La rose,
fascinante, peut accompagner la vie et la fleurir.
Enfant,
j'étais captivée par les rares roses que je voyais en me rendant à l'école.
J'attendais
le mois de juin avec impatience : en montagne les premiers boutons éclosent
plus tardivement.
Jouxtant le
préau exigu, des rosiers blancs grimpants ornaient à profusion la façade d'une
humble demeure désertée depuis longtemps pour des raisons que j'ignorais. Je
m'étonnais que les propriétaires ne puissent admirer de telles merveilles ; je
me hasardais à respirer le parfum mais ne faisais pas le geste sacrilège d'en
couper une seule.
Dans mon
hameau natal deux foyers avaient des rosiers : un rouge grimpant, qui, à
l'arrière de la demeure de Pierre recouvrait entièrement le chevet du four à
pain de la maisonnée.
Chez un
autre voisin, aussi, parti depuis longtemps "vers la plaine", des
centaines de roses anciennes s'épanouissaient obstinément dans le jardin déserté
ainsi que dans la cour à l'arrière du logis définitivement clos.
Fleurs
odorantes, exquises, hyperbole de la beauté, refleurissant à l'identique, tandis
que nous disparaissons. La nature prend son temps mais elle fait bien les
choses, selon Confucius.
Il faut prendre
soin des rosiers, veiller à l'exposition ne pas les planter n'importe où :
jamais à l'emplacement d'un autre : le sol sera devenu allergique aux rosiers
et la nouvelle plante se développera mal. Creusez un trou d'au moins soixante
centimètres de diamètre et de trente de profondeur. La terre ainsi enlevée
pourra être utilisée partout ailleurs dans le jardin, car elle acceptera
n'importe quelle autre plante. Elle sera remplacée par du sol où des rosiers
n'auront pas été cultivés. Donc, changez la terre ou choisissez un autre
emplacement.
Un rosier
doit être bien soigné : dans mon barbecue, j'ai fait brûler du bois pour récupérer
les cendres. Je leur apporte du marc de café et du compost.
Je les
taille en temps utile, afin de préserver leur vigueur ; je m'extasie devant ces
roses à quartiers ou moussues ; mes Queen Elizabeth, Iceberg, Passion, Duc de
Windsor, Prince Willem, Alexandre, Astrée.
Roses
chantées par les poètes, admirées par Renoir qui offrait leurs teintes à ses
modèles.
Il faut
préserver ces merveilles des parasites, des champignons, de l'oïdium, des
taches noires, de la rouille, leur rendre visite, pour retirer les sommités
défleuries, tailler, biner, arroser, éboutonner, pailler, tuteurer, actionner
le sécateur avec discernement.
La rose reine
des fleurs est le plus somptueux ornement du jardin.
J'ai été
dépitée de constater que la première rose de 2017 a été décapitée et jetée au
sol; je l'ai mise dans un minuscule récipient, l'ai photographiée, puis
dessinée et peinte. Deux autres tiges de rosiers ont été pliées en deux dans un
geste misérable et laid ; j'ai réparé cette incivilité avec du sparadrap et le
miracle s'est produit : les tiges lésées ont nourri leurs boutons qui
fleurissent en ce moment.
Si je
formule un vœu, c'est celui de vivre assez pour voir la prochaine floraison.
Marie-Christine
............................................................
J’ai plusieurs hobbys
par période qui reviennent régulièrement :
Le
plus fréquent, pratiquement chaque jour, j’aime résoudre les mots fléchés.
Parfois j’ai du mal à lâcher prise car j’y prends beaucoup de plaisir. J’en emporte partout avec moi où je vais, si
je dois attendre. Depuis que j’exerce cette méthode, par cette activité
distrayante, je n’appréhende plus de trouver le temps long.
J’aime
aussi confectionner des tricots pour les petits enfants ainsi que des ouvrages
à long terme de décoration au crochet.
