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Ah ! Laurence.... tu pars en vacances quelques jours et tu
nous lâches, apparemment sans regret ! Nous allons donc nous retrouver seuls et
ces séances où nous nous rencontrons toujours avec contentement vont beaucoup
nous manquer ; et, personnellement, cela va créer un beau creux dans le déroulé
de mes journées monotones.
Malgré tout, tu n'as pas tort de prendre un peu de repos, tu
nous auras concocté de beaux sujets pendant ce temps. Tu vas quand même occuper
tes vacances autrement, les passer auprès de tes proches, nous le comprenons et
serons sans rancune à ton retour, nous serons même encore plus heureux de te
retrouver après cette absence.
Et forcément, tu ne nous abandonnes pas sans nous demander
quelque chose pour la rentrée et, comme de coutume, nous devons remuer notre
cerveau en tous sens pour trouver le bon texte à t'apporter. Et là tu nous as
gâtés : composer un texte dont aucun mot ne comportera une lettre que je ne
peux répéter. Non, non, tu ne me feras pas déjà tomber dans le traquenard que
tu nous tends. Seulement, ôter une lettre de l'alphabet, c'est toujours un peu
ardu et nous nous devons d'être sans arrêt en alerte. Et même en déployant
beaucoup de zèle, sans s'en rendre compte nous pouvons quand même tomber dans
l'embûche.
Ces séances que nous partageons nous procurent de très bons
moments. Nous donnons lecture de notre ouvrage les uns après les autres, on
commente, on échange des remarques à chaque nouvelle lecture, et d'une de ces
remarques une autre en découle. Nous partons alors dans de grands débats, et
c'est ça le but également, cela nous apporte toujours plus, je pense que chacun
apprend un peu de l'autre. Quand nous repartons et que nous nous séparons, nous
sommes donc encore un peu plus calés.
Pour nous permettre de garder le souffle tout au long de ces séances, avouons-le, tu nous dorlotes. Tu nous verses un bon café et nous présente un paquet de gâteaux où nous plongeons tous avec bonheur. Ce court moment, c'est le sel de nos rencontres.
Pour nous permettre de garder le souffle tout au long de ces séances, avouons-le, tu nous dorlotes. Tu nous verses un bon café et nous présente un paquet de gâteaux où nous plongeons tous avec bonheur. Ce court moment, c'est le sel de nos rencontres.
Je n'en peux plus, je veux coucher sur cette page un mot
résumant le mal que je ressens à exécuter ma tâche pour te contenter à la
rentrée, seulement je ne le peux pas car ce mot comporte cette fameuse lettre,
pour nous défendue. Que c'est dur la culture !
Ce sera donc plus bref que voulu et malgré tout ma prouesse
est achevée. Et sans faute je l'espère!
Paulette
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Vue
sur la mer
Neuf heures ! Après une longue
journée de labeur, comme toujours, Suzanne avant de
rentrer, s’est promenée une
bonne heure près de la forêt. En ce moment, les arbres sont en fleur. Leur
parfum embaume l’atmosphère. Elle en hume leur odeur. Elle la sent se répandre à travers tout son corps. Peu à peu, elle
se relaxe. Alors, c’est le retour !
Elle pénètre alors sur le balcon, un
plateau chargé de son repas. Tout est obscur ! Brusquement la lune sort
d’un gros nuage, sa face goguenarde regardant la mer. Sa pâle lueur marque la
crête des vagues d’une couleur vert pâle sur le bleu sombre de son étendue. Un
léger vent les soulève et crée un doux mouvement ensorcelant que Suzanne peut entendre.
Tout à coup, une cloche sonne. Elle annonce le retour du bac. L’embouchure du fleuve traversée, le bateau déverse son flot de passagers attardés, sous les réverbères glauques. Près du port, elle repère la masse sombre des hôtels du bord de mer, encore peu bondés. Cet été, les voyageurs se délasseront sur leurs terrasses. Tout à côté, amarrés par de longs câbles, des petites barques flottent sur l’eau sale de la rade.
Tout à coup, une cloche sonne. Elle annonce le retour du bac. L’embouchure du fleuve traversée, le bateau déverse son flot de passagers attardés, sous les réverbères glauques. Près du port, elle repère la masse sombre des hôtels du bord de mer, encore peu bondés. Cet été, les voyageurs se délasseront sur leurs terrasses. Tout à côté, amarrés par de longs câbles, des petites barques flottent sur l’eau sale de la rade.
