Ecrire un texte après avoir tirer au hasard : un personnage, un lieu et une action
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Un dentiste psychopathe - accueillir à bras ouverts - sur l’île de Pâques
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Un dentiste psychopathe - accueillir à bras ouverts - sur l’île de Pâques
C'était un dentiste dont on
aurait pu dire qu'il avait la bougeotte. Après s'être d'abord fixé dans une
petite bourgade des Alpes pour exercer sa profession, il avait rapidement mis
la clef sous la porte et décidé d'aller proposer ses services ailleurs. On
pouvait donc se demander s'il allait enfin se fixer, quand il arriva dans ce
village du Tarn où les habitants l'accueillirent à bras ouverts. Son arrivée
avait fait grand bruit dans ce désert
médical et tous se réjouissaient d'avoir enfin un dentiste, ils n'allaient plus
être obligés de faire des dizaines de kilomètres pour se faire soigner, ni
devoir attendre en souffrant pour obtenir un rendez-vous. S'ils avaient su....
Ce dentiste avait déjà sévi
auprès de ses précédents patients mais sa réputation ne l'avait pas précédé, ni
même encore suivi. Une fois installé, il eut bien vite une assez bonne
clientèle devant sa porte. Il procédait de façon immuable, après avoir reçu
fort aimablement ses clients dans son cabinet dentaire, c'était ensuite en vrai
bourreau qu'il agissait pour leur prodiguer les soins dont ils avaient besoin.
Par exemple, il se pensait tout à fait apte à juger du degré de résistance à la
douleur des individus, et c'est donc sans anesthésie qu'il forait leurs dents.
Un simple détartrage virait au cauchemar, les dents étaient ensuite
méconnaissables, les dégâts étaient irrémédiables. Et que dire des plombages où
son travail se révélait des plus fantaisistes.
Mais c'était compter sans ses
précédentes victimes qui, bien entendu, avaient déposé moult plaintes auprès
des autorités, lesquelles recherchaient donc activement cet individu qui, en
profitant de sa profession, prenait un si malin plaisir à faire souffrir les
gens. On aura compris que ce soi-disant dentiste était bien évidemment lui-même
très malade et que ce n'était pas des dents dont il souffrait, c'était un
véritable psychopathe. C'était beaucoup plus grave et aussi moins facile à
soigner.
Les plaintes déposées étaient
si nombreuses que c'est tout naturellement qu'il fit un jour la une des
journaux locaux dans les Alpes, où il devint tristement célèbre sous le nom de
« dentiste de l'horreur ». Sans doute conscient de ses méfaits, il se
tenait sur ses gardes, et quand il vit sa notoriété prendre une telle
importance, il prit de nouveau la poudre d'escampette.
Cette fois il partit très loin,
sur l'île de Pâques, au beau milieu du Pacifique, là où pensait-il personne ne
viendrait le chercher. Là-bas les Moaïs pouvaient être tranquilles, à eux il ne
pourrait causer aucun tort. Et qui sait, peut-être qu'un jour il sera
finalement arrêté pour le plus grand soulagement de ses victimes, ainsi la
morale sera sauve.
Paulette
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Un
étudiant habitué à mener grand train – un motel miteux à Chicago – s’attribuer
la paternité d’une fabuleuse découverte
Elie
devait être habitué à mener grand train tant il évoluait avec un plaisir
évident et beaucoup d’aisance auprès de tous ceux qui constituaient les hautes
sphères de la société. Étudiant américain inscrit en sciences économiques, il
était en stage dans l’un des meilleurs instituts français ; introduit et
parfaitement bilingue, il ne manquait aucune occasion de compléter ou de parfaire
son carnet d’adresses… Ce soir-là, il était curieux et impatient de rencontrer
la fine fleur de nos laboratoires pharmaceutiques, d’autant plus que la
paternité d’une fabuleuse découverte venait de lui être attribuée par son pays.
Je n’en
sus jamais plus sur lui et ses travaux, et le perdis de vue.
