Surplombant
le précipice, les uns derrière les autres, les uns après les autres, ils
s’apprêtent à faire le saut de l’ange dans ce labyrinthe de méandres et de pics
rocheux. Ils vont se jeter dans l’abîme. Esquissant un sourire crispé dans leur
combinaison gris anthracite, dont la membrane opacifiante enveloppe leur visage
et leur corps tout entier. Comme des fils électriques, la tension les gagne. De
leurs regards perçants d’aigles perdus dans les brumes d’une cascade
effervescente, ils scrutent l’horizon. L’air frais congestionne leurs muqueuses
et marbre leur épiderme, mais en une seconde, ils oublient tout : ils
plongent dans cet univers ouaté, entre nuages et petits morceaux de ciel
bleuté, entre protubérances de roches et excavations, tout schuss en un rush
contrôlé. Leurs ailes de chauve-souris sous l’impulsion de l’air se gonflent de
vent à la vitesse d’un soleil levant. Ils semblent caresser les éboulis et les
galets, laissés là, épars, par un glacier ayant quitté son lit, laissant la
place à un torrent. Entre deux parois encaissées, dans les reflets irisés des
gouttelettes d’eau ruisselant sur le gris de leur tenue, les transformant pour
quelques temps en des guirlandes illuminées, ils côtoient le danger en des
arabesques et des figures à chaque instant renouvelées. Faire durer le plaisir.
Imiter les oiseaux. Prendre les courants ascendants et se livrer corps et âme
aux caprices du vent. Faire vibrer et vrombir ses ailes comme un chant de
sirène. Sonar improvisé. Moyen peut-être de rallier et de partager le bonheur
de pouvoir planer. Laisser glisser la lumière et les embruns le long de leurs
corps cristallins. L’ivresse de la chute libre atteignant son paroxysme, les
regards fixés vers leur survie, de leurs ceintures jaillissent les parachutes
qui les projettent en un jet de couleurs au septième ciel, et dans un paradis
de lumières phosphorescentes les emportent une fois de plus vers le nirvana.
Les voilà tous réunis en un ballet de petits champignons de paris. Ils goûtent
chaque seconde de cette descente vertigineuse qui, quelques secondes plus tôt,
se révélait un vol plané. Ils survolent ainsi les bois et forêts, rivières et
étendues d’eau, champs et plaines, cabanes isolées et petits villages de
pierre. Bientôt, ils trouveront le terrain plat où ils atterriront. Leurs pieds
cherchent déjà la meilleure position pour toucher le sol. De leurs membranes
étendues, ils brassent et balayent l’air tiède de la piste improvisée et
laissent le vent s’engouffrer, freinant ainsi leur atterrissage. Ils respirent
à plein poumons, les yeux dans les étoiles et le torse bombé avant de poser le
premier pied sur terre, heureux et comblés.
Claudine
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Rémiges
foncées, parties inférieures, blanc chamoisé
Oiseau,
l’un des plus petits d’Europe
Il aime
les forêts de conifères et s’y reproduit
Trouvant
toujours un endroit où y nicher
Elevé,
très aigu même, est son cri
Léger,
pour un roseau c’est un pesant fardeau, dit la Fontaine
Etre très
vulnérable, pendant l’hiver ils dorment serrés les uns contre les autres
Pink
pink est son cri normal ; plus aigu, c’est un cri d’alarme
Interrompu
par une série de courtes et puissantes notes descendantes
N’oubliant
pas de picorer quelques graines tombées à terre
Son habitat
est la forêt de feuillus
O quelle
joie de jouir d’une telle liberté !
Nul ne
peut empêcher ce passereau joyeux de sautiller et surtout, de chanter.
Pleu-pleu,
l’appelle-t-on, dans certaines régions il annonce la pluie
Infatigable
grimpeur, il escalade les troncs d’arbre
Vers,
larves et petites graines qu’il trouve sous l’écorce lui font un festin
Et son
long bec fin et pointu lui permet de venir à bout des coques les plus dures.
Revenant
sur terre, il peut percer les fourmilières et se régaler
Terminer
son petit tour parmi nous d’un beau salut de sa crête rouge.
