samedi 18 novembre 2017

LE SON "CH"

Ecrire un texte comprenant le maximum de mots contenant le son "ch"
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La Bretagne ce n'est pas que la mer, ce sont aussi des champs de choux et d'artichauts à perte de vue. Charmant paysage champêtre qui s'offre aux yeux avec ici et là des chaumières d'un certain cachet, à la charpente encore solide et aux toits de chaume comme il se doit. Ici un cheval qui semble avachi par l'âge tire une charrue, là des vaches bien charnues paissent à l'ombre d'un chêne qui pousse au bord du chemin envahi par les chardons, le cheptel n'est pas des plus importants.
Sur la petite route passe une calèche amochée mais bien bâchée, pas de place ici pour les chauffards. Le chauffeur de ce véhicule est chaudement vêtu d'un épais chandail à capuche passé par-dessus sa chemise, les pieds sont lourdement chaussés, la tête chauve couverte non pas d'une chapka en chinchilla mais d'un simple chapeau de feutre. Quelques chenapans chahutent sur son passage et jouent à califourchon, un chat chétif traverse en courant, il règne dans ce coin une belle anarchie.
On entend le chuintement de la mer très calme qui se cache non loin de là, une chaloupe vogue sur le chenal qui mène au large vers un archipel, belle illustration digne d'une brochure touristique. Sans doute un pêcheur qui tente d'arracher à la mer son repas du soir, impossible d'acheter autant de poissons que de bouches à nourrir.
Le soir venu, quand le soleil est moins chatoyant, le repos est bien mérité. Les hommes ayant achevé leur labeur s'installent alors sur une chaise au coin de la cheminée après avoir jeté quelques bûches sous le chaudron où cuit le repas. Que vont-ils recevoir après le plat principal, du vacherin peut-être, un peu de chasselas, le tout arrosé d'un verre de chablis, à moins qu'ils ne préfèrent boire du chouchen avant de gagner leur chambre. Pour moi le changement est brutal, j'ai l'âme chagrine après avoir fait mon balluchon et retrouvé mon chez-moi. Fini les cheminées, à moi la bonne vieille chaudière.

Paulette
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Dans la maison silencieuse
Rien ne bouge, aucun chagrin…
Juste une mouche étourdie,
Un chat endormi près de la cheminée
Des bûches dispersant de petites flammèches
Douce chaleur d’un foyer riche
D’amour, de rire, de brioches
De chenapans venant chercher un baiser…

lundi 13 novembre 2017

RITUELS ET PETITES MANIES

Pendant plusieurs décennies, Marinette a fait craquer ses doigts, même en public, en les étirant ou en les repliant; les rhumatismes inflammatoires survenant, elle a dû renoncer à cette pratique gestuelle et sonore ; pour les besoins de sa production écrite, elle a voulu vérifier si ses phalanges étaient toujours dociles : mal lui en prit, seuls deux doigts répondirent douloureusement à son appel.
Avant de mettre en œuvre une activité importante, comme l'écriture, la peinture, elle n'échappe pas au rituel de se couper les ongles à ras pour se donner plus de force, être plus à l'aise et donner moins de prise aux microbes : elle n'hésite pas à nettoyer au préalable la périphérie : le jardin, la cour puis l'intérieur : elle fait place nette.  
Marinette arrivait toujours la première sur son lieu de travail, après une heure trente de transport : ainsi découvrait-elle au quotidien un espace neuf.
Avant de quitter son logement, notre phénomène ne manque jamais de vérifier deux ou trois fois si le robinet de gaz est bien fermé, même si elle sait qu'elle n'a pas utilisé la gazinière. En quittant l'appartement elle ouvre et ferme la porte à deux ou trois reprises puis la pousse avec la main droite pour en vérifier la solidité. Cela ne l'a pas empêchée de se fermer dehors ; du moins le croyait-elle ; depuis elle a soin de tirer les persiennes mais de laisser les fenêtres ouvertes, côté jardin, pour escalader la véranda : il s'avéra que les clés étaient dans sa poche.
Quand elle s'assied, Marinette croise ses jambes, en impulsant un mouvement de balancier à la droite, puis, pour prendre contenance, elle se racle la gorge comme pour s'éclaircir la voix, toussote comme pour attirer l'attention, pour prendre la parole, tout en soufflant sur une mèche de cheveux, puis l'entortillant.