dimanche 5 mars 2017

LES APPARENCES SONT TROMPEUSES

Le matin, il se lève, 
Tourne le dos à Eve.
La douche terminée,
Le costume enfilé, 
Le départ du foyer
Pour toute la journée. 

À son boulot ce n'est que sourire.
Les collègues l’admirent !
Le travail est toute sa vie,
C'est un bourreau attachant,
Entre réunions et plaisanteries,
Tiré à quatre épingles quotidiennement. 

Le soir venu, le masque tombe.
L'épouse, la peur au ventre,
Reçoit les injures qui rentrent,
Les coups qui pleuvent.
Elle devient son ombre.
Elle souhaite être veuve...

Les reproches, du parfait
Qui l'a isolé des amis
De la famille, ne donne que des ordres
Rabaisse et ironise.
Rien n'est assez bien pour lui 
Et en pervers recommence et balance 
Entre costume du bourreau 
Et habit d'apparat. 

Personne ne se doute
Que cet homme qui envoûte
À l'extérieur de chez lui
Torture par plaisir 
Dit que c'est de l'amour

Et n'admettra pas la séparation...

Valérie
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Un visage d’ange. Des yeux d’un bleu bordé de longs cils divinement maquillés et de ce trait métallisé rappelant l’éclat du regard étonnamment clair et vif. Tout dans la discrétion et non un bing bling ronflant des années yéyé. Une bouche fine relevée d’un gloss rose de la période post «  M elle âge tendre »sous des mèches d’un blond entre Sylvie Vartan,  Pétula Clark et la petite midinette chantant « poupée de sire, poupée de son ». Pour un peu, on s’attendrait à ce que la demoiselle approchant la cinquantaine entonne un air entraînant, langoureux et glamour à souhait… ce qu’elle fait d’ailleurs avec ses «jeunes  copines » entre deux dossiers et autres transmissions. Mais dès que l ‘on tourne le volet et le dos, cette simili allégresse tourne au vinaigre et c’est alors un défilé de pamphlets ronflants et ô combien
pernicieux qui s’abattent sur la tête et les épaules des absentes. Elle y prend d’ailleurs un sérieux plaisir et a visiblement raté son métier de comédienne émérite qui lui colle au corps et au cœur comme une deuxième peau. Elle n’a de cesse d’y mettre toute sa verve et son vocabulaire haut en couleurs et  de cette petite jeune femme toute en délicatesse et en intelligence, je n’en vois plus que les reliquats. L’éclat de ses yeux ne s’éclaire que quand des crapauds et des serpents sortent de ses lèvres ulcérées ou de cette bouche hoquetant  de spasmes offrant à son public ce rire ensorcelant de sorcière de Karaba. Un spectacle de sons et de lumières où les rites et les coutumes envoûtent ses multiples disciples dont elles s’évertuent à en faire de fidèles servantes. Elles les abreuvent de petits noms et sobriquets charmants par devant et les jalouse par derrière. Elle use et abuse de ses jolis sourires aux dents de nacre en leur passant nonchalamment la main dans le dos. Elle connaît son petit monde et sait exactement ce qu’il s’agit de dire à untel ou unetelle : s’enquiert  de sa santé, de sa famille, grappille et glane ici et là des informations pouvant se révéler  gênantes, voir diffamatoires pour l’encenser au moment venu si jamais la personne ne tombait pas dans ses filets ou sa toile. En bref, elle manipule, vampirise et inocule son poison et son mal être avant de vous avaler tout cru si vous la laisser faire. Une vraie harpie. Elle a de la suite dans les idées et ne s’avoue jamais vaincue. Elle est patiente et attend dans l’ombre le moment venu pour harponner sa proie. Là d’un geste prompt et d’une plume assassine, ayant pesé chaque mot, elle vous fait votre procès et vous installe sur le bûché sans autre forme de procédure. Parjure ou non, elle contre votre défense, réfutant toute critique négative et vous incite fortement à absorber ses arguments et ses certitudes. Puis d’une démarche magistrale, portant la tête haute se détourne soudainement, enveloppée dans son voile de dédain et de mépris colporter sa version personnelle des faits et répandre des inepties aux gogos de services qui veulent l’écouter.

