Vitesse des trains
Récit d’un voyage de Lyon à Saint-Etienne par deux jeunes gens : Lazare et Frédéric accompagnés de leur oncle Hyppolite, vers 1850 – 1855.
Devant le spectacle grouillant des
employés préparant le convoi et des voyageurs montant dans les compartiments,
l’oncle Hyppolite ne put s’empêcher de laisser paraître son admiration. Mais il
se reprit bien vite et s’écria : « Quelle agitation de fous !
Les gestes désordonnés de tout ce monde montre qu’il y a de l’exaspération
collective qui amènera la plupart de ces gens tout droit à l’asile
d’aliénés ! »
Les employés chargeaient les bagages,
fermaient les portières. Beaucoup de passagers faisaient encore leur cour à sa majesté Locomotive lorsque la cloche
sonna. C’était celle du départ. Instant unique. Ce fut la ruée vers les
voitures, puis des commandements furent faits au sifflet de marine. Tout le
monde se taisait un peu inquiet.
Lazare et Frédéric étaient comme en
extase. Penchés à la portière, il s regardaient vers la tête du train afin de
voir du mieux possible la machine dont on entendait toujours le souffle
syncopé. Lorsqu’ils eurent vu les premiers jets de vapeur s’échapper des
soupapes, la vitesse devint telle qu’il leur fut impossible de rester penchés
au-dehors, ils s’assirent donc, sans quitter des yeux le paysage, qui dans le
cadre de la fenêtre défilait à une vitesse vertigineuse.
-
Pensez
qu’étant partis de Lyon à 6 h 30, nous arriverons à Saint6etienne à 9 h !
dit Lazare.
-
Oui,
reprit Frédéric, avant le chemin de fer, on payait plus cher et on mettait 5
heures de plus en été et 6 heures en hiver.
Les jeunes gens comptaient les signaux,
les ponts, les tunnels et admiraient tout cela comme des connaisseurs.
-
L’année
prochaine, disait Frédéric, il y aura des voitures de 3ème classe et
nous voyagerons plus souvent puisqu’on ne paiera plus que trois francs de Lyon
à Saint-Etienne.
L’oncle soupira :
-
Maintenant
on ne pense plus qu’à voyager, les vertus domestiques vont s’effriter !
ah ! je ne donnerai pas cher des hommes de 1960 et j’ose à peine imaginer
quel sera leur sort… s’il en reste !
Mais
oui, il en reste, cher oncle Hyppolite et ils songent à aller plus vite,
toujours plus vite, jusqu’à ce qu’à la fin des années 60 la SNCF songe au TGV.
L’idée est de construire un engin du type turbotrain grâce à un moteur à
turbine à gaz fiable. Ces machines étaient capables d’atteindre les 170
km/heure et étaient présentées sur Paris-Caen-Cherbourg. La ligne qui sera
privilégiée sera Paris-Lyon, cet itinéraire étant le plus fréquenté par les
avions de lignes intérieures avec qui la concurrence était un argument majeur.
Depuis
les TGV sont conçus pour aller encore plus vite, toujours plus vite… Vitesse,
je te salue !
