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Tout
enfant, je rêvais de devenir fleuriste. Pourquoi ? À l’angle de la rue où
nous habitions, été comme hiver, un fleuriste étalait des bouquets de toutes
les couleurs : camaïeu rose pâle au carmin très foncé, mauve à peine
teinté au violet le plus accentué. Les vitrines surtout m’attiraient : sur
un tapis d’herbe artificielle d’un vert éclatant, cet amoureux des fleurs
offrait à la vue des passants de magnifiques compositions sortant de brouettes,
de paniers ou de vasques. C’était un véritable artiste. Souvent le décor des
vitrines changeait, chaque fois je venais admirer les splendides roses, les
mignonnes marguerites ou les brassées de tulipes aux mille et une couleurs.
Comme j’aurais aimé manipuler cette moisson
multicolore !
Comment
devenir fleuriste, cet artisan spécialisé dans la vente de fleurs et
composition de bouquets ? Il existe des écoles formant les élèves à cet
art particulier. Après deux ans de formation, l’étudiant peut la poursuivre sur
le terrain, par des stages. Il faut apprendre à s’approvisionner chez
l’horticulteur, le grossiste ou directement aux Pays-Bas.
Comme
j’aurais aimé composer des bouquets et renseigner les clients sur les
caractéristiques de chaque plante !
Autrefois,
le nom de fleuriste n’existait pas. il y a deux ou trois cents ans, de très
jeunes filles vendaient de petits bouquets sur les marchés, on les appelait des
bouquetières.
La
première boutique de fleuriste ouvrit à Paris en 1830… puis une deuxième en
1870. Il y a aujourd’hui en France plus de 10 000 fleuristes qui
s’approvisionnent presque tous en Hollande. Le
fleuriste fait preuve d’une belle créativité pour composer ses bouquets. Le
métier comporte deux aspects fondamentaux : l’art floral et la vente.
Enfin, gros inconvénient de la profession : travailler en toute saison
dans le froid et l’humidité ! C’est cet aspect qui m’a complétement
éloignée et à tout jamais de l’art floral.
Christiane
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On entend
dire couramment qu'un métier est vital pour gagner sa vie, son indépendance, sa
respectabilité à une époque où le fantôme du chômage est omniprésent et où
l'exploitation de l'homme par l'homme bat son plein
Si l'on se
penche sur l'étymologie du "métier": "misterium», "ministerium",
puis service, fonction, on reste dubitatif ; que penser de son corollaire, le travail,
qui désigne un instrument de torture ?
Derrière la
façade d'un métier, on peut perdre la santé, la famille, réduire son espérance
de vie, en relation avec les conditions de travail.
Les mineurs
du Nord faisaient des métiers très dangereux et développaient des maladies
dites professionnelles : avaient-ils d'autres choix?
En Inde,
les enfants fabriquent pour des salaires indécents, dans des conditions
inhumaines des chaussures qu'ils ne porteront jamais .Ils ne bénéficient
d'aucune protection sociale, d'aucune reconnaissance, juste des fourmis, dans
le vaste monde.
Dans ce
pays, les ouvriers du textile œuvrent à vieillir les jeans par des projections massives
et à haute pression de
sable, qui souvent les aveugle. Ces vêtements, à l'autre bout de la chaîne feront croire aux consommateurs qu'ils arborent des jeans usés, à cause de leur dur labeur supposé : cherchez l'erreur: en réalité, à l'autre bout de la chaîne, le travailleur ne possède que des haillons !
sable, qui souvent les aveugle. Ces vêtements, à l'autre bout de la chaîne feront croire aux consommateurs qu'ils arborent des jeans usés, à cause de leur dur labeur supposé : cherchez l'erreur: en réalité, à l'autre bout de la chaîne, le travailleur ne possède que des haillons !
On pourrait
évoquer les simples techniciens, préposés aux expériences nucléaires, au prix
de leur vie, tandis que l'on se pavane en haut lieu avec la course à
l’armement, la force de frappe, de dissuasion Personne ne parle plus des
ouvriers nettoyeurs des centrales de Tchernobyl ou de Fukushima, sacrifiés au
nom de l’atome, énergie propre !
Dans la banalité
du quotidien, on croise "les invisibles" qui ont servi toute la nuit,
dans la restauration, les nantis qui les ignorent comme si nous n'étions pas
tous, normalement, des humains égaux !