Là-bas, tout au fond, comme sur une
tenture, émerge une forme allongée tel un rocher dressé, sur le paysage très
sombre. Le phare, cerbère protecteur des matelots, se projette, majestueux. Sa
torche s’allume et forme un halo argenté sur la surface de l’eau. Autour, la
mer, couleur charbon, semble encore plus
menaçante, prête à avaler les casse-cou.
Plus près, en bord de mer, quelques
rochers posés là par l’homme, défendent la rue du sable de la plage. A cette
heure avancée, peu de passants sur la promenade. Tout est calme. Pas de son
perçant ! Seul le murmure des flots berce Suzanne. Elle savoure encore un
moment ce tableau enchanteur que l’heure rend plus reposant. Elle se lève et
retrouve l’éclat cru de l’ampoule de la salle. Elle ferme un peu les yeux et
les rouvre. Elle va ranger son plateau et regarder son album de photos avant de
se coucher un peu plus tard.
Marie-Thérèse
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L’Égypte des pharaons
L’ère des
pharaons débute par la soudure, en un seul bloc, des deux royaumes se jouxtant
de Haute-Égypte (au sud) et de Basse-Égypte (au nord). Dorénavant, les pharaons
se succédant
sur le trône, arboreront une double couronne.
Un pharaon
se donnant le nom d’Akhenaton, se heurte à Thèbes, à la prépondérance d’une
caste de prêtres arrogants et rapaces. Sur un coup de colère, Akhenaton, adapte
d’un céleste monopole (comme, plus tard, les Hébreux), abandonne le trône à
Thèbes et s’en va fonder un nouvel emplacement, en aval, pour y achever son
règne.
Au décès
d’Akhenaton, accède au trône son successeur nommé Toutankhamon, réputé de nos
jours pour les trésors accumulés dans son tombeau, dont un lourd sarcophage en
or aux yeux de jade. Le règne de Toutankhamon fut court et terne.
Par
contre, le règne – près de cent ans plus tard – de Ramsès II fut long et
flamboyant.
L’ère des
pharaons, se succédant sur le trône d’Égypte, s’achève avec les Ptolémée, après
la conquête du pays par Alexandre le Grand. Le règne des Ptolémée s’achève à
son tour avec la célèbre Cléopâtre, laquelle éprouva l’amour de Jules César –
dont elle eut un enfant – avant de se donner la mort pour ne pas tomber sous le
joug d’octave (futur empereur Auguste), lequel va subordonner l’Égypte à Rome.
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Le temps
se met au beau, les jours rallongent, on va vers l’été.
De la
fenêtre de ma chambre, mon regard se porte vers les espaces verts. Au centre,
l’érable monumental drape majestueusement son écran végétal, masquant de plus
en plus les tours élancées d’en face, à mesure que ses ramures se revêtent et
se parent de vert jade, rehaussé d’émeraude.
L’herbe
est déjà haute : je descends tondre la pelouse, constellée de pâquerettes
et de renoncules âcres.
Je passe
la tondeuse, branchée sur le secteur, ramasse le gazon avec le râteau, le mets
dans des sacs déposés dans la poubelle. Je remets chaque chose à sa place.
En
arrachant les herbes folles des plates-bandes, j’entends les merles jaseurs,
peu farouches, à la recherche de vers de terre.
Les
arbres dans leur verdeur, ornementés de grappes et de bouquets, embaument cette
vesprée, donnant l’aubade sur tous les tons : du céladon à l’amande.
Je tresse
les drageons, à la base des troncs desséchés, pour assurer la relève.
Les
boutons de rose entrouvrent leurs corselets, les corètes du Japon ajustent une
armada de houppettes d’or.
Pendant
qu’au bout du pré, le métro rame sans cesse, dans les deux sens, là-haut, les
nuages roses de bonheur, sur leur balancelle nébuleuse, poussent leur
barcarolle aux portes du couchant embrasé.
Marie-Christine
Je
m’approche de ton chapeau pour prendre la plume sur le côté. Alors d’un bref
mouvement de tête, tu te tournes vers Maud, ma sœur. D’un geste théâtral, tu ôtes la plume de ta parure
et me la prête agréablement. Je la touche et je porte à mon nez ses barbes
douces comme du coton que l’on carde. Je la hume. Elle porte ton
parfum : mélange d’encens, de musc, de santal et de pomme verte. Les
senteurs de l’appartement. Comme du velours sous mon nez, je toussote. Pas
réellement une toux. Juste un éternuement. Je m’en caresse la joue, je la porte
à la bouche, tu me regardes amusée : Maud ma sœur adorée. Tes yeux sont
comme des chardons ardents. Tes lèvres s’entrouvrent et découvrent une belle
rangée de dents nacrées.
