Chaperon Vert
Tu étais
si beau « mon parc à corbeaux ». Quand j’approchais de tes croassements de bienvenue, quand tous
ces volatiles se passaient le mot, quand ils voletaient d’arbres en arbres leurs grandes ailes noires étendues formaient
comme une banderole ou un étendard. Quelques plumes se détachaient
que je glissais promptement dans mon sac. Aujourd’hui, les tractopelles et les bulldozers ont arraché hibiscus,
pivoines, massifs floraux et aucubas.
Des bosquets de baies rouge-sanguine, aux feuillages changeant et rougissant sous la lumière du soleil ont laissé la place aux premières pierres de la
nouvelle maternelle derrière les palissades actuelles.
Où est partie ton allée
de platanes ? Coupés, sectionnés, tronçonnés, réduits en sciure et utilisés
peut-être pour faire du contre-plaqué ou de la litière pour les
chats ? Où pourrons-nous nous réfugier pour profiter et nous protéger des
rayons de soleil d’été sans cette belle ombrelle de verdure improvisée. Où
es-tu mon Chaperon de moins en moins vert ?
Claudine
.........................................................................
Parc de Bila
Vous
souvenez-vous du petit parc en face des usines Bila ?
C’était
un petit parc charmant bien entretenu avec ses parterres de roses.
Nous le
traversions pour nous rendre à la Mairie, au dispensaire ou à d’autres
endroits.
Les bancs
accueillants sur lesquels se reposaient quelques minutes les ménagères pour
faire un brin de causette à des personnes connues.
Combien
d’histoires d’amour ont commencé sur ces bancs, pour quelques jours, quelques
mois parfois des années et aussi pour la vie.
Nous,
nous l’appelions le petit Parc de Bila. Vous en souvenez-vous ?
Mireille
.........................................................................
Rue de la Chamoiserie
Bientôt la neige la tapissera de blanc.
Marie-Thérèse
...........................................................................
162, rue Gabriel Péri
Jardin de la cité Victor Hugo
Je me
souviens de ma petite enfance au 162, Rue Gabriel Péri, avec ses commerçants.
Sous l’occupation, avec les tickets de ravitaillement avec lesquels les gens
faisaient la queue chez les commerçants : « Hauser » avec
Germaine qui arrivait sur sa grosse moto qui s’est appelé « La Laiterie
Parisienne » par la suite, « Maggie » l’épicerie, « Le
Primistère » qui se nommait précédemment « Le Familistère », les
marchands de fruits et de légumes : « Marie », « Les Fruits
d’Or », la pharmacie, le charcutier Tisseuil qui appelait ses clientes
« ma cocotte » tout en faisant son beurre, le boucher de cheval et
celui de bœuf, la maroquinière avec ses bijoux de pacotille, ses parapluies et
ses produits de beauté, les caves « Narbonne », le photographe, la
laverie, la teinturerie, le marchand de journaux, le marchand de couleurs
et « Valta » le boulanger. C’est ce que je voyais tous les
jours. Nous retrouvions les mêmes personnes avec lesquelles nous bavardions
pendant les interminables files d’attente. Quelques commerçants sont restés
très longtemps jusque dans les années 70/80. Il n’en reste plus rien
aujourd’hui que des souvenirs anciens.
...........................................................................
J’ai
quelques souvenirs des bâtiments du 162, rue Gabriel Péri où je suis née au 7ème
étage. Je trouvais tristes, ces grands bâtiments sombres comme la plupart des
habitants sous l’occupation allemande. Ils avaient envie de parler à ceux qui
les écoutaient malgré leurs deuils et leurs chagrins. La plupart attendait des
nouvelles et le retour des membres de leur famille retenus prisonniers.
Certains sont revenus, d’autres ne reviendront plus.
Lorsque
le vent soufflait, je voyais sur le toit des bâtiments des girouettes telles
d’horribles sorcières avec leurs robes noires et qui tournaient en grinçant au
rythme du vent, tels des oiseaux de mauvais augure annonçant des malheurs.
Jusqu’au
milieu des années 50, les gens étaient proches les uns des autres. C’était le
bon côté des choses dans ce pays dévasté.
Mireille
...................................................................................
Le parc Picasso
Le parc
Picasso est un joyau serti au fond du Val de Bièvre, entre une crèche et un
stade. Il n’est pas rare –surtout le samedi en fin d’après-midi – d’y
rencontrer une noce en provenance de la mairie, venue se faire photographier.
L’émouvant s’ajoute alors au pittoresque.
Au
surplus, pour ce qui est de l’ambiance sonore, aux cris et rires des enfants
viennent se greffer des coincoins et parfois même un cocorico émis depuis une
mini basse-cour aménagée dans l’encoignure du parc opposée à celle de l’aire de
jeu.
Son-et-lumière
À
Gentilly, d’un poste dégagé offrant une vue panoramique vers le sud-ouest,
l’observateur bénéficie dès la tombée de la nuit d’un grandiose spectacle
lumineux tricolore que d’aucuns ont baptisé « Les trois rivières de
diamants ».
