Et s’il
n’existait d'animaux que dans les musées paléontologiques et dans les ateliers
de taxidermistes ? Et si empailleurs et rempailleurs de vieux trophées de
chasse transformaient de nobles et sauvages fauves en carpettes douces, si
douces trônant ainsi au chevet de certains chasseurs invétérés ayant participé
à une chasse revigorante et attractive qui consiste à tirer presque à bout
portant sur un animal traqué et malmené lors d’une safari qui coûte les
yeux de la tête ? Et s’il fallait
montrer les dents face à cet alignement de canines et d’incisives de ces mêmes
grands-fauves que des « houba houba » se sont fait monter en collier ?
Alors, ours, tigres, singes aux dents trop longues pour ces messieurs,
n’auraient plus qu’à y laisser leur peau et leurs os. Les grand fauves, cousins
directs des « dents de sabre »
datant de la préhistoire, tout comme les derniers rhinocéros et les éléphants
dont les ancêtres tués par les Cro-Magnon ou congelés dans les steppes et
ensevelis dans les pampas finissent édentés par l’homme qui leur extirpe
défense et canine ! Massacrés dans un bain de sang, ils pourrissant sur place dans
un charnier, seulement pleurés par quelques défenseurs et garde-forestiers qui
risquent leur vie à chaque instant, tués par les braconniers bien armés. Des
troupeaux de pachydermes adultes sont tués laissant au désespoir les jeunes et
les bébés sur place face aux plus grands dangers. Ces
gardes valeureux souvent issus de la même ethnie que les tueurs et les assassins, tuant pour gagner la pitance pour leur propre famille, récupèrent les jeunes et peuvent les élever au biberon en attendant de les « placer » ! Une chose est certaine : ces jeunes éléphanteaux, bébés-gorilles, macaques, orang-outan ou chimpanzés resteront marqués dans leur esprit par des visions d’hommes armés, fleurant la sueur et la peur. Et dans leurs yeux affolés, la panique et la frustration seront leurs premières imprégnations
gardes valeureux souvent issus de la même ethnie que les tueurs et les assassins, tuant pour gagner la pitance pour leur propre famille, récupèrent les jeunes et peuvent les élever au biberon en attendant de les « placer » ! Une chose est certaine : ces jeunes éléphanteaux, bébés-gorilles, macaques, orang-outan ou chimpanzés resteront marqués dans leur esprit par des visions d’hommes armés, fleurant la sueur et la peur. Et dans leurs yeux affolés, la panique et la frustration seront leurs premières imprégnations
Mais il
existe néanmoins des réseaux d’entraide où des autochtones-nourrisseurs
encadrés par des spécialistes du comportement animal apportent à ces
volontaires une aide bénéfique et ciblée. Afin de s’occuper de tous ces
orphelins et de les amener vers une autonomie, en essayant à plus ou moins long
terme de les « relâcher » d’abord dans un enclos d’adaptation, puis
ensuite dans leur milieu naturel dit « sécurisé » muni d’une balise,
le plus loin possible de sites ou conflits et combats font rage. Considérés
comme des « gêneurs » mais
aussi voleur de territoire, fauves, singes et éléphants, n’ont pas la vie
longue. Les avis sont partagés ! Qui de l’homme ou de l’animal en est le
pire prédateur ? L’homme ne pouvant supporter de partager quoique ce soit
quand il s’agit de s’octroyer des terres à cultiver ou d’en extraire les
ressources minières ? Les grands primates et les éléphants qui n’ont plus
qu’à courber le dos argenté ! L’histoire se finit souvent non à coup de
« kalache », mais avec des balles de gros calibres qui vous abat un
siècle de connaissances sous plusieurs tonnes
en une seconde ?
La liberté
d’expression chez eux n’est que barrissements et rugissements mais s’arrête aux
limites de la jungle, colportée dans des blogs et dans les revues scientifiques
bien ciblées. En fera-t-on des gorges chaudes dans ce grand réservoir
médiatique perçu différemment de part le monde suivant les intérêts de
chacun ? Pour défendre les idées colportées et la liberté de la presse
animalière, fera-t-on venir tous les chefs d'états
sur les lieux des massacres pour organiser une marche de la paix et de la
protection mondiale des animaux ? Et tous les gentils verts et protecteurs
de la nature rassembleront-ils leurs forces, leurs effectifs et leurs idées
pour nous concocter une jolie petite loi pour la défense des animaux qui ne
serait jamais respectée ?
