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La Bretagne ce n'est pas que la
mer, ce sont aussi des champs de choux et d'artichauts à
perte de vue. Charmant paysage champêtre qui s'offre aux yeux
avec ici et là des chaumières d'un certain cachet, à la charpente
encore solide et aux toits de chaume comme il se doit. Ici un cheval
qui semble avachi par l'âge tire une charrue, là des vaches
bien charnues paissent à l'ombre d'un chêne qui pousse au bord du
chemin envahi par les chardons, le cheptel n'est pas des
plus importants.
Sur la petite route passe une
calèche amochée mais bien bâchée, pas de place ici pour
les chauffards. Le chauffeur de ce véhicule est chaudement
vêtu d'un épais chandail à capuche passé par-dessus sa chemise,
les pieds sont lourdement chaussés, la tête chauve couverte non
pas d'une chapka en chinchilla mais d'un simple chapeau
de feutre. Quelques chenapans chahutent sur son passage et jouent
à califourchon, un chat chétif traverse en courant, il
règne dans ce coin une belle anarchie.
On entend le chuintement
de la mer très calme qui se cache non loin de là, une chaloupe
vogue sur le chenal qui mène au large vers un archipel, belle
illustration digne d'une brochure touristique. Sans doute un pêcheur
qui tente d'arracher à la mer son repas du soir, impossible d'acheter
autant de poissons que de bouches à nourrir.
Le soir venu, quand le soleil est
moins chatoyant, le repos est bien mérité. Les hommes ayant achevé
leur labeur s'installent alors sur une chaise au coin de la cheminée
après avoir jeté quelques bûches sous le chaudron où cuit le
repas. Que vont-ils recevoir après le plat principal, du vacherin
peut-être, un peu de chasselas, le tout arrosé d'un verre de chablis,
à moins qu'ils ne préfèrent boire du chouchen avant de gagner
leur chambre. Pour moi le changement est
brutal, j'ai l'âme chagrine après avoir fait mon balluchon et
retrouvé mon chez-moi. Fini les cheminées, à moi la bonne vieille
chaudière.
Paulette
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Dans la
maison silencieuse
Rien ne
bouge, aucun chagrin…
Juste une
mouche étourdie,
Un chat
endormi près de la cheminée
Des bûches
dispersant de petites flammèches
Douce
chaleur d’un foyer riche
D’amour, de
rire, de brioches
Au dehors
on entend une chouette chuinter,
Des biches
tremblantes et peureuses
Les branches
sous les sabots craquant doucement…
Les bruits
se relâchent dans e soir tombant…
Des odeurs
accrochent les parfums délicats,
Quelques champignons
sous la rosée
Cherchent sous
les feuilles l’étreinte
De l’humidité
et de la chaleur
Leurs chapeaux
colorés et changeant
Dans l’automne
aux chaudes couleurs…
Et à l’intérieur
de la maisonnette
Une brioche
sortant du four
Remplit l’espace
de sucre
Et allèche
les narines
Des gourmands
chahuteurs…
Valérie
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A
Château-Chinon on fêtait la Chandeleur, rue Champlain où le charivari battait
son plein.
Fouchtra !
s'écriait Natacha Douchy, au langage peu châtié, au regard aguicheur : deux
accroche-cœur flottaient de part et d'autre de sa choucroute échevelée
surmontée d'un chapeau défraîchi.
Fichtre !
fit Christophe Duchemin, ponctuant son propos d'un atchoum déchirant.
Otant prestement
son manteau de cachemire, Natacha alla guincher, chavirant dans les bras de son
chevalier-servant chéri dont elle s'était amourachée ; elle l'avait connu par
le truchement de Christiane Duchot.
Après le
chachacha de Sacha, l'orchestre joua une matchiche et puis un charleston.
Manque de
chance, notre championne des soirées branchées perdit une chaussure, chancela,
puis chuta contre le chambranle de l'entrée, au pied du chapiteau.
Peuchère!
fit-elle, en se massant la cheville.
