lundi 12 juin 2017

UN HOBBY, DES HOBBIES...

La rose, fascinante, peut accompagner la vie et la fleurir.
Enfant, j'étais captivée par les rares roses que je voyais en me rendant à l'école.
J'attendais le mois de juin avec impatience : en montagne les premiers boutons éclosent plus tardivement.
Jouxtant le préau exigu, des rosiers blancs grimpants ornaient à profusion la façade d'une humble demeure désertée depuis longtemps pour des raisons que j'ignorais. Je m'étonnais que les propriétaires ne puissent admirer de telles merveilles ; je me hasardais à respirer le parfum mais ne faisais pas le geste sacrilège d'en couper une seule.
Dans mon hameau natal deux foyers avaient des rosiers : un rouge grimpant, qui, à l'arrière de la demeure de Pierre recouvrait entièrement le chevet du four à pain de la maisonnée.
Chez un autre voisin, aussi, parti depuis longtemps "vers la plaine", des centaines de roses anciennes s'épanouissaient obstinément dans le jardin déserté ainsi que dans la cour à l'arrière du logis définitivement clos.
Fleurs odorantes, exquises, hyperbole de la beauté, refleurissant à l'identique, tandis que nous disparaissons. La nature prend son temps mais elle fait bien les choses, selon Confucius.
Cette beauté absolue, donnée à voir, à respirer, à toucher, donne des instants de bonheur.
Il faut prendre soin des rosiers, veiller à l'exposition ne pas les planter n'importe où : jamais à l'emplacement d'un autre : le sol sera devenu allergique aux rosiers et la nouvelle plante se développera mal. Creusez un trou d'au moins soixante centimètres de diamètre et de trente de profondeur. La terre ainsi enlevée pourra être utilisée partout ailleurs dans le jardin, car elle acceptera n'importe quelle autre plante. Elle sera remplacée par du sol où des rosiers n'auront pas été cultivés. Donc, changez la terre ou choisissez un autre emplacement.
Un rosier doit être bien soigné : dans mon barbecue, j'ai fait brûler du bois pour récupérer les cendres. Je leur apporte du marc de café et du compost.
Je les taille en temps utile, afin de préserver leur vigueur ; je m'extasie devant ces roses à quartiers ou moussues ; mes Queen Elizabeth, Iceberg, Passion, Duc de Windsor, Prince Willem, Alexandre, Astrée.
Roses chantées par les poètes, admirées par Renoir qui offrait leurs teintes à ses modèles.
Il faut préserver ces merveilles des parasites, des champignons, de l'oïdium, des taches noires, de la rouille, leur rendre visite, pour retirer les sommités défleuries, tailler, biner, arroser, éboutonner, pailler, tuteurer, actionner le sécateur avec discernement.
La rose reine des fleurs est le plus somptueux ornement du jardin.
J'ai été dépitée de constater que la première rose de 2017 a été décapitée et jetée au sol; je l'ai mise dans un minuscule récipient, l'ai photographiée, puis dessinée et peinte. Deux autres tiges de rosiers ont été pliées en deux dans un geste misérable et laid ; j'ai réparé cette incivilité avec du sparadrap et le miracle s'est produit : les tiges lésées ont nourri leurs boutons qui fleurissent en ce moment.
Si je formule un vœu, c'est celui de vivre assez pour voir la prochaine floraison.

Marie-Christine
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J’ai plusieurs hobbys par période qui reviennent régulièrement :
Le plus fréquent, pratiquement chaque jour, j’aime résoudre les mots fléchés. Parfois j’ai du mal à lâcher prise car j’y prends beaucoup de plaisir.  J’en emporte partout avec moi où je vais, si je dois attendre. Depuis que j’exerce cette méthode, par cette activité distrayante, je n’appréhende plus de trouver le temps long.
J’aime aussi confectionner des tricots pour les petits enfants ainsi que des ouvrages à long terme de décoration au crochet.
Idem pour des créations en couture que j’ai imaginées et qui vont me prendre des heures sans m’arrêter jusqu’à la réalisation satisfaisante du vêtement.
Les photos, les montages photographiques me prennent régulièrement du temps et je ne m’en lasse pas.
Le dessin à mes heures, lorsque j’ai une idée. J’y passe beaucoup de temps, jusqu’à l’aboutissement de mon œuvre, même si je  ne suis pas entièrement satisfaite du résultat.
L’écriture également quelques textes selon mes sentiments du moment.
Voilà pour mes hobbys.
Je ne peux m’ennuyer, avec la lecture de romans, de magazines divers, les films, les émissions télé si bien que je n’ai finalement pas le temps pour tous mes loisirs.

