Arrive les beaux jours,
Ils vont, ils viennent
Les bourdons.
Au rythme de leur sans-gêne…
Ils vibrent, ils tournent en
rond
Ils s’entrainent
Nos champions.
Jour après jour,
Que la joie vienne
Ils chantent leur chanson
Non sous la pluie diluvienne
Ils ont le ventre bien rond.
A petits pas, en faisant le
pont
Ils dansent, ils ripaillent
Douce rengaine
Ils vibrent de leurs ailerons
Ils brassent de l’air, du
pollen,
Dans leur giron.
De leurs pattes avant
Les voici qui étreignent
Une corolle de rhododendron
Ou d’un tournesol que le
soleil baigne
D’une belle couleur or au
diapason
De sa beauté et de son éveil
Ses pigments du noir au jaune
se teignent
Sans doute agacés,
Ils tournent en rond.
Epiés, photographiés
Volent d’un bond
D’un cœur à un autre
Excédés, exaspérés,
Ils reprennent leur route
Je crois un peu furibonds.
C’était le vol des bourdons
Qui laissent la ritournelle
A dame la guêpe alerte
Ou à dame l’abeille
Qui sous son aile
Amasse le pollen
En bonne butineuse avertie
Nous offre les mots
Sans lui déplaire
Face à un public converti.
Claudine
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Je t'ai connu lorsque j'ai
rencontré ton maître et que nous avons décidé de vivre ensemble. Scampi, quel
nom original on t'avait donné pour un chat. Mais je trouvais qu'il t'allait bien,
il sonnait bien aussi. Quand tout le
monde désertait la maison le matin, nous restions alors seuls tous les deux, on
se tenait compagnie. Mon travail terminé, après avoir déjeuné le midi et
t'avoir toi aussi nourri, je m'asseyais dans un fauteuil pour attendre ton
maître qui rentrerait bientôt terminer son travail à domicile. Alors, je te
prenais sur mes genoux, tu t'installais, tu ne bougeais plus et tu t'endormais,
confiant. Une fois, je me suis même endormie avec toi, quel beau tableau nous
formions tous les deux !
Et puis j'ai attendu notre
enfant. Le soir je me sentais plus lasse, j'avais renoncé à la position assise
et je m'allongeais volontiers sur le canapé, la tête posée sur les genoux de
ton maître. Et toi qui avais pris l'habitude de passer toutes les soirées
installé sur mes genoux, tu sautais nous rejoindre et allais te jucher sur mon
ventre déjà bien arrondi. Le bébé bougeait bien, le sentais-tu pour t'installer
ainsi... Que nous étions tous heureux alors.
Quand notre fille est née, on
nous avait mis en garde envers les chats qui, attirés par l'odeur du lait,
pouvaient sauter sur le lit du bébé et ainsi l'étouffer. Mais non, toi tu n'as
jamais fait ça, tu étais si doux, aussi doux que le regard que tu posais sur
nous. Parfois quand notre fille pleurait, tout doucement tu te dressais sur tes
pattes arrières, tu posais une patte sur le bord du couffin, tu regardais
impuissant, et tu tournais tes yeux vers moi, tu semblais me supplier
d'intervenir pour faire cesser ce gros
chagrin. Et par la suite, jamais tu n'as sorti une griffe, même avec ce jeune
enfant qui était tellement attiré par ta queue qui virevoltait.
Nous avons dû déménager une
première fois, tu t'es bien adapté à ta nouvelle maison mais il faut dire que
tu ne sortais jamais bien loin, le plus souvent tu ne quittais pas le jardin.
Une fois pourtant je t'ai vu sur le
trottoir d'en face, en compagnie de la chatte de nos voisins, je ne sais pas ce
que tu lui voulais car la pauvre bête ne risquait pas grand-chose avec toi.
Elle aussi avait un nom original : Ciboulette.
Ça nous faisait sourire, nous ne pouvions pas mieux tomber, deux chats
qui allaient si bien ensemble.