À droite,
s’étendent en enfilade des lampions clignotants verts le long de l’aqueduc
d’Arcueil et à gauche sur un tronçon en pente de l’autoroute se succèdent les
phares blancs des voitures roulant vers Paris et les feux arrière rouges de
celles qui s’en éloignent.
Si à cette
vision se superpose le bruit du vent dans les feuillages de la voirie, on
bénéficie d’un spectacle son-et-lumière.
Campus du Val de Bièvre
Gentilly
peut être fière de voir s’implanter le « Campus du Val de Bièvre »
qui constitue, au long de cette vallée, le chaînon terminal d’une succession
d’établissements scientifiques de recherche de haut niveau.
Ce serait
en quelque sorte l’équivalent européen de la réputée Silicon Valley américaine.
Graffitis
Gentilly
se pare de superbes graffitis. Il en est un qui prime : celui qui est
adjacent au bureau de poste et enjambe la Bièvre, aujourd’hui enterrée mais qui
jadis coulait à l’air libre. Accoudé au parapet qui borde le trottoir, on
admire le paysage dépeint : une reproduction fidèle de l’ancien état des
lieux, avec une tannerie et son personnel mettant à profit l’eau du ruisseau.
De style
inverse pouvant être qualifié de moderne, un autre graffiti revêt la façade de
la Compagnie des Eaux, à la sortie de Gentilly, vers Montrouge, tout près de la
frontalière Promenade des aqueducs.
Emmanuel
.........................................................................
L'église Saint-Saturnin
De ma
fenêtre, je vois le clocher pointu et élégant de Saint-Saturnin. De
l’extérieur, cet édifice est le type même des églises de campagne, ce qu’était
alors Gentilly. Au centre du bourg se situait le « Grand
Gentilly » avec l’église autour de laquelle fermes et propriétés
s’étendaient vers la vallée de la Bièvre. La première église date du VIème
siècle, c’est Dagobert qui donna à saint Eloi, son ministre, des terres et une
maison à Gentilly. L’église actuelle fut construite à partir du XIIème siècle
et consacrée en 1536 par l’évêque du Mans. À l’intérieur, le chœur est tourné
vers l’Est (Jérusalem), le côté droit est en belles pierres blanches, les mêmes
que celles de Notre Dame de Paris, extraites des carrières de Gentilly. Ce qui
frappe surtout ce sont les beaux vitraux dont certains représentent des
personnages étant passé à Gentilly : Saint Vincent de Paul, Louise de
Marillac, saint Ignace de Loyola, Saint François-Xavier.
Décrétée
bien national à la Révolution, l’église appartient depuis à la ville de Gentilly
qui a entrepris des travaux de rénovation couronnés de succès puisque l’église
est classée Monument historique en 1998.
Pour ma
part, je ne quitte jamais ce lieu sans avoir une pensée pour tous ces hommes et
femmes qui depuis 1300 ans ont exprimé ici leur foi, leurs joies et leurs
peines mais aussi leurs espoirs.
Christiane
................................................................
Jardin de la cité Victor Hugo
Gentilly
si je devais te raconter, je parlerais de tes enfants qui couraient gaiement
dans la cité Victor-Hugo et de ce petit jardin d’aventure adjacent jouxtant la
mosaïque représentant notre bon patriarche. Je te rafraichirais bien la mémoire
et te remémorerait ce grand toboggan que les gamins empruntaient en riant.
Celui qui côtoyait l'école primaire de notre grand poète littéraire, qui depuis
n'existe plus depuis l’adolescence de ma
tendre progéniture. Je me souviens encore des rires, des cris, des glissades,
des poursuites et du joyeux tournis de leurs pupilles noires brillantes comme
de l’onyx et de leurs joues roses de
bonheur. Je me souviens encore de leurs pieds qui freinaient ainsi une descente
trop rapide sans doute. Ces petites baskets un peu éculées qui jaillissaient dans
l’espace herbeux et boueux à la mauvaise saison. Gentilly, je te dirais,
s'il-te-plaît si tu pouvais réhabiliter ce coin qui a tant compté pour eux en
un espace de jeux : le City-stade actuellement.
Claudine
..............................................................
La maison Doisneau
Qui se
souvient encore de la tannerie
installée sur les bords de la Bièvre, rue
du Paroy ? Qui se rappelle que la rivière passait à cet endroit-là, à
mes pieds ? Peut-être, mes pierres demeurent seuls témoins de cette vie
disparue. Comme j’ai été triste de me
voir dans un état si lamentable, moi, hôtel du Paroy, face à ce petit immeuble complètement délabré, en ruine, sur un chemin pentu,
plein d’ornières ! Et à mes côtés, que de vieilles bâtisses comme la
petite maison lépreuse attenant au café du coin ! Heureusement pour moi,
Doisneau m’a racheté et j’ai fait peau neuve ! Maintenant je donne aux jeunes photographes, la
possibilité de se faire connaitre ! Et devant mon entrée, quelques carrés
de pelouse me donnent une note de gaîté. De plus, depuis 2005, je voisine avec la médiathèque, beau bâtiment de
verre, d’acier et de ciment blanchi dont la galerie lumineuse enjambe ma rue
pierreuse, mais lisse, toujours pentue. Et cette construction très moderne ne
gâche en rien mon style car par contraste, elle met ma façade en valeur.