Christiane
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Elle y monte et s’installe. Voyons, quelle heure est-il ? Encore vingt minutes. Ilda pose ses affaires et redescend sur le quai. Un peu plus loin, un jeune homme vend des journaux sur un petit chariot. « J’ai du temps » se dit-elle « je peux aller en acheter un ! ». Elle revient vers son wagon et retourne à sa place. Elle constate que ses affaires ont été déplacées et qu’une mère de famille et sa petite fille sont assises sur le siège qu’elle croit avoir réservé. Elle demande : «Pardon madame, je crois que vous vous êtes trompée, ceci est ma place, voyez mon billet, wagon 19, place 55 !» La voyageuse, sûre d’elle, regarde le billet d’Ilda. Elle s’exclame : « Mais vous êtes dans le train en partance pour Quimper, et vous allez à Bordeaux ! » Ilda confuse, s’excuse et récupère précipitamment sa valise. Elle court le long du quai pour retourner vers la tête du train et pouvoir changer de quai. Mais où est donc son train ? Le haut parleur semble lui répondre : « Le train à destination de Bordeaux partira dans deux minutes au quai 3 ! Attention à la fermeture des portières… » Il continue à délivrer son message et Ilda court, court. Elle n’est plus en avance ! Elle va rater son train ! Essoufflée, elle arrive à la tête du quai 3 pour voir le train s’ébranler doucement. Elle est furieuse après elle. Vite, un agent SNCF ! « Monsieur, s’il vous plait je cherche un train pour Bordeaux » « Là, Mademoiselle, quai 5, le départ, dans 3 minutes ! » Sans réfléchir davantage, Ilda se précipite et monte. « Ouf ! J’ai quand même de la chance, »pense-t-elle « A Poitiers, je vais changer et ainsi retrouver le TER que je dois prendre. Heureusement, il ne part qu’une demi-heure plus tard ! ». Elle s’installe sur un siège resté libre et regarde défiler le paysage. « Tiens, le train s’arrête à Saint Pierre des Corps ! Pourvu qu’il reparte vite ! » Peu de voyageurs, le wagon reste à moitié vide. Cela commence à la préoccuper. Elle regarde à nouveau sa montre. Et le train démarre lentement, lentement !
Christiane
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Un voyage mouvementé
Ce matin, Ilda se lève tôt. Elle part en
vacances dans une petite cité balnéaire du Sud-Ouest. Elle regarde sa montre et
vérifie ses bagages. Elle a bien son billet et sa réservation. Un dernier
tour de l’appartement : Elle éteint les lumières, coupe l’eau, empoigne
son sac et sa valise et ferme tranquillement la porte. Elle descend dans le
métro et arrive à la gare Montparnasse.
« Oh !aujourd’hui, j’ai une
bonne demi-heure d’avance. Ilda prend fréquemment cette ligne et se dirige d’un
pas ferme vers le quai numéro 1. Mais le
haut-parleur annonce : « Attention, Attention !
Messieurs les voyageurs sont informés que le train en partance pour Bordeaux se
formera sur le quai… ». Dans le brouhaha de la gare, Ilda n’a pas compris.
La gare est bondée ce jour-là. Elle regarde le panneau d’affichage. Bousculée
par un voyageur pressé, elle voit quai 9. Elle sort son billet, le consulte puis
le composte. Wagon 19, elle se dirige vers le quai et comme d’habitude, le
remonte. Tiens ! le train s’y trouve déjà ! Ilda est un peu surprise
mais n’y prend pas garde. Voilà le wagon ! Elle y monte et s’installe. Voyons, quelle heure est-il ? Encore vingt minutes. Ilda pose ses affaires et redescend sur le quai. Un peu plus loin, un jeune homme vend des journaux sur un petit chariot. « J’ai du temps » se dit-elle « je peux aller en acheter un ! ». Elle revient vers son wagon et retourne à sa place. Elle constate que ses affaires ont été déplacées et qu’une mère de famille et sa petite fille sont assises sur le siège qu’elle croit avoir réservé. Elle demande : «Pardon madame, je crois que vous vous êtes trompée, ceci est ma place, voyez mon billet, wagon 19, place 55 !» La voyageuse, sûre d’elle, regarde le billet d’Ilda. Elle s’exclame : « Mais vous êtes dans le train en partance pour Quimper, et vous allez à Bordeaux ! » Ilda confuse, s’excuse et récupère précipitamment sa valise. Elle court le long du quai pour retourner vers la tête du train et pouvoir changer de quai. Mais où est donc son train ? Le haut parleur semble lui répondre : « Le train à destination de Bordeaux partira dans deux minutes au quai 3 ! Attention à la fermeture des portières… » Il continue à délivrer son message et Ilda court, court. Elle n’est plus en avance ! Elle va rater son train ! Essoufflée, elle arrive à la tête du quai 3 pour voir le train s’ébranler doucement. Elle est furieuse après elle. Vite, un agent SNCF ! « Monsieur, s’il vous plait je cherche un train pour Bordeaux » « Là, Mademoiselle, quai 5, le départ, dans 3 minutes ! » Sans réfléchir davantage, Ilda se précipite et monte. « Ouf ! J’ai quand même de la chance, »pense-t-elle « A Poitiers, je vais changer et ainsi retrouver le TER que je dois prendre. Heureusement, il ne part qu’une demi-heure plus tard ! ». Elle s’installe sur un siège resté libre et regarde défiler le paysage. « Tiens, le train s’arrête à Saint Pierre des Corps ! Pourvu qu’il reparte vite ! » Peu de voyageurs, le wagon reste à moitié vide. Cela commence à la préoccuper. Elle regarde à nouveau sa montre. Et le train démarre lentement, lentement !
