Qui est la maîtresse de l’autre ?
Elle a encore pris ma place sur la banquette, la coquine. Chez moi, la
maîtresse s’appelle Câline.
Câline est la quatrième représentante de
la gent féline à la maison.
Mina, la première, rescapée de la noyade
dans la Vezère, robe blanche et noire, une corrézienne qui a apprécié de monter
à Paris où elle s’est accidentellement perdue. Puis Friponne, petite boule de
poils gris, égarée dans un pot de fleurs à l’école maternelle de ma cité, qui
aimait beaucoup les voyages au bord de la mer, les crevettes et les anguilles. Encore
une abandonnée cette minette, affamée et malade, que les bons soins d’un véto dévoué
ont permis de sauver pour nous réjouir de ces ronrons pendant 17 ans. Elle aimait
se rouler en boule au soleil, au pied du sapin, sur la pelouse ou le ventre à l’air,
rêver enfoncée dans un profond et confiant sommeil. Il y a eu aussi Wylow, un
superbe siamois, chat d’un voisin qui venait chercher refuge chez moi, loin des
enfants de sa maison.
Puis, est arrivée Câline, au mois de
juillet, celui où l’on part en vacances en abandonnant le petit chat qui nous a
distrait un temps, cadeau de noël peut-être.
Câline, vraie fille de « Chap »,
est d’une indépendance sans limite. Son plaisir est de visiter les caves où
trottinent sans doute quelques souris. Elle y passe parfois la nuit, comptant
sur la gentillesse des voisins pour revenir à la maison vérifier si je n’ai pas
oublié de garnir de pâtée ou de croquettes ses petites assiettes. Un arrêt
buffet et la voilà repartie ! Trois pigeons picorent sur la pelouse, elle
les appelle avec de petits miaulements. Résultat : un coup d’aile et les
oiseaux disparaissent dans les arbres.
Elle est à nouveau à la maison, piétinant
ma feuille d’écriture et d’un coup de museau envoyant valser mon crayon. Elle se
couche avec la ferme intention de ne plus bouger. Je fourre mon nez dans ses
poils doux, soyeux et chauds. Elle n’aime pas trop ça mais se laisse faire,
Câline.
Chaleur,
douceur
Amour,
tendresse
Lovée
au soleil
Indifférente
aux bruits de la maison
Nous
dominant de toute son indépendance
Enfin,
un vrai chat comme on les aime.
Monique
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Amélie voulait un petit animal. Il pensa
qu’un petit chien ferait l’affaire. Il en parle à un ami. Tous deux se rendent
dans un chenil que Jean connait bien. Un Yorkshire, voilà ce qu’il te faut, lui
conseille-t-il. Regarde celui-ci est tout juste âgé de trois mois, il n’a plus
besoin de sa mère ! Pierre s’extasie devant son pelage long et soyeux, à
la couleur variée et chatoyante, si agréable à l’œil. On dirait que l’on a pris
une palette pour le teindre : Une ligne bleu foncé sur le dos sépare le
brun presque noir de ses flancs, et là, autour du museau, sa couleur plus
claire tire sur l’orangé rappelant celles des flammes. Quant à son front, il
vire au violet. Ses pattes au contraire, se parent de blanc. Que cette petite
boule de poils est belle ! « Je suis sûr que tu vas faire une
heureuse ! », lui susurre Jean. Pierre se laisse convaincre sans
réfléchir. Il le rapporte à la maison, très fier de sa trouvaille.