Tout bien
réfléchi, le couple alla faire quelques achats de bouche à la chipsothèque
voisine, fit emplette également d'une belle part de charlotte aux pommes du
chef puis revint derechef sur la piste en chaloupant au chabada, à vous faire
battre la chamade
Pendant ce
temps à Chambord, grâce à un joli chèque, Michel Mouchon et Christiane sa
chaste épouse achevaient un repas festif composé de force charcuteries,
cochonnailles, hachis parmentier, sauce béchamel, chapelets de chipolatas,
chapon dont le chapeau de l'évêque vous mettait l'eau à la bouche, lichtis,
œufs d'autruche cherry brandy, champagne et maintes chopines, pour fêter un
héritage inattendu d'un aïeul : Childéric Chaudoux : charlatan notoire.
Seule,
vivant en anachorète, à Chatenay-Malabry, Charline-Blanche Chaudemanche au chef
chenu, parente du défunt, végétait devant ses parterres d'alchémilles des
alchimistes, coiffée d'un chapeau cloche, la mine chiffonnée, affligée d'un
chuintement, vêtue d'un chandail, d'une chemise chaude en pilou, d'un vieux
châle mité, avachie sur sa chaise, suçant des cachous se soignant avec des infusions
de chicorée et de bourrache, cuisinant des châtaignes mais aussi champignons
cueillis dans la chènevière, les meilleurs bolets abondaient sous les chênes
hantés par le chat-huant, plantés par Chateaubriand qui les chérissait comme
des enfants. Chèvreloup quel domaine !
Notre
héroïne vivotait parmi ses chats, caniches, chihuahuas , chinchillas et autres
bichons, leur déversant des tonnes de "chouchous", leur jouant du
Tchaïvkovsky, leur lisant des passages du Chatterton de Vigny.
Au coin de
la rue, le marchand de marrons criait "chauds les marrons chauds " à
l'adresse du chaland. Cependant les chats de Mr Chardonnet, tout en faisant la
chattemite, venaient chiper le chester, la brioche la miche de la demoiselle
même si elle vivait chichement. La demoiselle à défaut de taloches leur jetait
des potiches d'eau chaude : chat échaudé craint l'eau froide.
Fort tard,
Christophe Duchemin, Natacha Paracha, Michel et Christiane Mouchon allèrent
chatter sur le Net.
Ils convinrent
de se rendre pour un radio -crochet rue du Cherche- Midi pour tenter leur
chance et faire des clichés. Ils partirent les uns en deux chevaux, les autres
à bord d'une vieille Chevrolet, pestant contre les chauffards, en ce
chassé-croisé : tous ces bouchons rendaient le franchissement de la ligne blanche
bien fâcheux. Ils arrivèrent trop tard à la Michodière.
Ce ne fut
pas un moment de franche gaieté : échafauder des projets chimériques, des
châteaux en Espagne était vain.
Peu doués pour
l'exercice du Schmilblick, ils décidèrent, pour s'enrichir de franchir le
Channel !
Marie-Christine
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Je cheminais le long du chemin et croisais un
troupeau de chèvres, puis un troupeau de vaches escortées par deux gros chiens
et un berger à cheval qui me chuchota un bonjour que je lui rendis dans un
chuintement. J’avais maintenant le choix entre deux chemins. J’hésitais tout en
caressant ma barbichette, finalement je
pris le chemin de gauche. Je marchais tout en poussant la chansonnette. Le
soleil était haut dans le ciel et la faim me tiraillait le ventre mais rien
alentour, je déboutonnais le col de ma chemise et retroussais mes manches,
soulevais mon chapeau pour m’essuyer le front. Depuis quelques temps j’étais
accompagné de nombreuses mouches bruyantes et piquantes. J’avais beau les
chasser avec mon chapeau elles revenaient cherchant à me piquer. Cette balade
commençait à tourner au cauchemar. Tout à coup je vis au loin une cheminée et
je sus que j’étais sauvé. Les gens qui m’accueillir étaient charmants, des
marchands aux enchères fort chaleureux. A l’intérieur ils me proposèrent une
chaise et de quoi désaltérer mes lèvres sèches, je bus si vite que je m’en mis
plein la moustache. Près de moi un chat ronronnait, il louchait bizarrement.
Mes hôtes m’apportèrent de quoi me restaurer, de la tomme de vache et de la
tomme de chèvre accompagnées d’un gâteau au chocolat. Chaque bouchée était un
délice. Je fus un peu chahuté de ne pas avoir été prévoyant. Requinqué, je
remerciais mes hôtes et repris mon chemin, la fraicheur commençait à monter
dans les alpages. Quelque chose frottait dans ma chaussure gauche un petit
caillou probablement, je l’ôtais avant qu’il ne fasse des dégâts. Je me léchais
encore les babines de ce repas impromptu. Le chemin du retour fut léger et je réfléchissais que la chance
m’avait bien souri.
