Matin au Cap Cod - Edward Hopper, 1950 |
Une brise
légère incline les herbes jaunies et les arbres commencent aussi à se
décolorer. Un ciel plutôt pâle et quelque peu nuageux éclaire de ses faibles
rayons ce paysage d’une banalité désolante, sans empreinte personnelle de ses
propriétaires.
Dans ce
décor insignifiant, le seul temps fort est cette dame, derrière sa fenêtre.
Elle semble très intéressée par ce qu’elle voit au loin et c’est le moment où
Edward Hopper nous laisse improviser…
Pour ma
part, dans ce paysage qui me paraît si banal et démoralisant, en ce début
d’automne, j’aime à imaginer une joyeuse scène de petits lapins qui jouent et
sautillent en se poursuivant dans la fraîcheur du matin. Et vous ?
Gabrielle
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Cette
femme a cru entendre le bruit d’une voiture dans le lointain. Elle se hisse à
genoux sur le fauteuil de velours bleu mais, rien aux alentours. Seuls les
arbres qui dansent en agitant comme des marionnettes leurs longs bras touffus,
animés par le vent du mois d’août. Les hautes herbes à perte de vue se penchent
à droite, à gauche, en avant, en arrière, ondulant gracieusement en un rythme
saccadé. Ce doit être ça « L’herbe folle ».
Elle
écoute une chanson de la chanteuse Barbara. Le texte correspond à ses états
d’âme, elle reprend les paroles. « Quand reviendras-tu ? Ce n’est pas
aujourd’hui, voilà combien de jours, voilà combien de nuits ? Tu m’as dit
cette fois c’est le dernier voyage, pour nos cœurs déchirés c’est le dernier
naufrage ».