Marie-Thérèse
...................................................................
Anciens commerces
Robert Doisneau |
N’oublions
pas le Marché du Mardi et du Dimanche où j’ai découvert « Tout à 100
Francs » avec le nylon et les objets en plastique.
Mireille
...........................................................................
Espaces verts
Ce que
j’aime le plus à Gentilly, ce sont ses espaces verts qui donnent de l’air à la ville. Les maisons, les
immeubles ne s’alignent pas en continu, dans la grisaille mais au contraire
sont très souvent illuminés
par des jardins
comme celui de la Paix ou
encore, le parc du
Coteau, le parc Picasso, pour la plus
grande joie des enfants et pour celle des passants, par
de petits squares à l’intersection de
deux rues comme à l’entrée de Gentilly ou même par des ronds-points fleuris, des
parterres devant la mairie, autour de l’Eglise Saint Saturnin et bien d’autres
endroits encore. Tout près de Paris, Gentilly donne une impression de calme et
de campagne même si, toujours en mouvement, elle se renouvelle constamment en
améliorant la cité par de nombreux travaux.
Elle a su
transformer après l’incendie
la vieille usine S.N.R. de la rue Raspail en
un jardin partagé mais elle sait aussi conserver son patrimoine, redonnant une nouvelle vie comme
à de vieilles bâtisses comme les bains-douches
qui seront réhabilités en équipement culturel sur le thème de l’« image en
mouvement et du son » mais dont la façade sera conservée.
Marie-Thérèse
...........................................................................
Gentilly
Ville fleurie
Ô combien réjouit
Mon cœur
De tes couleurs,
De ta fraîcheur
Ô combien,
Ô combien,
J'aime tes fleurs.
Ville aux multiples fontaines
En ton centre-ville
A la belle saison
Pétunias et bégonias fleuris
Géraniums-lierre en cascades
Dégringolent gaiement des balustrades
Des fontaines et des bacs
J'aime tes rivières de rubis.
Gentilly j'aime quand tu ris.
Quand arrive l'été,
Tes parterres ne sont que ravissement
Le soleil joue entre tes feuilles de bananiers.
Je te parcours, je revis.
Ville sous les arcades
Ô combien tu es jolie.
Quand quelques branches de saule,
Le long de cette grande allée
Où jadis la Bièvre coulait
Le long de cette grande allée
Où jadis la Bièvre coulait
Me caressent le visage
Et me transmettent leur message,
Celui de la vie
Dans ce jardin du Paradis.
Dans ce jardin du Paradis.
Gentilly, ville aux nombreuses facettes
Ville de rêves et de mouvements
Ville de trêves et de boniments
Tu apparais différente et refaite
Un beau matin d'été finissant
Ô mon palmier frémissant
Sous un simple coup de vent.
Qu’es-tu devenu ?
Coupé en rondins croupissants ?
Ô mon Gentilly,
Quand je reviens vers les murs reposants
De ta petite église, ô combien charmants
Quand quelques rayons de soleil se glissent
Le long des vitraux rénovés
Sur le banc je me hisse
Et je prends quelques clichés.
Ceux d'hier et d'aujourd'hui
Quand Bièvre et Victor-Hugo
Nous ont conté
Entre herbes folles
Et peupliers
Ceux d'hier et d'aujourd'hui
Quand Bièvre et Victor-Hugo
Nous ont conté
Entre herbes folles
Et peupliers
J’aime ton cadre vert, ta chlorophylle
Ce côté village et cette intimité,
Ville aux plantes grimpantes :
Des volutes de chèvrefeuilles
Aux entrelacs de Vigognes,
Aux douces senteurs jasminées
De tes tonnelles bien protégées
Sur la place du marché.
De tes tonnelles bien protégées
Sur la place du marché.
J'aime marcher sous ce manteau
Le nez au vent frais et m'en parfumer.
Gentilly, si je devais te quitter,
Je me souviendrais de toi et de tes rosiers.
Je ferme encore les yeux devant tes roses,
Celles que déjà mes enfants connaissaient.
Celles que déjà mes enfants connaissaient.
Elles accrochent mes yeux.
Elles retiennent mes doigts
Elles sont de ce rose délicat
Elles sont de ce jaune paille-citronné
Elles s'irisent et rougissent allègrement
Quand par mégarde, canettes et papiers
S'égarent à leurs pieds.
Claudine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire