dimanche 11 décembre 2016

NOS ANCETRES LES GAULOIS

Des origines, est-ce important ? Quelles sont-elles ? Quelles conséquences ?....
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Je suis parisienne d’origine bretonne par mes deux parents. Ma maman est née à Martigné-Ferchaud seconde d’une fratrie de trois enfants ; un frère aîné et une sœur cadette. Je n’ai pas connu mes grands-parents maternels car ma grand-mère est décédée en suites de couches après avoir donné naissance à ma tante, maman avait un an et mon oncle guère plus de trois ans. Mon grand-père, maréchal ferrant, a succombé à une tuberculose maman avait alors huit ans. Les trois enfants ont été élevés par leur grand-mère maternelle qui était veuve. Deux cousines éloignées mais habitant aussi à Martigné se sont prises d’amitié surtout pour les deux filles et se sont aussi occupées d’elles. D’ailleurs pour nous (ma sœur et mon frère) elles étaient tata Georgette et tata Marie-Louise. Quand nous passions quelques jours de vacances nous étions accueillis comme princesses et prince, tata Georgette et son mari tonton Georges n’ayant pas pu avoir d’enfant. Tata Georgette faisait toujours le clown pour nous faire rire, elle faisait aussi de succulents gâteaux. Je me rappelle qu’elle avait organisé le baptême de nos poupées en faisant des gâteaux, elle avait acheté des dragées et coupé des morceaux de tulle. Rien n’était trop beau pour nous et je crois qu’heureusement que papa et maman mettaient parfois le hola. Très bonne couturière et tricoteuse elle faisait des vêtements et des pulls pour nous trois. J’avais un lien particulier avec tonton Georges qui m’appelait sa Fabiola. Ils sont décédés alors que nous étions de tous jeunes adultes et je pense qu’ils ont été pour nous de parfaits grands-parents.
Mon papa est né à Lohéac, il était l’aîné d’une fratrie de quatre enfants plus une demi-sœur plus âgée que ma grand-mère avait eu d’un premier lit. Mes grands-parents paternels étaient fermiers  à Bruz près de Rennes. Je me rappelle d’une grand-mère très douce, toujours vêtue de robes  sombres à minuscules motifs  fleuris, coiffés d’un petit chignon gris. Dès que nous arrivions elle se dépêchait d’aller traire une vache pour que ses petits-enfants parisiens si pâlots aient plein de bonnes vitamines. Nous détestions cela et faisions semblant de boire à grands coups de haut de cœur. J’aimais bien ma grand-mère. Pour mettre du beurre dans les épinards elle gardait des  enfants de la DASS, une fille qui s’appelait Marie-Pierre et un garçon dont j’ai oublié le prénom. Je les revois mangeant avec de grosses cuillères du pain en morceaux dans une assiette de lait chaud. Mon grand-père était plutôt rustre, il ne riait jamais, ne paraissait pas plus content que cela de nous voir. Il était habillé d’un pantalon de coton noir ou bleu avec une gosse ceinture de flanelle et un feutre sur la tête. Ma grand-mère ne manquait pas de le houspiller quand il passait à table avec son chapeau. Il sortait son opinel de sa poche et se taillait une large tranche de pain. Les repas étaient silencieux quand il était présent et une fois fini de manger il essuyait son opinel sur sa cuisse avant de le refermer et de le remettre dans sa poche. Ils habitaient une vraie ferme avec quelques vaches, des lapins et des cochons. Ma grand-mère faisait son beurre à la baratte c’était magique pour nous sauf que quand le beurre n’était plus très frais (pas de réfrigérateur, juste un cellier) ma grand-mère le lavait à grande eau à l’évier en le malaxant mais il restait toujours ce goût de rance sur les tartines. Nous trouvions toujours à nous occuper à la ferme, entre donner des brins d’herbe aux lapins, dévaliser les fraisiers, surtout mon frère, mais grand-père était plus conciliant avec mon frère, peut-être parce que c’était un garçon ? Il y avait un grand figuier à l’entrée de la ferme, à l’époque ou nous y allions elles n’étaient pas mûres mais on pouvait en tirer une substance blanche avec laquelle ma sœur et moi jouions à la dînette, nous faisions aussi de beaux gâteaux au chocolat avec le milieu des bouses de vache dont nous faisions craquer la croûte avec un bout de bois. Je me souviens que nous n’étions pas très contents d’aller à la ferme car il n’y avait aucun confort ; pas de douche, les toilettes à l’extérieur dans une cabane en bois, pour la nuit un seau à couvercle et puis plein de mouches en raison de la proximité des animaux. Ma grand-mère est partie la première, je ne me rappelle pas avoir revu mon grand-père avant qu’il ne décède.
Voilà donc ce que je pense être mes origines.

Fabienne
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Il y a longtemps, très longtemps déjà, mon arrière-grand-père, alors tout jeune homme décida de quitter Limans, petit village des Alpes, niché dans un coin de ses contreforts. Peut-être était-il trop nourri des exploits de Raimond Bérenger IV, ce comte de Provence qui  guerroyait lors  des croisades albigeoises et  conquérait maintes villes environnantes comme Avignon ? Avait-il été plutôt enrôlé de force par quelque racoleur habile qu’il l’aurait fait signé d’une croix sur le registre comme tous les illettrés  de l’époque ? Ou bien était-il resté trop longuement près de la source sulfureuse de la Laye, au point de se brouiller la cervelle ? 
Toujours est-il qu’il décida d’abandonner le rude travail de ce sol calcaire balayé par le mistral, là où poussaient la vigne et l’olivier, pour s’en aller faire la guerre à son tour,  pour le compte de Napoléon 1er. Il était jeune, et résistant comme tous ces hommes de la terre et tant de rêves dans la tête ! Le « petit caporal » ne promettait-il pas monts et merveilles à ceux qui le suivraient !
Voilà donc mon arrière-grand-père, rejoignant la caserne la plus proche pour recevoir, non sans fierté, l’uniforme de la Grande Armée. Pour lui, dans l’infanterie, ce sera ce pantalon de laine bleu nuit et sa chemise bien chaude ainsi qu’une veste épaisse garnie d’épaulettes, des guêtres grises, de bonnes chaussures robustes et pour coiffer le tout, ce chapeau à la cocarde tricolore, sans oublier la  grande capote si utile pour dormir à même le sol, et se protéger de la froidure nocturne.
De ce jour, avec son unité, il ne cessera de marcher et de combattre en rangs serrés, le havre-sac lourdement chargé sur le dos, le fusil à la main. De l’Italie aux Flandres, combien de batailles a-t-il livrées, combien de villes traversées  pour arriver en 1805, à Boulogne sur mer, face à l’Angleterre.
Neuf ans déjà se sont écoulés. Le jeune homme fringant s’est transformé en homme mûr, harassé par tant de campagnes. Et dans le vallon de Terlincthun où il campe, il a rencontré une toute jeune fille qui lui plait. C’est dit.
Il dépose là son baluchon et quitte la Grande-Armée. Désormais, c’est à Boulogne qu’il installe près du port, son petit commerce de fûts, car sur les bateaux, les marins ont besoin de vin. Son négoce s’agrandit et sa famille aussi. Pas moins de quatorze enfants viendront lui prêter main forte. Certains  prendront racine et deviendront à leur tour, livreur de vin ou de bière, coiffeur ou marchand de couleurs et d’autres reprendront la route vers des contrées moins ventées.  
La guerre, toujours la guerre en chassera d’autres plus jeunes vers d’autres régions de France où ils s’implanteront.
Bien des années plus tard, je verrai les aoûtiens se précipiter vers le soleil du Midi, mais nous, bien au contraire, comme  chaque été, nous remontons dans le Nord pour retrouver la grande famille et passer les vacances sur la plage éventée de Boulogne.
Ainsi se sont  gravés pour toujours mes souvenirs pour les coutumes et les légendes de ce terroir, sans oublier ceux de Limans et de notre arrière-grand-père, ce héros  que l’on ne manquait pas d’évoquer sous le nom de Papa Nel.

Marie-Thérèse
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Depuis les origines du monde, l’homme se demande d’où il vient : cette interrogation est présente dans tous les domaines aussi bien scientifique, avec la théorie du Big Bang, que religieux, avec la Genèse, pictural, comme en témoigne le tableau de Gustave Courbet L’origine du monde, la fiction romanesque dans l’œuvre de Zola Les Rougon Macquart et leur arbre généalogique.
Dans la réalité du quotidien prosaïque, la méconnaissance, l’ignorance des origines, peuvent s’avérer dramatiques : ainsi pendant la guerre, une famille particulièrement déshéritée avait été jetée aux quatre vents, avec des enfants dispersés comme fétus de paille, d’abord dans des familles d’accueil.
Au front, les soldats ayant parfois l’opportunité d’aller au BM (bordel militaire), René reconnut à l’accent une payse. Ils lièrent conversation mais n’allèrent fort heureusement pas plus loin : Rosalie était sa demi-sœur, elle avait été placée fort jeune comme bonne à tout faire et suite à une mauvaise rencontre, elle avait échoué dans une maison dite « close ».
A cette époque, les classes sociales étaient très cloisonnées : un collégien né de « père inconnu », dont la mère était modeste employée, tomba éperdument amoureux d’une camarade, fille unique du médecin de leur petite ville. La vie les sépara. Le garçon, suite aux affres d’une grave crise identitaire, mena une existence anarchique qui le conduisit à la case prison. Sur ces entrefaites, la belle épousa un avocat richissime dont l’existence alcoolisée s’acheva contre un platane. Une fois l’héritage réglé, Nadine revint vire auprès de ses parents et revit Robert qui après avoir vécu au loin s’était racheté une conduite. Lui aussi était de retour pour veiller sur sa mère, victime d’accidents de santé.
Cette mère n’avait jamais voulu révéler à son fils l’identité de son père biologique, malgré l’insistance de Robert, tout au long de son enfance. Il voyait que le médecin portait tous les mois chez eux une enveloppe contenant la pension alimentaire, il s’informait de la scolarité de l’enfant et de son état de santé.
Robert en avait déduit que le médecin était son père.
Nadine et Robert étaient plus épris que jamais mais, un jour, au moment fatidique, Robert lui révéla qu’il pensait être son demi-frère. Leur vie devint un enfer.
Nadine interrogea son père qui nia être le père de Robert. Robert, de son côté, dévoila à sa mère ses sentiments pour Nadine et essaya de lui arracher un aveu : enfin, elle lui déclara qu’il n’était pas l’enfant du médecin.
Il s’avéra que le médecin faisait juste office de commissionnaire pour le compte d’un personnage haut placé. Le géniteur venait de décéder, sa mère avait assisté à ses obsèques en versant des torrents de larmes. Robert, ignorant tout, était resté de glace durant la cérémonie.
Par la suite, Nadine et Robert, après d’horribles tourments, purent envisager l’avenir sereinement.
J’ai eu connaissance aussi de certaines situations peu évidentes, concernant des enfants élevés dans des orphelinats des DOM-TOM ou d’ailleurs : certains avaient des liens de parenté mais l’ignoraient totalement, plus tard ils ont unis leurs chemins de vie et ont fait des mariages consanguins, préjudiciables à leurs descendants.
Tous ces exemples montrent qu’il est important de connaître ses origines, afin de ne pas porter de fardeaux supplémentaires.