Claudine
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Dans mon enfance, les animaux ont pris la
place d’un certain manque. Je disais que je voulais jouer avec quelque chose de
vivant et non pas avec des poupées inertes.
J’adorais blottir ma main sur le petit
ventre bien chaud de mon chat ; ce dernier avait remplacé le poupon dans
le berceau. Il se laissait faire, mais pas toujours. Un jour, je lui avais mis
un petit bonnet sur la tête, bien attaché par deux cordons sous son cou. Lové
dans le berceau, je l’avais recouvert d’un petit drap.
Irrité par le traitement que je lui
infligeais, il s’est sauvé avec le bonnet sur la tête. Il est parti dans les
bois à côté de notre maison. J’ai eu peur qu’il ne s’étrangle mais il est
rentré le soir sans sa coiffure.
Un peu plus âgée, c’est une chienne-loup,
Diane, qui est devenue ma grande confidente. On ne se quittait pas. Enlacées
sur les marches du perron, nous prenions le soleil ensemble. Mon père, voyant
cet attachement, s’est demandé jusqu’où l’animal serait capable d’aller :
il m’a bousculée et le chien s’est jeté sur lui et l’a mordu à la cuisse
Avec un ami, nous devions garder le
pavillon de ses enfants ainsi que leur chien, un gros boxer.
A mon arrivée, il m’a regardée de
travers. Souvent derrière moi, sa grosse gueule carrée m’inquiétait.
Je ne sais comment la relation s’est
établie mais le chien a fait un transfert. Le matin quand nous déjeunions, il
venait s’installer sur moi – 35 kg en appui sur ses grosses pattes. Sa présence
m’encombrait un peu.
Dans mes moments de solitude, mon
compagnon actuel est un tout petit hamster russe, Vladimir. Je ne sais comment
j’ai établi le contact avec lui mais lorsque je pénètre dans la pièce où est sa
cage, il se manifeste, grimpe aux barreaux et s’approche le plus possible de
mon visage.
Quand je lui parle, il semble apprécier
ma présence ; si je n’avais pas peur de ses petites dents, il me
mordillerait le bout du nez.
Il est ravissant, debout sur ses petites
pattes arrière, celles de devant jointes comme pour une prière et deux billes
noires qui vous regardent. Comment ne pas craquer !
C’est facile d’apprivoiser un animal.
Pourquoi ? Le langage est souvent source d’incompréhension.
Josiane
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Curieusement,
l’homme peut avoir une même attitude avec ses congénères ou avec les animaux.
Certains sont brutaux et d’autres au contraire sont affectueux au point de, parfois,
préférer les animaux aux hommes. D’autres encore sont indifférents. Ils ne leur
veulent pas de mal mais ils ne souhaitent pas s’en occuper ou même s’en
approcher. Ce trait de caractère se décèle déjà très tôt chez les jeunes
enfants. Certains reculent tout de suite et ont peur alors qu’il faut parfois
en arrêter d’autres, prêts à se lancer vers n’importe quel animal, pour le
caresser voire le cajoler. Bien sûr, ce comportement peut évoluer en
grandissant mais rarement changer.
Il fut
une époque où il était fréquent d’avoir des animaux à l’école car, disait-on,
cela adoucissait le comportement des élèves et c’était également un
excellent support didactique. Poissons dans l’aquarium, ou cochon d’inde dans
une caisse, voire un oiseau en cage, faisaient l’objet d’observations détaillées
qui se concrétisaient par des rédactions,
des schémas plus ou moins précis en sciences et par des dessins.
Cette
année-là Carine est en CM1. La maitresse, au début du premier trimestre, apporte
un jeune lapinot noir aux poils très soyeux qu’elle met dans un cageot. Les écolières
le baptisent « Noirot ». Elles se chargent, sous l’œil vigilant
de Mme Pinson, de le nourrir et lui apportent fanes de carottes, feuilles
de salade ou de chou et croutons de pain rassis. Mais il faut aussi penser à
changer sa litière et la remplacer par de la paille bien fraiche et de l’herbe.
