au travail. Il en cherche !
Contacter les collègues, qui, gênés, ne lui répondent guère. Ils sont eux-mêmes
sur un siège éjectable. Ils ne peuvent l’aider. Les amis, quels amis ? Ils
savent. Vous n’avez plus le même statut ! Demandeur d’emploi, ils ne vous
reconnaissent plus parmi les leurs. Ils se détournent. Les jours passent. L’un
d’entre eux, plus mal intentionné ou plus niais, a informé sa femme qui se
fâche. Elle ne s’est pas mariée avec un homme, sans travail, qui vit à ses
crochets, elle voit déjà les dettes s’accumuler. Et de fait, il a beau
chercher. De travail point, salaire trop élevé, il baisse son salaire. Poste
trop important, il change de catégorie. De son CV, peu à peu, il efface ses
diplômes et son expérience. Il n’inscrit plus que des dates. Peut-être trouvera-t-il un poste d’employé, ou d’ouvrier
même non qualifié. Mais rien n’y fait ! Ses mains parlent, ses mains qui
n’ont, disent-ils, jamais travaillé. C’est sûr, il n’est pas manuel. Son
costume, son langage. Tout le dénonce. Alors, un soir d’orage, sa femme le
quitte ; elle part avec les enfants chez ses parents. Elle ne veut plus le
voir. La maison est vendue, même bradée pour payer les arriérés. Et il se
retrouve à la rue, avec seulement quelques bagages. Bien sûr, il a le
chômage ! Il prend une petite chambre dans un tout petit hôtel. Bien que
très las, il continue à chercher auprès des anciens clients, des fournisseurs,
mais nul ne prête attention. C’est un parmi tant d’autres qui demande du
travail. Pas le temps de le recevoir, pas le temps de le rencontrer. Son
adresse, pas sérieux ! Sans doute, quelque vagabond ! Les mois
passent. Le chômage baisse, la chambre d’hôtel augmente. Il va troquer son
costume de dirigeant de société contre une salopette de jardinier. Peut-être
cela lui portera-t-il chance ! Il se sent mal à l’aise dans cet
accoutrement mais il faut bien s’habituer. Trouver du travail le hante,
n’importe quel travail mais où demander ? Ici, là, partout. La réponse est
toujours la même. Découragé, il se met à boire pour oublier. Un soir, il rentre
trop ivre à sa chambre. L’hôtelier le chasse.
Alors, il veut quitter cette ville
infernale où il a tout perdu ! Il prend un billet de train et, dans le
petit matin glacé, il arrive là, là où personne ne le connait. Au moins, sa
honte deviendra plus légère ! Il n’a plus à raser les murs pour cacher sa
misère. Il ne sait où loger. Il erre. Sous un arbre il se repose. Un chien
soudain s’approche et le renifle. Son poil est tout pelé. Il le caresse puis il
se lève et reprend sa marche. Le chien le suit. Il est comme lui, sans toit, ni
maitre. Il devient son ami.
Et depuis, ils sont là tous les deux à
attendre, à attendre quoi ? Que les jours passent sans espoir d’une autre
vie…
Marie-Thérèse
Il était descendu seul sur la côte, une
simple balade en auto-stop. Au détour d’une rue, il la vit assise sur le rebord
d’une margelle de fontaine, les cheveux embroussaillés, les vêtements déchirés
et des sacs pleins à ses côtés mais aussi sa bouteille dont elle ne pouvait se
passer. Par on ne sait quel instinct, il s’approche d’elle. Elle n’a pourtant
rien qui puisse l’attirer. Il lui parle. Elle lui raconte sa vie. Elle n’est
pas tout à fait normale, elle a été rejetée par sa famille. Voilà déjà huit ans
qu’elle se traîne dans les rues de la grande ville entre deux séjours à
l’hôpital. Là, elle est plutôt bien, elle ne boit pas trop, dit-elle. La
journée s’écoule, il reste près d’elle. Et même il en tombe amoureux fou.
Qu’espère t-il ? La sauver de l’enfer où elle est plongée ? Mais
c’est elle qui va l’entraîner !