Christiane
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Non décidément je n’ai pas d’attirance pour
les oiseaux et surtout ceux de la région parisienne. Je peux apprécier le
plumage de certains oiseaux des iles, l’originalité morphologique de certains
autres tels que la grue cendrée, le paon les capacités oculaires des rapaces et
la résistance des oiseaux migrateurs. En ce qui concerne les oiseaux en cage
ils me font pitié. A Paris seuls les moineaux trouvent grâce à mes yeux mais
ils ne sont plus très nombreux. J’aime bien les voir sautiller sur leurs pattes
graciles avec leur petit ventre tout rond. Il n’y a aucune comparaison avec les
pigeons qui obstruent les trottoirs et vous fixent d’un regard impudent ou bien
les corneilles et leur croassement lugubre surtout en hiver. J’ai le souvenir
de m’être trouvée face à un grand nombre de pigeons en train de faire bombance avec du riz mouillé que
quelqu’un leur avait jeté sur le trottoir, d’autres les rejoignaient et se
posaient au milieu d’eux dans un grand battement d’ailes. Ils picoraient le riz
en se dandinant et
se poussant les uns les autres avec une sorte d’agressivité qui m’impressionnait. Je n’osais pas passer au milieu d’eux, je voyais leurs yeux noirs très mobiles qui me surveillaient comme si j’allais leur prendre leur bien et personne d’autre que moi sur ce trottoir qui aurait pu m’ouvrir un passage. Je n’allais quand même pas traverser la rue à cause de banals pigeons. Je prie mon courage à deux mains et tout en tapant très fort des talons je traversais très crispée l’attroupement de volatiles qui se bouscula à peine sur mon passage, trop occupé à festoyer. Depuis mon déplaisir des pigeons n’a fait que grandir et je passerai outre les dégâts causés par leur fientes. Donc vous pouvez me montrer de belles photos d’oiseaux, me les faire admirer au travers de jumelles, me parler de moineaux mais oubliez les pigeons !
se poussant les uns les autres avec une sorte d’agressivité qui m’impressionnait. Je n’osais pas passer au milieu d’eux, je voyais leurs yeux noirs très mobiles qui me surveillaient comme si j’allais leur prendre leur bien et personne d’autre que moi sur ce trottoir qui aurait pu m’ouvrir un passage. Je n’allais quand même pas traverser la rue à cause de banals pigeons. Je prie mon courage à deux mains et tout en tapant très fort des talons je traversais très crispée l’attroupement de volatiles qui se bouscula à peine sur mon passage, trop occupé à festoyer. Depuis mon déplaisir des pigeons n’a fait que grandir et je passerai outre les dégâts causés par leur fientes. Donc vous pouvez me montrer de belles photos d’oiseaux, me les faire admirer au travers de jumelles, me parler de moineaux mais oubliez les pigeons !
Fabienne
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Qui est
cet oiseau-là qui déambule dans la ville et titube ?... Ce petit être tout
chétif, sans doute à l’appétit d’oiseau, n’a pas l’air de pouvoir s’envoler
bien loin. Aussi lourdaud qu’il apparaît, serait-il de mauvais augure ?
Peut-être pas ! Mais c’est de toute façon un drôle d’oiseau monté sur des
jambes torses qui le portent si mal. Lui donner des noms d’oiseaux, pensent les
passants qui le dévisagent. À coup sûr, il ne le mérite pas même s’il mène une
vie d’oiseau de nuit. Il déambule, il déambule mais ne vous y fiez pas !
Il n’a
pas pour autant une cervelle d’oiseau. Quand il prend son pinceau ou son
crayon, il se sent pousser des ailes et, dans ce cas-là, sûrement, vous
trouverez l’oiseau à son nid, travaillant dur dans le secret de sa grande
demeure. Il a appris dans l’atelier de grands maîtres et maintenant, vole de
ses propres ailes. Il produit, il produit car chacun sait bien que petit à
petit l’oiseau fait son nid.
Soudain,
comme l’oiseau sur la branche, il sent le vent qui souffle, lui donner des
ailes. D’Albi, il s’envole et à tire-d’aile franchit les monts d’Auvergne pour
parcourir à vol d’oiseau les quelques huit cents kilomètres qui le sépare de la
capitale. Il y devient « l’âme de Montmartre ».
Là, à la
recherche de l’oiseau rare, il fréquente cabarets et théâtres pour mieux se
rincer le bec et picorer dans le monde de la bohème. Il croque ses modèles au « Moulin
Rouge » et quand à son tour, il pose pour ses amis, il ne dédaigne pas de
regarder à travers l’énorme appareil photo, sortir le petit oiseau. Difforme et
laid comme le vilain petit canard, ce cygne, non cet aigle prendra son envol
après sa mort. Plus passionné par les chevaux voire par les chiens plutôt que
par les oiseaux, reconnaîtrez-vous ce maître de la peinture, de la
lithographie, des aquarelles et du dessin. Avez-vous trouvé le nom de ce génie ?
Monsieur Henri de Toulouse-Lautrec, c’est son nom.
Marie-Thérèse
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Neige du coucou
Les Saints de
glace grelottent
Il fait froid en
mai.
L’oiseau fait
son nid
Les hommes
déments se tuent :
La verdure
frissonne.