Claudine
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Celui qui se revêt de fausseté, ne veut pas ou ne peut pas paraître vrai; son habit dissimule souvent une faiblesse, une force apparente, manipulatrice, malsaine.
Des enfants subissent des atrocités innommables  sans dénoncer leurs bourreaux : de part et d'autre, les apparences sont sauves, semble-t-il, jusqu'au jour où l'irréparable survient.
Tout en sachant que l'adulte ne lui sera d'aucun secours, l'enfant fait comme si, gardant les apparences d'un semblant de vie, en s'inventant des histoires, pour tenir encore un peu.
Il suffirait que des témoins notent les changements de comportement, mais là aussi, le parcours est semé d'embûches pour les bonnes volontés.
L'agresseur affiche un cursus inattaquable aux yeux de la société : au moindre soupçon de l'administration, l'enfant sera changé régulièrement d'établissement et le corps enseignant menacé. L'impunité, faute de preuves triomphera.
Chez certains, les blessures narcissiques de l'enfance laissent des séquelles tellement dramatiques que le survivant, pour ne pas dire le mort vivant périt de mort violente aux alentours de sa majorité, ils déposent leur fardeau, désespérés, dans une grande dignité.
Un groupe de huit enfants de six à douze ans a été abusé à des degrés divers par des personnes ayant autorité, par des notables ayant pignon sur rue. Même certains parents en riaient, faisant subir à leurs petits la double peine, les transformant en charpie.
Maigre réparation: l'un des sinistres individus a fut écrasé dans sa voiture, à un passage à niveau : les enfants n'ont même pas eu le cœur de s'en réjouir, ils n'ont pas pleuré non plus. L'autre prédateur a traversé une agonie interminable : les adultes y faisant allusion : mais pas un : ni parents ni maîtres n'ont défendu les enfants ni parlé en leur faveur.
Les descendants de ces amateurs de chair fraîche sont présents en bonne place dans les réseaux sociaux, cela ne semble pas les atteindre. Ils sont du bon côté de la barrière.
Le monde est parfois émaillé d'anecdotes sordides : tel chercheur de renom, au retour d'un voyage d'études en Inde, guette son épouse, descendue dans la cave, chercher une bouteille de derrière les fagots, pour fêter l'évènement, dans leur pavillon en meulière, cossu : il lui pointe le fusil à la gorge, sous les yeux de leurs trois garçonnets. Tout le monde citait en exemple cette famille très honorable qui assistait à l'office dominical.
Dans un autre registre, celui de la propagande nazie, mon grand-père déporté, me racontait que ces monstres faisaient chanter leurs prisonnières, pour bien prouver que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
D'autres individus, plus ordinaires, pour se donner de grands airs BCBG, ne s'abaissent pas à répondre à un bonjour émanant d'un être jugé inférieur, sans intérêt. Des êtres humains, certes, mais l'individu est-il toujours humain quand il ignore délibérément un handicapé plus digne que lui?
D'autres, au contraire, irradient dans leur simplicité, sans payer de mine :ils œuvrent pour autrui, telle Georgette qui réalise des kilomètres de tricot pour les plus démunis, ou Roland, qui sous une apparence revêche, malgré sa mine sévère, est la meilleure personne du monde, prête à apporter spontanément une aide aussi efficace que discrète ; à l'opposé du couple apparemment sympathique qui trop imbu de sa personne, ne se fend jamais d'un : "comment ça va et encore moins d'un : "besoin d'un peu d'aide"?
Oublions le grand professeur, à la grande autorité, qui avec ses grands airs, m'a fait faire sa grande thèse, en vertu de sa grande supériorité. Elle a obtenu un grand avancement, une grande augmentation. Demain, elle tombera dans l'oubli et mon zona ne sera plus qu'un mauvais souvenir.
Il faut aussi se garder des pervers narcissiques, hautement toxiques, produits frelatés, à fort potentiel destructeur. Ce beau parleur, propre sur lui, détruit la joie de vivre, plonge les familles dans la gêne et le désespoir : les proies consentantes ne sont pas rares ; sa réputation sulfureuse le précède parfois. Il passe pourtant pour le gendre idéal.
Enfin la littérature aborde la problématique des apparences : que se cache-t-il dans une famille apparemment unie : le mensonge, le profit, les faux en écriture !
Tout cela dure pendant huit ans, jusqu'au jour où le pot aux roses est découvert !
La femme enfant, la chrysalide va devenir papillon, se libérer de son passé, malgré les récriminations de son mari : "...il s'agit d'étouffer l'affaire à tout prix...rien ne doit sembler changé entre nous. Il ne s'agit, bien entendu, que des apparences ...Dorénavant il ne s'agit plus de bonheur, mais uniquement de sauver des restes, des débris , des apparences " ...La femme : " mais notre maison n'a pas été autre chose qu'une salle de récréation .J'ai été poupée-femme chez toi, comme j'ai été poupée-enfant chez papa".
L'héroïne va essayer de franchir le mur des apparences, des faux-semblants, en quittant tout, pour prendre sa liberté : il s'agit de Nora, de la Maison de poupée d'Henrik Ibsen. Long est le chemin, à l'image du montagnard qui voit la montagne proche alors qu'elle est très loin ou le mirage du désert qui montre l'oasis, pour ne pas décourager tout à fait : parfois l'illusion se rapproche de la réalité.

Marie-Christine
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C’était en 1972, bien loin de la mère patrie, nous enseignions au collège français quand, aussi surprenante qu’inattendue, la nouvelle nous arriva. Un inspecteur général de l’Education Nationale faisait sa tournée en Amérique Latine. Cela n’était pas arrivé depuis des années et tout le corps enseignant français était en émoi à commencer par le directeur de l’enseignement primaire. Il ne se sentait pas particulièrement concerné puisque il ne briguait ni avancement, ni mutation mais il avait à cœur de montrer son établissement sous son meilleur jour. D’autres au contraire, espéraient obtenir une reconnaissance d’adjoint d’enseignement, de maitre auxiliaire voire même de passer l’oral du C.A.P. instituteur. Des rumeurs laissaient entendre que les inspecteurs en tournée profitaient surtout de leur passage pour visiter les monuments les plus emblématiques du pays et déjeuner dans les meilleurs restaurants du coin. Après quoi, les inspections n’étaient que formalités vite emballées, laissant parfois les candidats sur leur faim, faute de temps.
C’était là leur faire bien mauvaise réputation et la rumeur est rarement bonne conseillère. Chacun et chacune attendait donc avec plus ou moins d’impatience sa venue. Le Directeur se contentait de prononcer « Monsieur l’Inspecteur » quand il venait nous apporter toutes ses recommandations. Son nom était tenu secret. Pourtant, seulement quelques jours avant, son nom s’ébruita. Et par je ne sais quel hasard, un professeur de français, féru du Lagarde et Michard du XXè siècle, s’exclama : « Mais c’est le nom d’un champion d’athlétisme ! » Et d’aller chercher le livre où figurait en bonne et due forme, la photo d’un coureur, grand, svelte à la chevelure brune, abondante et légèrement frisée, au mince visage allongé, aux traits tirés par l’effort. Chacun se mit à rêver à ce sprinter hors pair tout en peaufinant du mieux qu’il pouvait sa classe de gymnastique quand il en était responsable. Il fallait sortir des sentiers battus et pouvoir présenter un enchainement de mouvements plus ou moins rythmiques sur un thème précis tout en respectant le programme. Un véritable casse-tête !
Et le jour fatidique arriva ! Certains lorgnaient déjà vers le bureau du Directeur où à travers la fenêtre se profilait la stature d’un homme en costume, plutôt carré et montrant une calvitie déjà bien avancée. Bientôt tous deux sortirent du bureau et se dirigèrent vers la classe de CM2.  De toute évidence, c’était l’inspecteur : un homme près de la soixantaine, au visage rond et au large front, dégarni,  bedonnant et claudicant légèrement. Il avançait l’air sérieux, même sévère et le directeur, d’habitude très affable,  n’avait pas l’air aux anges. Il venait d’être inspecté en premier et ne s’y attendait pas !
En tout cas, rien à voir avec un athlète ! ni avec un hédoniste non plus ! Il était là pour inspecter et  ne le fit pas à la légère, n’en déplaise aux mauvaises langues ! Il n’hésita pas à regarder les préparations, les cahiers, posant moult questions, prenant son temps, passant ainsi de classe en classe, imposant ici, une séance de vocabulaire, là, une de dictée, ou encore d’histoire, de géographie  jusqu’à arriver au C.P. où il demanda à l’institutrice si elle enseignait la gymnastique, une partie des matières étant gérée par le professeur local.
Et c’est sur une musique rythmique, que les enfants enchainèrent une suite de mouvements évoquant les sauts en longueur, en hauteur, les lancers, coupés de petites courses en cercle.  Devant le spectacle de ces bambins, l’inspecteur se dérida et sourit.
«- Qui donc vous a donné l’idée de cette chorégraphie » lui demanda-t-il.
«- C’est que dernièrement, nous avons lu un texte sur le champion olympique d’athlétisme » murmura-t-elle un peu hésitante.
«- Vous m’avez fait rêver, Mademoiselle, ce champion d’athlétisme, c’était moi ! »

Marie-Thérèse 
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Il ne faut pas se fier aux apparences, les apparences sont trompeuses, ni aux eaux qui dorment.
Combien de conflits à cause de malentendus créés par les apparences trompeuses, en ne croyant pas les explications de la personne aux apparences trompeuses, doutant de sa sincérité, préférant écouter les propos malveillants, les commérages, les on-dit qui vont cataloguer une personne digne de confiance, qui vont lui nuire jusqu’à la fin de sa vie.
Les émissions diffusées à la télévision, sur la vie privée des stars, sur leurs idées, leurs passés, leurs actions dans l’humanitaire nous font réfléchir sur le paraître, sur ce que ces personnes sont dans leurs vies privées, loin des feux de la rampe, des toilettes somptueuses, les maquillages, les coiffures sophistiquées. Elles ont des enfants, des fleurs, des animaux, des angoisses, des peurs, des insomnies. Ce sont des femmes, des mères, des êtres de chair et de sang comme nous. Elles ont juste eu la chance de connaitre  la célébrité, la gloire, la richesse, mais l’argent ne fait pas le bonheur même s’il y contribue généreusement.
C’est pour tout cela qu’en regardant ces belles femmes, ces super-nanas, il ne faut pas les envier car si on les rencontre, sans leurs uniformes ni leurs vêtements de stars, de mannequins, toute simples, sans fard, les cheveux au vent, en survêtement, où sont les apparences qui font leur réputation ? 
Cessons les médisances, souvent sentiment de jalousie. Ne cherchons pas midi à quatorze heures. Soyons bienveillants avec les autres tout en veillant au grain. Ne passons pas à côté de relations nouvelles qui pourraient s’avérer bénéfiques et enrichissantes pour l’avenir en débouchant sur  des amitiés sincères, à toute épreuve.
L’adorable chien au poil soyeux qui s’approche vers vous, vous séduit ; vous le prenez, le caresser mais il se change en boule de poil haineuse qui vous mord cruellement. Le gros chien, pas l’air commode, dont on n’ose pas s’approcher,  une fois le contact établi, si ça passe, il vous léchera les mains et se laissera caresser, vous montrera son attachement à votre égard,  pour la vie, il vous reconnaitra.

Mireille 

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