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Margot et
son corsage, dans la chanson de Brassens : ces mots résonnent encore dans
mon cerveau comme les clochettes que l’on pend au cou des chevrettes (non pas
les cloches pendues à ceux des vaches, restons romanesque).
Manon,
une sauvageonne, escaladant les pans montagneux. Margot comme Manon des
Sources : deux personnes aux comportements opposés. L’une, agréable et
généreuse, l’autre, pure et sauvage. Une façon de ne pas mettre tous ses œufs
dans la même auge. L’une réputée pour le don de son corps aux soldats
demandeurs, la seconde fuyant l’homme quémandeur. De relever son jupon peut
choquer et outrer le tout-venant. L’honneur pour Manon étant de garder sa
pudeur.
Margot ne
se pose pas en modèle, elle écoute son corps. Sa jambe effleure la gamelle. Les
soldats plongent un regard gourmand dans son corsage. Ronds et fermes comme des
melons. Margot joue de son succès et de ses charmes. Forte de sa jeunesse et de
sa beauté, elle se redresse comme un arc.
Manon
passe au-dessus de tout cela, elle ne s’embarrasse pas avec les falbalas. De
rochers en rochers, elle court, légère comme une plume dans le vent. Son
amoureux peut toujours espérer, elle s’en moque éperdument. Compte et recompte
ses chevrettes et dans un bond sort de la sphère de l’opportun. Le malheureux
contemple ses phalanges et son regard meurt en peu plus chaque jour. Fou
d’amour, espérant qu’un jour elle s’abandonne, l’homme lâche du lest et attente
à ses jours.
Alors,
femme fatale notre Manon des Sources ? Un peu comme Carmen ? Femme
détachée de tout et de tous. Nullement effarouchée et n’entendant pas être
bernée. Esméralda ? Une femme au caractère posé, amoureuse d’un ladre
scélérat, de plus coureur de jupons. Un homme en robe sombre, obsédé par le
projet de la posséder, commettra le meurtre pour ses beaux yeux. Une Esméralda
désespérée, sauvée par un être de cœur, de bonté et d’amour : le Bossu de
Notre-Dame.
Adorer :
que de DRAMES.
Claudine
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De repos ce jour, je me prépare pour une
balade en forêt se trouvant près du hameau où je demeure. Chaussures de marche,
veste, et je m’élance vers l’orée où m’attendent chênes, bouleaux et quelques
mélèzes.
Les arbres forment une voûte rassurante
et chaleureuse. Le vert est tendre dans les branchages et le chant du vent en
haut, vers leur sommet, est charmant.
La promenade pendant plus d’une heure
m’amène en des places où mousses et fleurs se battent pour la clarté. Les
clochettes du muguet se gonflent et celles toute bleu d’une autre fleur dont je
ne me rappelle plus le nom forment des étendues superbes entre les arbres
majestueux. Je vous parle et raconte le doux parfum des fleurs et de l’humus
m’entourant et m’accompagnant jusqu’à mon retour dans mon antre.
Des heures plus tard, je peux fermer les
yeux et je ressens tous ces bonheurs reçus pendant la promenade…
J’espère que vous avez tous et toutes eu
un jour ce contentement de bonheur, grâce au cadeau offert par Dame nature…
Valérie
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Sur l’autre face de la terre
Les
parents de Marc demeure en France ; ceux de Nora à Melbourne, sur l’autre
face de la terre. Grâce aux moyens modernes, les uns et les autres peuvent
échanger fréquemment.
Le temps
est partagé de la même façon dans les deux pays, cependant les journées sont
vécues à l’envers. Par exemple, quand Marc se lève, Nora s’apprête à aller se
coucher. De même pour le temps chaud et l’époque où règnent les gelées et le
verglas.
Pendant
les grandes vacances, Marc et ses camarades se préparent à des jeux de plage,
c’est l’été ! Nora, elle, s’exerce aux courses de luge sur la poudreuse.
Les fêtes
de Noel et du Jour de l’An, chez Nora, se passent dans les rues et dans les
parcs ; pendant ce temps, la maman de Marc allume des feux dans l’âtre et
le chauffage central donne une température agréable dans l’appartement.
Cependant, en France et à Melbourne : Marc et Nora font les mêmes études
et comptent le nombre de fuseaux tracés par les savants pour calculer le temps
séparant les deux pays l’un de l’autre.
