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Et c’est
avec une attention toute particulière que le découpage de la tarte aux
framboises s’opère sous mes yeux et ceux de Paulette qui veille au grain :
le doigt à l’appui sur le socle métallisé. On n’aperçoit pas le regard attentif
des autres personnes présentes ce jour là à l’atelier. Mais je sais que les
mains croisées sous le menton de Fabienne en disent long de son attention. Et il faut observer avec quelle précision les
parts équitablement coupées vont glisser dans les assiettes à dessert cerclées
d’un bleu royal. Il s’agit de ne léser personne, à la miette près. La
dégustation n’en sera que meilleure. En effet, il faut savoir que nous ne nous
nourrissons pas seulement de bons mots, mais autour d’un bon café. Celui-ci
concocté non par une grand-mère qui connaît tous les principes de réalisation,
mais fait religieusement, avec amour. Avec le temps, elle est devenue experte
tout au long des séances et a su affiner ses véritables dons pour doser ce délicat
breuvage. Elle nous le sert avec plaisir et délectation quand nous planchons
sur notre ouvrage. N’hésitant pas à nous en reproposer quand nos méninges
annoncent la surchauffe. Laurence
a du prendre des cours de bon usage. Et
Paulette lui emboîte le pas car elle nous apporte fréquemment de ces petits trésors
qui ravissent le palais et nous permettent d’échanger à propos de nos goûts culinaires et de nos préférences pâtissières. D’ailleurs Fabienne, Paulette,
Marie-Thérèse, Christiane, Françoise ou Marie-Christine connaissent une infinité de pâtisseries et sont incollables quand
il s’agit de les nommer. J’en suis baba. La plupart du temps, je suis à la
traîne et je colle comme la uhu.
Toute une éducation à refaire. Alors, et
c’est ma prière : je joins les doigts pour que cette petite touche
particulière qui nous lie en des us et des coutumes bien institués puissent
ainsi se perpétuer au fil des baccalauréats, des phrases à trous et autres jeux
que Laurence, malicieuse, aime à nous distribuer pour susciter cette fièvre qui
nous amène à nous surpasser. Je me
surprends moi-même à m’en délecter.
Merci
pour ce joyeux moment de partage et cette photo volée.
Où
donc est prise cette photo en noir et blanc, déjà un peu ancienne ? Peut-être
dans une jungle ou plutôt dans un jardin
à la végétation luxuriante à moins que ce ne soit dans une forêt ? Au
printemps ou plutôt à l’automne quand les fougères foisonnent dans les
sous-bois ? Et au milieu de cette nature, d’où surgit ce petit lutin
fantôme, tout de noir vêtu dans la lumière jaillissante d’une aube nouvelle? Enjambe-t-il quelque tronc couché au sol ou une roche
émergeant entre les broussailles ? Alerte et guilleret, on pourrait croire
qu’il court de cime en cime, sur le faîte des arborescences, pressé de vivre sa
vie. Il trace son chemin, passant de
l’enfance à l’adolescence, quittant le cocon familial pour découvrir le monde. Comme l’oiseau qui s’échappe de sa cage, épris
de liberté et ivre de son bonheur que rien ne va arrêter, il part joyeux vers
son destin.
Que lui réserve-t-il demain ? Il ne le sait. A l’image de cet environnement, sera-t-il pigeon voyageur ou plutôt botaniste à moins que ce ne soit un écologiste convaincu qui milite contre le réchauffement de la planète? Seul l’avenir le dira. Pour le moment, il profite du plaisir que lui procure cette escapade car c’est bien de cela qu’il s’agit, solitaire à cette heure matinale !
Que lui réserve-t-il demain ? Il ne le sait. A l’image de cet environnement, sera-t-il pigeon voyageur ou plutôt botaniste à moins que ce ne soit un écologiste convaincu qui milite contre le réchauffement de la planète? Seul l’avenir le dira. Pour le moment, il profite du plaisir que lui procure cette escapade car c’est bien de cela qu’il s’agit, solitaire à cette heure matinale !
Pourquoi
choisir cette photo ? Parce que le rêve l’habite. Avec l’imagination, le
noir et blanc se transforme et se pare de mille couleurs, celles dont le rayon
lumineux pare feuilles et fleurs. Et cet
elfe bondissant apporte la fraîcheur propre à l’insouciance et à la jeunesse.