Marie-Christine
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Les dieux nous seraient tombés sur la tête ? Par Toutatis ! Ce  n’est pas Idefix qui dirait le contraire ! Et en réfléchissant au pourquoi du comment on a appelé ce petit chien ainsi… J’imagine qu’il doit être bien têtu et entêté comme son maître Obélix qui est tombé dans la potion magique. Et ce n’est pas sans rappeler ma tante Lina de très petite taille, aux cheveux frisottés lui tombant dans les yeux que l’on ne voyait jamais mais qui harcelait, non harponnait, mon père au téléphone en lui demandant sans arrêt des services gratuitement, comme des travaux de peinture par exemple. J’entends encore les cris excédés de ma mère se transformant en goret pour l’occasion. S’il fallait trouver une signification ce nom, je citerais bien d’autres personnes qui ne lâchent jamais l’affaire et se perdent en palabres et en boniments : comme ma fifille par exemple qui très jeune a été affublée de ce joli qualificatif et qui le mérite encore amplement. Comme quoi, les chats ne font pas des chiens ! et le contraire peut se dire aussi. Alors que peut-on dire encore sur les grands traits de caractère familiaux qui pourraient permettre de nous comparer à ce bon gros pépère d’Obelix avec ses grandes tresses blondes des gens de l’Ouest. Mon grand-père, à l’âge mûr aurait pu s’appeler ainsi au vu de ses caractéristiques purement physiques. Mais là s’arrête la comparaison. Natif de Pologne, son goût pour les langues et son désir de découvrir d’autres pays lui ont permis de franchir les frontières hongroises pour travailler ensuite en Allemagne. Il apprit la langue allemande et le russe. Puis il migra de nouveau, vers la France cette fois-ci, avant la montée hitlérienne. Lui-même était issu d’une nombreuse famille de bruns aux yeux noirs que malheureusement je n’ai jamais eu l’occasion de connaître. Sa lucidité et son caractère austère et volontaire lui ont permis de résister et de fuir le nazisme et d’éviter la déportation en mettant aussi à l’abri leur fille chez des vignerons. Maintenant dois-je notifier d’autres traits de caractère comme le fait d’être souvent de mauvaise humeur ? Soupe au lait ? Ô combien susceptible et rancunier ? Et sur ce modèle parfait, je retrouverais bien ma chère grand-mère que j’appelais aussi casque d’or du temps de sa splendeur tant sa chevelure blonde comme les blés et ses yeux bleus myosotis brillaient de plaisir au soleil suite aux promenades en plein air. Elle en était friande. Mais il fallait la ménager car au moindre faux pas et à la moindre parole indélicate, elle se braquait et nous le faisait chèrement payer. C’est ainsi qu’un jour suite à une altercation avec mes parents à propos de chocolats de Pâques qu’elle nous avait ramenés, ma mère trouvant certainement qu’ils en faisaient trop et ne voulant pas être supplantée dans son rôle de mère, eut des paroles malheureuses qui brisèrent des années de bonnes relations familiales. Alors commença pour nous une période douloureuse où on comptait les points dans chaque camp. Il s’agissait pourtant de rester impartial, quand d’autres choisissaient leur clan.Néanmoins, l’histoire cette fois se termina bien dans un esprit de réconciliation un peu tardif certes et l’amour filial au final eut raison de cette dispute stupide. Et alors ? On pourrait peut-être dire que les Bretons, c’est comme les Polonais : ça se termine toujours par un banquet ! Sauf que l’on troque la cuisse de sanglier contre un beau gigot bien doré garni de haricots verts très fins et de pommes de terre rissolées. Eh oui, chez les gens de l’est, on sait vivre. On met les petits plats dans les grands et on trinque à la santé de chacun dans des verres en cristal – et non en métal. Mais les deux réceptacles sont finement ciselés. Et avec nos ancêtres les Gaulois, nous nous retrouvons parfois.

Claudine

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