Rouge-gorge vif
Sur l’arbre aux
pommes cerise :
Au soleil
d’hiver.
Sur le marché de
Frileuse :
Marché de Noël.
Le corbeau
criard,
Sur le chêne, en
contrepoint,
Salue la
colombe.
Le rideau
s’effeuille :
Sur les noirs
ramages sautille
La pie
demi-deuil.
Le paon pomponné
Pour soutenir
l’arc-en-ciel,
Ouvre
l’éventail.
La vie au
printemps,
C’est l’avenue
du bonheur :
Les oiseaux
exultent.
Le corbeau signe
D’un long jet de
fiente grise,
Le tableau de
neige.
La pie
demi-deuil
Hoche la queue
sur la branche :
L’été se
balance.
Dans la nuit
profonde, le colvert jaillit du lac :
La lune se noie.
Les corbeaux de
jais
Embrasent
l’érable rouge,
Charbon
volatile.
Pour la fin des
temps
Le quatuor des
oiseaux
Chante le
printemps.
Les corbeaux
tombent
Du ciel gris
métallisé
Sur le pain
blanc sec.
Le croissant de
lune
S’est posé sur
les aigrettes
Du hibou géant.
A l’orée du
bois,
Le coucou chante
son nom :
C’est le mois de
mai.
Marie-Christine
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Oiseau…
Caché
dans les roseaux
Ou au
bord de l’eau
Dans un
nid douillet
L’œuf
ainsi déposé
Tu es né.
Sur les
abruptes falaises
Dans la
boue et la glaise
La neige de l’Arctique
Ou la
glace de l’Antarctique
Tu
apprends à marcher
Tu sauras
voler…
Tu goûtes
des fruits gorgés
Tu vis le
jour ou la nuit
Tu
attrapes mouches et moustiques
Graines
de lin, de blé ou petites souris
Poissons,
crustacés ou nectar parfumé
Des
charognes, tu aimes le décomposé.
De plumes
et de duvet
Ton corps
se revêt
Le vent
glisse doucement
En piqué
ou en montée
Loin dans
le ciel argent
Ou en
plongée entre mer et étangs
Un seul
mot me vient en tête
Un seul
mot que je mets
Liberté…
liberté…
D’aller
et de venir
De
pouvoir parcourir
Le monde
à ta volonté
De rester
ou migrer…
Oiseau
aux mille couleurs
Valérie
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C'est
l'histoire d'un petit oiseau qui a eu une courte vie...
Cette
année-là, nous profitons d'un week-end prolongé au mois de Mai pour partir en
Belgique voir la famille de mon mari. A l'occasion d'une visite à sa tante,
alors que nous prenons congé, celle-ci nous remet une petite somme d'argent
destiné à notre fille alors âgée de 8 ans.
Le
dimanche matin, alors que nous devons reprendre la route dans l'après-midi, mon
mari me propose d'aller sur la Grand Place de Bruxelles où se tient un marché
aux oiseaux que je n'ai pas eu l'occasion de voir quand nous vivions nous-mêmes
en Belgique. Nous partons donc en laissant fille et grand-mère ensemble, trop
heureuses de se voir et de profiter au maximum l'une de l'autre.
Il
fait beau mais encore frais, nous déambulons au milieu de tous les oiseaux,
certains étant en liberté sagement posés sur l'épaule de leur maître ou sur un
perchoir. Nous nous arrêtons pour entendre siffler un petit canari, quel beau
chant ! Alors je repense à notre fille qui, comme tous les enfants à cet âge je
crois, nous réclame un animal de compagnie. Pour le chien ou le chat nous avons
dit non, c'est trop de contraintes, surtout au moment des vacances, les animaux
ne sont pas toujours acceptés en location. Mais un oiseau...
J'en
discute avec mon mari qui tout d'abord n'est pas très favorable. J'insiste,
j'argumente en lui disant que ce serait un moyen de dépenser cet argent reçu,
qu'allons-nous en tirer au change, l'euro n'étant pas encore de mise entre la
France et la Belgique à l'époque. Et ainsi notre fille aurait un animal, ce
qu'elle réclame depuis un moment. Finalement il se laisse convaincre et nous
faisons donc l'acquisition de ce joli canari, ainsi que d'une cage et de tout
le nécessaire, le budget est bien employé, il est même dépassé. Je m'inquiète
de savoir cet oiseau seul dans sa cage mais le vendeur me dit que si je lui
donne une femelle, il ne sifflera plus. Va donc pour cet unique oiseau puisque
la solitude ne semble pas l'affecter.
