Bien que tu restes de bois, cabine de plage,
Je te rends hommage.
Devant ton beau châssis et tes larges planches de pin
Fraichement repeintes de ce matin,
Je reste sans voix !
Question propreté, tu as fait une toilette minutieuse à ce que je vois !
Tu as franchement fière allure
Sous ton toit souligné délicatement de bleu azur !
Tu revêts pour l'occasion,
Lors de cette nouvelle saison,
Une jolie tenue de bain d'un blanc laqué brillant,
Sur ta façade et sur tes flancs.
Un petit pinceau bien imaginatif a dessiné
Une ancre marine au niveau de ta poignée en fer forgé.
Ô que tu es belle !
Dans ta robe, tu étincelles !
Et tu sens bon le sable chaud
Qui se déplace en léger nuage doré : c'est beau !
Puis se dépose là devant ta porte, portant encore les empreintes de jolis pieds
Que le vent saupoudre de paillettes d'or pour mieux les dessiner.
Et dans l’entrebâillement de ta porte,
Avec un léger grincement, mademoiselle d'un hochement de tête approbateur,
Franchit d'un pas assuré le seuil de sa petite résidence secondaire,
Entraînant gouttes d'eau de mer et paillettes de sable doré dans son sillage, débonnaire,
Enveloppée de sa serviette bleu outremer.
Dans sa main, brille une étoile de mer,
Joli trophée qu'elle épinglera sur l'une des cloisons de sa petite maisonnette,
Transmise de mère en fille depuis des décennies. Qu'il fait bon y être !
Juste une pièce, mais au combien suffisante pour faire un brin de toilette
Et se dévêtir de cette tenue de bain alourdie par le sel et les embruns iodés.
Qu'il est doux de retrouver cette jolie robe rayée de bleu ciel au grand col blanc amidonné.
Avec application et minutie, elle pose ce large chapeau de paille sur l'or de sa chevelure,
Puis s'applique à ôter cette poussière ocrée de ses petits pieds nus avant de lacer ses ballerines bleu azur.
Un dernier coup d’œil sur sa collection de coquillages et, comme un rayon de soleil,
Elle s'éclipse entre ciel et sable, d'un pas souple et gracieux, levant haut son ombrelle
Vers le bleu du ciel.
Je te rends hommage.
Devant ton beau châssis et tes larges planches de pin
Fraichement repeintes de ce matin,
Je reste sans voix !
Question propreté, tu as fait une toilette minutieuse à ce que je vois !
Tu as franchement fière allure
Sous ton toit souligné délicatement de bleu azur !
Tu revêts pour l'occasion,
Lors de cette nouvelle saison,
Une jolie tenue de bain d'un blanc laqué brillant,
Sur ta façade et sur tes flancs.
Un petit pinceau bien imaginatif a dessiné
Une ancre marine au niveau de ta poignée en fer forgé.
Ô que tu es belle !
Dans ta robe, tu étincelles !
Et tu sens bon le sable chaud
Qui se déplace en léger nuage doré : c'est beau !
Puis se dépose là devant ta porte, portant encore les empreintes de jolis pieds
Que le vent saupoudre de paillettes d'or pour mieux les dessiner.
Et dans l’entrebâillement de ta porte,
Avec un léger grincement, mademoiselle d'un hochement de tête approbateur,
Franchit d'un pas assuré le seuil de sa petite résidence secondaire,
Entraînant gouttes d'eau de mer et paillettes de sable doré dans son sillage, débonnaire,
Enveloppée de sa serviette bleu outremer.
Dans sa main, brille une étoile de mer,
Joli trophée qu'elle épinglera sur l'une des cloisons de sa petite maisonnette,
Transmise de mère en fille depuis des décennies. Qu'il fait bon y être !
Juste une pièce, mais au combien suffisante pour faire un brin de toilette
Et se dévêtir de cette tenue de bain alourdie par le sel et les embruns iodés.
Qu'il est doux de retrouver cette jolie robe rayée de bleu ciel au grand col blanc amidonné.
Avec application et minutie, elle pose ce large chapeau de paille sur l'or de sa chevelure,
Puis s'applique à ôter cette poussière ocrée de ses petits pieds nus avant de lacer ses ballerines bleu azur.
Un dernier coup d’œil sur sa collection de coquillages et, comme un rayon de soleil,
Elle s'éclipse entre ciel et sable, d'un pas souple et gracieux, levant haut son ombrelle
Vers le bleu du ciel.
Claudine
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Comme des soldats au garde-à-vous,
Alignées en rang serré,Bruissantes de vie tout l’été,
Il ne leur reste à l’automne que le bruit des vagues.
Nullement abandonnées,
Elles regardent avec indifférence
Se promener les rares amoureux de la plage.
Dès le retour des beaux jours,
Elles vont revivre et se toiletter.
Belles et accueillantes encore,
Aux baigneurs, elles ouvriront leur porte,Impatients de montrer
Nouveaux maillots et grande forme.
Colette
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J’ai
passé des vacances peu ordinaires. J’en
ai vu des gens nus cette année !
Des Vénus
plus belles les unes que les autres, naturelles et impudiques, qui se croyant
seules exhibaient leurs charmes avec aisance et arrogance.
Mireille
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Qu’il est
loin le temps des premières cabines de bain ! Tirées par de puissants
chevaux, elles étaient énormes, grises, tristes. Les intrépides baigneuses
faisaient trempette, vêtues de pantalons bouffants, de caracos de grosse toile
et de charlottes garnies de dentelle. Un vrai spectacle !