Ilda voudrait bien voir le contrôleur
pour l’interroger mais, pour une fois, il ne vient pas. Un agent passe. Elle
veut lui poser la question des horaires pour le changement à Poitiers : « Monsieur,
s’il vous plait à quelle… » mais l’homme s’éloigne en lui lançant : «
je reviens de suite !» Elle ne le reverra pas. Le train roule mais il
semble ne pas avancer et elle se morfond. Elle voudrait déjà être à
Poitiers ! Pour une fois, elle trouve le temps long. Elle est un peu
anxieuse. Elle scrute le paysage qu’elle connait bien. Cela la rassure.
« Voilà, selon mes calculs, je devrais bientôt arriver en gare. Elle ne
doit plus être très loin ! Quelques minutes seulement !» Elle se
lève, saisit sa valise, va se placer près de la portière pour descendre plus
rapidement et, en attendant, s’assoit sur le strapontin. C’est curieux, aucun voyageur
ne se lève et tous la regardent bizarrement. Mais que se passe-t-il ? Ilda
reconnait bien les maisons troglodytes dans les rochers à l’entrée de Poitiers
mais le train ne ralentit pas. Ne va-t-il pas s’arrêter ? Non, il ne
s’arrêtera pas, il traverse la gare avec fracas et continue sa route.
A ce moment apparait un jeune contrôleur.
« Billet, s’il vous plait !» Ilda, interloquée, le lui tend, tout en
l’interrogeant : « Le train ne
s’arrête-t-il pas à Poitiers ?» « Non, Madame, c’était le précédent,
celui qui correspond à votre billet ! Le prochain arrêt est Angoulême.
Vous pouvez y descendre ! » - « S’il vous plait, aurai-je une
correspondance ? » -« Oui, Madame, mais vous avez une heure
trente d’attente, bonne soirée, Madame » lui dit-il à demi-goguenard en
lui rendant son billet. Ilda est catastrophée. Elle n’arrivera jamais à l’heure
à destination pour prendre la navette du camping ! Et comment prévenir ?
Elle s’en veut de sa distraction mais que peut-elle faire maintenant !
Attendre Angoulême. C’est vrai avec plus d’une heure à quai, elle aura
largement de temps de téléphoner au centre ! Elle finira bien par s’y
rendre ! Ilda se jure bien de mieux contrôler la destination du train
avant de monter !surtout si elle est en avance !...
Marie-Thérèse
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J’arrive
sur le quai de la gare, il est 9 h 25, le train part à 9 h 30. Il faut que je
me dépêche avant que les portes ne se referment. Je saute de justesse dans le
train corail. Il est prêt à partir, j’ouvre la porte du compartiment qui m’est
réservé. Un voyageur s’est déjà installé, il me décroche un sourire. Je
m’installe en vis-à-vis de lui, après un salut de politesse mon interlocuteur
me demande où je vais : en Auvergne, à Clermont-Ferrand plus précisément.
-
Il y
a cinq heures avant d’arriver à destination.
-
En
effet, le train entre en gare à 14 h 30 et vous, vous allez où ?
-
A
Orléans, j’arrive à destination à 11 h 30, mon voyage s’avère plus court que le
vôtre.
-
Peu
importe, j’ai l’habitude des longs trajets, j’ai apporté un livre qui
m’intéresse pour me faire passer le temps ainsi que des mots croisés à
résoudre.
Il
m’énervait avec ses questions à deux sous, je n’avais pas envie de converser.
-
Quel
livre lisez-vous, sans être indiscret.
-
« Dans
mes yeux »
-
De
quel auteur ?
-
C’est
la vie de Johnny Halliday par Armanda Sthers paru en février 2013.
-
Que
raconte-t-il ?
-
Il
remet les pendules à l’heure, en expliquant tout ce qui lui est arrivé depuis
ces dernières années : ses opérations, ses divorces, ses faux amis, sa
famille, son enfance, sa jeunesse. Il règle ses comptes.
-
Il a
eu une belle vie, l’argent, le succès, il se la joue ! Sylvie Vartan,
elle, c’est une femme bien, elle est en colère contre lui pour ce qu’il a dit
sur leur fils David, vous trouvez ça bien vous ?
-
A
première vue non, mais avec du recul et des explications, il lui reproche
simplement de ne pas exploiter mieux son talent de musicien et de chanteur car
il trouve que son fils est un extraordinaire musicien
-
Il a
écrit une chanson sur son père, quel en était le titre ?
-
« Sang
pour sang », c’est l’un des disques de Johnny qui a obtenu l’une des
meilleures ventes.
-
Son
concert pour ses 70 ans était formidable, son fils et sa fille sont venus
l’embrasser. David a même chanté avec lui, ça prouve bien qu’il ne faut pas
prendre au sérieux tout ce que disent les journaux.
-
Je
l’écoute souvent en ce moment, j’aime bien.
-
Vous
avez aiguisé ma curiosité, je vais sûrement acheter le livre et le CD. Ma femme
sera ravie, elle l’aime bien.
La
conversation continua sur les chanteurs, la musique, le cinéma. Je n’ai pas vu
les deux heures passer, le sujet m’intéressait tellement.
Mon
compagnon de voyage étant arrivé à destination, il m’a dit au revoir puis a
disparu sur le quai parmi les voyageurs pressés. Une femme monta avec deux
gamins et s’installa à mes côtés, après avoir échangé quelques politesses de
rigueur, je me concentrais sur ma grille de mots fléchés jusqu’à mon arrivée.
Mireille
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-" Mesdames et Messieurs,
bienvenue dans le train au départ de la gare de l'Est en direction de Troyes.
Attention à la fermeture des portes : départ imminent dans quelques minutes à
10h42. Vous êtes priés de regagner votre place rapidement et de ne pas fumer
dans l'enceinte des compartiments ainsi que dans les communautés et espaces
publics dans les wagons face aux porte-bagages. Je vous rappelle de bien
vouloir utiliser vos téléphones portables dans les espaces libres afin de ne
pas gêner les autres voyageurs et d'écouter de la musique en vous servant d'un
casque. Veiller à identifier vos bagages et dans le cadre de l'opération Vigi-
Pirate, veuillez nous signaler tout bagage vous paraissant suspect. La SNCF
vous remercie et vous souhaite un excellent voyage".
La bande annonce prodigue les éternelles recommandations d'usage à l'attention des voyageurs inattentifs qui oublieraient jusqu'à leurs bonnes manières, faute d'avoir suffisamment la tête sur les épaules dans ces voyages ferroviaires. En effet, certaines "têtes en l'air" voulant à la hâte retrouver leurs bagages oubliés malencontreusement lors d'un voyage d'affaire ou de complaisance, n'hésitent pas à se conduire comme des sagouins et des mal-embouchés indélicats : Ils sont prêt à vous marcher sur les pieds et à vous bousculer allègrement pour retrouver rapidement leurs paquets et bagages égarés. Ils n'hésitent pas à vous agresser verbalement comme si vous étiez responsable de leur manque d'attention !!!!
Mais il paraît que les chiens aboient et que la caravane passe, alors le train arrive en gare de Romily Sur Seine C'est le rush vers la sortie.
Nos jeunes voisins ainsi que les deux couples de quadragénaires nous quittent les yeux brillants tournés vers la porte où sur le quai les attendent très certainement leur famille ou quelques amis.
Je jette un coup d’œil par la vitre. Ah ! Mon basketteur de fils s est endormi la tête reposant à moitié sur son bras, coincée contre la fenêtre ! Un coup d œil sur le "5 majeur" un magazine sportif et le sympathique Le Bron James le capitaine de l’équipe de Miami semble s'amuser de la situation : se moquerait-il de nous voir bloqués là sur ce siège à regarder ce va et vient de passagers, comme les vaches regarderaient passer les trains ?
Le train repart : j'observe maintenant le paysage, de grandes étendues herbeuses alternent avec des bocages entrecoupés de clairières et de champs. Que c’est bon de sentir que l'urbanisation galopante n'a pas encore grignoté toute la végétation. Dans un instant nous arrivons aux abords de Troyes.
Cette fois-ci, c'est une voix féminine qui nous rappelle à l'ordre :
- "Nous vous demandons de bien vouloir regrouper vos bagages afin de ne rien oublier dans le train. Nous vous êtes prions de bien vouloir attendre l'arrêt complet des voitures afin de vous assurer les conditions de sécurité les meilleures lors de votre descente sur le quai."
Lors du voyage de retour : c'est un TER de deux-trois voitures qui regroupent tout ce petit monde recherchant ardemment un emplacement où loger ses abatis entre les tables rabattues, les couples allongés de tout leur long et occupant tous l'espace et des sièges peu confortables où chacun entant garder le maximum d'indépendance.
Tiens ! Un pantalon jaune se dirige vers les toilettes, mais fait demi-tour presque immédiatement dans l'autre sens ! C'est au tour d'un des rappeurs assis sur des marches sans doute dérangé par cette affluence soudaine près de ses quartiers, de se lever pour essayer d'ouvrir la porte des communautés. Son copain, totalement absorbé par Booba, ne se rend compte de rien, mais l'homme aux yeux bleus assis en face de moi ne tarde pas à se lever pour demander à l'indécent de baisser le volume sonore de son lecteur MP4 Ipod ou d'utiliser un casque. Puis il regagne son siège. Mais peine perdue. Maintenant : La fouine tient la dragée haute à Booba!
Un autre homme prend le relai, et secoue maintenant la poignée de la porte dans tous les sens. Il jette un œil inquiet dans la direction d'une personne assise en fauteuil roulant non loin de là. La porte reste bloquée ! Il fulmine.
Chacun essaye à sa manière de débloquer la porte qui ne coulisse toujours pas. A chacun sa technique et sa petite réplique !
Une ultime annonce : "Mesdames et messieurs, nous arrivons aux abords de la garde de l'Est : Vous êtes priés de... et de vous diriger vers la sortie ! En espérant que vous avez fait un bon voyage !"
Le conducteur de train se dirige vers la sortie trainant son sac-valise sur roulette derrière lui. Il est aussitôt happé par l'éducateur encadrant la personne handicapée. Deux grands gaillards musclés sont venus récupérer les bagages lors de la descente sur le quai du duo. Si le conducteur était pressé de rentrer chez lui... c'est plutôt mal parti pour lui. Je dirais qu'il a maille à partir avec ce double duo plus choc que chic !
La bande annonce prodigue les éternelles recommandations d'usage à l'attention des voyageurs inattentifs qui oublieraient jusqu'à leurs bonnes manières, faute d'avoir suffisamment la tête sur les épaules dans ces voyages ferroviaires. En effet, certaines "têtes en l'air" voulant à la hâte retrouver leurs bagages oubliés malencontreusement lors d'un voyage d'affaire ou de complaisance, n'hésitent pas à se conduire comme des sagouins et des mal-embouchés indélicats : Ils sont prêt à vous marcher sur les pieds et à vous bousculer allègrement pour retrouver rapidement leurs paquets et bagages égarés. Ils n'hésitent pas à vous agresser verbalement comme si vous étiez responsable de leur manque d'attention !!!!
Mais il paraît que les chiens aboient et que la caravane passe, alors le train arrive en gare de Romily Sur Seine C'est le rush vers la sortie.
Nos jeunes voisins ainsi que les deux couples de quadragénaires nous quittent les yeux brillants tournés vers la porte où sur le quai les attendent très certainement leur famille ou quelques amis.
Je jette un coup d’œil par la vitre. Ah ! Mon basketteur de fils s est endormi la tête reposant à moitié sur son bras, coincée contre la fenêtre ! Un coup d œil sur le "5 majeur" un magazine sportif et le sympathique Le Bron James le capitaine de l’équipe de Miami semble s'amuser de la situation : se moquerait-il de nous voir bloqués là sur ce siège à regarder ce va et vient de passagers, comme les vaches regarderaient passer les trains ?
Le train repart : j'observe maintenant le paysage, de grandes étendues herbeuses alternent avec des bocages entrecoupés de clairières et de champs. Que c’est bon de sentir que l'urbanisation galopante n'a pas encore grignoté toute la végétation. Dans un instant nous arrivons aux abords de Troyes.
Cette fois-ci, c'est une voix féminine qui nous rappelle à l'ordre :
- "Nous vous demandons de bien vouloir regrouper vos bagages afin de ne rien oublier dans le train. Nous vous êtes prions de bien vouloir attendre l'arrêt complet des voitures afin de vous assurer les conditions de sécurité les meilleures lors de votre descente sur le quai."
Lors du voyage de retour : c'est un TER de deux-trois voitures qui regroupent tout ce petit monde recherchant ardemment un emplacement où loger ses abatis entre les tables rabattues, les couples allongés de tout leur long et occupant tous l'espace et des sièges peu confortables où chacun entant garder le maximum d'indépendance.
Tiens ! Un pantalon jaune se dirige vers les toilettes, mais fait demi-tour presque immédiatement dans l'autre sens ! C'est au tour d'un des rappeurs assis sur des marches sans doute dérangé par cette affluence soudaine près de ses quartiers, de se lever pour essayer d'ouvrir la porte des communautés. Son copain, totalement absorbé par Booba, ne se rend compte de rien, mais l'homme aux yeux bleus assis en face de moi ne tarde pas à se lever pour demander à l'indécent de baisser le volume sonore de son lecteur MP4 Ipod ou d'utiliser un casque. Puis il regagne son siège. Mais peine perdue. Maintenant : La fouine tient la dragée haute à Booba!
Un autre homme prend le relai, et secoue maintenant la poignée de la porte dans tous les sens. Il jette un œil inquiet dans la direction d'une personne assise en fauteuil roulant non loin de là. La porte reste bloquée ! Il fulmine.
Chacun essaye à sa manière de débloquer la porte qui ne coulisse toujours pas. A chacun sa technique et sa petite réplique !
Une ultime annonce : "Mesdames et messieurs, nous arrivons aux abords de la garde de l'Est : Vous êtes priés de... et de vous diriger vers la sortie ! En espérant que vous avez fait un bon voyage !"