Les jours heureux ne sont pas
éternels, il fallut encore déménager mais cette fois c'était différent. On
partait s'installer dans mon pays, en appartement. Je craignais ta réaction,
toi qui avais toujours eu un jardin car là il n'était plus question de te
laisser en liberté, c'était bien trop dangereux. Encore une fois tu t'es très
bien adapté, je crois même que tu étais content de ta nouvelle vie. Fini de
devoir sortir sous la pluie ou dans le froid, ou pire encore dans la neige. Tu
avais à présent une litière à ta disposition et tu l'as de suite adoptée. Ton
coussin de fourrure fut installé sous le radiateur du séjour, là où tu te
plaisais. Tu y passais tes journées à dormir couché sur le dos, les quatre
pattes en l'air, que ça te semblait bon cette chaleur et ce confort douillet.
Et puis un jour tu as été
malade, tu criais quand je te touchais, tu semblais aussi ne plus y voir très
bien, tu te cognais dans les portes, tu ne mangeais plus. Le vétérinaire
consulté nous informa que le problème venait des reins, nous le savions déjà,
ce n'était pas la première fois. Mais cette fois le vétérinaire ne nous donna
pas d'espoir, il nous conseilla même de mettre un terme à ta vie afin de
t'éviter de souffrir plus encore car d'après lui il ne te restait que peu de
temps à vivre. Nous étions anéantis, la décision n'était pas facile à prendre.
Nous en avons longuement discuté entre nous et avons décidé de ne pas penser à
nous et à notre chagrin, on ne voulait surtout pas te voir souffrir, on a
toujours voulu le meilleur pour toi.
Nous avions convenu d'un jour
en fin de semaine, ton maître irait te conduire chez le vétérinaire. Ce jour-là
il était rentré plus tôt du travail et avec beaucoup de mal il s'était décidé.
Ensuite, quand tout fut fini, il vint me voir au travail et m'informa. Il me
dit qu'il t'avait revu ensuite, tu étais posé dans une cage, dans une position
telle qu'on t'aurait dit endormi. Je pouvais aussi aller te voir me dit-il, et
bien sûr que j'allais y aller en quittant mon travail. Mais sur le chemin, le
courage m'a manqué, je ne t'ai jamais revu. Et nous t'avons pleuré, longtemps,
longtemps...
Paulette
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Il était en Cm2 et voulait avoir un
animal de compagnie, mais pas n’importe lequel. Il voulait un perroquet, non
pas un petit lori vert mais un plus grand aux couleurs vives à qui il apprendrait à parler. J’y étais formellement opposée n’ayant pas
d’attrait particulier pour les animaux et encore moins pour un volatile de
cette espèce. Aussi lors de son anniversaire, imaginer son impatience et sa
curiosité quand il devina sous l’emballage sommaire, une cage où il entendait
gratter. Intrigué par sa forme rectangulaire mais horizontale, il découvrit, Oh
déception !, un lapin nain, ou du moins le croyait-elle car sa grand’mère
sachant mon refus, avait cru bien faire en lui offrant un autre animal qui,
espérait-elle, le consolerait et à qui il pourrait parler en le cajolant entre
ses bras.
Il détourna alors la tête, tout en murmurant « sale
bête » et dépité, s’en alla tout seul au jardin
sans même jeter un regard sur les autres cadeaux. Surprise par sa réaction, ma
mère se lamentait mais nous n’osâmes
pas le contrarier davantage et ce jour-là ce fut un triste anniversaire.
Bien à regret et pour ne pas peiner
davantage ma mère, nous emportâmes
le lapin à la maison. Avec le temps,
nous espérions que Léo s’intéresserait peu à peu à lui mais jamais, il ne
voulut s’en occuper ni même le caresser et je dus prendre la bête en charge au
moins pendant quelques mois. Très vite, l’animal grandit, grossit et rapidement
la cage devint trop petite. On lui en construisit une autre sur le balcon et il
continua à grandir.
Lapin nain avez-vous dit : non
point ! Ma mère avait été trompée sur la taille dudit lapin qui s’avéra
être plus de garenne voire des Flandres pour les proportions qu’il prit. Bien
vite, je cherchais un acquéreur vivant à la campagne pour le réceptionner.
C’est ainsi qu’un beau matin, il
quitta l’appartement et jamais plus Léo ne réclama d’animal.