Notre
fille est naturellement heureuse en le
voyant et elle s'empresse de lui donner
un nom : Balthazar. Et ça n'a rien à voir avec les rois mages. Nous
reprenons le chemin de la maison comme prévu, nous n'avons que trois heures de
route et Balthazar siffle joyeusement.
A
notre arrivée, j'installe le petit canari sur un meuble devant la fenêtre de la
cuisine, ainsi il voit l'extérieur et profite de la luminosité. Je lui trouve
un chiffon pour le couvrir la nuit mais hélas ! dès le lever du jour il siffle
bien fort. Une semaine passe ainsi et un jour je remarque que je n'entends plus
le canari siffler. Il semble un peu abattu sur le barreau de sa cage. Mais qu'a
t-il donc... Quelques jours passent
encore et notre canari va plus mal, il est à présent sur le sol de sa cage. Ne
sachant que faire, je vais voir le vétérinaire. Il me dit que les bronches de
ces oiseaux sont fragiles, notre canari a sans doute pris froid. Il ne me cache
pas qu'il a peu d'espoir mais, faute de mieux, il me donne un antibiotique. Je
vais acheter une seringue chez le pharmacien afin de lui administrer la dose
voulue mais mes soins ne semblent pas apporter d'amélioration...
Un
mercredi ma fille est seule à la maison, elle téléphone à mon bureau et m'annonce
en larmes que Balthazar est mort. Pourquoi a t-il choisi justement le mercredi
pour rendre son dernier soupir ! Je saurai plus tard qu'avant de m'appeler, ma
fille avait averti sa grand-mère en premier lieu. Et j'ai su à cette occasion qu'elle appelait souvent sa grand-mère le
mercredi, ma belle-mère ayant gardé le secret. A l'époque, pas de gratuité avec
la Belgique, Internet n'était pas si répandu dans les foyers.
Ainsi Balthazar ne nous
aura pas charmé bien longtemps, pauvre petit oiseau. Et comme nous restions
avec une cage vide mais neuve, il convenait de lui trouver un nouvel occupant
qui aiderait notre fille à oublier son chagrin. Et cette fois nous avons opté pour un couple d'inséparables qui
eux ont vécu très longtemps. Mais.... ceci est une autre histoire d'oiseaux.
Paulette
................................................
Où
es-tu petit oiseau qui chante à tue-tête ?
Ici sous
la ramure du vieux tilleul
Sous l’auvent
du toit où tu as fait ton nid.
Etends
tes ailes et prend ton essor !
Au milieu
du ciel et des nuages, vole joyeux !
Un jour
viendra où tu migreras vers d’autres cieux.
Marie-Thérèse
.................................................................
Oiseau de Pan, oiseau de Lyre, oiseau sur son
roseau, ravissant la mare par son chant mélodieux qui font rêver les
grenouilles et les crapauds et danser les libellules avec leurs robes aux
reflets chatoyants.
Je me souviens de toutes ces joies chansons qui
ont bercé mes jours au fil des années.
Dans les années 50, Eddie Constantine chantait en
duo avec sa fille : «L’Oiseau Bleu». Luis Mariano nous faisait rêver
et chanter avec «Rossignol de mes Amours». Dans le temps passé, il y a eu Fréhel ou Berthe Sylva : «Comme un
Moineau », Barbara et « L’Aigle Noir ». Puis le Big Bazar avec
Michel Fugain : «Comme l’Oiseau». « La Colline aux
Oiseaux ».
Les films : «Les Oiseaux se cachent pour
mourir», «Vos Gueules, les Mouettes», le texte de l’humoriste Gad Elmaleh :
«Petit Oiseau, si tu n’as plus d’ailes, tu peux pas voler !», la jolie
chanson entrainante que chantait Gilbert Bécaud « Le Petit Oiseau de
toutes les couleurs ».
Les chansons enfantines parlent de ; Perroquets,
de Pie qui chante, de Pélicans, de Colibris ou de Mouettes. Le Paon, oiseau
majestueux qui fait la roue, nous émerveille par ses longues plumes tachetées
aux couleurs magnifiques avec son cou et sa poitrine bleu-vert métallisé.
Une blanche colombe qui s’envole vers le ciel
d’azur en signe de solidarité en espérant la paix pour le monde entier.
Oie,
gros oiseau blanc dodinant de la croupe,
Ibis,
oiseau symbolique d’un pays lointain, vénéré par les anciens Egyptiens,
Serin,
petit oiseau des iles Canaries. Jaune, blanc, orange, tu nous as égayés par ton
chant depuis notre enfance.
Etourneau,
petit oiseau à plumage sombre taché de blanc
Aras,
jolis perroquets colorés et bavards
Urubus, grands rapaces d’Amérique à tête rouge,
jaune ou tout noir de la famille des Cathartidae.
Mireille
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