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Dame
Gerbette, à la langue et au regard vipérins, arrive devant l’immeuble. Elle
tente d’extirper dans un bruit de ferraille plusieurs kilos de clés de toutes
tailles d’un antique et ample cabas noir en toile cirée ; de guerre lasse,
elle se fait ouvrir par un locataire, criant qu’on lui vend de fausses clés. Ce
faisant, sa bouche, aussi fine qu’un trait, découvre quelques dents déchaussées
qui ne savent pas tenir leur rang ; elle les eut jadis longues à rayer le
parquet !
Elle
enchaîne les dégâts des eaux, dont elle fait son fonds de commerce, puisqu’elle
n’en répare aucun. Bouchant la canalisation avec des fraises pourries et des
lambeaux de sacs de pommes de terre. Elle a accusé sa voisine
d’infanticide ; le plombier bienveillant a prévenu la victime de ces
allégations diffamatoires : « Madame Gerbette dit que vous bouchez
les cabinets de l’immeuble avec vos fausses couches », ce, à une époque où
celle-ci ne pouvais déjà plus enfanter.
Plus
tard, elle dira à sa victime qu’elle ne peut pas faire monter d’hommes chez
elle vu son physique de thon, même si
elle est une morue, et c’est la raison pour laquelle ses ongles sont toujours coupés à ras ! Allez savoir pourquoi !!!
elle est une morue, et c’est la raison pour laquelle ses ongles sont toujours coupés à ras ! Allez savoir pourquoi !!!
La voici
dans le couloir, elle fouine, furette, chaloupant du train comme une hyène,
l’oreille aux aguets. Sa devise : tester et mater. Madame rentre dans ses
appartements, se lève trois fois par nuit pour faire ses ablutions : le
coup de bélier de son robinet la trahit dans cet immeuble dépourvu
d’insonorisation.
Elle
investit tout le grenier communautaire à elle seule, squatte le palier,
quémande du matériel et des services au voisinage, dégrade les parties
communes. Elle accapare, pour son usage personnel, le mobilier de jardin
lorsqu’elle reçoit, en extérieur, une trentaine de comparses, sans prévenir
quiconque. Son rire gras, puissamment vulgaire, la signale de loin.
Son point
fort est la manipulation, l’intox, l’enfumage. La restauratrice m’a confié
qu’elle avait déjeuné récemment chez