Marie-Thérèse
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Je vous présente Tilly, ma petite chatte de
gouttière qui va sur ses 15 ans. Je ne l’ai pas choisie c’est elle qui est
venue chez nous. Nous habitions alors en pavillon et avions notre chat Grisoux.
Elle est arrivée un beau jour dans le jardin par celui de la voisine qui louait
un petit appartement dans le pavillon voisin. Grisoux n’était pas un chat
belliqueux et l’a laissée faire alors elle en a profité. Puis du jardin elle a
commencé à s’intéresser à l’intérieur de la maison en passant d’abord timidement
le bout de son museau par la chatière, puis la tête entière, puis une patte,
puis l’autre et le corps tout entier a
suivi. Adorant les chats nous n’avons rien dit mais juste prévenu la voisine
pour qu’elle ne s’inquiète pas. Très vite elle est venue vers nous, s’installer
sur les genoux réclamant des caresses. Grisoux notre bon vieux minet n’était
pas aussi câlin qu’elle, il passait toujours la queue basse la tête aussi avec
un air de victime, seul la nourriture l’intéressait et encore laissait-il Tilly
manger dans sa gamelle. Jamais il ne s’est défendu quand elle venait le
taquiner. On aurait pu croire que
c’était elle la maîtresse de la maison. Puis un jour Grisoux s’en est allé vers
d’autres cieux et Tilly s’est complètement installée chez nous. Sa maîtresse
ayant à déménager elle nous a demandé si cela nous embêtait de la garder
définitivement. Tilly n’a pas été heureuse dans sa jeunesse, elle avait été
récupérée auprès d’une clocharde qui avait plein de chats et les battait. Nous
n’avons jamais touché aux quatre chats que nous avons eus, Tilly compris. Il y
a eu le premier Othello un amour de siamois, puis caramel un bon gros chat qui
faisait tout ce qu’Othello lui montrait y compris ouvrir le réfrigérateur et
enfin Grisoux un angora rêveur. Tilly adorait le jardin, il n’était pas rare
que le matin nous trouvions aux pieds de l’escalier un mulot moitié décapité,
j’ai appris que c’était un cadeau qu’elle nous faisait. Elle se laissait dorer
au soleil au milieu de la pelouse et s’il faisait trop chaud elle se faisait un
nid tout frais au milieu des pervenches. Pauvre Tilly tout cela est terminé
nous habitons toutes les deux dans un petit deux pièces, fini le jardin, c’est la caisse pour faire ses besoins. Elle
est toujours aussi câline et dès que je m’assoie elle vient se lover sur mes
genoux et si je m’installe sur le canapé elle vient s’allonger sur moi et
pelotonner. Elle dort beaucoup, c’est vrai qu’elle n’a pas grand-chose
d’autre à faire. Chaque soir je la
brosse elle adore cela et se tourne dans tous les sens. C’est une vraie
gentille chatte même si elle a labouré mon canapé avec ses griffes. Voilà ma
compagne des moments douloureux et je sais qu’elle le sent.
Fabienne
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Je me souviens d'animaux qui ont compté
pour moi, dans les neuf premières années de ma vie, puisque ensuite j'ai été
"placée".
Dans mon langage d'enfant, j'appelais tous
les chiens "Titi"; je revois Cora, le braque d'Auvergne, excellent
chasseur et chien de berger : mon père l'adorait. Un jour, je devais avoir
quatre ans, la bête fut empoisonnée par jalousie : mon père pleurait de colère
et à chaudes larmes en tentant de lui faire avaler du lait et de l'huile, remède
miracle dans les hameaux, de lui desserrer vainement les mâchoires, comme deux
ans plus tard, il essaya d'ouvrir les yeux de mon petit frère décédé.
Je revois Mirza, une chienne si fidèle
qu'elle suivait mon père : un jour où il allait à la foire : elle fut fauchée
par une voiture; les membres brisés, elle fut mise dans un clapier vide, par ma
mère; personne n'allait la voir ; je lui apportais de l'eau, de la nourriture
qu'elle prenait de moins en moins ; son regard était démesurément triste, sa
souffrance immense :je ne l'entendis jamais se plaindre. Elle mourut : je ne
sais qui l'enterra ni où.
