Ecrire à partir de cette photo de Emad Samir Nassar, lauréat du prix Sharjah de photographie 2016
Bath time in Gaza - Emad Samir - 2016 |
Je pourrais écrire sur la destruction, sur la guerre qui ravage ce pays depuis tant d’années… Non, je vous parlerai de ce père qui sourit, qui s’émeut devant ses enfants. L’heure du bain est un moment privilégié d’échanges et de jeux… Devant l’horreur du paysage qui ressemble plus à l’apocalypse qu’à autre chose, il trouve la force de sourire et de faire rire ses petits afin de leur faire oublier, tout du moins le temps d’un bain, ces cris, ces bruits et ces morts… Ce père essaye certainement de fabriquer une vie normale, avec ses rites et ses rythmes… et le bain en fait partie… une sorte de piscine qui les amuse alors qu’il fait si chaud dehors !
Les
enfants ont toujours été l’espoir de l’humanité et avoir le courage de créer
une vie dans ces conditions, de pouvoir les élever et leur donner l’amour
relève du défi. Mais… se posent-ils autant de questions ? Non, je ne pense
pas… Les enfants naissent partout dans le monde, qu’il y ait des guerres ou
non, que les conditions d’hygiène ou de confort soient présentes ou non… Ainsi
est la vie… et la vie donne le sourire même dans les pires conditions !
Valérie
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Si ma colère pouvait gronder aussi fort
que les canons, si mes ruisseaux de larmes pouvaient éteindre le feu, à la vue
de cette image chaotique, éphémère, paradoxalement fixée pour l’éternité par un
cliché photographique ?
Qui se souvient de Ramallah, surpeuplée,
sous le blocus, puis laissée pour morte : ville fantôme, sous chape de
silence de plomb.
Un nuage de fumée s’élève au loin,
perpétrant d’autres pilonnages d’artillerie aux mortiers, et des frappes
aériennes par hélicoptères équipés de missiles d’une puissance de feu
comparable à celle des plus gros obus d’artillerie.
Dans ce qui fut une ville, un
appartement, à ciel ouvert, éventré, pulvérisé, montrant une scène de
résilience éphémère sous le ciel chauffé à blanc.
Une attaque aérienne vient d’anéantir
intégralement des quartiers à forte densité de population.
Parmi les gravats, les décombres, les
armatures métalliques tordues par la déflagration, dérisoires guirlandes, fétus
de paille : le père comme si rien ne s’était passé, rafraîchit ses deux
fillettes. Elles sont toute habillées dans la baignoire d’angle ; c’est un
instant exceptionnel, intense. Ils ont tout perdu mais ils sont vivants !
La vie ne tient qu’à un fil, dans ce cadre apocalyptique, aussi hostile et
raviné que la surface de la lune.
Mais où sont donc la mère et le reste de
la famille ?
Ils sont loin, les droits de
l’enfant ! À la vie, à l’éducation, à l’alimentation, à la santé, à l’eau,
à l’identité, aux libertés, à la protection.
La politique de la terre brûlée, de
l’extermination systématique, au vu et au su du monde entier, vole l’enfance à
la jeunesse porteuse d’avenir : faut-il ériger en exploit la victoire des
marchands d’armes qui ont de beaux jours devant eux ? La vie humaine des victimes innocentes
n’a pas plus de valeur qu’un crachat lancé en défi au monde entier, une
imposture devant l’atteinte aux droits fondamentaux de tout être humain,
théoriquement du moins.
Marie-Christine
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« Enfants de tous les pays, de
toutes les couleurs, vous avez dans le cœur votre bonheur »
Enrico Macias chantait cette si jolie
chanson qui mettait à l’honneur tant d’enfants d’origines et de pays
différents.
Des enfants ayant un destin lié souvent
aux conditions et événements socio-politiques, ethniques, religieux du
pays de leurs parents. Des
problématiques et des conflits pouvant amener des hommes à massacrer des
populations entières en ne préservant ni les femmes, ni les personnes âgées, ni
les enfants.
Mais autant les enfants peuvent vite
saisir et capter le côté inquiétant d’une situation lors d’un conflit armé de
guerre civile, fratricide, ou entre tribus et peuplades aux idéologies
opposées, autant, et c’est ce qui est le plus surprenant et déroutant, les
mêmes enfants ayant subi, vu, vécu, ressenti ces situations de stress intense
peuvent être hypersensibles et réceptifs aux moindres spectacles festifs se
déroulant sous leurs yeux.
