Ecrivez un texte qui commence impérativement par "J'ai eu faim..."
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J’ai eu
faim, oui, pendant la drôle de guerre. Mais à 10 ans, dans ces
circonstances-là, on ne ressent pas la même faim que celle qui sévit dans
certains pays aujourd’hui où seule la quête de nourriture occupe l’esprit.
Il y
avait pour nous à l’époque des produits de remplacements plus ou moins
valables : topinambours à l’eau, pas terrible, frites lorsqu’on arrivait à
obtenir des pommes de terre mais à la graisse de cheval, pouah ! Nous les
enfants, nous avions quelquefois droit à de « délicieuses » bananes
séchées ou à des galettes de maïs qui croquaient sous la dent et s’effritaient
comme du sable, et puis le marché noir, un peu cher, quand il avait quelque
chose à proposer.
Il y
avait aussi le froid et l’on pensait à la bonne soupe de légumes qui avant remplissait
nos estomacs et nous réchauffait.
On
attendait.
Dur aussi
cette faim de liberté, faim de pouvoir dire ce que l’on veut quand on veut.
« Attention des oreilles ennemies vous écoutent ! » Quand on est
jeune, pouvoir s’exprimer c’est important, savoir c’est important et nous
étions dans l’ignorance de ce qui se passait.
Oui, j’ai
eu faim mais finalement plus de liberté que de cette faim qui vous tiraille
l’estomac.
Monique
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Oh oui j’ai eu faim!
Il y a eu toute une période où ma faim d'apprendre, de
comprendre, d'analyser et d'intégrer captait toute mon attention à un point tel
qu'il me fallait lire, lire tout ce que je trouvais !
Je dévorais le moindre magazine chez le médecin, le dentiste ou chez le coiffeur, le journal qui traînait sur la table basse, le livret d'à côté, les dépliants chez le pharmacien ainsi que les livres dans la bibliothèque surchargée ! Cette faim insatiable devait me couper en partie l'appétit car j'en oubliais de manger...Nourrir mon esprit paraissait plus important que de remplir mon estomac !
Je dévorais le moindre magazine chez le médecin, le dentiste ou chez le coiffeur, le journal qui traînait sur la table basse, le livret d'à côté, les dépliants chez le pharmacien ainsi que les livres dans la bibliothèque surchargée ! Cette faim insatiable devait me couper en partie l'appétit car j'en oubliais de manger...Nourrir mon esprit paraissait plus important que de remplir mon estomac !
Qu’il s’agisse de grands classiques comme « Le Rouge
et le Noir » de Stendhal, « Eugénie Grandet » d’Honoré de
Balzac, «La Terre » de Zola, « Les Misérables » de Victor
Hugo en passant par Troyat et Boris Vian avec son « Arrache-cœur »… Je
ne pouvais détacher mes yeux de
l’histoire en cours. J’avais trop besoin
et envie de découvrir la suite…Oh oui ! J’ai eu faim de lire !
Eh oui ! J’ai eu faim de découvrir !
J’ai eu faim de rêves !
J’ai eu faim de mots, de toutes ces lignes, à la ligne en
phrases uniquement interrompues par de nouveaux chapitres jusqu’au mot :
« FIN ».
Dans le mode raillerie, humour et parodie, mon professeur de
Français a ouvert la boîte de Pandore sans le savoir ! Il nous a
emmenés sur les fauteuils des plus grands théâtres parisiens pour
découvrir et déguster pendant deux heures un spectacle de toute beauté qui a
fait vibrer tous mes sens ! Oui, vraiment,
M. Molière est un grand Monsieur ! Il m’a transcendée avec son «Bourgeois
Gentilhomme » ou son « Avare » .
Depuis, je n’ai jamais cessé d’avoir faim de théâtre !
Mais aussi agréable et instructif soit-il, ce désir irrépressible de connaissances remplissait à un point tel mon existence que je ne me rendais pas compte que mon corps s'amaigrissait de jours en jours, de mois en mois pour ne devenir qu'un tas d'os que je promenais doucement au gré de mes promenades en vélo, puis sur le solex que mon père m'avait offert.
Plus tout à fait petite fille, je quittais la douce enfance et me transformais, à l’adolescence, en jeune fille, bombardée de ces hormones qui bouleversent encore et encore les jeunes femmes de notre époque.
Mais aussi agréable et instructif soit-il, ce désir irrépressible de connaissances remplissait à un point tel mon existence que je ne me rendais pas compte que mon corps s'amaigrissait de jours en jours, de mois en mois pour ne devenir qu'un tas d'os que je promenais doucement au gré de mes promenades en vélo, puis sur le solex que mon père m'avait offert.
Plus tout à fait petite fille, je quittais la douce enfance et me transformais, à l’adolescence, en jeune fille, bombardée de ces hormones qui bouleversent encore et encore les jeunes femmes de notre époque.