Les métiers
du bâtiment embauchent des ouvriers occasionnels, sous qualifiés, sous -payés,
pourtant ils ne jouiront jamais du fruit de leur travail, n'habiteront jamais
dans les immeubles résidentiels, fruits de leur labeur.
Que dire du
monde agricole où les paysans
vivaient de peu, en autarcie, sans rétribution ni protection sociale ?
Aujourd’hui, ruinés par les abattages massifs de leur basse-cour, la mévente,
la concurrence, surendettés par les emprunts, certains préfèrent en finir.
Pour de nombreux
métiers, il existe la façade légale, encadrée par les droits, la fiscalité,
puis, tout ce qui nous échappe, à l'image de l'iceberg : un tiers visible, deux
tiers invisibles.
Dans les pays en voie
de développement, combien de femmes africaines, dont le premier métier est mère
de famille, sont-elles polyvalentes, avec la peur du lendemain, comme épée de
Damoclès ?
Dans tous ces métiers,
ceux qui peinent le plus ne sont ni les mieux rémunérés, ni les mieux
considérés.
Le chemin est long des
bidonvilles au triangle d'or des capitales avec leurs vitrines pour
milliardaires, grâce à l'exploitation des mines d'or, jadis du Klondike , aujourd'hui
d'Afrique du Sud, avec des méthodes esclavagistes !
Tous ces exemples ont
un lien, un point commun : les bénéfices colossaux ne vont pas au plus méritant
mais aux profiteurs du système ; cela durera encore indéfiniment.
Marie-Christine
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Je n’ai pas connu mon grand-père mais je
sais qu’il était maréchal-ferrant. Ce métier qui n’existe pratiquement plus, était
à l’époque un métier important dans les villages. La forge était attenante à la
maison, on y voyait le foyer avec le soufflet à main, l’enclume avec les
masses. Mon grand-père ferrait les chevaux et les bœufs, il réparait les pièces
de métal cassées sur les charrues et surement d’autres choses dont je n’ai pas
connaissance. Pour se protéger il avait un long tablier de cuir épais, je l’ai
vu en photo, sur lequel il pliait la patte de l’animal, puis il le déferrait
avant de nettoyer le sabot. Il fabriquait lui-même les fers puis il ferrait l’animal
après avoir passé le fer dans le foyer. J’imagine l’odeur de corne brulée quand il
apposait le fer sur le sabot du cheval. Ses trois enfants n’avaient pas le droit d’entrer
dans la forge car c’était trop dangereux tant par le foyer que par la présence
des animaux qui pouvait se montrer indociles. Ce métier devait être difficile,
la chaleur, les masses à soulever, l’animal à bien maintenir mais il lui
permettait de connaître les fermiers comme les bourgeois.
Fabienne
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Choisir
un métier en 2016 est un art très difficile. Ceux dits traditionnels ont
largement changé dans leur exécution, robots et numérique oblige. Ainsi les
conducteurs de métro sont appelés à disparaitre pour être remplacés par des
techniciens travaillant sur écran, des régulateurs de trafic. Les nouvelles
technicités ont fait naître une multitude de professions, généralement avec un
nom anglais comme le webmaster, le demomaker ou le développeur full stack mais
encore le business analyst, le data scientist ou même l’architecte de système
d’information. Nous les anciens, nous sommes complétement perdus.
En
lisant le journal, j’ai découvert un nouveau métier qui m’a fait sourire : le «Chief
Happiness Officer» et comme son nom l’indique, c’est le responsable du bonheur,
pas sur les places publiques mais bien dans les grandes entreprises. Il n’est
pas chargé d’organiser les fêtes ou
réceptions ; Détrompez-vous ! Il est là pour s’occuper du
bien-être des salariés car dit l’article : « le salarié bien dans ses
baskets est un salarié plus performant.» Cela est sans doute une grande
découverte des temps modernes. Mais encore plus surprenant ! Découvrir
que « ce qui est bon pour les salariés est bon pour
l’entreprise » n’est pas encore intégré partout, sinon il n’y aurait pas
tant de personnes souffrant de burn-out. Toujours est-il que cette profession
encore naissante vient d’organiser ses premiers ateliers, ce vendredi 27
janvier 2017 !
