samedi 3 décembre 2016

OISEAU

Surplombant le précipice, les uns derrière les autres, les uns après les autres, ils s’apprêtent à faire le saut de l’ange dans ce labyrinthe de méandres et de pics rocheux. Ils vont se jeter dans l’abîme. Esquissant un sourire crispé dans leur combinaison gris anthracite, dont la membrane opacifiante enveloppe leur visage et leur corps tout entier. Comme des fils électriques, la tension les gagne. De leurs regards perçants d’aigles perdus dans les brumes d’une cascade effervescente, ils scrutent l’horizon. L’air frais congestionne leurs muqueuses et marbre leur épiderme, mais en une seconde, ils oublient tout : ils plongent dans cet univers ouaté, entre nuages et petits morceaux de ciel bleuté, entre protubérances de roches et excavations, tout schuss en un rush contrôlé. Leurs ailes de chauve-souris sous l’impulsion de l’air se gonflent de vent à la vitesse d’un soleil levant. Ils semblent caresser les éboulis et les galets, laissés là, épars, par un glacier ayant quitté son lit, laissant la place à un torrent. Entre deux parois encaissées, dans les reflets irisés des gouttelettes d’eau ruisselant sur le gris de leur tenue, les transformant pour quelques temps en des guirlandes illuminées, ils côtoient le danger en des arabesques et des figures à chaque instant renouvelées. Faire durer le plaisir. Imiter les oiseaux. Prendre les courants ascendants et se livrer corps et âme aux caprices du vent. Faire vibrer et vrombir ses ailes comme un chant de sirène. Sonar improvisé. Moyen peut-être de rallier et de partager le bonheur de pouvoir planer. Laisser glisser la lumière et les embruns le long de leurs corps cristallins. L’ivresse de la chute libre atteignant son paroxysme, les regards fixés vers leur survie, de leurs ceintures jaillissent les parachutes qui les projettent en un jet de couleurs au septième ciel, et dans un paradis de lumières phosphorescentes les emportent une fois de plus vers le nirvana. Les voilà tous réunis en un ballet de petits champignons de paris. Ils goûtent chaque seconde de cette descente vertigineuse qui, quelques secondes plus tôt, se révélait un vol plané. Ils survolent ainsi les bois et forêts, rivières et étendues d’eau, champs et plaines, cabanes isolées et petits villages de pierre. Bientôt, ils trouveront le terrain plat où ils atterriront. Leurs pieds cherchent déjà la meilleure position pour toucher le sol. De leurs membranes étendues, ils brassent et balayent l’air tiède de la piste improvisée et laissent le vent s’engouffrer, freinant ainsi leur atterrissage. Ils respirent à plein poumons, les yeux dans les étoiles et le torse bombé avant de poser le premier pied sur terre, heureux et comblés.

Claudine
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Rémiges foncées, parties inférieures, blanc chamoisé
Oiseau, l’un des plus petits d’Europe
Il aime les forêts de conifères et s’y reproduit
Trouvant toujours un endroit où y nicher
Elevé, très aigu même, est son cri
Léger, pour un roseau c’est un pesant fardeau, dit la Fontaine
Etre très vulnérable, pendant l’hiver ils dorment serrés les uns contre les autres
Touffes de plumes douillette et rassurante.

Pink pink est son cri normal ; plus aigu, c’est un cri d’alarme
Interrompu par une série de courtes et puissantes notes descendantes
N’oubliant pas de picorer quelques graines tombées à terre
Son habitat est la forêt de feuillus
O quelle joie de jouir d’une telle liberté !
Nul ne peut empêcher ce passereau joyeux de sautiller et surtout, de chanter.

Pleu-pleu, l’appelle-t-on, dans certaines régions il annonce la pluie
Infatigable grimpeur, il escalade les troncs d’arbre
Car ses pattes et sa queue lui permettent la position verticale.
Vers, larves et petites graines qu’il trouve sous l’écorce lui font un festin
Et son long bec fin et pointu lui permet de venir à bout des coques les plus dures.
Revenant sur terre, il peut percer les fourmilières et se régaler

Terminer son petit tour parmi nous d’un beau salut de sa crête rouge.