Plus
tard, un parent d’élève propose, non pas une de ses jolies petites souris
blanches mais un rat de laboratoire. Mme Pinson accepte et voilà le nouveau
venu dénommé «Alpha », grignotant à son tour dans sa cage. Carine
aime s’occuper des animaux. Elle prend particulièrement soin de lui car la
plupart des fillettes lui préfère « Noirot ».
Arrivent
les vacances de Noël et il n’est pas question d’abandonner les deux petites
bêtes ! Mme Pinson part en voyage, elle ne peut s’en occuper. Elle réclame
un volontaire pour s’en charger. Pour le lapin, pas de problème, plusieurs
parents acceptent facilement mais les candidats à l’acquisition du rat est bien
plus difficile ! Carine voudrait bien le garder mais elle n’ose pas en
parler à ses parents. Avec angoisse, elle attend le dernier jour. « Qui
prend Alpha ? » demande la maitresse. « Moi ! » répond
Carine. La maitresse embarrassée insiste «tes parents sont d’accord, je ne
les ai pas vus » mais elle doit partir et Carine parait si convaincante.
Elle saisit la cage et la voilà revenant à la maison ;
« Que ramènes-tu là ? »
demande maman en la voyant, chargée. « Oh, c’est
« Alpha ! » Maman horrifiée, découvre l’animal. Elle n’est pas
contente du tout ! mais que
faire ? L’école est fermée pour deux semaines et il n’est pas possible de
lâcher la petite bête dans la nature. Alors, il faudra patienter…
Carine,
ravie, se précipite dans sa chambre pour l’installer.
Les jours
passent et peu à peu, elle l’apprivoise, le prenant dans ses bras, le laissant
courir à travers la chambre, l’appelant pour qu’il revienne vers elle. Les
vacances terminées, maman pense alors à restituer l’animal. Mais Mme Pinson a
choisi un nouveau thème et ne veut pas le reprendre en classe.
Maman est
furieuse. Le soir, elle explique à sa fille qu’elle ne peut garder ce rongeur
nocturne à la maison. Il faut dire qu’elle ne raffole pas de cet animal de
compagnie ! « Je vais le rapporter dans un laboratoire, il y sera
plus à sa place.» Carine la supplie et pleure : « garde-le,
maman, s’il te plait ! Garde-le ! Je l’aime tant ! ».
Et voilà comment Alpha devient son compagnon de
jeu préféré. Elle l’habitue même à se loger dans son cou sous ses grands
cheveux bruns. Et, comme le cobra sortant de sa boite au son de la flûte du
charmeur de serpents, seule, sa longue fine queue rose surgit, remuant sous
l’oreille de l’espiègle fillette. Cette apparition soudaine déclenche inévitablement,
un cri chez la personne non avertie, et engendre immédiatement, chez Carine,
une crise de fou-rire.
Marie-Thérèse
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Des
Animaux et des Hommes
Ce titre
fait penser aux taureaux noirs de la Camargue, les chevaux sauvages courant la
crinière au vent, le vol des flamants roses dans le ciel bleu de l’Eté.
C’est
aussi les troupeaux de vaches, de brebis et de chèvres, de toutes régions de
France, conduits dans les chemins de ronces regorgeant de mûres alléchantes
pour arriver dans les pâtures verdoyantes.
Les
poules, les canards, les oies qui se promènent dans les cours de ferme Les
lapins, dans les clapiers attendant d’être mangés. Le chat et le chien sont
unis à l’homme pour la vie, aimés et choyés. Parfois on les envie d’être trop
chouchoutés.
Mais tout
n’est pas si rose : les chats, les chiens abandonnés, euthanasiés …
D’autres
sont des défouloirs pour leurs maîtres qui les maltraitent.
La
chanson « Pataud » des années 1900, chantée par Berthe Silva ou
Fréhel résume bien la vie des personnes seules avec leur chien ou chat, riche
ou pauvre, qui devient leur raison de vivre :
« Mon
pauvre Pataud, toi qui es bête
T’es bien
meilleur que certaines gens,
T’as pas
deux sous d’malice en tête
Quand tu
veux mordre, on voit tes dents.