Alors
que fait donc ce responsable du bonheur ?, souvent une femme. «Elle fait
en sorte que l’entreprise soit chaque jour plus humaine, plus agréable, plus
efficace. » Quel beau
programme ! Elle gère donc tous les problèmes pouvant entraver la performance des
salariés, ceux par exemple, qui
entachent leur bonne humeur dès leur
arrivée. N’y a-t-il rien de plus
exaspérant que de tourner en rond pour trouver une place de parking ? Elle
se chargera de gérer les emplacements. Dès
leur entrée salariés et clients doivent se sentir à l’aise et trouver un
accueil chaleureux. Elle managera ses équipes pour que le sourire soit de
rigueur, ainsi qu’un ton aimable et avenant et qu’un café ou un thé soit offert
en cas d’attente. Elle résoudra une
multitude de petits problèmes allant de la propreté des lieux à la vérification
de l’encre et du papier dans les imprimantes, ou à la qualité de la nourriture
à la cantine. Une personne souffre-t-elle de lourdeur dans les jambes, elle lui
procurera un repose-pied ; cette autre, mal positionnée par rapport à sa
table de travail, aura droit à un siège à vis, plus adaptable ou à un coussin
qui lui donnera le confort dont elle a
besoin pour ne pas ressentir de gêne ou à la longue, de douleur. Elle sera à
l’écoute des problèmes de lumière et de courant d’air afin que tous puissent se
concentrer dans une très bonne ambiance.
Elle est « aux petits soins » pour eux ce qui diminuera l’absentéisme
et les arrêts de travail.
Y
a-t-il des travaux dans l’entreprise ? Un aménagement des bureaux ?
Elle enquêtera auprès des salariés sur leurs desiderata, établir un
consensus, si besoin est, faire remonter à la Direction leurs demandes ou leurs
suggestions, et la convaincre pour mieux adapter les modifications dans un
souci d’efficacité puis collaborer avec
l’architecte et le chef de travaux pour une bonne réalisation du projet et gagner
ainsi la satisfaction du personnel.
Dans
ces grandes entreprises, certains réclament aussi une salle de sport pour se
détendre ou une crèche pour éviter les soucis d’enfants ou même la mise en place de transport voire
de covoiturage pour réduire le temps de trajet.
La
« responsable du bonheur » est pour l’entreprise ce qu’est la
gouvernante pour un hôtel de luxe. Tout
à la fois, superviseur et bonne fée, elle supprime tous les obstacles qui pourraient parasiter l’attention des salariés. Ainsi,
grâce à elle, ils travailleront dans un environnement agréable, confortable, les
rendant plus efficaces, donc plus performants
et compétitifs au service de l’entreprise.
Marie-Thérèse
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Il est un métier qui toute jeune m'émerveillait,
c'est celui d'archéologue. Cela m'est venu avec les études qui ont éveillé en
moi une grande curiosité pour ces peuples de l'antiquité, la Grèce,
Rome... Les années passant, j'ai été
plus spécialement attirée par les égyptologues. Je me disais alors qu'il devait
être fascinant de faire de telles découvertes, qui pourraient nous éclairer sur
la vie de ces civilisations disparues. En même temps, quoi de plus formidable
que de voyager vers ces pays qui me semblaient si lointains à l'époque, où le
soleil semblait toujours briller dans des paysages de rêves.
Ne pouvant me permettre mieux, au collège je me mis à dévorer tous les livres traitant du sujet, j'étais également passionnée par la mythologie. Je revois l'armoire au fond de la classe, avec tous les livres qu'elle contenait mis à notre disposition, je crois que j'ai du tous les emprunter. C'était bien sûr une lecture fort intéressante, qui ne pouvait que m'enrichir. Mais pour ma part, quand je lisais ces livres, j'avais plutôt l'impression de me divertir, c'était quelque chose que je m'autorisais une fois les devoirs accomplis, une sorte de récompense après l'effort fourni.
Ne pouvant me permettre mieux, au collège je me mis à dévorer tous les livres traitant du sujet, j'étais également passionnée par la mythologie. Je revois l'armoire au fond de la classe, avec tous les livres qu'elle contenait mis à notre disposition, je crois que j'ai du tous les emprunter. C'était bien sûr une lecture fort intéressante, qui ne pouvait que m'enrichir. Mais pour ma part, quand je lisais ces livres, j'avais plutôt l'impression de me divertir, c'était quelque chose que je m'autorisais une fois les devoirs accomplis, une sorte de récompense après l'effort fourni.