Alors cette photo est révélatrice,
porteuse de cette force et de cet espoir que nulle part ailleurs dans le monde,
dans un espace de paix et de sérénité au quotidien, qu’aucun autre enfant ayant
l’habitude de vivre paisiblement ne peut ressentir aussi fortement et
chaleureusement.
Quoi de plus stupéfiant que de regarder s’égayer
deux enfants dans une baignoire, sous le regard enchanté de leur père qui rit
en les voyant ô combien heureux.
Une joie simple qui éclate sous le soleil
palestinien, dans un ciel azuré. Bleu comme l’eau de la mini piscine que cette
maison de luxe anciennement spacieuse pouvait offrir à ses hôtes afin de s’y
relaxer.
Un spa presque à ciel ouvert, avec vue
sur des éboulis et sur un champ de désolation tout droit sorti de la planète
Mars.
Le contraste est fort comme la lumière
dans les reflets de l’eau. Ces trois personnages sont comme une auréole du
bonheur de se retrouver, seuls au monde, dans un rapprochement, un échange et
une transmission de chaque instant : un émerveillement des sens et une
projection vers un ailleurs. Cette possibilité de pouvoir ainsi sublimer le
moment et oublier ainsi tous les tourments nous rappelle que la vie ne dure pas
éternellement et qu’il faut saisir les moments heureux, et même les provoquer.
C’est ce que je nommerais la positive
attitude. Je rajouterai que ce serait important de savoir ô combien on peut
être vulnérable et qu’à tout moment tout peut se retourner contre nous… et que
justement notre instinct de survie et nos valeurs profondes d’amour pour la vie
nous poussent à nager vers la surface et à sauver notre peau grâce à cette
positivité que chacun est à même de posséder, mais que l’on noie sous flot de
sentiments et d’émotions contraires.
L’enfance est source de résurrection et
elle est vraiment l’avenir de l’homme autant que celui de la femme qui donne
naissance à l’enfant. Les enfants sont
nos terminaisons nerveuses. Ils nous donnent souvent des leçons de
courage et d’insouciance. Ils sont notre bateau ivre, notre arche de Noé, notre
présent et notre futur. Ils sont ce que nous voulons et pouvons bien leur donner :
notre patrimoine et notre généalogie. Notre descendance et le poids de nos
espérances. Ils sont tout ceci.
Claudine
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Espérance
Est-il
plus beau spectacle que des enfants qui rient au milieu des ruines,
Semblant oublier pour un moment le spectacle désolant qui les entoure.
Pendant quelques instants ils profitent avec leur père du bonheur qui s'offre à eux,
Epanouis comme on peut l'être à leur âge et désireux avant tout de vivre.
Riant et jouant dans ce bain qui les rafraichit et semble les ravir,
Aucun d'eux ne pense plus aux bombes qui anéantissent toute vie alentour.
Nuages gris qui passent dans un ciel qui se voudrait toujours bleu,
Chassons toutes ces images négatives pour ne voir que le meilleur,
Espérons qu'un jour une paix durable reviendra entre les hommes.
Semblant oublier pour un moment le spectacle désolant qui les entoure.
Pendant quelques instants ils profitent avec leur père du bonheur qui s'offre à eux,
Epanouis comme on peut l'être à leur âge et désireux avant tout de vivre.
Riant et jouant dans ce bain qui les rafraichit et semble les ravir,
Aucun d'eux ne pense plus aux bombes qui anéantissent toute vie alentour.
Nuages gris qui passent dans un ciel qui se voudrait toujours bleu,
Chassons toutes ces images négatives pour ne voir que le meilleur,
Espérons qu'un jour une paix durable reviendra entre les hommes.
Liberté
Les
enfants profitent d'un beau moment
heureux,
Insouciants
comme on sait l'être à leur âge dans un environnement si triste.
Baignés
par un père désireux de leur apporter un peu de joie et de bonheur,
Ensemble
ils essaient de survivre, coûte que coûte.
Repoussant
au fond de leur mémoire tout souvenir qui ternirait cette belle journée,
Tentant
aussi d'oublier ce qui est habituellement leur quotidien malheureux,
Et
voulant à tout prix que la vie remporte ce rude combat.