Christiane
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C’est le
renouveau
Le parc
est devenu un champ de verdure, tacheté de pâquerettes blanches, et de corolles
jaunes.
Des
bosquets odorants explosant, des pétales envolés, jonchent le sol.
Des
touffes d’herbe émergent des structures de métal et ondulent sous le vent.
Des
nuages floconneux flottent dans l’azur.
Des
odeurs légères sont la promesse de futurs beaux jours.
Un vent
léger caresse ma chevelure.
La
douceur du temps amène des badauds à s’allonger sur l’herbe tendre.
Le
murmure des enfants jouant est ponctué par le rebond d’un ballon, son sourd et
constant, comme un battement de cœur.
La nature
sort de sa dormance, l’été approche.
Josiane
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Voulez-vous
que je vous raconte notre escapade là-haut, vers le Pôle Nord.
Nous
avons commencé par un vol de neuf heures. Après nous être posés dans un
aéroport brut de décoffrage, sur un ruban goudronné plutôt genre tôle ondulée,
un autocar est venu nous chercher et nous a emportés vers le port où nous
trouvâmes un paquebot. Ouf ! C’est alors que notre escapade commença. En
longeant la côte du Groenland, et en remontant vers le nord. Quant à nous, les
passagers, sur le pont, nous avons regardé la côte. De là nous avons aperçu la
terre couverte de glaces, lançant des reflets d’or et d’argent. Notre modeste
paquebot a vogué dans ce monde composé de glace et d’eau. Là, sur un
« glaçon » flottant au gré du courant, un ours affamé et efflanqué
est passé en longeant notre coque. Nous avons abandonné la terre et sommes allé
vers le large. Des montagnes de glace flottant autour de nous, blanches sur
l’océan bleu. Cela dépasse notre découverte à la télé. Nous longeons des blocs
de glace hauts comme des tours de neuf étages, au centre d’un grand nombre de
bloc beaucoup plus bas. Brusquement, des cétacés nous accompagnent, sautant,
nageant tantôt sur le côté de notre coque, tantôt devant. Cela fut bon et beau
à regarder. En voguant sur l’océan au gré d’une tempête, nous fumes ballotés
pendant quatre jours. Quand La Rochelle, notre escale se dressa là-bas devant
nous, nous avons su que tout aller cessera là dans quelques heures. C’est avec
regret que nous avons débarqué.
Colette
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Quel moment joyeux que ce doux
chant ténébreux sous le regard médusé de la lune étonnée par ce beau troubadour accompagné de
sa mandole.
Elle tarda à se coucher malgré
le jour venu, pour échanger sa place dans la voûte céleste avec l’astre
majestueux rayonnant, réchauffant le monde terrestre.
Voyant le beau jeune homme avec
son sac sur le dos rentrer vers ses pénates, Madame la lune alla se coucher
tout en saluant son remplaçant, en échangeant un regard amusé, se donnant rendez-vous dans quelques heures lorsque
le jour ne sera plus là.
Est-ce que le troubadour sera
là pour chanter la sérénade ?
Mireille
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Maman me
regarde tendrement. Tu me jettes un regard étonnant tel le regard d’une mère
vers son nouveau-né. Je reste toujours
ton enfant même dans trente, quarante ans du haut de mes sept ans. Tu
seras toujours ma maman. Tu ne comptes pas ton temps passé près de nous à
parler de tout sans état d’âme et surtout sans drame. Tu es calme, douce et
posée. Tu es mon doudou, l’épaule souple
où je pose mes cheveux emmêlés et mes yeux battus de larmes. Tu m’as ouvert les
yeux vers la nature et le bleu des temps nuageux. Tu souffles sur mes boucles comme
je souffle sur la plume. Tenue entre le majeur et le pouce, légère et
vaporeuse, elle s’envole au vent doux et chaud d’un temps d’été. Un bel arc aux
tons pastel à travers les rayons de l’astre doré à la rencontre de la
lune ? Elle tourne, passe en un coup de vent, nous dépasse, survolant le
couchant de son arc charmant.
-« Maman ?
Tu te rappelles de la plume ? »
-« Assurément !
C’est notre conte à nous. Allez… C’est l’heure de se coucher mon nounou. Pense
à la plume et surnomme-la Morphée. Sur un rayon de lune, elle te donne toute sa
tendresse. Elle t’embrasse là dans ta fossette. »
Les
paroles de maman me touchent. Elles saupoudrent comme le marchand de sable, un
nuage doré de repos sur mes yeux et ma bouche. Je voyage au pays de Morphée.
Claudine
Paulette
Paulette
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