Marie-Thérèse
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Envolée sur le sable
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Envolée sur le sable
Elle
s’est posée
Quelques
grains fins
Sur ses
pétales déposés
L’océan
en musique
Murmure
son nom
Dans un
va et vient
Les
vagues l’emporteront
Et
doucement la déposeront
Le vent
chantera sa beauté
Et son parfum dans un souffle…
Et son parfum dans un souffle…
Valérie
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Étant
passionnée par la civilisation chinoise, j'ai la chance extraordinaire de
rencontrer es plus grands artistes chinois au Carrousel du Louvre, dans des
galeries parisiennes, en banlieue, au Centre culturel chinois de la Place de
Finlande ou au Centre culturel chinois de Gentilly, le plus vaste d'Europe.
En me
voyant concentrée devant les chefs-d’œuvre, il n'est pas rare que le chef du
protocole ou l'un des artistes, me demande mon ressenti d’occidentale,
concernant la calligraphie ou la peinture. Il est bien évident qu'ils ont leurs
propres critiques artistiques, que je suis incompétente dans ce domaine.
On ne peut
interpréter correctement ces productions de grande valeur si l'on ne connait pas
les courants philosophiques, notamment le paradoxe de la plénitude du vide. Le public
chinois présent, tout particulièrement le corps diplomatique et les
intellectuels, est très sensible aux figures de style, à la métaphore : image
mentale, orale et écrite. Ne maîtrisant pas le mandarin, j’ai la chance d’avoir
à mes côtés un interprète : un professeur de l’Université de Lyon, une
étudiante de Dauphine ou la grande artiste et professeur figurant sur l’image. Parfois,
la CCTV retransmet mes modestes prestations en Chine, si bien que des Chinois
de passage à Paris me disent m’avoir vue chez eux, à Pékin ou ailleurs, avant
de me connaître. D’excellents souvenirs !
Marie-Christine
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Marie-Christine
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J’ai choisi cette photo parmi le peu qui me
restent, il s’agit de mes grands-parents paternels. Je les retrouve tels que je
les ai toujours vus. Mon grand-père avec sa casquette toujours sur la tête
qu’il retirait de temps à autre d’une main pour se lisser le crâne avec
l’autre, ma grand-mère lui demandait d’ailleurs de l’ôter avant de passer à
table. Une chemise à manches longues dont il retroussait les manches, une
ceinture de flanelle qui débordait de son bleu de travail et de grosses
chaussures en cuir. Ma grand-mère portait toujours un tablier pardessus une
robe fleurie, des bas noirs et de baskets qui lui permettaient d’enfiler ses
sabots. Elle était très gentille et très douce mais savait aussi se faire
respecter. La ferme était petite juste quelques vaches, deux cochon dans la
soue attenante, quelques poules. Derrière la ferme qui était de plain pied il y
avait un potager avec des fraisiers que mon frère s’empressait de dévaster. Dès
que nous arrivions ma grand-mère se précipitait pour nous apporter un bol de
lait frais tiré encore chaud, rien que d’y penser cela me lève le cœur. Il n’y
avait qu’une pièce commune, la grande cuisine et dans un angle un lit breton
quand mon grand-père faisait sa courte sieste il ne fallait pas faire de bruit.
Une seule pièce attenante où nous dormions tous les cinq. Je me rappelle du
beurre que ma grand-mère faisait et de la baratte mais je me souviens aussi que
les premiers temps il n’y avait pas de réfrigérateur et que le beurre prenait
vite un goût de rance répugnant sous la confiture de fraise. Alors ma
grand-mère le lavait à grande eau mais cela avait peu d’efficacité. Il y avait
aussi deux enfants de la DASS, je me rappelle de Marie-Pierre mais je ne me
souviens plus du garçon, pourtant nous avons joué avec lui ma sœur et moi. Nous
faisions des gâteaux avec des bouses de vaches plus ou moins sèches et nous
allions prendre des figues pas mures dans le grand figuier devant la maison et
les pressions pour obtenir du lait de figue. Mon grand-père râlait mais ma grand-mère
disait qu’il fallait bien que ces petits s’amusent ; Voilà les souvenirs
que font remonter cette photo, mes grands parents sont décédés mais même si
nous n’étions pas proches il en reste quelque chose.
