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Comme
tous les matins, à huit heures trente, il ouvrit la porte de sa classe qui
était située au rez-de-chaussée du bâtiment… Quel spectacle s’offrit à
lui ! Notre collègue nous appela, nous étions tous prêts à regagner nos
postes et il voulait que nous constations, nous aussi, ce vrai désastre…
Très
vite, nous avons saisi ce qui avait pu se passer cette nuit-là… Un vasistas
était resté malencontreusement ouvert. Un chat de gouttière qui rôdait à la
recherche d’une source de chaleur avait dû sentir une légère bouffée
bienfaisante en passant au-dessus du vasistas. C’était l’hiver et les chats
aiment bien dormir au chaud…
Notre
Mistigris inconnu, avec la souplesse bien connue des félins, en trois ou quatre
bonds, avait dû sauter du rebord extérieur de la fenêtre sur le vasistas
entrouvert, l’ouvrir en grand et… plouf ! rebondir dans l’aquarium placé
juste en dessous l’entraînant dans sa chute avec tout son contenu. Quelle
aubaine nous notre matou ! Non seulement il avait trouvé la chaleur mais
un festin inattendu, une vraie pêche miraculeuse. Il avait grignoté presque
tous les poissons… Certains n’avaient plus que la tête, pour d’autres seule
subsistait l’arête dorsale. Le festin ne convenant pas au goût de notre
pêcheur, il avait laissé une dizaine d’agonisants dont quelques-uns se
tordaient encore de douleur avec des spasmes affreux dans des flaques d’eau
formées çà et là sur le revêtement de sol.
Les
alentours avaient subi aussi quelques dommages. Les piles de cahiers verts,
rouges ou bleus rangés sur l’étagère sous l’aquarium avaient été transformées
en éponges multicolores.
De la
cour de récréation, tous les élèves accoururent pour jouir de ce spectacle
inattendu. « Pauvres poissons », disaient les uns, « Sale
chat » clamaient les autres. Quelques filles de cette classe de CM1
pleuraient ! Elles aimaient ces compagnons silencieux dont elles pouvaient
suivre les évolutions pendant des cours plus ou moins intéressants. Puis, par
équipe de deux, ils étaient chargés de donner à manger aux poissons et de
changer l’eau. Et cette tâche divertissante allait disparaître ! Eux aussi
deviendraient chômeurs ! L’avenir était soudain bien sombre pour ce
CM1 !
Il
fallait malgré tout réparer les dégâts : les femmes de ménage accoururent
et se mirent à l’ouvrage. Chaque coup de balai ramenait à la surface des
vestiges du massacre nocturne. Le chat avait commis d’autres méfaits en
cherchant à quitter les lieux. Pour regagner la seule issue, il s’était
accroché avec ses griffes aux rideaux de tissu léger qui tamisait le soleil quand
ses rayons gênaient les élèves, quelques-uns étaient en lambeaux ! Seule
cette classe de CM1 passa la matinée au préau. Leur maître inventif et
dynamique organisa des jeux pacifiques qui permirent aux enfants de passer le
temps agréablement et ils parlèrent longtemps de cette demi-journée. Quant au
maître, il jura de ne plus jamais installer d’aquarium dans sa salle de classe.
Christiane
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Comme
tous les matins, à 8h30, il ouvrit la porte du bureau, l’âme chagrine. Mais tout
semblait différent, les murs gris du bureau étaient recouverts de peinture lumineuse
tel un soleil d’été en ce sombre jour d’hiver. Près de la fenêtre, un grand pot
de tournesols artificiels dominait la pièce, ce qui donnait une pêche
irrésistible. Le revêtement du sol devenu vert ressemblait à une vaste prairie.
Quelle
joie ce changement effectué pendant les quatre jours fériés !