Tandis
que l’homme, bête à deux pattes
Sous des
sourires cachant leurs jeux
Il vous
mettrait le cœur en lambeaux.
Personne,
mon pauvre Pataud n'a pu nous oublier
Je n'ai
jamais eu d'maître et toi, t'as pas d'collier. »
Il y a
aussi les bêtes de cirque qui sont le gagne-pain de leurs maîtres, mais
sont-ils heureux ?
C’est
court mais il y aurait des centaines d’histoires individuelles à raconter, et
ce serait trop long
Et le
temps passe vite.
Mireille
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A propos de la relation entre les animaux
et les hommes devrait, me semble-t-il, être inscrite dans nos gènes une
singularité visant le chasseur primitif et sa proie : loin de s’en
repaître sur place et d’abandonner la carcasse aux charognards, il va s’en encombrer
pour la traîner jusqu’à son gîte en vue d’une consommation altruiste. Il faut
voir là une condition sine qua non de la perpétuation de l’espèce homo.
Au fil du temps, le chasseur primitif en
viendra à domestiquer certains animaux dont une apothéose en littérature sera
le cheval réputé être « la plus noble conquête de l’homme », primant
entre autres sur le chien quand bien même serait-il « le toutou à sa
mémère ».
Evidemment, la suprématie dans l’univers
de l’animal domestique se portera ailleurs sur d’autres bêtes : par
exemple sur un chameau pour le nomade du
désert ou sur la route de la soie. Il en va de même du chien pour le chasseur,
l’aveugle, le policier…
Il me vient à l’esprit un événement
historique de l’Antiquité. Dans le cadre des guerres puniques opposant Rome et
Carthage, la marine carthaginoise commandée par Hannibal exécute une
performance précurseuse de nos guerres modernes : le transport sur mer
d’un corps blindé de chars d’assaut lourds, en l’espèce des éléphants de
combat.
Emmanuel
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Au printemps 1984 naissait à la campagne, une portée
de chatons. Au bout de deux mois, parmi ces cinq petits chats, mes parents
choisirent le plus calme pour me l'offrir, me sachant seule dans un appartement
et sans petit compagnon.
Je n'avais jamais eu de chat. Le seul, dans mes
souvenirs de toute petite fille, que nous avions eu était très solitaire, à la
limite sauvage et avait disparu un jour, choisissant certainement une vie de
liberté.
Arrivant chez mes parents, j'aperçus cette petite
boule de poils de 2 mois 1/2, les yeux bien vifs et curieux, et d’un pelage
tigré gris. On me le présenta comme une petite femelle, à qui je donnai le nom
de Cloé... Petite Cloé était très câline, très joueuse et paraissait en pleine
forme. Je l’emmenai chez le vétérinaire pour une visite et les vaccins......Quelle
surprise ! Cloé était un mâle enfin de compte ! Cloé se transforma en Loé ....
Loé grandit... Il avait 7 mois lorsque je partis 15
jours en vacances. Ne pouvant le prendre, je le confiai à mes parents. À mon
retour, il me dédaigna et m'ignora toute la journée jusqu'au soir, me montrant
ainsi sa colère d'avoir été "abandonné"... L'année suivante, alors
qu'il était âgé d'un peu plus d'un an, je fus contrainte de le laisser de
nouveau à mes parents car un départ aux USA pour moi se profilait pour une
durée indéterminée. Le départ et la séparation furent bien plus déchirant pour
moi que pour lui connaissant les lieux et les personnes.
Je suis revenue de ce séjour 6 mois plus tard, étant
persuadée qu'après tout ce temps il m'aurait oubliée... Quelle fut ma joie
lorsque, sortant de la voiture, le beau matou m’apercevant de la fenêtre du
premier étage se mit à miauler comme je n'ai jamais entendu un autre chat le
faire! La fête qu'il me fit alors est indescriptible. Entre miaulement,
ronrons, câlins il n'arrêta pas jusqu'au soir ! Ce chat m'avait réellement
choisie !