J’ai eu faim de changement tant physiquement que moralement… Une
envie, un besoin de soulever les interdits, de bousculer les protocoles, le
cadre vestimentaire et les principes instaurés.
Nous étions en plein mai 68 ! M. Charles De Gaulle se retirait
du gouvernement. Nous, les « ados », et surtout mes ainées… des
années 50, les lycéens bachelier ou en attente de diplôme, les étudiants
universitaires soulevaient les pavés de Paris pour construire des barricades.
Ils avaient faim de liberté ! En soulevant ces pavés et tous les principes
socio-éducatifs de l’époque, ils participaient sans le savoir à l’une des plus
grandes révolutions réprimées socialement et culturellement inscrite dans
l’histoire au même titre que la
révolution française de 1789 quand Marie-Antoinette aurait répondu si naïvement
au peuple mourant de faim : « S’ils n’ont pas de pain, donnez -leur
de la brioche ! » Oui le peuple avait faim de pain alors autant que
les étudiants soixante-huitards de liberté de penser !
Une vraie période révolutionnaire avec tous les changements et
les concepts de vie s’y rapportant !
Envie d’être, d’apparaître et de devenir différente ! A
cette époque c’est ainsi que je découvrais le désir d’apparaître physiquement
sous un meilleur jour !
Oh oui ! J’ai eu faim de vouloir changer de tenues
plusieurs fois par jour… de mettre en évidence ce que Dame Nature m’offrait
tout en restant dans une certaine décence… (époque oblige). Les prémices des
premiers traits d’eye-liner et de mascara soulignaient mes paupières et
recourbait mes cils, et je passais des heures dans la salle de bain pour lisser
mes longs cheveux et en changer discrètement les reflets !
Oui ! J’ai eu faim de séduction !
Une envie de me plaire et de plagier toutes ces jeunes vedettes
de la chanson « yé-yé » et du cinéma (Françoise Hardy, Sylvie Vartan, Miou-Miou, Brigitte Bardot…).
A l’époque, nous n’avions que deux chaînes de télévision en noir
et en blanc, nous faisions partie des « privilégiés ». Nous
disposions de la radio qui passait fréquemment les derniers « tubes »
sur les ondes.
L’émission la plus écoutée et adulée par tous les « ados »
de l’époque passait sur R.T.L. Elle s’appelait S.L.C : Salut
les Copains. C’était la période de « l’Age tendre » !
Oui ! J’ai eu faim musicalement !
C’était aussi la période rock avec des groupes anglais comme les
Beatles et les Rolling Stones. Les premiers « Boys-band »,
actuellement « papys du rock »,dont l’aura, les performances
musicales scéniques ne permettent pas de douter de leur talent, de leur impact et
de leurs succès auprès de toute une génération !
Oui ! J’ai eu faim culturellement parlant !
J’ai eu faim de cinéma ! A 19 ans, je découvrais « Vol
au-dessus d’un nid de coucou » qui m’a ébranlée et marquée par sa force,
sa personnalité et ses concepts révolutionnaires. L’acteur principal Jack
Nicholson et « l’indien » m’ont entrainée momentanément dans leur monde
psychiatrique avec brio et sensibilité ! Souvenez-vous du
film « Délivrance » et de ce superbe duo musical au banjo et à la guitare
sur fond de nature à l’état brut au Canada !
Oui ! Vraiment j’ai découvert une vraie faim de sensations fortes et d’expressions, d’art
sous toutes ses facettes !
En tout cas, je continue d’avoir faim dans tous les sens du
terme et j’ai découvert que d’ignorer trop longtemps la faim existentielle peut
entraîner de graves carences et nuire considérablement à notre équilibre et à
notre santé physique et morale.
Alors, si nos ressources peuvent nous le permettre, mangeons
conséquemment certes, mais nourrissons aussi notre esprit !
Claudine
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J’ai eu
faim d’égalité, de dignité, de liberté, de vie épanouie pour tous…
Devant
les voix peu écoutées des chômeurs aux portes des entreprises,
Les
angoisses partagées dans les files d’attente des agences pour l’emploi :
L’entends-tu
ce cri ?... EGALITE pour tous !
Dans la
colère sourde des sous-payés,
Dans la
peine enfouie pour tenir le coup,
L’entends-tu
ce cri ?... DIGNITE pour
tous !
Dans
l’appel de cette femme qui demande plus de solidarité
Et de
justice pour continuer à élever son enfant :
L’entends-tu
ce cri ?... Vivons en FRERES !
Surgissant
du fond des âges, au-delà des races, des peuples
Et des
cultures, dominant la création :
L’entends-tu
ce cri ?... LA VRAIE VIE pour tous
Christiane
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