Imbu
d’idéal étiqueté progressiste et partagé par nombre d’étudiants, je me dois de
participer avec eux au défilé du 1er mai qu’animent les
organisations syndicales.
À
l’unisson de l’entourage, je chante à tue-tête l’Internationale
Debout les damnés de la terre !
Debout les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère.
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase.
Prolétaires debout, debout !
Le monde va changer de base.
Nous ne sommes rien, soyons tout !
Peu après
est entonné à pleins poumons un chant encore plus séditieux, glorifiant une
mutinerie militaire du début du siècle : Salut ! Salut à vous, braves soldats du 17ème ! Vous
auriez en tirant sur nous, assassiné la République…
Restant
dans le cadre militaire, il me vient en mémoire un 1er mai que j’ai
vécu sur la base aérienne du Bourget. En voici une brève narration qui pourrait
s’intituler par plagiat « Le désert des Tartares ».
Branle-bas
de combat, suspension de toutes les perm’, dédoublement de la garde de
l’arsenal, verrouillage des hangars, lances d’incendie en batterie… L’escouade
de police militaire, composée de harkis sous le commandement d’un aboyeur
borgne et balafré, va au pas de gymnastique, mitraillette à la hanche, former
un cordon autour de la base.
Mais que
se passe-t-il donc ? Ah oui, bien sûr, nous sommes le 1er mai,
au matin du prédestiné grand soir quand les hordes de bolcheviks doivent
déferler de toute la ceinture rouge de Paris, cependant que la maréchaussée
fait le pied de grue à la République ou à la Bastille.
La
journée s’achève. L’horizon est toujours vide, les approches sont désertes, les
Tartares ne se sont pas rués. Mais ce n’est sans doute que partie remise… à l’an
prochain. « Repos ! Rompez ! En rang ! A la
soupe ! » Bien entendu cette dérision n’est pas partagée par la
hiérarchie pour qui, si la journée s’est passée sans combat, le mérite en
revient à l’effet dissuasif de la démonstration de force, en vertu du principe
attribué à Jules César « Si tu veux la paix, prépare la guerre. »
Emmanuel
...............................................................
Voici le
1er mai et son traditionnel muguet
Quel
plaisir de réécouter « Il est revenu le temps du muguet » chanté par
les chœurs de l’Armée Rouge.
Je me
souviens aussi d’une chanson qui disait : » Tout ça parce qu’au bois
de Chaville , il y avait du muguet ».
Fin
avril, il est temps d’aller chercher les clochettes blanches dans les bois pour
offrir à ses proches ou les vendre au coin des rues.
Quel
plaisir d’offrir et de recevoir ces petits brins qui nous font croire au
bonheur à venir.
C’est le
mois où l’air embaume le muguet et le lilas fleuris. C’est le soleil retrouvé,
c’est le bébé muguet-lilas (surnom de mon fils) qui va pointer son nez.
Quel beau
mois de mai inoubliable !
Les mois
de mai passent, les lilas refleurissent ainsi que les muguets. Savourons ce
printemps retrouvé, jusqu’à l’année prochaine.
Mireille