Vivre
Voir le
désastre laissé par la guerre,
Imaginer que la vie doit continuer,
Vivre à tout prix pour montrer sa force,
Rire après tant de larmes versées,
Espérer qu'un jour enfin on ne pleurera plus.
Imaginer que la vie doit continuer,
Vivre à tout prix pour montrer sa force,
Rire après tant de larmes versées,
Espérer qu'un jour enfin on ne pleurera plus.
Paulette
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Belle
réalisation photographique dans le
saisissant contraste des lumières,
Ambition
de l’homme conquérant qui donne la vie et la détruit,
Ramenant
à la misère et à la douleur ses concitoyens,
Alors que
tous s’entêtent à survivre malgré les calamités.
Ce père
de famille qui, malgré les gravats et l’absence de toutes commodités,
Donne avec
tendresse le bain à ses enfants chéris,
Sera-t-il
demain ce combattant qui lancera le jet mortel sur l’ennemi ?
Pourquoi
détruire ainsi un territoire où il pourrait faire « si bon vivre » ?
Pour des
idéologies qui prônent la paix mais ne la respectent jamais !
Pourquoi
apprendre aux enfants à se battre et non pas à cultiver la tolérance ?
Certes
c’est utopique et pourtant le vœu de chacun.
« Plus
jamais la guerre ! » a-t-on clamé très fort mais la guerre est toujours
là
Sur notre
terre, quelque part comme des taches qui se diffusent et s’étalent.
Le peuple
de Gaza ne demande qu’à vivre en paix !
Les
politiques belliqueux lui en octroieront-ils le droit ?
La loi du
Talion ne peut qu’appeler à la vengeance et à la déraison
Alors que
la joie et le bonheur d’une famille sont là, à portée de main,
Comme les
symbolisent dans toute leur fraîcheur,
Les rires
des fillettes sous le jet d’eau de leur père.
Marie-Thérèse
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Enfants de Gaza…
Dans un
champ de ruines
Un père
est tout sourire
Devant
ses enfants de Palestine
Sous les
bombes de destruction
Le bain
est jeu et adhésion
Une relation
pour l’avenir
Oublier
juste un temps
Les cris
et les pleurs
Pour un
peu de bonheur
Et sécher
les larmes de sang…
Valérie
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Au
milieu des horreurs de la guerre qui n’en finit pas, ils ont survécu, échappant
à la mort. Ils sont venus parmi les décombres
se baigner dans leur baignoire qui trône intacte parmi les décombres.
Le
temps s’est arrêté quelques instants comme si tout était comme avant. C’était
comme si la paix était revenue. Les canons, les fusils, les grenades semblent
faire une trêve pour mieux frapper dans les jours à venir.
Un
rayon de soleil cache les gros nuages noirs et masque l’odeur du sang et de la
mort. C’est un instant magique que ce père savoure avec ses enfants qui,
joyeux, s’ébattent en riant gaiement dans l’eau pas très claire.
Cet
instant de joie retrouvée leur fait oublier un moment la tristesse et la peur
au milieu des décombres et le chant lugubre des grands corbeaux noirs qui
cherchent quelque nourriture. Ils font vibrer leurs cordes vocales comme pour
annoncer les futurs innocents qui vont être assassinés sans raison.
Chantez,
riez, les enfants avec votre père charmé de votre joie qui peut-être demain ne
sera plus là, ni vous non plus.
Mais
si vous survivez, j’espère que vous pourrez voir cette photo ou un film des
instants magiques où l’espoir est permis.
Mireille
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Oh, cette image ! Cet homme
s’occupant d’enfants, ses enfants ?
Par ce qui fut un mur ou une fenêtre nous
apercevons un champ de ruines. Nous sommes, -enfin ils sont – cernés par la
guerre.
Dans les années 50, puis les suivantes,
nous espérions ne plus jamais revoir ces images. La guerre de 39-45 nous avait
fait de telles destructions, en si grand nombre ! Nous avions connu
pendant l’occupation, les restrictions, puis celle-ci terminée, les tickets
apparurent. Des tickets pour l’alimentation, les vêtements… mais cela ne
réglait pas tout. Il fallait continuer à faire la queue devant les magasins. Je
me souviens de ces tristes instants. Un autre souvenir vient frapper ma
mémoire : le retour tant espéré des prisonniers amenant de la joie dans
certains foyers. Le retour de deux de mes oncles fut un instant mémorable pour
nous.
