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Le
petit Grégoire
Simple comptine
d’une autre époque qui me plaisait et
que j’aimais écouter, blottie sur les genoux de ma mère ou de ma grand-mère. Toutes
deux chantaient bien et Le petit Grégoire avait pour moi un attrait particulier
et me faisait rêver. Je me revois encore comme si c’était hier demandant :
« Chante-moi encore Le petit Grégoire ».
Le barde
breton avait saisi mon cœur d’enfant par ses mots simples et imagés, si bien
que je voyais les scènes évoquées dans la chanson.
Labourer la terre… oui, j’avais aperçu dans la campagne,
pendant les vacances quelques cultivateurs poussant une charrue tirée par deux
chevaux.
Un maître d’équipage, ce devait être quelqu’un de la marine
et je revoyais les matelots au grand col bleu bordé de blanc et au fameux béret
à pompon rouge que l’on croisait souvent dans les rues de Paris.
Le bon roi Louis XVI devait ressembler à ce portrait de
monarque représenté sur un tableau entrevu chez un antiquaire : ce roi
portait un grand manteau d’hermine, avait un sceptre dans la main et une
couronne sur la tête (en fait il devait s’agir de Louis XIV !)
Quant à
saint Pierre, je le trouvais injuste et méchant. Il devait ressembler à la
statue de ce Saint sculpté dans du marbre noir et qui nichait au fond de l’église
de la paroisse où nous allions le dimanche. Il avait dans la main une énorme
clef, celle du Paradis, sans doute ! J’avais vu quelques dévotes lui
embrasser les pieds, je trouvais ça dégoûtant.
Enfin le
dernier couplet me ravissait, quoique Jésus en manteau rose… cela me paraissait
iréel en comparaison avec l’immense mosaïque qui tapisse la voûte de la
Basilique du Sacré-Cœur où j’étais allée une ou deux fois avec maman. Ce Jésus-là
n’avait rien de tendre pour moi, il semblait vouloir écraser tout le monde avec
ses bras étendus. Mais qu’importe, l’essentiel c’était l’apothéose du Petit
Grégoire, rejeté de tous lorsqu’il était sur terre, il jouissait maintenant de
la Gloire parmi les plus grands Saints.
Christiane
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Une belle fin d'après-midi
Elle a commencé bizarrement, cette journée...
Elle était teintée de grisaille et d'humidité
Comme la pluie qui nous trempait !
Elle s'est terminée en chansons
Avec son "Qui saura, qui saura"...etc. !
D'un solo devenu duo, s'est fini en quatuor...
Place aux mezzos et aux contre-ténors !
D'un seul élan, autour de deux tables
groupées,
L'intergénérationnel était bien
représenté !
Dans cette petite assemblée :
Le multiethnique : ce métissage de
yeux bleus,
Sous une chevelure brune bouclée,
Ou sous des cheveux fins d'une
blondeur de blé,
Passe les frontières, de la blonde à
la brune.
Entre nous : que de la complicité.
De la trentenaire : jolie future
maman migraineuse,
Qui pour l’instant n’est pas
franchement heureuse,
À la quadragénaire, au
"Croc-Chaud" venue se distraire,
À la quinquagénaire, histoire de
changer d'atmosphère,
À la presque sexagénaire, et là il
n'y a pas de mystère...
Nous étions toutes là, pour oublier
et nous envoler,
Loin, loin, très loin comme les
colombes de la liberté.
Et c'est cette merveilleuse ode à
l'amour qui nous a reliées !
Balayés les soucis !
Oubliés les aléas et la maladie.
D'un chant et d'une voix
en commun,
La spontanéité et l'intensité de ce
moment unique,
Dans nos cerveaux restent marquées à
jamais.
Et de cette bouche aux lèvres légèrement maquillées,
De cette beauté kabyle, aux dents de nacre étincelantes,
Et de cette bouche aux lèvres légèrement maquillées,
De cette beauté kabyle, aux dents de nacre étincelantes,
S'élève une belle voix claire ! C'est
si spontané !
Aucun effort, aucune contrainte, ce ne
sont qu’émotions vibrantes,
Entraînée dans la spirale montante de
cette joie inespérée,
La jeune femme aux prises avec les plaisirs de la maternité,
La jeune femme aux prises avec les plaisirs de la maternité,
De ses lèvres desséchées par les
nausées
En oublie ses malheurs, pendant
un certain temps,
Partageant ce bonheur commun en
découvrant ses jolies dents,
Pour le plus grand plaisir de sa
maman...
Franchement, nous passons un
bon moment.
Alors, nous avons toutes repris en cœur ce refrain,
Alors, nous avons toutes repris en cœur ce refrain,
Nos voix se sont élevées,
cristallines et d'un seul jet...
Nous avons été transportées
Nous avons été transportées
Au firmament,
Nous les mamans futures grands-mamans,
Et la future maman,
Loin ! Loin ! Avant !
C'est le chant du cœur
Celui qui guérit
Celui qui agit
Nous redonne de l'espoir et le sourire
Pour notre plus grand bonheur
Que de rires,
Que de souvenirs...
Ont marqué notre jeunesse,
Notre adolescence entière !
Que d’effervescence !
C'était hier !
C'est aujourd'hui !
C'est demain aussi !
Nous sommes toutes là, heureuses.
Loin ! Loin ! Avant !
C'est le chant du cœur
Celui qui guérit
Celui qui agit
Nous redonne de l'espoir et le sourire
Pour notre plus grand bonheur
Que de rires,
Que de souvenirs...
Ont marqué notre jeunesse,
Notre adolescence entière !
Que d’effervescence !
C'était hier !
C'est aujourd'hui !
C'est demain aussi !
Nous sommes toutes là, heureuses.
Le chant nous a
réunies
C'est avec "La musique est bonne, bonne, bonne...
La musique sonne, sonne, sonne !"
De Goldman !
La musique sonne, sonne, sonne !"
De Goldman !
Que se termine ce petit intermède
imprévu,
C'est avec " l'homme en
or"
Que nous repartons chacune vers une
destination connue,
Le sourire aux lèvres, conquises et
ravies,
La musique mène notre vie.
Claudine
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Chansons,
chansons ! Que de paroles, de mélodies ou de simples titres envahissent
immédiatement mon esprit. Celles que j’ai écoutées mais aussi celles que j’ai
chantées tout au long de ma jeunesse. Sans doute, parce que, comme pour Henri
Salvador, dès le berceau, bien «des chansons douces » m’ont été
chantonnées ou fredonnées par ma mère. Tels beaucoup d’enfants, j’ai appris
avec elle maintes comptines, accompagnées de gestes et de mimiques qui,
insidieusement, inculquent le vocabulaire. D’abord très courtes : «A
la fontaine, les oiseaux vont y boire», «Bateau sur l’eau» ou «Mon chapeau
a quatre bosses», ces refrains s’étoffent au fur et à mesure de ma croissance.
De «Fais dodo, Colas, mon petit frère» à «Oui, j’aime papa, oui, j’aime maman»
ou «Pirouette» aux grands classiques enfantins, connus mondialement :
«Frère Jacques», «Meunier, tu dors», «Au Clair de la Lune», «La Mère
Michelle» ou encore «Cadet Rousselle» et «J’ai du bon tabac»…
Très
vite, membre des mouvements de jeunesse, combien de fois avec les autres
participants, avons-nous chanté parfois à tue-tête et d’autres fois plus
doucement, lors des longues marches de week-ends ou autour de quelques feux de
camp ! Toutes les provinces de France sont à l’honneur. Ainsi la Normandie
avec «Sur la Route de Louviers» ou l’Alsace avec «Catherine est une fille
…» et encore la Provence avec «O Magali » et bien sûr «Les
Filles de La Rochelle». Ce sont aussi «Mandrin» «Colchiques dans les prés» ou
encore «L’Ours» et «J’ai lié ma botte». Parfois s’y ajoutent des mélodies
venues d’ailleurs comme «Le vieux Jo», «Ma Prairie», «O Sari Marès» ou «Le
Chameau» et «Ira Congo Bayé»…
Comme
beaucoup d’enfants de mon âge, j’adorais chanter. Un de nos jeux consistait à
trouver à partir d’un seul mot pris au hasard, un titre, une bribe de chanson
puis de la reprendre en chœur.
Plus
tard, j’ai adhéré, pour quelques années, à la Chorale «A Cœur Joie». Le travail
de l’intonation et de la mélodie permettait une expression plus harmonieuse que
dans les camps de jeunesse mais le plaisir restait le même.
Bien sûr,
j’ai écouté la radio et , à l’adolescence, sur mon tourne-disque, mes 78
tours puis mes 33 et 45 tours préférés: les airs d’opérette très
populaires à
l’époque, «Méditerranée», «Véronique» ou «L’Auberge du Cheval Blanc» mais
aussi de grands chanteurs comme Marcel Amont et son «Mexicain»,Gilbert Bécaud
dans «Dimanche à Orly » ou «Natacha».
J’aimais les chansons qui
me paraissaient un peu mystérieuses : Marie Laforêt et ses «Vendanges de
l’Amour» ou «Viens sur la Montagne»,
Barbara dans «Nantes», «Göttingen»
ou encore «Dis, quand reviendras-tu ?» ou «L’Aigle Noir» et aussi
«La Dame Brune» et «Marienbad». Les chansons évoquant les pays lointains
m’attiraient et me faisaient rêver : Israël avec Rika Zaraï dans
«Hava Naguila» ou «Hallelujah», la Grèce avec Nana Mouskouri, « Dans le
Soleil et dans le Vent » ou «Je chante avec toi, Liberté», les Etats Unis
avec Les Platters dans «Only you», «The Great Pretender» et «My Prayer».
Mais je vibrais également avec Brassens
et «L’Auvergnat», «Auprès de mon arbre», «La Cane» ou «Les Copains d’abord» ou
encore avec Jacques Brel et «Ne me quitte pas», «Les Bourgeois», «Le Plat Pays»
et tant d’autres encore ….
Adulte,
avec une certaine nostalgie, j’ai pris plaisir à les réécouter avec mes disques
et surtout sur Radio Montmartre. Puis ils ont passé de mode et d’autres sont
venus les remplacer. Mais aujourd’hui, des jeunes reprennent leurs chansons et
alors, c’est d’une oreille attentive et les yeux fermés que je laisse couler en
moi, ces mélodies.
Marie-Thérèse
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Jusqu'où les chansons m'emmènent...
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Jusqu'où les chansons m'emmènent...
Du
répertoire des chansons que j’ai aimées se détache une de Léo Ferré reprenant
les termes du poème de Louis Aragon intitulé « La rose et le réséda »
ayant pour leitmotiv « celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait
pas » visant respectivement le catholique lieutenant de vaisseau
d’Estienne d’Orves et le leader communiste Gabriel Péri, fusillés conjointement
par les Allemands sous l’Occupation.
Il me
faut dire que j’ai personnellement senti vibrer ma fibre natale d’Alexandrin.
En effet, le port d’Alexandrie s’est trouvé être le point de rencontre –
historiquement déterminant pour la suite des événements – de trois officiers de
marine : ledit lieutenant de vaisseau d’Estienne d’Orves, l’amiral
français Godfroy et l’amiral britannique Cunningham.
Il m’a
été donné de voir l’amiral Godfroy. En effet en mai-juin 1940, je passais
l’épreuve de la première partie du Bac. Selon la tradition, les résultats
étaient proclamés au consulat général de France au cours d’une cérémonie sous une
présidence d’honneur : ce jour-là celle de l’amiral Godfroy, commandant
d’une puissante escadre française mouillant à Alexandrie. Son discours fait
référence aux dramatiques événements militaires se déroulant sur le sol de la
patrie :
« En
14, nous avons arrêté le Boche sur la Marne. Eh bien, cette fois-ci, nous
l’arrêterons sur la Seine ou sur la Loire ou sur la Garonne et nous le
bouterons dehors à nouveau car, avec nos amis Anglais, nous ne baissons jamais
les bras… »
Ouais !
Quinze jours plus tard, il les baissera, ses bras, et les fera baisser à ses
équipages. Révoltés d’une telle bassesse, certains quittent le bord pour
poursuivre le combat à l’appel du général de Gaulle. Parmi eux : Estienne
d’Orves. C’est donc à Alexandrie que débute son épopée.
Quant à
l’amiral Cunningham, il va se trouver dans une situation critique à cause de la
défection de l’escadre française, alors même que du côté ennemi, entre en jeu
une escadre italienne considérable. Le rapport de force en méditerranée se voit
bouleversé.
Incidemment,
le nom Cunningham pourrait faire l’objet d’un question à 1000 euros ou trouver
sa place dans Questions pour un champion, car pour une courte période, sur le
théâtre des opérations en méditerranée, les trois armes britanniques ont eu à
la tête de leur commandement : le général Alan Cunningham pour l’armée de
terre, Andrew Cunningham pour l’escadre de méditerranée orientale basée à
Alexandrie, l’amiral John Cunningham pour celle de méditerranée occidentale
basée à Gibraltar et un général Arthur Cunningham pour l’aviation.
Emmanuel
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D’après Je ne regrette rien
Si l’amour
est un son, ma parole le chante,
Ma poitrine
le hurle, si l’amour est un cri,
Si l’amour
est silence, mon souffle le retient ;
Si l’amour
est un geste, tout mon être le danse,
Mes mains
l’ont buriné, si l’amour est statue,
Si l’amour
est mot, ma plume le formule.
Si l’amour
est rocher, j’y repose ma tête,
Et j’y
plane léger, si l’amour est un ciel,
Si l’amour
est un lac, j’y flotte entre deux eaux.
Si l’amour
c’est Toi, tout le passé s’éclaire,
Et le
présent n’a plus de mystère pour moi,
Et je
crois en demain, puisque l’amour c’est Toi.
Christiane
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