Mireille
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Aussi curieux que cela puisse paraitre chez un jeune homme, grand, carré, au physique de rugbyman, Arthur s’adonnait à la couture ou plus précisément au canevas. Il adorait faire des coussins et la maison en regorgeait de toutes parts.
A peine avait-il fini d’étudier, qu’il saisissait son ouvrage, toujours un en court, et cherchait avec minutie dans la boite à couture, le fil adéquat, celui dont la couleur viendrait donner vie au tableau qu’avec assiduité, il créait.
Il aimait sentir entre ses doigts, la légère rugosité de la trame et  la douceur du fil qui glisse le long du canevas. Et de le choisir était déjà tout  un art. Coton perlé ou coton mouliné à un fil ou à deux, de la couleur qui ferait vibrer son œuvre. 
C’est à la maternelle que cette passion lui était née et ne l’avait plus quittée. Bien que le tissu fût rugueux et la trame très ouverte, il avait tout de suite aimé le contact avec cette toile et avec application, il avait appris le point de croix. Les filles le regardaient avec curiosité et les garçons ne manquaient pas de se moquer de lui. Mais cela lui importait peu. Il trouvait dans cet ouvrage une sorte de magie qui valait bien celle d’un bon tir au foot  ou  d’un essai marqué au rugby.
En primaire, les gens trouvaient bizarre qu’il continuât à broder et le temps passant, nombre de personnes y voyaient ce qu’il n’y avait pas lieu de voir. Ridicule pour un garçon, se contentaient-ils de lui dire  souvent mais il n’en avait cure.
En grandissant, la toile devenait plus fine et la trame plus resserrée. Il ne se contentait plus du point de croix mais il pratiquait le demi-point, le point lancé ou encore le point de Hongrie ou le point des Gobelins.  Il avait commencé par des reproductions comme le Château de Versailles ou celui de Schönbrunn ou  encore les châteaux de rêve du roi Louis II de Bavière. Au lycée déjà, il avait pris plaisir à construire des architectures parfois tarabiscotées de châteaux ou de palais plantés dans des paysages tous plus romantiques les uns que les autres, tels celui de la Belle au Bois Dormant ou du facteur Cheval.
Ce n’était pourtant pas un de ces rêveurs qu’il faut souvent rappeler à l’ordre, qui oublie l’heure ou néglige certaines tâches. Bien au contraire, il était d’une précision redoutable et ne badinait pas avec les détails. C’était un formidable mathématicien et le champion de son lycée en chimie. Il ne dédaignait pas à l’occasion de participer à quelques parties de sport. Mais sa détente, son passe-temps favori restait depuis toujours le canevas. Parfois, il l’exposait comme un tableau qu’il encadrait mais sa vraie passion, c’était d’en faire des coussins.
Devenu ingénieur chimiste dans une très grande société qui absorbe beaucoup de son temps, il en demeure pas moins fidèle à son violon d’Ingres. il ne manque aucune occasion pour reprendre son ouvrage et y piquer quelques points, voire plus selon ses disponibilités.
Tous connaissent son dada et personne ne trouve plus rien à y redire. 

Marie-Thérèse 
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Des hobbies, j’en avais …mais j’avoue que le temps et les intempéries ont fait leur travail de nettoyage. Un bon ménage dans les activités qui pouvaient se montrer exigeantes et assez ingrates a été nécessaire, voire obligatoire pour ma survie. En effet : il s’agit quand même de trouver le bon et juste équilibre entre le besoin de se réaliser, l’envie de continuer et le bien-être que l’on peut ou non en retirer. De se montrer lucide et réaliste est toujours un point fort. Il faut savoir écouter la petite voix qui vous dit oui ou non au fond de votre subconscient, savoir et pouvoir laisser tomber le moment venu.  Il s’agit alors de parler de sérénité, de béatitude, de bien vivre ensemble tout en continuant de se réaliser soi-même sans marcher sur les plates bandes d’autrui. 
Et on a beau dire, mais un peu de reconnaissance au bout du chemin, réchauffe le cœur et l’égo. Même si on peut avoir une image plutôt négative de son moi profond. Être rassurée, se sentir et voir progresser, être soutenue et avoir la sensation d’exister est une satisfaction au quotidien. Mais la vie nous apprend qu’il ne faut souvent compter que sur nous-mêmes. Et d’avancer en acquérant des techniques innovantes et adaptées se révèlent  difficiles mais possible. Il faut alors développer de superbes qualités d’adaptation et montrer une force de caractère hors du commun.
Alors si l’écriture fait partie encore de mes hobbies, sachant pertinemment que je ne participe pas à des séances de psychanalyse collectives, je me suis bien calmée.  Je m’efforce de sortir mon petit papier semainier sur un thème commun. Il y a des thèmes qui me plaisent plus ou moins, d’autant plus que je sais à l’avance que ceux-ci seront développés en 3D dans tous les cas, alors autant essayer de faire original. Mais des fois, l’originalité déçoit et peut être proscrite. Il faut regagner les chemins battus, donner dans la bienséance, voire l’éloquence en prouvant ses dires avec des exemples vérifiables.
Alors aborder la fiction ou rester systématiquement dans la réalité ? Ce serait l’esprit de la liberté et de garder ce petit plaisir qui nous guideraient ?
Alors je me tourne vers une source de vie et d’effervescence qui  me donne « petit bonheur » à la maison. Elles me demandent des efforts et de la constance certes mes plantes, mais au moins elles montrent leur reconnaissance  quand elles érigent leurs longues tiges et se garnissent de fleurettes.
Elles enchantent mes yeux. Elles me protègent du monde extérieur, prospèrent et forment des fourrés sur le rebord de ma fenêtre.  « Ma jungle » avance aussi explicitement ma fille qui ne connaît pas le bienfait et l’action anti dépressive que celles-ci peuvent m’apporter. Je m’y consacre. Elles sont désintéressées. S’expriment dans la langue de la nature, se desquament et perdent de leur superbe si elles manquent de cette eau que le soleil et la chaleur leurs volent. Elles m’expliquent qu’elles préfèreraient peut-être se trouver plus à l’ombre.
Elles font aussi des jalouses malheureusement. Mais le bonheur de certains fait le malheur des autres. Et vice et versa. Heureusement qu’il existe encore des personnes qui apprécient encore le rayonnement et l’intérêt pour  la botanique. Je vous raconterais bien la jolie conversation que j’ai pu avoir avec un jardinier paysagiste entrain de travailler ardemment sur une plate bande. On sentait tout le bonheur et la passion du monde. Il m’a distillé tout un tas de conseils ô combien utiles et bienveillants. Et je me suis sentie grandie et heureuse entre toute cette verdure au milieu du béton et des graviers. Là où tant de personnes passent sans jamais se retourner, une vie ne suffirait pas pour la remercier du plaisir apportée.

Claudine

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