Il se
sentait revivre bien dans sa peau, prêt à affronter une semaine de travail. Les
collègues arrivés les uns après les autres ne trouvaient pas les mots pour décrire
cette agréable surprise et ils sont allés à la cafète boire un café pour fêter
l’événement. Ils invitèrent pour le remercier leur directeur qui accepta de se
joindre à eux, content de leur joie. Puis
la vie reprit son cours, le travail aussi, avec moins de coups de cafard et plus de chansons
dans la tête, plus de bénéfices pour l’entreprise, plus de travail pour les
employés pas plus payés.
Un petit
coup de peinture, comme une baguette magique, motive les employés
reconnaissants à la bonne fée et ils ne mesurent plus leurs efforts pour la contenter.
Ainsi va la vie…
Mireille
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Comme
tous les matins, à huit heures trente,
il ouvrit la porte de son bureau aux murs recouverts d’une peinture gris perle
et s’arrêta quelques instants sur le seuil. Comme il faisait encore sombre, il
appuya, à sa gauche, sur le bouton électrique. Une lumière blanche jaillit
éclairant la pièce de reflets. D’un œil exercé, il en fit le tour pour vérifier
qu’aucun détail n’attirait son attention et que le ménage avait bien été fait. Il
regarda en face de lui, la fenêtre où perçait un jour blême et aperçut, sur
l’extérieur, une minuscule araignée blottie dans l’embrasure. Il grimaça mais
s’en désintéressa. Il se dirigea alors vers son porte-manteau. En passant, il
posa sa serviette de cuir noir sur la table puis d’une main, il enleva posément
son chapeau de feutre et l’accrocha. Ensuite, il se défit de son indémodable
pardessus qui le protégeait si bien du froid et de l’humidité par ce jour
automnal, et le pendit au deuxième crochet. Il alla tranquillement s’asseoir. D’un
geste presque automatique, il passa le doigt dans la rainure de la table. Non,
rien à dire, tout était net et propre comme il l’aimait. Il respira
profondément de contentement. Il ouvrit
le tiroir de droite et en sortit sa règle, sa gomme et ses crayons et
qu’il plaça méthodiquement devant lui puis, dans celui de gauche, saisit la
tirette, prit les clés et, comme chaque matin, ouvrit, une à une, les armoires de
bois peint gris cendre. Il remarqua que celle qui jouxtait la fenêtre
commençait légèrement à s’écailler au niveau des gonds. Il fit la moue. Cela le
contrariait. Il le signalerait au service entretien. Puis, comme chaque matin,
il parcourut des yeux, les dossiers suspendus et choisit celui qu’il allait
étudier ce jour. Il l’enleva avec soin et revint à sa table. Il alluma son
ordinateur. Sa journée commençait dans le silence. Mais pas pour
longtemps ! A peine s’était-il assis, que le téléphone sonna. Les coups de fil allaient succéder aux moments
de travail. Constamment interrompu, mais il en avait l’habitude, il ne se
départissait pas de son calme pour autant.
A dix
heures, comme toujours à cette heure-là, il irait, pendant dix minutes, prendre
un café avec ses collègues et glanait les informations sur la vie de
l’entreprise. Puis jusqu’à midi, il reprendrait sa tâche. Cette activité lui
plaisait car elle lui apportait
assurance en lui-même et sécurité. Il aimait le travail bien fait ! Et
ainsi sa journée s’écoulerait comme tous les autres jours de labeur, dans la
sérénité du devoir accompli.