Idem
pour des créations en couture que j’ai imaginées et qui vont me prendre des
heures sans m’arrêter jusqu’à la réalisation satisfaisante du vêtement.
Les
photos, les montages photographiques me prennent régulièrement du temps et je
ne m’en lasse pas.
Le
dessin à mes heures, lorsque j’ai une idée. J’y passe beaucoup de temps,
jusqu’à l’aboutissement de mon œuvre, même si je ne suis pas entièrement satisfaite du
résultat.
L’écriture
également quelques textes selon mes sentiments du moment.
Voilà
pour mes hobbys.
Je
ne peux m’ennuyer, avec la lecture de romans, de magazines divers, les films,
les émissions télé si bien que je n’ai finalement pas le temps pour tous mes loisirs.
Mireille
.........................................................
Aussi curieux que cela
puisse paraitre chez un jeune homme, grand, carré, au physique de rugbyman,
Arthur s’adonnait à la couture ou plus précisément au canevas. Il adorait faire
des coussins et la maison en regorgeait de toutes parts.
A peine avait-il fini
d’étudier, qu’il saisissait son ouvrage, toujours un en court, et cherchait
avec minutie dans la boite à couture, le fil adéquat, celui dont la couleur
viendrait donner vie au tableau qu’avec assiduité, il créait.
Il aimait sentir entre
ses doigts, la légère rugosité de la trame et
la douceur du fil qui glisse le long du canevas. Et de le choisir était
déjà tout un art. Coton perlé ou coton
mouliné à un fil ou à deux, de la couleur qui ferait vibrer son œuvre.
C’est à la maternelle
que cette passion lui était née et ne l’avait plus quittée. Bien que le tissu
fût rugueux et la trame très ouverte, il avait tout de suite aimé le contact
avec cette toile et avec application, il avait appris le point de croix. Les
filles le regardaient avec curiosité et les garçons ne manquaient pas de se
moquer de lui. Mais cela lui importait peu. Il trouvait dans cet ouvrage une
sorte de magie qui valait bien celle d’un bon tir au foot ou
d’un essai marqué au rugby.
En primaire, les gens
trouvaient bizarre qu’il continuât à broder et le temps passant, nombre de
personnes y voyaient ce qu’il n’y avait pas lieu de voir. Ridicule pour un
garçon, se contentaient-ils de lui dire souvent mais il n’en avait cure.
En grandissant, la toile
devenait plus fine et la trame plus resserrée. Il ne se contentait plus du
point de croix mais il pratiquait le demi-point, le point lancé ou encore le
point de Hongrie ou le point des Gobelins.
Il avait commencé par des reproductions comme le Château de Versailles
ou celui de Schönbrunn ou encore les
châteaux de rêve du roi Louis II de Bavière. Au lycée déjà, il avait pris
plaisir à construire des architectures parfois tarabiscotées de châteaux ou de
palais plantés dans des paysages tous plus romantiques les uns que les autres,
tels celui de la Belle au Bois Dormant ou du facteur Cheval.
Ce n’était pourtant pas
un de ces rêveurs qu’il faut souvent rappeler à l’ordre, qui oublie l’heure ou
néglige certaines tâches. Bien au contraire, il était d’une précision
redoutable et ne badinait pas avec les détails. C’était un formidable
mathématicien et le champion de son lycée en chimie. Il ne dédaignait pas à
l’occasion de participer à quelques parties de sport. Mais sa détente, son
passe-temps favori restait depuis toujours le canevas. Parfois, il l’exposait
comme un tableau qu’il encadrait mais sa vraie passion, c’était d’en faire des
coussins.
Devenu ingénieur
chimiste dans une très grande société qui absorbe beaucoup de son temps, il en
demeure pas moins fidèle à son violon d’Ingres. il ne manque aucune occasion
pour reprendre son ouvrage et y piquer quelques points, voire plus selon ses
disponibilités.
Tous connaissent son
dada et personne ne trouve plus rien à y redire.