Christiane
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Non décidément je n’ai pas d’attirance pour les oiseaux et surtout ceux de la région parisienne. Je peux apprécier le plumage de certains oiseaux des iles, l’originalité morphologique de certains autres tels que la grue cendrée, le paon les capacités oculaires des rapaces et la résistance des oiseaux migrateurs. En ce qui concerne les oiseaux en cage ils me font pitié. A Paris seuls les moineaux trouvent grâce à mes yeux mais ils ne sont plus très nombreux. J’aime bien les voir sautiller sur leurs pattes graciles avec leur petit ventre tout rond. Il n’y a aucune comparaison avec les pigeons qui obstruent les trottoirs et vous fixent d’un regard impudent ou bien les corneilles et leur croassement lugubre surtout en hiver. J’ai le souvenir de m’être trouvée face à un grand nombre de pigeons en train  de faire bombance avec du riz mouillé que quelqu’un leur avait jeté sur le trottoir, d’autres les rejoignaient et se posaient au milieu d’eux dans un grand battement d’ailes. Ils picoraient le riz en se dandinant et
se poussant les uns les autres avec une sorte d’agressivité qui m’impressionnait. Je n’osais pas passer au milieu d’eux, je voyais leurs yeux noirs très mobiles qui me surveillaient comme si j’allais leur prendre leur bien et personne d’autre que moi sur ce trottoir qui aurait pu m’ouvrir un passage. Je n’allais quand même pas traverser la rue à cause de banals pigeons. Je prie mon courage à deux mains et tout en tapant très fort des talons  je traversais très crispée l’attroupement de volatiles qui se bouscula à peine sur mon passage, trop occupé à festoyer. Depuis mon déplaisir des pigeons n’a fait que grandir et je passerai outre les dégâts causés par leur fientes. Donc vous pouvez me montrer de belles photos d’oiseaux, me les faire admirer au travers de jumelles, me parler de moineaux mais oubliez les pigeons !

Fabienne
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Qui est cet oiseau-là qui déambule dans la ville et titube ?... Ce petit être tout chétif, sans doute à l’appétit d’oiseau, n’a pas l’air de pouvoir s’envoler bien loin. Aussi lourdaud qu’il apparaît, serait-il de mauvais augure ? Peut-être pas ! Mais c’est de toute façon un drôle d’oiseau monté sur des jambes torses qui le portent si mal. Lui donner des noms d’oiseaux, pensent les passants qui le dévisagent. À coup sûr, il ne le mérite pas même s’il mène une vie d’oiseau de nuit. Il déambule, il déambule mais ne vous y fiez pas !
Il n’a pas pour autant une cervelle d’oiseau. Quand il prend son pinceau ou son crayon, il se sent pousser des ailes et, dans ce cas-là, sûrement, vous trouverez l’oiseau à son nid, travaillant dur dans le secret de sa grande demeure. Il a appris dans l’atelier de grands maîtres et maintenant, vole de ses propres ailes. Il produit, il produit car chacun sait bien que petit à petit l’oiseau fait son nid.
Soudain, comme l’oiseau sur la branche, il sent le vent qui souffle, lui donner des ailes. D’Albi, il s’envole et à tire-d’aile franchit les monts d’Auvergne pour parcourir à vol d’oiseau les quelques huit cents kilomètres qui le sépare de la capitale. Il y devient « l’âme de Montmartre ».
Là, à la recherche de l’oiseau rare, il fréquente cabarets et théâtres pour mieux se rincer le bec et picorer dans le monde de la bohème. Il croque ses modèles au « Moulin Rouge » et quand à son tour, il pose pour ses amis, il ne dédaigne pas de regarder à travers l’énorme appareil photo, sortir le petit oiseau. Difforme et laid comme le vilain petit canard, ce cygne, non cet aigle prendra son envol après sa mort. Plus passionné par les chevaux voire par les chiens plutôt que par les oiseaux, reconnaîtrez-vous ce maître de la peinture, de la lithographie, des aquarelles et du dessin. Avez-vous trouvé le nom de ce génie ? Monsieur Henri de Toulouse-Lautrec, c’est son nom.

Marie-Thérèse
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Neige du coucou
Les Saints de glace grelottent
Il fait froid en mai.

L’oiseau fait son nid
Les hommes déments se tuent :
La verdure frissonne.

Rouge-gorge vif
Sur l’arbre aux pommes cerise :
Au soleil d’hiver.

Vol de mouettes
Sur le marché de Frileuse :
Marché de Noël.

Le corbeau criard,
Sur le chêne, en contrepoint,
Salue la colombe.

Le rideau s’effeuille :
Sur les noirs ramages sautille
La pie demi-deuil.

Le paon pomponné
Pour soutenir l’arc-en-ciel,
Ouvre l’éventail.

La vie au printemps,
C’est l’avenue du bonheur :
Les oiseaux exultent.

Le corbeau signe
D’un long jet de fiente grise,
Le tableau de neige.

La pie demi-deuil
Hoche la queue sur la branche :
L’été se balance.

Dans la nuit profonde, le colvert jaillit du lac :
La lune se noie.

Les corbeaux de jais
Embrasent l’érable rouge,
Charbon volatile.

Pour la fin des temps
Le quatuor des oiseaux
Chante le printemps.

Les corbeaux tombent
Du ciel gris métallisé
Sur le pain blanc sec.

Le croissant de lune
S’est posé sur les aigrettes
Du hibou géant.

A l’orée du bois,
Le coucou chante son nom :
C’est le mois de mai.

Marie-Christine
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Oiseau…
Caché dans les roseaux
Ou au bord de l’eau
Dans un nid douillet
L’œuf ainsi déposé
Tu es né.

Sur les abruptes falaises
Dans la boue et la glaise
La  neige de l’Arctique
Ou la glace de l’Antarctique
Tu apprends à marcher
Tu sauras voler…

Tu goûtes des fruits gorgés
Tu vis le jour ou la nuit
Tu attrapes mouches et moustiques
Graines de lin, de blé ou petites souris
Poissons, crustacés ou nectar parfumé
Des charognes, tu aimes le décomposé.

De plumes et de duvet
Ton corps se revêt
Le vent glisse doucement
En piqué ou en montée
Loin dans le ciel argent
Ou en plongée entre mer et étangs

Un seul mot me vient en tête
Un seul mot que je mets
Liberté… liberté…
D’aller et de venir
De pouvoir parcourir
Le monde à ta volonté
De rester ou migrer…

Oiseau aux mille couleurs

Valérie
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C'est l'histoire d'un petit oiseau qui a eu une courte vie...
Cette année-là, nous profitons d'un week-end prolongé au mois de Mai pour partir en Belgique voir la famille de mon mari. A l'occasion d'une visite à sa tante, alors que nous prenons congé, celle-ci nous remet une petite somme d'argent destiné à notre fille alors âgée de 8 ans.
Le dimanche matin, alors que nous devons reprendre la route dans l'après-midi, mon mari me propose d'aller sur la Grand Place de Bruxelles où se tient un marché aux oiseaux que je n'ai pas eu l'occasion de voir quand nous vivions nous-mêmes en Belgique. Nous partons donc en laissant fille et grand-mère ensemble, trop heureuses de se voir et de profiter au maximum l'une de l'autre.
Il fait beau mais encore frais, nous déambulons au milieu de tous les oiseaux, certains étant en liberté sagement posés sur l'épaule de leur maître ou sur un perchoir. Nous nous arrêtons pour entendre siffler un petit canari, quel beau chant ! Alors je repense à notre fille qui, comme tous les enfants à cet âge je crois, nous réclame un animal de compagnie. Pour le chien ou le chat nous avons dit non, c'est trop de contraintes, surtout au moment des vacances, les animaux ne sont pas toujours acceptés en location. Mais un oiseau...
J'en discute avec mon mari qui tout d'abord n'est pas très favorable. J'insiste, j'argumente en lui disant que ce serait un moyen de dépenser cet argent reçu, qu'allons-nous en tirer au change, l'euro n'étant pas encore de mise entre la France et la Belgique à l'époque. Et ainsi notre fille aurait un animal, ce qu'elle réclame depuis un moment. Finalement il se laisse convaincre et nous faisons donc l'acquisition de ce joli canari, ainsi que d'une cage et de tout le nécessaire, le budget est bien employé, il est même dépassé. Je m'inquiète de savoir cet oiseau seul dans sa cage mais le vendeur me dit que si je lui donne une femelle, il ne sifflera plus. Va donc pour cet unique oiseau puisque la solitude ne semble pas l'affecter.
Notre fille est  naturellement heureuse en le voyant et elle s'empresse de lui donner  un nom : Balthazar. Et ça n'a rien à voir avec les rois mages. Nous reprenons le chemin de la maison comme prévu, nous n'avons que trois heures de route et  Balthazar siffle joyeusement.
A notre arrivée, j'installe le petit canari sur un meuble devant la fenêtre de la cuisine, ainsi il voit l'extérieur et profite de la luminosité. Je lui trouve un chiffon pour le couvrir la nuit mais hélas ! dès le lever du jour il siffle bien fort. Une semaine passe ainsi et un jour je remarque que je n'entends plus le canari siffler. Il semble un peu abattu sur le barreau de sa cage. Mais qu'a t-il donc...  Quelques jours passent encore et notre canari va plus mal, il est à présent sur le sol de sa cage. Ne sachant que faire, je vais voir le vétérinaire. Il me dit que les bronches de ces oiseaux sont fragiles, notre canari a sans doute pris froid. Il ne me cache pas qu'il a peu d'espoir mais, faute de mieux, il me donne un antibiotique. Je vais acheter une seringue chez le pharmacien afin de lui administrer la dose voulue mais mes soins ne semblent pas apporter d'amélioration...
Un mercredi ma fille est seule à la maison, elle téléphone à mon bureau et m'annonce en larmes que Balthazar est mort. Pourquoi a t-il choisi justement le mercredi pour rendre son dernier soupir ! Je saurai plus tard qu'avant de m'appeler, ma fille avait averti sa grand-mère en premier lieu. Et j'ai su à cette occasion  qu'elle appelait souvent sa grand-mère le mercredi, ma belle-mère ayant gardé le secret. A l'époque, pas de gratuité avec la Belgique, Internet n'était pas si répandu dans les foyers.
Ainsi Balthazar ne nous aura pas charmé bien longtemps, pauvre petit oiseau. Et comme nous restions avec une cage vide mais neuve, il convenait de lui trouver un nouvel occupant qui aiderait notre fille à oublier son chagrin. Et cette fois nous  avons opté pour un couple d'inséparables qui eux ont vécu très longtemps. Mais.... ceci est une autre histoire d'oiseaux.