Fabienne
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Sur le
chemin du retour, marchant le long des champs de chanvre déjà fauchés, ce n’est
pas le chaperon rouge mais Natacha, peu chagrine, qui chantonne : «
tchin, tchin, tchin et patachine. J’aime la chine et mon chapeau chinois.»² Soudain,
sur la chaussée, deux chevaux bien harnachés s’approchent. Une clochette sonne.
C’est un coche, non, c’est la calèche du châtelain qui passe tout schuss. Une
vraie chevauchée ! Puis c’est Misha,
avec les siens attachés à la charrette qui charroie sous la bâche, des
chemises, des châles de cachemire, des capuches et même des chaussures, chacun
y trouvera son compte selon sa richesse ! Elle croise aussi le garde
champêtre à la voix chevrotante et au nez crochu. Il pourchasse les chenapans
chapardant dans les châtaigneraies les nichées d’oiseaux charmeurs qui
s’échappent ou choient au sol. En passant sous l’arche du rez-de-chaussée, elle
échange quelques mots avec Charles, le maréchal ferrant, chauve, qui rechape des
dalles avec la gâche tout en mâchouillant une brindille de charme près de
l’échafaudage. Quel chantier !
Bien
chargée, elle lève la clenche et la chevillette cherra, non, la porte se
déclenche. Elle entre chez elle. Au
marché bien achalandé, elle a acheté du lait de chèvre pour Achille, son petit chérubin, de l’Achillée pour Chantal qui ronchonne
souvent et chipote pour tout, et de la bourrache pour Zachée, le tâcheron au
chandail déchiré et à l’écharpe chocolat. Elle range chaque chose à sa place et
dépose la miche dans la huche. Sur le champ, elle bouchonne du chaume et recharge
la cheminée. Elle décroche le chaudron. Avec la louche et une cruche, elle y met de l’eau qu’elle chauffe, du chou et une
échine de cochon pour Michel son chouchou aux cheveux
châtains, parti à la chasse avec son chien. Pour l’entrée, elle hache
des champignons et des chicons avec des cornichons et de la mâche. Pour achever
le repas, des pêches, et une tasse de chicorée. Ce sera un enchantement !
Splash ! Achille se fâche. Juché sur sa
chaise, il a lâché son hochet qui lui a échappé et a chuté sur le plancher. Sa
manche gauche s’est accrochée et l’empêche de le repêcher. Tel un pacha, elle le
bichonne. Pas de prêchi-prêcha, elle le lui rend. Mais il a arraché son
chausson et sa chaussette. Quel chipie ! Elle cache sa petite caboche dans
son cou, le chatouille et chahute un peu avec lui tout en lui chuchotant la
chanson qu’elle lui rabâche souvent : « biche, oh, ma biche … ».
Un pas de charleston ou plutôt de chachacha mais elle achoppe sur le chaton qui
se pourlèche les moustaches. Elle chancèle. Alors, elle le relâche et le couche
dans la chambre, près du chevet. Elle attrape son chiffon et frotte le
chambranle de la porte puis dans la salle, le chiffonnier, la statue de Shiva et les
chandeliers. Elle change les chandelles. Elle ne rechigne pas à la tâche et ne
chôme pas, une vraie acharnée, tandis que Rachel pourchasse les mouches. Ce
soir elle fera du crochet tout en tchatchant avec Shanna, Chimène et Blanche,
sous la charmille.
Mais la cloche de la chapelle s’ébranle. Son
cœur bat la chamade. Non, ce n’est pas Michel mais le bûcheron qui en
échafaudant les bûches, shoote dans le cochonnet et l’envoie dans la niche. Son
caniche se rue sur le bûcher. Tout
chute. Quel chambardement ! Quel charivari ! Natacha hoche la tête.
Pourtant chut !, un chuintement. Elle
cherche du regard mais oui, c’est bien
son chéri avec son cache-nez. Elle en chavire de bonheur.
Marie-Thérèse
²Tchin,
Tchin … Comptine enfantine
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