La vie avec lui a été baignée de tendresse, de
câlins.... Câlins qu'il faisait en enfouissant sa tête dans mon cou et mes
cheveux et mettant ses pattes autour de mon cou... Même pour un voyage de 5
heures en voiture, installé dans son panier fermé, il sortait sa patte pour la
poser sur ma cuisse pendant la conduite... Une relation fusionnelle entre lui
et moi si grande qu'il sentait quand je n'étais pas bien et venait à ces
moments-là se blottir contre moi comme pour me consoler, me réconforter... Chez
mes parents, il retrouvait la chienne de la maison, née 5 mois après lui, et
qui était sa compagne de jeux... Elle l'attendait à chaque fois et patientait le
temps que le panier s'ouvre pour pouvoir
courir, faire des siestes dans la paille avec son véritable ami... Loé décéda
18 mois seulement après mon retour des USA... Sa perte fut un immense chagrin
pour moi pendant plusieurs mois, car il était mon ami, mon confident, le
compagnon de ma solitude... Jamais je ne l'ai oublié, et même si par la suite
d'autres chats sont venus partager ma vie et ont vécu bien plus longtemps que lui,
aucun ne put le remplacer...
Je crois
que c’est par amour des hommes que je
vins aux animaux… et ce fut une longue marche.
Mon
enfance urbaine ne m’a mise que très rarement en contact avec ceux-ci ;
dans les années cinquante, l’hygiénisme régnait encore en maître : les
animaux introduits dans les appartements auprès des enfants ne pouvaient que
leur apporter saleté et microbes, les parents n’étaient pas encore encouragés
par les psychologues et éducateurs à mettre l’enfant en contact direct l’enfant
et l’animal.
De cette
période, me reviennent donc des souvenirs contrastés sur mes relations avec ce
monde. Dick, superbe chien-loup au pelage d’un roux flamboyant hanta les
premières années de ma scolarité primaire car il avait l’habitude de s’allonger
en travers de la dernière rue qui me séparait de mon domicile, en rentrant à
pied de l’école, il m’impressionnait et le terrorisait en même temps que je le
trouvais beau. Pour ne pas le déranger ni lui donner l’idée de me suivre, je
changeais de trottoir dès que je l’apercevais de loin.
Un autre
genre de souvenirs, en vacances, l’été, dans une ferme voisine : la
chaleur de l’étable et du lait crémeux que nous allions chercher chaque soir,
après la traite. La taille des vaches me les faisaient respecter… Il y eut
aussi une jument blanche… Petit à petit, je découvrais et m’habituais, sans
bien sûr envisager des contacts plus étroits. Un jour pourtant, le fils de la
fermière me proposa de monter la jument et… j’acceptais. Quelle émotion !
une fois installée sur son dos, elle eut soudain envie d’un brin d’herbe
fraîche et je vis alors sa tête disparaître puis son cou. J’eux vite fait de
comprendre que je devais me cramponner sérieusement à la crinière, mais quel
sentiment d’insécurité !
Les
choses changèrent beaucoup plus tard, avec l’arrivée de mes enfants et surtout
de l’aînée. Notre famille était alors en pleine recomposition suite à une
séparation. Ma fille me supplia de faire entrer dans notre appartement quelques
spécimens de la gente animale (poisson rouge puis cobaye puis…). Je cédais et
ce fut le début d’une longue série de plus en plus diversifiée. Cette passion
ne s’est jamais assoupie : aujourd’hui, elle continue chez elle, dans la
nouvelle famille qu’elle et son compagnon ont fondée. Quand je vais la voir, je
l’observe face aux animaux et nous échangeons souvent sur ses pensionnaires,
elle a beaucoup appris et je profite de son savoir. À présent, je peux toucher,
caresser des animaux et voir qu’ils apprécient, m’en méfier aussi. Quand
j’arrive chez elle, je suis reconnue comme Mamie et très bien accueillie par
les chiens et les chats qui manifestent leurs sentiments sans
arrière-pensée : un certain courant passe entre nous. Je pense parfois à
Léo Ferré et sa guenon Pépé, Jean Ferrat et son chien Ouralou.
C’est
bien l’amour de ma fille qui m’a ouvert les portes du monde animal dont je me
sens à la fois proche et éloignée.
Françoise
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