Et voilà ! De souvenir en souvenir,
je n’ai pas quitté le passé. Ce passé qui nous est commun à tous et à toutes.
La vie est-elle donc un éternel recommencement ? Pourquoi les hommes et
les femmes oublient-ils les leçons du passé. Pourquoi ces tueries, ces
tortures, ces pleurs, ces ruines ? Pourquoi l’être humain se conduit-il
ainsi ?
Actuellement, nous sommes confrontés aux
attentats. Vers quel avenir nous dirigeons-nous ? Je ne sais pas. Oh la
la !! voilà mes pensées qui se mettent à battre la campagne comme le
disait mon grand-père. Vous nous demandez ce que nous inspire cette
image ?! Et bien voilà une partie de ce qu’elle m’a inspiré. Je n’oublie
pas le présent… Partout dans le monde, la guerre, les attentats, tuant
indifféremment les enfants comme les parents. Oh, je me répète, comme se
répètent toutes ces souffrances. A qui ? à quoi, sont-elles utiles ?
Je ne sais pas, je n’ai pas la réponse… personne n’a de réponse.
Colette
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Ruines
Raids
aériens sont passés par là,
Usines,
maisons d’habitation, tout est anéanti :
Immense
champ de ruines,
Ne laissant
debout que quelques pans de murs
Éventrés,
d’où pendent, çà et là, quelques fils
Suspendus
aux murs qui les protègent.
Guerre
Grande
désolation, partout plane la mort !
Unique
espace vivant : ce bac rempli d’eau,
Enfants
jouant dans cette piscine improvisée,
Remplie,
non d’eau parfumée mais d’eau boueuse.
Récréation
inattendue entre deux attaques !!!
Et joie
de se laisser frotter le dos par un adulte bienveillant.
Enfants
En regardant
cette photo
Nul ne
peut rester indifférent.
Fantôme
de ville, jadis si vivante.
Aujourd’hui :
amas de pierres, de tuiles, de toits éventrés !
Non,
la guerre anéantit tout,
Tragédie
inouïe où tout disparaît,
Sauf le
désir de vivre et de reconstruire à quelques-uns ne ville plus belle.
Baignoire
Bac bien
placé pour se rafraîchir
L’ombre
du portique en bien mauvais état.
Imaginez
la joie de ces gamins !
Grande
plongée dans ‘eau sale de ce récipient.
Ne pas
s’y laver, bien sûr, mais y patauger tant et plus.
Ô bienheureuse
accalmie, court moment de répit !
Il faut
malgré tout se dépêcher :
Rares
et bien courts sont ces instants précieux
Et l’on
ne sait jamais d’où viendra le danger !
Dalles
Devant
nous, les ruines de Gaza,
Avec toute
leur horreur ; les bombes ont jeté l’effroi.
Loin,
très loin, ce ne sont qu’amas de pierres, de maisons éventrées.
Là-bas,
plus rien ne tient debout.
Enfants
de ce pays martyr,
Soyez sans crainte, un jour votre ville revivra.
Soyez sans crainte, un jour votre ville revivra.
Christiane
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Sur la
photo, ce qui d’emblée saute aux yeux est l’antinomie entre, d’une part, la
désolation d’un champ de ruines occupant la totalité du paysage et, d’autre
part, la jouissance d’une baignoire dans laquelle s’ébattent des enfants. C’est là, nul doute, le choc
entre un passé lugubre – pour ne pas dire haïssable – et un présent qui se veut
radieux et peut-être même prometteur de « lendemains qui chantent ».
La prise
de vue date de 2016 et se situe à Gaza. En vérité, innombrables sont les ruines
au Proche-Orient, notamment en Syrie.
Dans ce
pays et, plus précisément, dans la cité antique de Palmyre, s’est déroulé, il y
a peu, une opération de vandalisme de portée international, au détriment de
tout le monde dont vous et moi. Des iconoclastes se proclamant islamiques y ont
procédé au dynamitage délibéré des précieux vestiges appartenant au Patrimoine
Mondial de l’Humanité.
Emmanuel
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