Évidemment j'ai visité
plusieurs fois le Louvre en compagnies de camarades, tout particulièrement les
salles consacrées à l'Égypte. Je rêvais devant les bijoux, les vêtements, tous
ces objets sortis le plus souvent de sépultures. J'imaginais alors les égyptologues,
fouillant, dépoussiérant avec beaucoup de précautions leurs trouvailles, les
manipulant et les emballant avec le plus grand soin pour permettre leur
transport. Il s'agissait de les maintenir en parfait état, ils avaient déjà
réussi à traverser tant de siècles, il
n'était pas question de les endommager avec un geste malheureux.
Fouiller inlassablement jour
après jour, sans savoir si le travail serait récompensé, il fallait avoir je
pense beaucoup de patience et d'obstination. Cela requérait aussi du soin,
beaucoup de soin, de la méticulosité et bien évidemment, beaucoup de
connaissances aussi. Mais quand ce long travail aboutissait, ça devait être
tellement formidable de découvrir et de tenir en main un objet qu'on n'espérait
plus trouver parfois, quelle émotion cela devait susciter, quelle satisfaction
aussi.
Je restais admirative devant les momies égyptiennes, j'étais émerveillée par cette civilisation qui avait su, avec leurs connaissances de l'époque, conserver ces corps en si bon état, si longtemps après la mort. Et si mes yeux les regardaient plein d'admiration, je me demandais aussi « avait-on le droit de fouiller ces tombes, de troubler le sommeil éternel de ces personnes qu'on avait pris tant de soin à ensevelir »...
Je restais admirative devant les momies égyptiennes, j'étais émerveillée par cette civilisation qui avait su, avec leurs connaissances de l'époque, conserver ces corps en si bon état, si longtemps après la mort. Et si mes yeux les regardaient plein d'admiration, je me demandais aussi « avait-on le droit de fouiller ces tombes, de troubler le sommeil éternel de ces personnes qu'on avait pris tant de soin à ensevelir »...
Depuis le monde a évolué, nous
voyageons plus facilement aussi, c'est donc comme dans un rêve que j'ai pu
visiter l'Égypte. Une croisière sur le Nil m'a permis de découvrir plusieurs
temples et sites en réel, j'étais comblée. Sur place, je me revoyais petit
fille, je me disais qu'à l'époque je n'aurais jamais imaginé voir toutes ces
merveilles un jour.
Paulette
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Quel beau métier celui
de comédien, jouer toute sa vie des rôles divers, de la tragédie au romantisme,
à la drôlerie. Entendre le public rire aux éclats de nos mimiques et nos
paroles. Les applaudissements retentissants qui nous font chaud au cœur, nous
récompensent d’avoir si bien appris et
joué notre rôle. C’est si jubilatoire que l’on ne pense qu’au prochain
spectacle que nous allons interpréter : nouveau rôle, nouveau personnage,
nouvelle composition, nouvelle interprétation, les classiques que nous avons
appris et joués au début de carrière : Molière, Corneille, La
Fontaine...
Combien de fois
avons-nous recommencé avant d’être satisfaits du ton, des intonations. Nos
modèles étaient Gérard Philippe, Jean Marais et Francis Huster, et tous
les grands du cinéma et du théâtre. C’est vraiment une chance de réussir dans
les interprétations cinématographiques, théâtrales, de continuer toute sa vie
durant. Malgré la jeunesse qui s’est enfuie, jouer jusqu’au seuil de la mort
pour le plaisir du public qui nous aime, riant encore de nos répliques car vous
êtes devenu une légende, une grande star, qui restera toujours dans les annales
du cinéma et du théâtre.
Gloire à toutes ces
icônes du spectacle, disparues ou encore présentes aujourd’hui !
Les trois coups
retentissent. Le rideau rouge va se lever pour notre plus grand plaisir.
La pièce va commencer.
C’est bien connu. En
temps de stress, une bonne pièce, un bon film qui nous détend, nous fait rire
en évitant certains médicaments nocifs, agit sur notre humeur pour notre
bien-être.
Mireille
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