dimanche 23 septembre 2012

OH MON BATEAU...


Pour la première (et dernière) fois, je possède un voilier, conjointement avec des copains, dont l’un a dégoté d’occasion ce petit bateau de pêche en piteux état : il n’a plus de quille et doit être lesté avec des sacs de sable (chapardés à la défense passive). Il est à notre disposition en bout de plage où il ne paye pas de mine mais souffre tout de même la comparaison avec les vulgaires périssoires alentour.
Nous avons passé des heures et des heures à tirer des plans sur la comète avec, comme apothéose, entreprendre un cabotage autour de la méditerranée ! Mais il faut d’abord se faire la main.
Arrive le grand jour du lancement. L’équipage en maillot de bain est au complet, les sacs de sable du lest prêts à embarquer sitôt le vaisseau mis à l’eau et la voile hissée.
Mais voilà le hic : on a beau tirer sur le vergue en chantant : V’là l’bon vent, v’là l’joli vent… », la voile se refuse obstinément  grimper, malgré les coups de pied sur la mâture. Les badauds rigolent doucement… quand tout-à-coup, après avoir reçu une énième claque, les agrès se dégrippent : la voile monte brusquement, se gonfle promptement et la barque démarre pour basculer sur le flanc. Elle se remplit d’eau et coule au fond, laissant piteusement émerger un bout de mât.
Estimées au « pif », la durée de vie active (en secondes) et la distance parcourue (en mètres) de notre vaillant navire ne doivent pas dépasser la douzaine.
Qui dit mieux ? Dommage que cela n’est pas été homologué. On aurait légitimement pu l’inscrire dans le Livre Guinness des Records.
 
Emmanuel

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