Trente
ans plus tard, la crise avait durement sévi sur l’industrie américaine,
notamment à Chicago. Le hasard d’un voyage au Canada m’offrit l’occasion de
faire une courte incursion dans cet ancien centre industriel. Le soir venu,
nous eûmes du mal à nous trouver un gîte pour la nuit, et nous dûmes nous
rabattre sur un motel miteux. Étrangement, le tenancier me disait vaguement
quelque chose… mais quoi ? et qui ? Lui ne semblait pas troublé.
Puis, les souvenirs épars finirent par reconstituer la figure d’Elie. Comment
était-ce possible ? Que lui était-il arrivé ? Le doute aussi fort que
la certitude, finit par l’emporter : rien ne se produisit !
Françoise
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Un professeur idéaliste et dépressif - organiser un dîner - un bistrot malfamé
Monsieur Léopold
Revenu, au demeurant excellent professeur de philosophie, idéaliste en diable,
n'avait pas plus les pieds sur terre que Socrate dans la pièce Les nuées d'Aristophane, vivant dans un panier aérien.
Monsieur
Léopold avait une personnalité à facettes, un vrai kaléidoscope, cachant des
penchants hédonistes : mal lui en prit : à la suite de certaines déconvenues,
de déceptions cuisantes, le philosophe sombra dans une profonde dépression dont
il ne voyait jamais le bout du tunnel. Il fut interné deux années durant dans
un service spécialisé, plus précisément dans une cellule capitonnée. Éros et Thanatos ne sont pas étrangers l'un à l'autre.
Il émergea
cahin caha, sortit, fit de nouvelles rencontres, renoua avec certains plaisirs
de l'existence.
Pour fêter
sa convalescence, le pire étant derrière lui, il lança des invitations, pour
conjurer le mauvais sort, revoir le soleil, il organisa à grand coups de trompe
un dîner dans un bistrot mal famé, aux lumières tamisées, à la musique aussi suggestive
que lancinante ; on ne pouvait rater les portemanteaux membrus de l'entrée.
Un ancien
élève du professeur émérite se trouvait en ces lieux : il colporta sans retard
cette rencontre inespérée sur la vaste avenue des réseaux sociaux.
L'enseignant
replongea derechef dans la vaste toile d'araignée de la dépression.
Marie-Christine
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Un éleveur aux pratiques douteuses – au Mont de Piété - se lier d'amitié
Un éleveur de chiens de race aux pratiques douteuses fût arrêté après une longue enquête de la gendarmerie. En effet pour se débarrasser des corps des chiens en toute tranquillité, il avait fait ami avec le responsable de l’usine de charcuterie voisine qui le payait en argent frais. Il utilisait ce stratagème chaque fois qu’il en avait besoin. Réussir un élevage de chiens de race est difficile, les chiots ne correspondaient pas toujours à ses attentes mais ce n’était pas grave, il les laissait grandir et quand ils avaient atteint un poids suffisamment gros, il les tuait et faisait appel à son ami de l’usine de charcuterie. Les affaires tournaient donc bien, cependant une voisine intriguée par ce manège qui se faisait à la nuit tombée : l’éleveur se rendait à l’usine les bras chargés et revenait les mains vides mais avec un mauvais sourire sur sa face patibulaire. Ayant constaté cela à plusieurs reprises, elle se confia à la gendarmerie qui pris le relais de la surveillance. Finalement l’éleveur et son triste ami furent arrêtés. Tout fût révéler aux médias et cela fit un énorme scandale. L’amende pour l’éleveur était si forte qu’il dut vendre tout ses biens mais avant d’être emprisonné il se rendit déposer ses bijoux au Mont de Piété.
Fabienne
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Une apprentie coiffeuse superstitieuse - Réparer
un pneu crevé - Au Tribunal de Grande Instance
D’une apparence
un peu garçonne, Camille avait toujours eu un tempérament bien trempé et ne
craignait pas de se mêler au milieu très masculin de la mécanique. Elle aimait
se retrouver avec son oncle dans son atelier où les clients venaient lui
confier leur véhicule, souvent une bicyclette ou un vélomoteur mais aussi des
vieilles guimbardes qui n’en pouvant plus, ne demandaient qu’à se laisser choir
dans un coin. Pourtant l’oncle Jacob patiemment les requinquait et les
remettait sur pied ou plutôt sur pneus. Après de laborieux efforts et de
nombreux tours de vis ou de soudure, la voiture reprenait la route pour le plus
grand bonheur de son propriétaire. Dès qu’elle le pouvait, Camille accourait au garage et l’aidait. Bientôt elle
fut à même de changer un pneu crevé ou une courroie de transmission et même sur
les vélos, le pédalier.
Elle
grandissait et aurait voulu passer ses journées auprès de son oncle. La vie
scolaire lui pesait. Ne voulant pas continuer les études, ses parents allaient
l’orienter vers un apprentissage. La réparation automobile lui aurait bien plu
mais contre toute attente, ils décrétèrent que c’était impossible pour une
fille. Et un matin, au retour du collège, elle croisa le petit rouquin qui s’amusait
à lui faire peur dans la ruelle. Très taquin,
il lui sautait dessus, tout en poussant des cris d’orfraie. Sa chevelure
flamboyait dans la lumière du soleil et paraissait en feu. Elle avait reculé et
s’était retrouvé sous l’échelle du maçon écrasant presque le chat noir de
Madame Moon qui passait furtivement. Elle eut beau croiser les doigts avant de
rentrer chez elle. Elle ne put conjurer le mauvais sort. Ses parents
l’attendaient pour lui annoncer qu’elle
était inscrite pour la coiffure et qu’ils lui avaient déjà trouvé le salon où
elle irait prochainement. Quelle déception ! Ils eurent beau lui expliquer
que c’était plus raisonnable et plus féminin. C’était d’ailleurs un métier
manuel qui demandait de l’observation et de la patience et qu’avec un peu de
bonne volonté elle y réussirait sûrement. Elle pourrait ainsi se faire une
bonne paie car les pourboires y sont fréquents. Leur ton ferme lui indiqua que
la décision était prise et qu’elle n’avait pas son mot à dire. D’ailleurs, sa
mauvaise rencontre lui avait fait pressentir cette mauvaise nouvelle. Finie les
salopettes un peu crasseuses et les mains dans le cambouis, finis les allures viriles et les cheveux trop courts !
Maintenant,
sans grand enthousiasme, elle prenait le chemin inverse pour aller au salon,
accueillir les clients, ranger le vestiaire ou les produits ou faire les
shampooings. Elle ne rencontrait plus le petit rouquin mais elle regardait
toujours le ciel pour y découvrir un signe, celui qui lui prédirait une
journée tranquille. Hélas, la coiffure
ne l’intéressait guère et elle lorgnait souvent à travers la vitrine vers les
véhicules en stationnement car presque en face, un peu sur la gauche se
trouvait un garage. Perdue dans ses pensées, elle se faisait alors rabrouer par
la patronne qui la trouvait peu attentive.
«- Regarde
au moins comment je travaille lui disait-elle, cela te servira pour l’année
prochaine ! »
Mais Camille ne s’en souciait guère.
Un
vendredi 13, alors qu’elle pénétrait dans la ruelle, elle vit le vélomoteur de
son jeune voisin retenu au tronc de l’arbre, par une chaîne et lui, penché en avant, essayant maladroitement avec
des outils de fortune, d’en démonter le pneu crevé. Il l’interpela :
«- Camille,
toi qui sais enlever une roue, peux-tu m’aider ? »
Elle n’hésita pas une seconde et elle
s’accroupit pour l’aider.
L’opération
était quasi terminée quand un policier vint à passer par là. Il crut
immédiatement avoir affaire à des
voleurs car depuis quelques semaines, plusieurs deux-roues avaient disparu. Sans
leur laisser le temps de s’expliquer, il les emmena derechef au tribunal de
grande instance pour comparaître en
flagrant délit. L’interrogatoire des deux présumés délinquants, révéla au juge
la méprise du policier. Après une brève admonestation, ils furent rendus à
Leurs parents qui, avertis, étaient venus les rechercher. L’incident fut clos.
Pourtant Camille dans son for intérieur pensa qu’elle aurait bien dû se méfier
du vendredi 13 !
Marie-Thérèse
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