Il
remonte à Paris mais son image l’obsède. Le prochain week-end, c’est sûr, il
ira la retrouver. Où ? Mais à la fontaine. Elle sera sûrement là,
impatiente à espérer. De semaine en semaine, il part la rencontrer. Il en
oublie même d’aller travailler. Ses collègues ont beau lui dire que c’est
folie, qu’il doit être plus sensé : rien n’y fait. Trop d’absences
injustifiées, c’est le licenciement assuré. Mais qu’importe puisque c’est la
liberté ! Il a bien un petit pécule mis de côté. Et après tant d’années de
travail, il va toucher le chômage. Oui certes, mais que de démarches ! Et
puis dans son métier, un travail lui sera vite proposé. Il traîne, traîne,
traîne pour rassembler ses papiers. Enfin, après plusieurs mois, le dossier
s’achève. L’esprit tranquille, il court rejoindre sa bienaimée. Il lui propose
de monter à Paris mais elle ne veut quitter ni son soleil ni son quartier. De
plus, elle s’est remise à boire et même à se droguer. Lui, qui n’a jamais touché un
verre, pour l’accompagner, peu à peu se laisse tenter.
Plusieurs mois s’écoulent. Mais que se
passe-t-il sur son compte, il s’est vidé. Tant d’allées et venues ! De
plus, il a omis de pointer et aucun subside n’est arrivé. Comment faire pour
payer son loyer ? Qu’à cela ne tienne ! Il va restituer sa chambre.
Il ira chez sa mère, elle peut bien l’abriter ! Mais celle-ci n’est pas
d’accord. Elle a travaillé dur et ce petit appartement, elle l’a gagné. Le
partager avec un fils travailleur oui, mais pas avec un paresseux. A son insu,
il se réfugie dans la cave. Ce sera momentané, pense-t-il. Il se prend à
rêver : «Il va la rejoindre, l’éloigner de la grande ville. A la campagne,
il va cultiver un potager ; elle se refera une santé.» Oui, mais ce n’est qu’un rêve ! Il
part, il la rencontre et tout se passe mal, très mal. Dès qu’elle le voit, elle
lui hurle : «Dès demain, je rentre à l’hôpital. Je ne veux plus te voir,
tu me casses les pieds avec tes sermons, tes histoires et tes projets».
Il revient à Paris, tout dépité. Il ne
mange plus mais il se saoule. Jour après jour, il marche dans le froid, le
ventre vide. Il ne veut pas tendre la main. Il ne va pas mendier ! Il a
honte de lui-même mais il n’a plus de courage. Il est devenu comme elle. Sale,
déguenillé, mal rasé mais il n’a rien à transporter. Les bras ballants, il
déambule. Rasant les murs, il se cache. Parfois il titube ou se laisse tomber
le long d’un mur. Ce n’est pas seulement l’alcool qui le ronge mais c’est la
faim, la maladie qui s’est installée. C’est aussi le désespoir. Il pourrait
bien se sortir de ce mauvais pas, retrouver la vie d’autrefois mais songe-t-il
«Comment envisager de travailler ? Bien sûr, je peux demander de
l’aide à mes anciens copains mais je serai alors leur risée, je suis devenu
alcoolique et ne peut plus m’en passer et d’ailleurs je n’ai plus de forces.»
Il vit comme un rat et ne rentre au fond de sa cave qu’à la nuit tombée. Sa
mère, il l’aperçoit parfois mais il ne
veut l’approcher. Il sait trop bien ce qu’elle lui dirait. Et seule la
bouteille peut le consoler de son amour
perdu. Elle le réchauffe et lui permet d’oublier sans le sermonner ou lui
reprocher sa conduite insensée.
Un jour, il n’en peut plus de cet
enfer ! Lassé de cette misère, il se rappelle que son père tirait, il
avait un pistolet. Il le cherche dans la cave, il le trouve et dans la nuit
noire, un coup retentit. C’en est fini de sa vie.
Marie-Thérèse
1 commentaire:
Froid dormeur
sur le trottoir
l'espoir se glace
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