Marie-Thérèse
....................................................................
Des
hobbies, j’en avais …mais j’avoue que le temps et les intempéries ont fait leur
travail de nettoyage. Un bon ménage dans les activités qui pouvaient se montrer
exigeantes et assez ingrates a été nécessaire, voire obligatoire pour ma
survie. En effet : il s’agit quand même de trouver le bon et juste
équilibre entre le besoin de se réaliser, l’envie de continuer et le bien-être
que l’on peut ou non en retirer. De se montrer lucide et réaliste est toujours
un point fort. Il faut savoir écouter la petite voix qui vous dit oui ou non au
fond de votre subconscient, savoir et pouvoir laisser tomber le moment venu. Il s’agit alors de parler de sérénité, de
béatitude, de bien vivre ensemble tout en continuant de se réaliser soi-même
sans marcher sur les plates bandes d’autrui.
Et on a
beau dire, mais un peu de reconnaissance au bout du chemin, réchauffe le cœur
et l’égo. Même si on peut avoir une image plutôt négative de son moi profond.
Être rassurée, se sentir et voir progresser, être soutenue et avoir la sensation
d’exister est une satisfaction au quotidien. Mais la vie nous apprend qu’il ne faut
souvent compter que sur nous-mêmes. Et d’avancer en acquérant des techniques
innovantes et adaptées se révèlent difficiles mais possible. Il faut alors
développer de superbes qualités d’adaptation et montrer une force de caractère
hors du commun.
Alors si
l’écriture fait partie encore de mes hobbies, sachant pertinemment que je ne
participe pas à des séances de psychanalyse collectives, je me suis bien
calmée. Je m’efforce de sortir mon petit
papier semainier sur un thème commun. Il y a des thèmes qui me plaisent plus ou
moins, d’autant plus que je sais à l’avance que ceux-ci seront développés en 3D
dans tous les cas, alors autant essayer de faire original. Mais des fois,
l’originalité déçoit et peut être proscrite. Il faut regagner les chemins
battus, donner dans la bienséance, voire l’éloquence en prouvant ses dires avec
des exemples vérifiables.
Alors
aborder la fiction ou rester systématiquement dans la réalité ? Ce serait
l’esprit de la liberté et de garder ce petit plaisir qui nous
guideraient ?
Alors je
me tourne vers une source de vie et d’effervescence qui me donne « petit bonheur » à la
maison. Elles me demandent des efforts et de la constance certes mes plantes,
mais au moins elles montrent leur reconnaissance quand elles érigent leurs longues tiges et se
garnissent de fleurettes.
Elles
enchantent mes yeux. Elles me protègent du monde extérieur, prospèrent et
forment des fourrés sur le rebord de ma fenêtre. « Ma jungle » avance aussi
explicitement ma fille qui ne connaît pas le bienfait et l’action anti
dépressive que celles-ci peuvent m’apporter. Je m’y consacre. Elles sont
désintéressées. S’expriment dans la langue de la nature, se desquament et
perdent de leur superbe si elles manquent de cette eau que le soleil et la
chaleur leurs volent. Elles m’expliquent qu’elles préfèreraient peut-être se
trouver plus à l’ombre.
Elles
font aussi des jalouses malheureusement. Mais le bonheur de certains fait le malheur
des autres. Et vice et versa. Heureusement qu’il existe encore des personnes
qui apprécient encore le rayonnement et l’intérêt pour la botanique. Je vous raconterais bien la
jolie conversation que j’ai pu avoir avec un jardinier paysagiste entrain de
travailler ardemment sur une plate bande. On sentait tout le bonheur et la
passion du monde. Il m’a distillé tout un tas de conseils ô combien utiles et
bienveillants. Et je me suis sentie grandie et heureuse entre toute cette verdure
au milieu du béton et des graviers. Là où tant de personnes passent sans jamais
se retourner, une vie ne suffirait pas pour la remercier du plaisir apportée.
Claudine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire