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J'ai peur de l'eau..... Les grandes surfaces d'eau avec une
certaine profondeur me font peur et même quand je suis en avion, dès qu'on survole la mer, cette immensité
m'inquiète.
A la naissance, un enfant
ne connait pas le monde, il n'a donc peur de rien car il ignore le
danger. Ce sont aux adultes de lui appréhende de quoi il aura à se méfier, et de façon intelligente, en lui
expliquant. Je me souviens par exemple avoir réussi à me contrôler devant ma
fille encore très jeune, quand un orage grondait au dehors. Et je reprenais ma
belle-mère qui ne savait parfois pas retenir un cri quand le bruit du tonnerre
se faisait plus puissant, c'est ainsi qu'on communique sa peur. Et depuis, même
si ça n'a rien de très agréable, je ne suis plus inquiète d'un orage. Enfant, qui m'avait
communiqué cette peur... ma mère peut-être, elle n'était pas très fière pendant
un orage. Et comme j'avais très peur, encore plus la nuit, qu'elle me savait
enfouie sous drap et couverture, elle venait me chercher et me couchait entre
elle et mon père, le temps que l'orage passe.
En ce qui concerne l'eau, là je me souviens fort bien
l'origine de cette peur. J'avais environ 10 ans, je ne savais pas encore nager,
qui m'aurait appris, mon père avait lui-même peur de l'eau, je ne l'ai jamais
vu mettre ne serait-ce qu'un pied dans l'eau quand nous étions en bord de mer.
Un jour, nous étions en vacances en famille, nous étions à la
plage, il faisait beau et la mer s'étendait à perte de vue devant moi, immense.
Deux membres de la famille m'ont dit de les accompagner au large. Bien entendu
j'ai refusé, j'avais bien trop peur pour les suivre, je ne savais pas nager
comme eux. Alors ils m'ont dit qu'avec eux je ne risquais rien, qu'ils seraient
près de moi, qu'ils me tiendraient. Comme beaucoup d'enfants sans doute qui
sont encore naïfs, je leur ai fait confiance et je me suis accrochée à eux,
chacun me tenant d'un côté. Et ils ont avancé dans la mer, plus loin, toujours
plus loin. Et ils me disaient « Tu vois ? Tu n'as plus pied à
présent ». Mais j'étais bien accrochée, je ne risquais rien, j'ai trouvé
ça amusant, j'étais contente et rassurée. Et d'un coup, pour me faire une
plaisanterie, ils m'ont lâchée et comme on dit, j'ai pris la tasse. Bien sûr
ils m'ont rattrapée mais c'était fini, le mal était fait, plus jamais je
n'irais si loin, là où je ne pouvais plus toucher le sol de mes pieds. J'ai su
plus tard que mon père avait lui aussi eu peur en étant jeune, ce qui expliquait
que jamais il n'entrait dans l'eau.
Les années ont passé et je ne savais toujours pas nager. C'est vers l'âge de 15
ans queje me suis liée avec une jeune fille de mon âge, au camping où nous séjournions pour de nouvelles vacances. Son père lui, savait fort bien nager et il a entrepris de m'apprendre, comme il avait sans doute du le faire avec sa propre fille. Avec beaucoup de patience, il m'a appris les mouvements à faire avec les bras et les jambes. Il se tenait très près de moi et me tenait le menton hors de l'eau, me rassurait, et d'un coup je me voyais avancer dans l'eau. Et toujours avec patience, petit à petit il me tenait moins mais il prenait toujours soin de me prévenir, d'expliquer. Finalement, un jour il m'a dit « je vais lâcher ton menton, il ne faut pas avoir peur, tu continues à nager, je reste là, il ne peut rien t'arriver ». Cet homme avait gagné ma confiance, j'ai continué seule, je restais en surface, je savais nager !
Au retour de ces vacances, j'ai voulu continuer à me perfectionner, j'avais
pris goût à la natation. Avec des amies, nous allions donc à la piscine. Mais
je n'étais pas encore très à l'aise et je restais dans le petit bain, j'étais
seule à présent. Un jour, un jeune homme s'est approché de moi et m'a dit qu'il
me regardait faire depuis un moment mais que dans le petit bain, avec tous les
jeunes enfants autour de moi, jamais je n'arriverais à nager. Et il est vrai
que je ne pouvais faire que 2 brasses avant de rencontrer un enfant sur mon
chemin. Je lui ai expliqué que je ne nageais que depuis peu et que j'avais peur
d'aller plus loin. Il m'a alors proposé d'aller nager dans le grand bain en me
promettant de me surveiller, que ce serait plus facile pour moi et qu'au
moindre problème, il interviendrait. Là encore je ne sais pourquoi, ce jeune
homme a su gagner ma confiance. J'ai donc fait ce qu'il me demandait et c'est
vrai que je me sentais bien dans cette eau plus profonde, la nage me semblait
plus facile, je me sentais mieux portée.