Marie-Thérèse
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Comme tous les matins, à
huit heures trente, il ouvrit la porte de son bureau et surprise, il découvrit
un capharnaüm épouvantable. Tout était sens dessus dessous. Ses livres, ses
chers livres de contes et ses registres de comptes jetés à terre, gisaient froissés,
déchiquetés, sur un sol jonchés de détritus. On voyait encore les traces des
chaussures d'une grande pointure maculant la Belle au Bois dormant ! Il ne
pouvait réprimer un serrement de mâchoire et un tremblement de tous ses
membres. Mais pourquoi s'être acharné ainsi sur son travail et le loisir de se
divertir entre deux reports de statistiques - il détendait ses jambes et son
cerveau et se mettait à rêver à Alice aux pays des merveilles. Pourquoi lui
faire cela à lui ? Et d'abord que cherchait-on ? Il avait beau se poser des
questions, il ne trouvait pas de réponse. Il ne se souvenait pas d'avoir fait
du mal à qui que ce soit et il ne comprenait absolument pas pourquoi tant d'acharnement
et d'opiniâtreté dans un désir de nuisance gratuite. Pourquoi avoir agi ainsi
avec tant de barbarie ? Pur acte de vandalisme que tout ceci dans un bureau ne
payant pas de mine en soi. Il n'avait même pas de liquidités ! Encore moins
d'objets d'arts, de tableaux ou autre outil informatique ou téléphonique. Ce quarante-cinq
fillette vengeur a dû se défouler, explosant ici un meuble, réduisant ici une
étagère en sciure de bois, balayant d'un revers de main une rangée entière de
documents confidentiels pour finir par uriner dessus jusqu'à ce qu'un magma
immonde apparaisse. Pourquoi tant de méchanceté ? Dans ce fatras inextinguible,
ces traces de pas marquées au fer rouge étaient lourdes de signification et
révélaient le tempérament du voleur. Il se prit à penser au film et au livre
relatant l'histoire du pullover rouge et de ces fameuses preuves non cohérentes
Les recherches adn n'existaient pas encore et le dossier s'était refermé
emmenant un homme à la mort sans que l'on puisse révéler s'il s'agissait du
véritable violeur et meurtrier.
On respirait là comme un
vent de frustration et d'incohérence dans la façon de procéder et face à
l’absence d’euros sonnants et trébuchants. Le voleur cherchait-il des comptes
de clients ? Des chèques à déposer ? Ou un billet de loterie gagnant oublié sur
un coin de bureau ? Avait-il besoin de bons pour payer ses courses au
supermarché, car le lot réservé à cet effet avait disparu ? Il ne risquait pas
d’aller loin avec ce petit pécule. Les bons étant nominatifs et de montants si
faibles; que ça ne valait pas la peine de prendre autant de risques pour si peu
de profit. Mais, pour des familles démunies, cela représentant une manne bienvenue.
Il n'avait pas dû prendre le temps de lire les intitulés ou encore a-t-il été
surpris dans ses recherches et s’était-il enfui en laissant la porte entrouverte
juste suffisamment pour qu'on puisse imaginer que la femme de ménage y passait
l'aspirateur !
Il faut que je demande à
Maria. Mais non ! Elle est en vacances. Alors à Cécilia, la remplaçante. Il
s'agit de savoir où elle pourrait bien se trouver ? Mais il n'avait pas son
numéro de téléphone. Elle quittait le bureau avant son arrivée. Devant ses yeux
passaient des scènes abominables, des visions de rapt, d’agression. Mais
revenons à ce cambriolage qui aurait peut-être pu se transformer en vol à main
armée ou séquestration avec ou sans préméditation ? Pris de sueurs froides,
l'homme, les yeux fixes et le teint blafard, entendit des gémissements. Son
regard se teinta de cet éclair ne trompant personne. Il se dirigea vers le cagibi
et y découvrit Cécilia ligotée et portant un ruban de plastique autocollant sur
ses lèvres. Elle roulait des yeux anxieux et se démenait comme une pauvre
malheureuse. L'homme sortant de sa stupeur, la libèra de ses liens et du
collant. Il l'aida ainsi à se relever. Il ne savait que dire, il finit par lui
prendre la main. Elle tremblait elle aussi. Il chercha son portable et appela Police-Secours
et les pompiers qui se rendirent sur place gyrophare et sirène en action se
frayant un chemin dans la circulation routière dense. Après une visite à
l'hôpital pour s'assurer que Cécilia ne présentait pas de traumatismes
physiques, l'employée et l'employeur finirent par quitter le centre hospitalier
pour se rendre au bureau de police voisin afin d'y témoigner. Ce qui
représentait un vrai traumatisme. Une cellule de crise sur place les prit en
charge en la personne d'une femme ayant reçu une formation spécifique afin
d'aborder les victimes ayant subi des chocs émotionnels et psychologiques
importants.