Il y eut aussi quelques corniauds qui n'obéissaient
pas, qui ne savaient ou ne voulaient garder les vaches : à mes moments perdus,
je faisais le chien courant à leur place.
En allant à l'école, Maman me confiait
dans un haillon de sac de pommes de terre les portées de chiots à noyer en
traversant le ruisseau, il ne fallait pas les laisser sortir du sac troué afin
qu'ils ne puissent pas s'agripper aux herbes pour regagner la berge. Il en
allait de même pour les chatons.
Mon grand-père, traversant une grande
détresse avait dû se débarrasser de son chien : il ne pouvait l'amener sur son
lieu de travail comme valet de ferme.
Sinon, les chiens même les plus paresseux
n'étaient pas avares d'aboiements, à l'approche du facteur, des chiffonniers,
des estivants qui allaient à la cueillette des champignons ou de personnes
venant à la veillée, pour passer un moment autour d'un plat de châtaignes et de
quelques rasades de vin.
À table, certains chiens quémandaient leur
pitance : l'un d'eux mit la patte sur la table pour demander un os, mon père
voulut lui couper la patte avec le coutelas : je m'interposai : c'est moi qui
eus la plaie à l'index gauche : j'en ai toujours la cicatrice : on voyait l'os
: pour cacher le sang : je mettais le doigt dans un verre d'eau teintée de vin.
Par temps d'orage, ces bêtes avaient une
peur panique des éclairs et du tonnerre : elles se réfugiaient sous la table et
il était difficile de les en déloger, même en les menaçant, car ma mère croyait
qu'ils attiraient la foudre et la maison n'était même pas assurée.
Mon père fauchait les prés : sa chatte,
fidèle le suivait ; dans le feu de l'action, il l'éventra avec la lame de
rasoir de sa faux : il était au désespoir : je la gardai une journée ; par la
chaleur estivale, les asticots grouillaient dans son ventre ; elle souffrait en
silence ; je n'osais trop lui appliquer de l'eau oxygénée et de la teinture
d'iode nos médicaments basiques.
Ses yeux se voilèrent, elle mourut
rapidement ; c'était une belle chatte noire au pelage si doux et aux yeux d'or.
Les chats étaient généralement de bons
chasseurs de souris : on les entendait bondir dans le grenier, puis ils venaient
se chauffer au coin du feu. Ils servaient aussi de baromètre : on observait la
façon dont ils passaient la patte derrière l'oreille ou bien, ils annonçaient
une visite.
C'étaient de bons compagnons, ils ne me
grondaient pas, ne me jugeaient pas, ne se moquaient pas de moi : on dit
souvent qu'il vaut mieux les bêtes que les gens. Ils vous rassurent, vous
protègent, vous reconnaissent : ce sont des bêtes de compagnie, fidèles, sobres,
résistantes, patientes
Par ailleurs, j'ai toujours eu très peur
des serpents : ma grand-mère paternelle qui allait travailler aux prés et aux
champs pieds nus avait été mordue par un aspic : mon père avait couru à pied,
puis emprunté une bicyclette pour aller chercher le médecin à une dizaine de
kilomètres : elle fut sauvée de justesse : l'œdème persista : je la surveillais
pendant que les parents vaquaient à la fenaison : elle vomissait beaucoup : je
craignais le pire.
Un jour, ma mère avisa une vipère à la
tête triangulaire logée dans le trou d'un mur : elle l'embrocha à l'aide d'une
fourche en fer, avec une dextérité implacable et lui écrasa la tête.
Ma mère nous a plusieurs fois sauvé la vie
et pourtant aucune reconnaissance ne lui fut jamais témoignée, bien au
contraire.
J'avais les reptiles en horreur, ils
pouvaient, de leurs crochets venimeux, plonger une famille dans le deuil ou
l'enfoncer dans la misère.
Pour essayer d'oublier ces bêtes
maléfiques, il m'arrivait de voir sauter un écureuil de branche en branche :
quel panache ! Quelle grâce !
Quelle joie de voir cette bête de rêve
exécuter son ballet aérien.
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