Pour commencer, j'avais
entrepris de traverser le grand bain dans le sens de la largeur, c'était moins
long pour une débutante. Hélas ! Je suis passée sous le plongeoir et l'imbécile
qui était dessus n'a pas essayé d'attendre, il a plongé. Peut-être l'a t-il
fait sciemment d'ailleurs, il m'est tombé dessus, j'ai coulé. Et là, j'ai
franchement paniqué. Je me revois me débattre, je ne remontais pas du fond, je
suffoquais. Mais le jeune est arrivé comme promis et m'a sortie de ce mauvais
pas.
Sur le bord de la piscine, assise sur un banc, je toussais et
je reprenais mes esprits en même temps que ma respiration. J'écoutais les
paroles rassurantes de mon sauveur. Et quand la panique fût passée, il m'a
expliqué que je devais retourner de suite à l'eau car sinon, plus jamais je
n'oserais le faire. Il m'a donc prise par la main et m'a entraînée de nouveau
dans le grand bain. Nous sommes entrés dans l'eau en descendant l'échelle et
nous sommes restés sur le bord pour commencer, là où je pouvais m'accrocher.
Puis il m'a dit que quand j'allais reprendre un peu confiance, il me faudrait
retourner nager. Mais à un moment, il est parti. Après tout, il avait déjà fait
beaucoup pour moi et peut-être aussi que
pour lui, l'heure était venue de quitter la piscine. Toujours est-il que j'ai profité de son départ pour ressortir en
vitesse de l'eau ! Quand j'y pense, ce jeune homme a vraiment été d'une grande
gentillesse, il aurait pu profiter de son temps
autrement au lieu de s'occuper d'une gamine en détresse.
Et c'est vrai que depuis j'ai une peur bleue de l'eau, plus
jamais je n'ai été où je n'avais pas pied.
C'est bien triste mais voilà la conséquence de la bêtise
humaine....
Paulette...................................................................
A l’âge de six ans, je
me rendis en Picardie faire la connaissance de mes Grands-Parents. Je découvris
la campagne avec ses fleurs des champs, ses prés et leurs chevaux, les vaches,
les chèvres, les moutons et les cochons.
Un dimanche après-midi,
nous nous promenions dans des petits chemins de terre qui longeaient les champs
sous un ciel bleu azur. Je montai sur un talus
où un grand champ déserté était clôturé de fils barbelés. Je
m’introduisis dans la pâture, suivant fièrement ma famille longeant la clôture.
J’avais une jolie robe rouge. Des rubans de la même couleur ornaient mes
longues boucles blondes. J’étais gaie.
Je sautais en chantant
heureuse de cette promenade avec cette famille retrouvée lorsque dans le
lointain surgit de nulle part, un monstre noir cornu, bavant, soufflant,
faisant jaillir de la terre de la fumée causée par ses fortes ruades ; de l’écume sortait
de ses naseaux.
Je ne réalisais pas le
danger quand mon Grand-Père me somma d’enjamber les barbelés pour les retrouver
et fuir la colère de cette bête furieuse. Je mis un pied sur la clôture et mon
Grand-Père me souleva rapidement si bien qu’une partie de ma robe se déchira et
resta accrochée aux barbelés. Enfin sur le chemin, je retrouvai ma
Grand’Mère et Maman chavirées par cet
incident. Mon Grand-Père me dit que c’était la couleur de mes vêtements qui
l’avait excité.
Depuis ce temps
lointain, je ne supportais plus la vue des vaches à mes côtés. J’étais paniquée
lorsque dans les petits chemins de campagne au volant de ma voiture, des vaches
s’échappaient du troupeau venant entourer mon véhicule. Le vacher accourait
avec son bâton pour les reconduire dans leurs champs. Mais j’avais toujours
gardé une méfiance vis-à-vis de ces bêtes cornues.
Un jour, chez ma petite
fille en Bourgogne, en avisant la fenêtre de la cuisine, je découvris un grand
champ peuplé de vaches laitières. Deux s’approchèrent passant leur tête vers
moi. Elles étaient calmes et douces. Je surmontai ma peur en leur caressant la
tête puis je leur proposai des légumes, du sel dans ma main que je leur tendis,
qu’elles léchèrent de leur langue rugueuse. Une page était tournée. Ma peur des
vaches avait cessé.
Je ne parlerai pas des
villes du Pays Basque, ni d’Arles dans lesquelles je me suis retrouvée sous un
soleil torride, des jours de fête où les taureaux étaient lâchés.
Mireille
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Je tombe,
je n’en finis plus de tomber. Mon pied a glissé entre deux grosses pierres que
la pluie a mouillées. J’ai bien essayé de me rattraper en agrippant au passage
quelques touffes d’herbe desséchée, qui dans mes mains maintenant chatouillent
mes poignets… La pente défile à la vitesse de la lumière qui pénètre mes
paupières fermées. Je ne distingue qu’un horizon coloré de flashs et d’un
arc-en-ciel qui m’éblouis par sa beauté. Ma bouche est desséchée. Ouf, j’ai eu
le temps d’ouvrir mon parachute. La terre se rapproche dangereusement.
L’instant d’avant, le nez dans les nuages, je sentais encore l’humidité me
pénétrer. J’en garde encore quelques flocons dans ma combinaison. J’y installe
ma paume pour m’assurer que c’est vrai. je plane, je plane. Ma respiration
s’arrête face tant de beauté. Mon cœur
n’est qu’un gong qui sur les cordes sensibles de mes terminaisons nerveuses
joue au yoyo tant je suis angoissée. Mon corps n’est que rigidité. Il faut se
détendre, il faut se détendre. Mes yeux sont comme des boules de loto.
J’appréhende… j’appréhende… la chute sera fatale. Ma peur du vide et le vertige
m’étreignent et me privent de tout plaisir. Je suis oppressée. Mes pieds sont
en demande de retrouver le sol mère, censé me réconforter. La descente lumière
est à la fois spectaculaire de rapidité et si longue que mes sens sont en
ébullition. J’ai comme l’impression que je caracole entre deux courants d’air,
entre le vent et Éole qui s’amusent avec moi follement. Je divague
certainement. Le mal de l’altitude assurément. Je commence à me démantibuler,
mes os craquent, mon gosier est retourné. Le sol… Le sol… Enfin ! J’y pose
mes pieds. Mon parachute me jette à terre. Il me coiffe d’une façon originale.
Si on me prenait en photo, je gagnerais certainement le prix de l’hilarité.
J’ai réussi. Rien de cassé. Merci Éole de m’avoir protégée.
Claudine
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Il fait bien gris en ce jour. Et le
bâtiment de l’autre côté de la cour empêche le pâle soleil d‘hiver d’éclairer
la pièce. Tout est calme. Seul le moteur de l’usine ronronne comme à son
habitude, au-dessus de nos têtes. Je remplis tranquillement des dossiers, assise
sur une chaise haute devant mon bureau, simple mais longue table à la surface
mélaminée grise. A ma gauche, à portée de main, sur son support métallique, le
téléphone à cadran circulaire. Face à moi, devant une table semblable à la
mienne, Guy, mon collègue se penche sur des livres de comptes. C’est la
routine.
Soudain du brouhaha, des appels, des bruits
de voiture. Une grille métallique qui, en s’ouvrant, grince un peu sur ses petites roues !
Inutile de regarder la pendule ! Il est quatre heures de l’après-midi.
Sous nos fenêtres, les ouvriers du matin débauchent joyeusement en
s’interpellant. Puis de nouveau,
c’est le silence. Non ! Pas tout à fait, quelques cris inhabituels
dans la cour. Quelques attardés sans doute qui réclament quelque chose ! Nous
n’y prenons pas garde.
Subitement, quelqu’un pousse violemment la
porte du premier bureau qui tape contre le mur en se refermant. L’espace d’une seconde,
à travers la paroi vitrée qui nous en sépare, j’aperçois une haute silhouette
cagoulée qui brandit ce que je prends tout d’abord pour un long bâton mais qui
se révèle être un fusil. Pas le temps de penser ! Derrière moi, sous
l’effet d’un coup de pied énergique, la porte cède brutalement et se referme en
claquant. Je n’entends qu’un hurlement «couchez-vous !» Instantanément, j’ai peur ; je ne peux ni ne veux tourner la tête. Je sens
la présence terrifiante d’un homme dans mon dos. Je n’ai qu’une
pensée : « mes enfants ». Je ne bouge plus. Brusquement, j’ai
très froid. Je tremble.
En moins d’une fraction de seconde, je vois
Guy esquisser un mouvement vers son téléphone, se raviser et, comme monté sur
un ressort, sauter de sa chaise, se précipiter, à côté, dans le bureau du chef.
Je suis tétanisée mais l’homme hurle : « Couchez-vous, couchez-vous
ou je tire ». J’obtempère immédiatement et m’allonge très rapidement sur
le ciment gris du sol, près de la porte. Aussitôt, l’idée de la mort
m’effleure. Ma dernière heure est-elle venue ? En réchapperai-je ou
serai-je seulement blessée? A la vitesse de l’éclair, les pensées se bousculent
dans mon cerveau. Pas le temps de réfléchir ! L’homme, d’une voix
gutturale, d’un ton rude presque glapissant, m’ordonne de me pousser plus loin,
dans le coin, vers les armoires. Je me
traine et rampe.
J’ose à peine lever les yeux pour apercevoir la
blouse blanche du chef sortant de son bureau. Sagement, le fusil dans les
reins, il avance, obéissant à un ton bref et impératif, et se couche tout près
de moi, Guy collé à son côté. Je ne vois pas grand-chose. De son godillot clouté,
le troisième homme lui hurle d’une voix suraiguë : « plus loin,
pousse-toi, plus loin» tout en lui décochant un coup de pied dans les
côtes pour l’éloigner de la porte. Je l’entends aboyer à plusieurs
reprises : « Ne bougez pas, ne bougez pas ou je tire ! » La
position est bien inconfortable mais le canon des fusils braqués sur nous ne nous permettent pas d’en changer. Ne rien
faire, ne rien dire, pas même avaler sa salive ou renifler. Ce n’est pas le
moment de s’effondrer en pleurs ! N’ébaucher aucun geste soit-il infime,
qui puisse susciter l’énervement palpable de ces deux intrus ! Je sens
tout mon corps s’ankyloser et se pétrifier. Le temps parait interminable et
pourtant, quelques minutes seulement viennent de s’écouler. Se concentrer, essayer
de comprendre ce qui se passe de l’autre côté de la pièce pour oublier la
crampe qui s’installe.
De brefs échanges entre l’homme à la voix
rauque et Joseph, le comptable. Je l’entends dire « non, non » mais pourquoi
répond-il « non » ? Un tiroir qui s’ouvre et se referme bruyamment.
Un bruit de clefs qui tombe sur le sol. Une porte d’armoire métallique qui gémit
et grince sous le choc de poings rageurs. Ne pas bouger, ni même
respirer ! Le fusil est toujours braqué sur nos têtes. Qu’importe ce qui se
passe à côté ! Nous n’y pouvons rien.
Tout à coup, une bordée de jurons
s’envolent jusqu’au plafond accompagnée de furieux coups de pieds dans les
portes métalliques. Pan, pan, deux coups ont été tirés ! Un cri de douleur
de Joseph ! Puis tout va très vite. L’homme qui nous surveille, franchit
la porte et s’enfuit, non sans nous lancer un «au-revoir et merci » assez
ironique. Son complice a déjà disparu par celle du bureau du chef.
L’interlocuteur de Joseph a détalé sans demander son reste. Tous trois s’évanouissent
dans la nature malgré la grille du portail d’entrée fermée.
Le chef lève doucement la tête puis ne
voyant plus rien d’effrayant, redresse le buste à la recherche d’indices et
enfin se relève tout en se tenant les côtes. Son visage grimace. Il a
mal ! Je me remets sur pied. Guy est déjà debout et accourt auprès de
Joseph! Il a reçu un coup de crosse sur le crâne et il saigne mais
heureusement, sa blessure n’est que superficielle. Dans le silence revenu, une
sonnerie retentit. C’est l’alarme. Dix minutes à peine viennent de s’écouler
Quelques instants plus tard, la police
arrive à grand renfort de klaxons. Je ne peux m’empêcher de
m’interroger : « Que se serait-il passé si elle était venue plus
tôt, en leur présence ?» Je n’ose y penser. J’ai du mal à rassembler mes
idées. J’en frémis encore. Je viens de vivre la plus grande peur de ma vie.
Et au-dessus de nous, rassurant,
imperturbable, le moteur de l’usine ronronne.