Il resta longtemps marqué
par sa mésaventure et Cécilia cessa de travailler. Elle se consacra à ses
enfants en ayant perdu énormément de poids. De ce jour rien ne fut plus comme
avant et ils adoptèrent des comportements différents. LA CONFIANCE AYANT
DISPARU, il faudra beaucoup de temps pour reprendre confiance en soi et en
autrui. L'homme changea de profession et reprit un emploi de salarié. Son obsession
: ne jamais se retrouver seul.
Claudine
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Comme
tous les matins, à huit heures trente,
il ouvrit la porte de son bureau. Il
avait brièvement salué ses employés avant de l’atteindre. Il aimait bien ce
lieu au fond du couloir où il se sentait chez lui. Depuis qu’il avait obtenu ce
poste, il travaillait à l’aise, dans le calme
sans que personne ou presque ne
vienne l’interrompre. Ce n’était pas un
de ces bureaux modernes, très clairs. Il n’aimait pas le moderne et il
appréciait ce côté un peu vieillot de la pièce malgré les armoires métalliques.
Mais aujourd’hui c’était l’automne ; il pleuvait, ce qui le mettait
franchement de mauvaise humeur et il faisait encore sombre. Il poussa doucement
la porte. Il n’était vraiment pas pressé d’entrer.
Bien
qu’il sût où se trouvait le bouton électrique, il attendit quelques secondes
avant d’appuyer dessus. Au moment où il allongeait le bras, un léger bruit
l’interrompit. Il entendait de petits cri-cri-cri comme un grignotage. Se
frottant les yeux et les écarquillant successivement, dans la demi-obscurité, il
aperçut sur le sol, près de la lampe à pied, une mignonne petite souris qui se
délectait de quelques miettes de je ne sais quoi, ou plutôt d’un morceau de
feuille de papier. Il n’en revenait pas. Pourtant, la femme de ménage avait
déjà dû passer ! Que venait faire cette petite souris, à cette heure
si matinale, pour elle ? Il se le
demandait bien et de la voir là, minuscule, grignotant à toute vitesse, sa
mauvaise humeur disparut d’un seul coup. Aller savoir pourquoi, de la regarder,
si mignonne, agitant sa queue, cela lui avait donné envie de chanter.
Réminiscence d’une comptine de son enfance ? Il ne savait plus mais du
coup, il referma tout doucement la porte et contourna le bureau afin de ne pas
la déranger. Il hésitait encore à allumer la lampe car bien sûr, la lumière la
ferait fuir immédiatement mais il ne pouvait rester là dans le noir à attendre.
Les employés l’avaient vu passer et se seraient posé des questions ! Il se
résolut à faire un pas pour faire craquer le plancher et d’un geste rapide, il
saisit l’interrupteur. La lumière jaillit. Affolée, la petite bête s’enfuit
vers le mur mais elle ne semblait pas retrouver son trou. Elle courut jusqu’au fond du bureau puis toujours aussi
vite, revint sur ses pas pour atteindre l’autre extrémité. Elle recommença une
deuxième fois. Lui, s’était assis tranquillement et confortablement. Il
continuait à suivre son manège, amusé de la sentir aussi apeurée.
Soudain,
sans que rien ne présage de sa trajectoire, elle traversa la pièce, passa sous
son fauteuil et s’évanouit dans l’angle opposé comme absorbée par les pierres.
Il regretta sa disparition trop rapide.
Il sortit
alors son dossier et se mit au travail. Puis il appela un de ses employés.
Curieusement,
cette visite impromptue de cette petite souris l’avait vraiment mis de bonne
humeur et il sentait en lui comme une joie intérieure. Il avait du mal à
comprendre pourquoi mais ce qui est sûr, c’est que sa journée se déroula sans
encombre.
Quand le
soir venu, il referma la porte de son bureau, il avait vraiment bien avancé dans sa
tâche !
Marie-Thérèse
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