Les
cabines comme les baigneuses ont bien évolué. Les baigneuses n’ont plus peur de
montrer leur corps, quant aux cabines, elles provoquent maintenant les regards
envieux de ceux qui n’en possèdent pas. Peintes en bleu, en blanc, joliment
tapissées de papier, aménagées avec des étagères bien utiles pour remiser tout
le nécessaire à la baignade, celui pour la pêche à la crevette, les jeux de
plage des enfants ou bien les chaises longues indispensables pour se prélasser
au soleil.
Des
cabines, je me souviens, il y en avait aussi sur la plage des Dames, où les
dames justement ne mettaient de maillot que pour bronzer au soleil en regardant
la mer verte ou bleue, sillonnée de jolis voiliers blancs.
Elles
étaient peu nombreuses ces petites cabines bien utiles pour protéger du vent du
large. Six ou huit, pas plus. Blotties contre les rochers du Bois de la Chaise.
Après la
belle saison, elles restaient là, stoïques, luttant contre vents et marées,
subissant les intempéries et montant la garde coûte que coûte sur leur petite
plage.
Au
printemps, un coup de peinture fraîche et elles étaient de nouveau prêtes à accueillir
les vacanciers qui avaient la joie de connaître ce joli coin de Vendée.
Monique
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Ce jour-là, un jour de pluie, triste et morne, Aline était
allée au grenier chercher un vieux pot qu’elle croyait y trouver. A peine
montée sur la dernière marche de l’échelle, elle aperçoit dans un recoin, un
vieux carton enfoui sous des draperies qui semble lui faire signe. Aussitôt, lui
prend l’envie folle d’en connaitre son contenu. Malgré la poussière, elle
l’ouvre. Que découvre-t-elle ? Des lettres, des photos anciennes rangées
là précieusement puis oubliées. Elle en saisit une. C’est la plage, pas celle
d’aujourd’hui avec ses transats installés et ses parasols mais celle
d’autrefois avec ses cabines de plage, en forme de maisonnettes : toujours
légèrement surélevées, les unes à côté des autres, bien alignées, apparemment
toutes semblables avec leurs rayures horizontales sur leurs murs en bois et
leur petit escalier. Elles semblent bien sages, comme leurs occupants.
A droite, une porte entr’ouverte cache à demi, une jolie
jeune fille aux boucles blondes et aux yeux clairs. Un pied sur la marche, elle
s’apprête à descendre, vêtue de son élégant maillot de bain muni de sa longue
jupette. L’époque des maillots moulants
n’est pas encore arrivée, encore moins celle des deux pièces ! Elle attend
quelqu’un, quelque chose ? Sans
doute, la voiture à cheval qui la transportera jusqu’à la mer où elle pourra se
baigner. Car, comment se montrer aux yeux des hommes, en une tenue si légère !
Mais brusquement une question surgit à l’esprit d’Aline : «Qui a bien
pu prendre cette photo ? Ce ne peut être qu’un photographe avec son
appareil à pied et ses lourdes plaques argentiques ! Et sa réalisation
demande un certain temps de pose ! Mais alors, qui peut bien l’avoir commandée ? Serait-ce ce jeune homme à
moustache, apparaissant derrière la cabine, dans le coin à gauche de la photo,
semblant la guetter ou plutôt cet autre
plongé dans la lecture de son journal ?» Aline examine, avec soin, la
photo. «Le visage du lecteur n’est pas assez visible. Il ne me dit rien.
Mais ce visage, ce visage me parle ! Bien qu’un peu caché, il me rappelle
des traits bien connus, les yeux surtout et ces cheveux clairs. Serait-ce ma
mère ? Non elle est trop jeune, elle ne vivait pas à cette époque ! Alors ?...,
mais oui, ce ne peut être que grand-mère Eulalie ! Elle avait la réputation d’être très
espiègle ! Et l’on chuchotait bien
dans la famille qu’elle avait connu son futur époux… sur la plage !» Aline
se prend à rêver ! Ce jeune homme à moustache, c’est grand père Robert !
Il vient d’arriver de sa région du Centre ! Là-bas, il ne trouve pas de
travail. Alors, il décide de monter vers le nord, vers la mer, vers le port.
C’est l’été ! Il va peut-être réussir. Et de fait, après avoir demandé à
plusieurs patrons, la capitainerie vient de l’embaucher comme employé. Mais aujourd’hui,
c’est dimanche, il s’accorde une petite pause. Depuis quelques semaines, il
vient sur cette plage. Il ne connaissait pas la mer ! Et ce premier été,
cette petite promenade dominicale se renouvelle plusieurs fois avant que…avant
que, bien sûr, il puisse approcher de plus près cette belle jeune fille qui
l’attire. Comment aller vers elle ? Comment lui parler ?
Acceptera-t-elle seulement de le regarder ? Les interrogations se lisent
dans ses yeux rieurs. Or, en ce temps-là, les choses n’étaient pas simples. Il
fallait attendre, être présenté ! La situation semblait si
difficile !
Sans même sans rendre compte, Aline pousse un grand soupir
et bouscule un collier à grelots. D’un seul coup, la voila revenue à la réalité ! D’un bond, elle se relève. C’est
vrai que Grand père et Grand-mère ont bien pu se marier !... Mais, au
fait, s’écrie- t-elle : «Pourquoi suis-je
montée au grenier ? Que suis-je venue chercher ? » Elle se secoue et redescend tout en
murmurant : «cette photo ensoleillée sur la plage, m’a fait oublier la pluie. Quel bon moment je viens de
passer ! Il faudra que je remonte au grenier ! »
Marie-Thérèse
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