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Quand j’ouvris la porte et soulevais la tenture qui protégeait des brumes d’automne, c’est avec émotion que je vis sous le halo du lampadaire une fée qui me regardait. Je me dis que j’avais du trop consommé au bridge et que ma vieille carcasse avait grand besoin d’une aspirine. Une odeur de lavande chassait l’odeur un peu acre qui entourait la fée qui restait là à végéter en me regardant. Je ne renonçais pas à un enfantillage des petits voisins mais tout à coup s’éleva dans l’air une chorale aux chants spirituels, un vrai massacre ! C’est là que je me réveillais en sueur, sale cauchemar !
Fabienne
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Quand j'ouvris la porte pour
respirer l'air matinal, une brume épaisse envahissait la rue où on ne
distinguait plus le lampadaire. Comme rien ne semblait pouvoir la chasser,
je ne pouvais que m'en remettre à une bonne fée qui viendrait peut-être
à passer par là.
À la vue de ce temps maussade,
je rentrais en tirant la lourde tenture derrière la porte, je préférais renoncer
à la chorale aujourd'hui. Je resterais donc enfermée à végéter,
peut-être ferais-je une partie de bridge avec quelqu'un qui supporterait
mes enfantillages à ce jeu. Un jeu qui pour moi n'avait rien de
spirituel.
En attendant ce moment, il
fallait que je range la cuisine et que je me débarrasse enfin de la carcasse
du poulet mangé la veille. La découpe avait été un véritable massacre, carnage
qui n'avait suscité chez moi aucune émotion particulière.
Et comme si ça ne suffisait pas
aujourd'hui, voilà qu'un mal de tête me tenait depuis le lever. J'allais de ce
pas prendre une aspirine car respirer un bouquet de lavande ne
m'avait apporté aucun soulagement.
Paulette
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Quand
j'ouvris la porte, la tenture rouge qui barrait la vue du jardin se souleva
avec lenteur. Dehors, la brume matinale recouvrait tout, et le lampadaire
solitaire renvoyait une lueur blafarde.
Le paysage
ressemblait ainsi à un conte de fée. Dans un coin du jardin, j'apercevais le
vieux vélo où j'avais disposé des pieds de lavande pour égayer sa carcasse
rouillée. Un peu plus loin, j'avais essayé de faire un bassin, mais j'avais
vite arrêté le massacre et avais renoncé à ce projet. Pourtant, quelques grenouilles
l'avaient investi et m'offraient matin et soir une chorale coassante tandis que
Gizmo, le chat de la maison, s'amusait à les chasser, sans pouvoir toutefois
arriver à ses fins.
Des plantes
vertes et fleuries végétaient dans leur pot car, par oubli de ma part, je ne
les arrosais pas régulièrement.
Pourtant, en
regardant mon jardin une vague d'émotion me submergeait et dans la fraîcheur,
entourée du gazouillis des oiseaux, le parfum de la nature qui s'éveille, le
vent dans les arbres, j'avais l'impression d'être en contact spirituel avec
Dame Nature.
Malheureusement,
ce moment de quiétude se termina brusquement lorsque des éclats de voix
déchirèrent le silence. Trois têtes brunes se chamaillant se ruèrent devant
moi.
La journée
commençait mal et une aspirine viendrait à bout de la migraine qui montait.
Demain, je me délecterai de ce moment de communion, mais pour l'instant, la
journée débutait comme toutes les autres. Mes enfants se disputaient souvent et
beaucoup d'enfantillages pour un rien venait pimenter les heures.
Heureusement
que dans l'après-midi, une partie de bridge avec mes amies viendrait me
détendre et m'évader, avant de retrouver mon trio d'amour !
Valérie
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Quand j’ouvris la porte, je découvris un vrai massacre à l’hémoglobine.
