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Dame nature est bien faite et ce n'est donc pas
souvent qu'on peut voir un plant de cannabis pousser
au milieu d'un massif de canas, c'était même inattendu. Naturellement,
Nathalie et Bernadette qui trainassaient dans les parages,
menacèrent d'aller narrer leur découverte peu banale au sénateur
du coin.
Nathan, qui était natif de la région, les
rejoignit et trouva le spectacle navrant. Quel nabot avait bien
pu finaliser un tel projet en ces lieux inappropriés pour ce
genre de plantation. Il renâclait cependant à suivre ses amis dans la
dénonciation, il se tâtonna, essaya de les canaliser mais rien
n'y fit. Nathalie, telle une tornade, rebroussa chemin, suivie de près
par Bernadette qui semblait transformée en tsunami, et tant pis pour l'unanimité
qui ne régnait plus au sein du groupe. A leurs yeux, le coupable devait être
sévèrement pénalisé, et c'est donc avec ténacité qu'elles
parcourent le chemin inverse, le territoire national était pour elles en
danger.
Arrivé à destination, le trio attendit, assis sur un
canapé de couleur grenat se tenant à leur disposition. Ils s'étaient peut-être mis dans la panade en voulant naviguer
dans des eaux qu'ils ne connaissaient pas, et Nathan se mis donc à rajuster
nerveusement son bandana, pendant que Bernadette triturait sa natte.
Nathalie, qui pour sa part se montrait plutôt lunatique, badina
avec le chat des lieux qui passa. La pièce leur sembla d'un coup aussi
étouffante que l'intérieur d'un sauna, ils étaient pourtant à présent en
pleine inactivité. Qu'ils auraient alors voulu être loin, occupés à faire n'importe quoi, comme planter des navets
pour la confection d'un navarin, manger une banane ou de la tapenade,
regarder des naïades qui nageaient en évitant des piranhas,
bref vraiment n'importe quoi.
Quand ils furent introduits auprès du sénateur, celui-ci
consultait un almanach, assis devant son ordinateur. D'une voix nasillarde
il les questionna, tout en inhalant la fumée d'un cigare dont les
volutes de fumée le nappaient de brouillard. Régulièrement, un cendrier
de nacre en recevait les cendres, ils trouvèrent son attitude plutôt inhabituelle
pour un homme de sa position.
Finalement, c'est Nathan qui démina la
situation autant qu'il le put, en relatant l'histoire d'un cannabis que par
erreur on amena en ces lieux plutôt faits pour le badinage.
Paulette
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Natacha
Serena, aux longues nattes, sirotait un jus d'ananas sur son canapé. Elle
téléphona à Nadège:
-"Salut
Nad !...Tu n'as qu'à prévenir Nastasia pour les éliminatoires de natation. A
tout à l'heure, rue de Grenade, mon canard"!
Les amies
retrouvèrent aussi Johanna Bénadac, qui adorait le banana split :(son maillot
boudina un jour dans les vestiaires aussi chauds qu'un sauna) tandis que
Nastasia, nantie d'un corps longiligne se délectait de nagettes, cosses translucides
cuites à la vapeur.
Direction la
piscine olympique de Nantua ! Bernard Fanada, le coach et la maître-nageuse
Irina Rakotonana, native du Montana, ne ménageaient pas leurs efforts, pour se
propulser au nirvana.
Bernard imagina,
après les épreuves régionales de hisser l'équipe féminine des nageuses en
nationale. Il ne renâclait pas à la besogne.
-"C'est
du nanan, assena-t-il, en nasillant. Ce n'est pas inabordable"!
Sa phrase
resta inachevée : le chrono égrena les centièmes ; le sifflet retentit : les
naïades venaient de battre leur propre record, avec panache. L'analyse du chef
était inattaquable. Le manager au bandana ; arborant naguère une banane à la
gomina, entonna l'hymne sportif du club de natation de Nantua. Il déboucha un nabuchodonosor, faisant la navette d'un bout à l'autre du bassin : on se serait cru aux noces de Cana. Fait peu banal, on porta les nageuses au pinacle. Le journal ne parlait que de l'équipe de natation de Nantua. Une équipe de super nanas !
Renato, ce nabot de napolitain,
Après avoir mangé du navarin aux navets
que Shana mitonna, s’assis sur son canapé. Tel un mainate au ton nasillard, ce lunatique
nonagénaire narra son scénario à tout le voisinage. Il les berna et égrena ces
souvenirs comme me le mentionna Adriana :
Jeune, il n’avait pas
fait l’ENA mais grâce à un magnanime donateur, du nom de Nathanaël, il entra à la naval avec Jonas et Danael. Il sillonna les mers et navigua
jusqu’au Canada puis canalisé par le fanal, il franchit le Panama et s’achemina
vers le delta du Napo peuplé de piranhas. Il s’étonna devant un anaconda naturalisé et
s’il vit des singes, il ne vit pas de nasiques. Traversant le Pacifique, Ie
ciel tonna. Il essuya une forte tornade. Elle fut suivie d’une bonace et le navire
n’avança plus. Un marin chantonna sur le pont : « Paname, Paname, »
puis taquina son ocarina, marmonna un anathème et condamna à la damnation tous
les malfaisants. Un autre s’occupa du tournage de la dynamo qui fonctionna et
le navire continua vers Nagasaki puis
sur l’Afrique. De loin il salua le Mindanao et son drapeau national puis le
Yémen et Sanaa, sa capitale. A la Nativité, Il fit escale au Kenya. Il n’alla
pas à Nairobi, trop dans les terres, mais plus tard, à Tananarive où il discerna
au large, les nageoires des cétacés. Il contourna le cap et poursuivit sur la Namibie
mais pas au Botswana ni au Burkina. Le navire l’amena à Accra au Ghana où les navigateurs
chargèrent des bananes puis à Conakry où il domina les champs de cannabis. Sa
pérégrination le ramena dans ses pénates à Naples.
A ce moment-là, Fiona ne
se gêna pas et ricana, Nadine se moqua ouvertement de lui sans le ménager, elle
prôna que cette narration qu’il imagina était inénarrable. Tous étaient unanimes.
Il lisait les annales et rêvait. Il se prenait pour Nabuchodonosor à moins que
ce ne soit pour Napoléon, il n’en était pas pour autant un nabab. Il avait déménagé
dans le village de Rognonas, après sa
chute quand, journalier, lors d’une
journée automnale, il mena la manade
dans la sente vicinale jusqu’au bornage.
Il ne discerna pas un animal, aux naseaux fumants, qui ne finassa pas et tenace,
s’échina contre lui. Comme dans un gymkhana, il fut arraché de Tornado, son canasson
car il était mal harnaché. Il n’assura
pas, Il plana dans les airs et l’abominable bête sans aucun panache, le corna, dénaturant
son anatomie. Un vrai carnage ! Il était dans la panade. Pour se remettre
et éviter le sanatorium, le médecin le bichonna avec des sinapis, lui ordonna de nager et de boire du quinquina.
Naturellement, il se promena aussi, regardant sur des rives les anatidés et les
ranâtres, ces bestioles matinées de mante mais il lorgna aussi sur Anna, Mina, Naoma et Natacha qui nageaient telles des naïades.
Devenu inapte, il
abandonna son canasson et prit un canari. Il traina. Alors, comme les Danaïdes,
on le confina dans un atelier de tannage où sous le patronage de Saint Antoine,
il canna des chaises et natta des rideaux pour le cloisonnage de pièces.
Ainsi se finalisa la vie
de Renato vivant près d’un naja qui orna
longtemps sa porte.
Marie-Thérèse
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Un napolitain analphabète se prenait pour
un nabab il était de surcroît ignare et assez vénal mais personne n’osait trop
le contrarier. Il se croyait original en mangeant des navets panés avec de
l’ananas qu’il tartinait généreusement. Il parlait de façon nasale en prenant
l’accent méridional, il se croyait ainsi séduisant et courait après toutes les
nanas. De matière matinale il faisait sa gymnastique comme s’il était sur son
yacht en agitant alternativement un petit fanal rouge tout en ouvrant grand ses
narines. Autour de son cou un énorme collier de nacre comme une récompense de
ses exploits naguère en natation. Il prenait tout le monde pour des naïfs. Son
pantalon était toujours dans des teintes automnales et sentait fort la
naphtaline, dans son dos une longue natte. Il se présentait comme un grand
copain des magnats de la presse et de
canal plus, il nous semblait plutôt qu’il était analphabète. Il avait beau
narrer ses aventures tout cela nous
semblait bien banal. Naturellement il n’existe pas et cela est bien mieux comme
cela.
Fabienne
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Nathan contemplait la nature
au volant de sa voiture, en écoutant des chansons de naguère : la super Nana
de la chanson par sa voix mélodieuse puis sous le nom de : Nana Mouskouri
puis suivi de : «NA NA sur son ballon rouge, chanté par Marie
Laforêt. Il s’arrêta sur une aire de
repos afin de se rafraîchir, avec ses compagnes : Nadia et Nathalie qui
avaient apportées des sorbets à l’ananas. Le mainate dans sa cage
chantait : « Il était un petit navire ». C’était un oiseau très attachant,
aussi son maitre comptait le faire naturaliser à sa disparition. Il semblerait naturel
sur son perchoir. Un enregistrement ferait entendre sa voix puissante, ce qui
le rendrait éternellement parmi nous mais navré de sa vie envolée, comme pour
le naja empaillé dans un coin du salon.
Nous avions repris la
route, lorsqu’enfin une odeur iodée se fit humer. Nous arrivions au Port où le navire
nous attendait. Les filles nattèrent leurs cheveux, firent un peu de ménage dans leurs sacs. Un navigateur nous remit une
brochure sur le programme de la soirée. Notre attention fut retenue par le
menu : les langoustes à la nage sur un lit de navets. Les séances de sauna.
Il y avait la projection d’un film mais c’était un navet qui parlait d’un nabot
qui sortait de l’ENA et qui ne trouvait pas sa voie malgré ses études. Enfin
nous allons naviguer sur un énorme bateau pour une croisière de rêve qui
fabriquera des souvenirs, jusqu’à la fin de nos jours.
Mireille
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