Fabienne
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Fabienne
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L’enfant
(étymologiquement « infans », celui qui ne parle pas) partage avec
l’animal l’absence de paroles, ce qui ne
signifie pas absence de communication. L’un et l’autre s’exprime, notamment pas
la posture, le tonus, le regard, le contact…sous réserve que l’on sache les
décrypter. Il se crée entre eux une proximité évidente, qui souvent chez
l’animal se manifeste par une forme de bienveillance. Mais alors, de quelle
relation s’agit-il ? L’enfant, comme l’animal, peut être attiré et
s’approcher, ou bien effrayé et s’enfuir : i n’y a pas de règle générale.
C’est un accordage qui se fait au cas par cas et peut contribuer à
façonner l’univers émotionnel,
intellectuel, imaginaire de l’enfant. Qui peut aussi stimuler sa mobilité, ses
compétences… Un animal peut devenir un compagnon, voire un confident. L’enfant
doit apprendre à le respecter. Un enfant élevé avec un animal développe une
attention, une sensibilité, peut-être un respect des émotions de l’autre.
L’impact sur la confiance en soi est important. Auprès d’un animal, l’enfant
maltraité ou abandonné peut trouver ce qu’il ne trouve pas auprès des adultes.
Il existe là peut-être une possibilité de compensation. Mais prudence !
Offrir un animal de compagnie ne dispense personne de s’occuper d’un enfant.
Quelle doit être la place de l’animal au quotidien ? Dans un monde de plus
en plus mécanisé, informatisé, l’animal apporte une relation pleine de chaleur
et d’émotion, une certaine tranquillité. L’animal vit à un rythme différent de
celui, frénétique, de nos sociétés. Il apporte un plaisir paisible et rappelle
à l’enfant le cycle de la vie, des saisons et de la nature.
Christiane
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Dans le
froid de l’hiver, dans la chaleur écrasante de l’été, sur un plateau calcaire,
ils sont nés. Trois visages regardent dans la même direction. Que
voient-ils ? Se posent-ils des questions ? Le vent et des cours d’eau
sont venus les caresser, les sculpter avec douceur et violence depuis de si
nombreuses années… des décennies ? Que nenni… Depuis des milliers voire
des millions d’années. Immobiles et subissant les affres du temps, ils ont vu
passé le temps qui fille, le paysage changeant au gré des saisons et des
époques. La rivière tumultueuse passait non loin d’eux, mais des tremblements
de terre, l’érosion l’ont fait disparaître à leurs de pierre, et maintenant
elle coule dans une gorge profonde à plus de 200 mètres. Ont-ils aperçu des
dinosaures, des mammouths aux longues défenses, des troupeaux de grands cerfs,
ainsi que les premiers hommes les chassant ? Sans doute… mais rien sur
leurs visages ne le laissent deviner. Ils ont vécu auprès des hommes qui
résidaient non loin d’eux et qui les ignoraient totalement. Ces trois bonhommes
de pierre les ont observés dans leur dur labeur : faire pousser des
graines sur cette terre aride, élever quelques chèvres, brebis ou autres
animaux, les contemplant du haut de leur stature aller chercher de l’eau si
précieuse à la vie. La vie n’épargnait aucunement les humains : une météo
capricieuse, les hivers si froids avec tant de neige, de glace et les étés si chauds
et secs. Dans les entrailles de la Terre, ils ont senti l’eau qui creusait des
passages et laissait des concrétions majestueuses qui ont fini par être
découvertes au XIXème siècle après que ces avens aient été l’objet de tant de
légendes, d’angoisses et d’épouvantes.
Ces trois
géants au visage buriné se tiennent droits et fiers sur le plateau des Causses
Méjan dans le Tarn, à 1100 mètres d’altitude, faisant désormais partie du Parc
des Cévennes. C’est tout le site qui fut enfin remarqué par un homme, Paul
Arnal, en 1908 et donna le nom de Nîmes le Vieux à ce site de rochers aux
formes d’animaux et d’humains qui s’étend sur 4 km. Maintenant, ils ont droit à
la visite des curieux qui grâce à un sentier de 4,5 km peuvent les admirer et
se plonger dans les yeux du temps terrestre !
Valérie
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J’ai eu
la chance de me trouver à la Gare du Nord pour fêter les trente ans du
lancement du Trubotrain à Grande Vitesse. Me voici donc, à bord du TGV 23129,
effectuant toujours le parcours paris Chambéry en 3h06, mais cette fois, je
suis en cabine de pilotage. Ce TGV, aérodynamique, au carénage d’exception est
composé de deux locomotives ou motrices indépendantes, encadrant une rame
articulée de huit ou dix voitures. Son nez caractéristique, à la Tupolev, fend
l’air, lui offrant une résistance minimale. Cette rame qui coûte environ 25
millions d’euros, a battu le record du monde de vitesse à 38 km/h, le 26
février 1981. Que dire de la cabine de pilotage : le siège du conducteur
est ergonomique, il épouse automatiquement notre forme : impossible de
bouger, nous sommes bien calés, on est au plus près du tableau de bord,
impressionnant, grâce au développement de l’électronique de puissance. Le confort
est maximum à bord, le niveau de bruit est aussi bas que 64 décibels, du fait
de l’éloignement des sources de bruit solidien (équipement technique, essieux,
bougies et suspension). Je sais mettre la tension en abaissant une manette à
droite afin d’alimenter la motrice en courant provenant des caténaires. Je puis
aussi pratiquer l’arrêt d’urgence en passant légèrement les doigts sous le
grand volant plat et horizontal : c’est un freinage à haute vitesse,
effectif au bout de trois cents mètres. Cette mesure d’exception déclenche aussitôt
toutes les alertes, y compris les secours. Ce même TGV est celui que je prenais
quatre fois par mois, en période de vacances scolaires, dans les années 80, en
tant que chef de convoi pour encadrer cent-vingt enfants, de la gare de Lyon à
celle de Valence. Je veillais à ce que les moniteurs aient bien regroupé chacun
dix enfants, que les bagages soient rassemblés car le train ne restait que
trois minutes en gare. Pour le cinquième anniversaire du lancement du TGV, au
moment précis où traversant l’Yonne, une sonnerie spécifique retentissait,
annonçant que la rame roulait à 300 km/h, les enfants étaient ravis.
C’est à
gare du Nord que j’ai rencontré l’un de mes élèves de la section UPI (unité
pédagogique d’intégration), un passionné de la vie du rail, connaissant par cœur
le Chaix, indicateur des chemins de fer : Willy était capable de réciter
toutes les heures de départ et d’arrivée de tous les trains, dans toutes les
gares de l’Hexagone ! Que de bons souvenirs et de belles surprises !
Marie-Christine
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Là, c’est
moi sur la photo » dis-je à ma petite fille venue me rendre visite. Nous
regardions des albums des années 70.
-mais tu
es blonde, tu es mince, tu ressembles à maman.
-j’étais
plus jeune que ta maman aujourd’hui ; en vieillissant on change.
-Tu en as
des fleurs ? C’est ton anniversaire ? est-ce des roses Mamy ?
-Effectivement
ce sont des roses rouges belles et parfumées, comme je les préfère.
-C’est
ton amoureux, ton mari qui te les a offertes ?
- Non,
j’avais participé à un concours organisé, par un fabricant de produits de
beauté. Ne gagnant que rarement à ce genre d’opération, je fus comblée et ravie
en recevant l’attestation me désignant comme gagnante dont le prix était :
24 roses, livré par un fleuriste chaque semaine pendant un mois. Je devais
envoyer une photo parmi les roses avec une carte comportant leur nom.
-Tu
devais être contente d toutes ces fleurs ?
- C’était
super cool, je vais te raconter une petite anecdote : Les roses étaient de
belle qualité, elles restaient fraîches pendant une quinzaine de jours ce qui
faisait que je me retrouvais avec 48 roses magnifiques chaque semaine.
Mais ça
dérangeait mon mari qui était jaloux de tout ce qui me concernait, il
maugréait, disant que des bêtises, ce qui finissait par m’attrister.
Le
vendredi de la dernière semaine de livraison des fleurs, il arriva avec 24
roses thé, ce qui s’avérait inhabituel.
Le séjour
fut envahi par 72 roses pour le plaisir des yeux.
Mais un
malaise s’était installé dans mon esprit, en voyant ce cliché, je me demande
s’il a voulu démontrer qu’il était aussi capable de m’offrir des fleurs.
Comme 2
des 3 paniers de Socrate, je me dis : Etait-il bon, utile à ce
moment-là ? S’il avait attendu que toutes les fleurs soient fanées, la
surprise et la joie de recevoir à nouveau des fleurs, alors son geste aurait
pris une autre dimension. »
Voici
l’histoire de cette photo et ce qu’elle me rappelle.
Mireille
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