Le conducteur de train se dirige vers la sortie trainant son sac-valise sur roulette derrière lui. Il est aussitôt happé par l'éducateur encadrant la personne handicapée. Deux grands gaillards musclés sont venus récupérer les bagages lors de la descente sur le quai du duo. Si le conducteur était pressé de rentrer chez lui... c'est plutôt mal parti pour lui. Je dirais qu'il a maille à partir avec ce double duo plus choc que chic !
Claudine
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Odile est très nerveuse. Depuis des semaines, elle prépare
son voyage. Là voilà prête à partir pour plusieurs mois ! Impatiente,
bagages au pied, elle piaffe. Elle attend que la charrette soit attelée pour la
conduire à la petite gare de campagne voisine. Enfin, c’est le départ ! Un
dernier regard d’adieu à la ferme et fouette cocher ! Le cheval trotte
joyeusement entre les arbres du chemin pierreux. Bientôt à l’orée du bois,
l’horizon s’ouvre sur une large bande de prairie bien verte. Alors, isolée, une
maison en pierres meulières à deux étages apparait. Odile la reconnait de suite
avec son toit de tuiles rouges et ses murs noircis par endroits. C’est la
gare ! D’ailleurs, n’aperçoit-elle pas accolée à l’un de ses côtés, l’abri également en pierres et au toit rouge qui protège le
poste d’aiguillage ! L’unique voie ferrée s’étire devant elle. La
charrette s’arrête devant la porte du petit hall. Elle descend rapidement
tandis que son père lui porte ses deux lourdes valises jusqu’au quai. Le chef
de gare l’embrasse. C’est le village et tout le monde se connait ! Il la
taquine gentiment. «Alors, tu t’en
vas loin ? Pour longtemps ?» Mais le signal annonce l’arrivée de la
micheline, rouge et jaune. Casquette sur la tête et sifflet à la main, il
surveille son entrée. L’autorail ralentit et s’arrête dans un grincement de
freins serrés. Un dernier adieu, Odile, seule voyageuse, monte et s’assoit sur
la banquette parmi les voyageurs déjà installés. Fatiguée de tant de
préparatifs et d’excitation, elle s’endort et ne voit pas défiler le paysage
verdoyant de la région. Ce n’est pas son premier voyage en train et elle
connait bien le trajet jusqu’au changement. Elle ne voit pas non plus monter
deux militaires espiègles qui s’installent en face d’elle. Le train roule et
s’arrête, les gares défilent et Odile dort profondément. Une odeur de tabac se
répand dans le wagon. La fumée gène sa respiration. Elle dort maintenant la
bouche ouverte. Les deux militaires s’en amusent. Soudain, l’un d’eux a une
idée ! Il sort de son sac, un petit pain au lait et le fourre délicatement
dans la bouche d’Odile qui suffoque et se réveille. Elle ferme la bouche et
mord dans le pain qui tombe sur ses genoux. Eberluée, elle s’exclame :
« Mais d’où vient cette brioche ? » -« Vous aviez faim pour
prendre mon petit pain ? » lui demande un des appelés, en riant.
Odile est confuse et ne sait que répondre. Elle est toute rouge de honte mais
le soldat la rassure. «Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle, vous dormiez si
bien et nous avions envie de nous amuser ! D’ailleurs nous voilà arriver
au terminus !» Odile veut se saisir de ses valises mais le militaire,
courtois et peut-être un peu penaud, lui demande : « Quelqu’un vous
attend-il à la sortie ? » Odile, encore médusée, lui fait signe
que « non » de la tête. « Vous continuez votre voyage
alors ! Vous allez sans doute sur l’autre quai ! »Elle
acquiesce. Pour se faire pardonner, il lui porte ses bagages et descend
l’escalier. Dans son for intérieur, Odile n’est pas mécontente. Ses valises
sont si lourdes ! Les voilà remontés de l’autre côté. Ouf !le train
entre en gare ! Le militaire l’aide
à se hausser dans le compartiment et se sauve en riant.
Marie-Thérèse
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