Paulette
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Où es-tu petit oiseau qui chante à tue-tête ?
Ici sous la ramure du vieux tilleul
Sous l’auvent du toit où tu as fait ton nid.
Etends tes ailes et prend ton essor !
Au milieu du ciel et des nuages, vole joyeux !

Un jour viendra où tu migreras vers d’autres cieux.

Marie-Thérèse
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Oiseau de Pan, oiseau de Lyre, oiseau sur son roseau, ravissant la mare par son chant mélodieux qui font rêver les grenouilles et les crapauds et danser les libellules avec leurs robes aux reflets chatoyants.
Je me souviens de toutes ces joies chansons qui ont bercé mes jours au fil des années. 
Dans les années 50, Eddie Constantine chantait en duo avec sa fille : «L’Oiseau Bleu». Luis Mariano nous faisait rêver et chanter avec «Rossignol de mes Amours». Dans le temps passé, il y a eu  Fréhel ou Berthe Sylva : «Comme un Moineau », Barbara et « L’Aigle Noir ». Puis le Big Bazar avec Michel Fugain : «Comme l’Oiseau». « La Colline aux Oiseaux ».
Les films : «Les Oiseaux se cachent pour mourir», «Vos Gueules, les Mouettes», le texte de l’humoriste Gad Elmaleh : «Petit Oiseau, si tu n’as plus d’ailes, tu peux pas voler !», la jolie chanson entrainante que chantait Gilbert Bécaud « Le Petit Oiseau de toutes les couleurs ».
Les chansons enfantines parlent de ; Perroquets, de Pie qui chante, de Pélicans, de Colibris ou de Mouettes. Le Paon, oiseau majestueux qui fait la roue, nous émerveille par ses longues plumes tachetées aux couleurs magnifiques avec son cou et sa poitrine bleu-vert métallisé.
Une blanche colombe qui s’envole vers le ciel d’azur en signe de solidarité en espérant la paix pour le monde entier.

Oie, gros oiseau blanc dodinant de la croupe,
Ibis, oiseau symbolique d’un pays lointain, vénéré par les anciens Egyptiens,
Serin, petit oiseau des iles Canaries. Jaune, blanc, orange, tu nous as égayés par ton chant depuis notre enfance.
Etourneau, petit oiseau à plumage sombre taché de blanc
Aras, jolis perroquets colorés et bavards
Urubus, grands rapaces d’Amérique à tête rouge, jaune ou tout noir de la famille des         Cathartidae.

Mireille

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