Marie-Thérèse
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Une
petite fille mal accueillie dans sa famille ne trouve la tranquillité que seule
et isolée. C’est pourquoi elle a investi une mansarde dans la maison de ses
parents. Là, c’est son monde à elle, avec ses poupées, son baigneur et un vieux
gramophone à pavillon. Elle se sent bien là-haut. Elle doit rejoindre sa
famille pour les repas. Elle ouvre la porte donnant sur le grenier et, dans la
pénombre, elle voit devant elle deux yeux jaunes qui la regardent. Affolée,
terrorisée, elle se précipite vers la sortie et descend les marches quatre à
quatre au risque de tomber. Elle hurle : « Il y a une bête dans le
grenier ! » Son père, avec la sagesse des gens de la campagne
dit : « je vais voir ce qui se passe là-haut ». Avec une lampe
électrique, il va inspecter les fagots de bois empilés à l’endroit où la petite
a vu la « bête ». Et il trouve le monstre ! Ce sont deux vers
luisants qui, proche l’un de l’autre, donne l’illusion à une imagination
anxieuse qu’il y a un animal malfaisant.
« Le
pire n’est jamais certain »
Josiane
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Être dans
le noir m’a toujours causé une peur viscérale : je ne sais plus où je
suis, ni où je vais. Avancer ou reculer, me diriger sur ma gauche ou sur ma
droite ? Autant de problèmes qui me clouent sur place !
Un été,
il y a fort longtemps, après une journée particulièrement pluvieuse où la bande
de cousins et cousines avait été obligée de se réfugier dans l’ancienne grange
transformée en salle de jeux, avec bancs, tables, chaises, baby-foot,
ping-pong… Après le dîner, nous n’allions quand même pas aller nous coucher à
20 h 30. C’est alors que Jean-Louis, l’aîné de la proposa de jouer au scrabble
et me demanda, puisque j’étais une fervente adapte de c jeu, d’aller chercher
la boîte restée sur la grande table au fond de la grange. Certainement,
répondis-je avec assurance. Courageusement, je me levais et sortis. À quelques
mètres de la maison, les persiennes fermées laissaient filtrer un peu de
lumière, cela me donna un certain courage. Mais après un tournant du chemin, on
ne voyait plus la clarté. Saisie de peur, je courus devant moi et me heurtai
violemment au mur de la grange. Mais où se trouvait donc la porte. En tâtant le
mur, je cherchai à droite, à gauche. À ce moment une branche d’arbre craqua et
tomba à terre. Affolée, je crus que quelqu’un était là. J’écoutai, rien ne
bougeait. La panique me prit et je fis volte-face, courus dans la direction
opposée à la grange. À travers les feuillages, j’aperçus une pâle lueur.
Sauvée C’était la maison dont je me
rapprochais. Dans la cour, je m’arrêtai et entendis rire aux éclats. À ce
moment-là, une colère intérieure bouillonna en moi. En toute hâte, je fis pour
la deuxième fois le chemin vers la grange. Je réussis à trouver la porte,
l’ouvris et me dirigeai sur ma droite, vers le fond de la pièce, non sans renverse
chaises, table, tabourets… J’atteignis la grande table du fond, glissai avec
rapidité mes mains et sentis la boîte de jeu. Je la pris sous le bras et, en
renversant encore quelques objets, je quittai les lieux. J’arrivais dans la
salle de la maison, suffocante, haletante mais triomphante et déposai le jeu de
scrabble sur la table.
J’étais
heureuse d’avoir pour une fois vaincu ma peur du noir… mais peur vaincue par ne
autre peur : celle du ridicule !
Christiane
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À la
place du grand méchant loup des forêts européennes fait place la phobie d’un
petit insecte venimeux des déserts africains : le scorpion.
En effet,
celui-ci s’est vu doté, par la nature, d’un épiderme de camouflage dans la
caillasse environnante. La phobie des scorpions éprouvée par l’homme s’explique
par la détestable propension de cet insecte à s’infiltrer notamment dans les
chaussures, les sacs de couchage, etc.
À cette
phobie des scorpions dans le désert africain vient, de nos jours, s’en greffer
une autre : celle des mines – par essence invisibles – posées par les
belligérants lors de la
dernière guerre mondiale et dont sont truffées les pistes.
dernière guerre mondiale et dont sont truffées les pistes.
Dans le
cadre de cette guerre du désert, et plus précisément chez certains militaires
appartenant à l’intendance, s’est implantée une phobie très particulière :
la hantise de se voir affecté à un convoi. Comme le narre un sous-officier
d’intendance : « Imaginez-vous roulant en convoi dans le désert, à
faible allure constante, sous un soleil de plomb, pendant des heures et des
heures, avec pour seul panorama, à travers un nuage de poussière, l’arrière du
camion qui vous précède ».
Bref, le
désert a de toujours introduit chez l’homme qui s’y aventurait la phobie de
mourir de soif.
Emmanuel
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