Inutile de végéter
sur le seuil de cette maison de plain-pied, balayée par les vents et située non
loin du rivage. Sacré endroit où la brume
de la mer du Nord forme une houppelande à ses habitants et un halo autour du
seul lampadaire du coin. Difficile
de ne point endommager les massifs d’hortensias et de lavande qui ombrent les fenêtres de la cuisine au carrelage maculé
d’une fine pellicule rouge. Pour un peu, on s’attendrait à déterrer par un hasard malchanceux une
vieille carcasse : un cadavre dans les parterres comme dans le film
« Fenêtre sur cour » d’Hitchcock. Pas d’enfantillage. Nous nous armons de tout notre courage et nous
entrons. Autant chasser nos peurs et
notre appréhension pourtant bien visibles. Une fois parvenus au sein de la
scène du crime : c’est le spectacle de plusieurs casseroles dans lesquelles
bouillent à grands bouillons pâtes et sauce qui créent l’évènement. A mur, ce ne
sont que de grandes coulées d’une sauce tomate odorante qui dégoulinent
lamentablement sur les peintures. Le sol est glissant et nous parvenons à
saisir une serpillère. Inutile de décrire le désordre ambiant entre les cuivres
jadis brillants et le granité du poêle relooké d’une belle façon. Et même la tenture de séparation avec le salon en
a profité. J’ai comme l’impression que notre partie de bridge prendra du retard. Et il faudra certainement la baguette
d’une fée ou l’aide de M. propre
pour venir à bout de toute cette saleté. Nous devions aussi nous rendre à la chorale à quelques kilomètres de là. Le
temps ne s’y prête guère. Il nous faudra y renoncer.
Mais l’humeur est à la gaité. Et l’humour au rendez-vous. Nous entamons en cœur
et en canon, a capella oblige, un chant anglo-saxon avec beaucoup d’émotion mené d’une main de maître par
notre chef spirituel Bryan qui
rythme notre cantique au diapason. Peut-être prendra-t-il une aspirine ensuite pour oublier les
couacs de cette plus ou moins bonne prestation.
Claudine
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Claudine
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Quand j’ouvris
la porte, la cour déserte de la ferme était encore plongée dans l’obscurité, le
lampadaire emmitouflé dans son écharpe de brume, après l’orage, jetait une
lueur blafarde. Je pris mon vélo dans la remise pour parcourir les vingt kilomètres
me séparant de la montagne Sainte Victoire, en longeant les champs de lavande à
la senteur familière.
Je renonçais
de ce fait à la répétition de la chorale : quel bonheur de fuir, sans
haine aucune, des voix éraillées et pleurardes dans cette MJC où se déroulaient
aussi les compétitions de bridge. Évacuer le stress, au cœur de ce paysage
riche en émotions, quand la nature flamboyante déploie sa tenture automnale,
bien loin des massacres ensanglantant et endeuillant la planète. On eût dit qu’une
fée avait planté le décor. Une multitude d’oiseaux, chorale forestière,
programmait dans son répertoire l’aubade pour saluer le jour nouveau qui allait
poindre. Le soleil, augurant d’une journée radieuse se leva ; sur le
sentier, la roue de mon vélo évita de justesse un scarabée sacré qui poussait
obstinément une énorme boule de cadavres d’insectes enrobés de terre. Les musiciens
ailés tenaient les conciliables les plus spirituels : dans les ramures,
les ramages allaient bon train : les moineaux, les bouvreuils, le
rouge-gorge, pépiaient, gazouillaient, lançaient leurs trilles, affûtant leurs
pipeaux sans la moindre fausse note. Plus loin, j’écoutais la barcarolle
ternaire au moment précis où la pie jacassait la corneille babillait et le geai
cajolait ; puis la chorale enrichit sa partition avec la huppe qui pupule,
les trisses des hirondelles ; pour clore ce fabuleux répertoire le coucou
coucoula son nom, l’alouette turluta en s’élevant haut vers l’astre du jour. Au
loin, avec la régularité d’un métronome, me parvenait la toccata du pivert sur
son clavier ligneux, rythmant et ponctuant le crescendo de cet ensemble choral,
jusqu’au moment où surgit un corbeau au croassement déchirant qui mit un point
d’orgue à cet intermède musical.
Ayant fui
les tentures délavées du foyer pour m’extasier devant le fabuleux spectacle son
et lumière offert par la nature, je n’y avais pas végété, économisant ainsi de
l’aspirine.
Tout ce
chabada laissa sans voix le coq du clocher qui en resta baba ; l’oiseau-lyre,
vivant dans les lointaines contrées avait décliné l’invitation, tandis que dans
la cour de la ferme, se pavanait le paon qui préparait ses fiançailles et qui m’épargna
son sinistre et déchirant : « Léo, Léo ! »
Marie-Christine
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Quand,
j'ouvris la porte ce matin, quelle ne fut pas mon émotion ! Une brume
épaisse s'étendait devant moi. Eh bien, vais-je végéter ici ? Bon, fi des enfantillages
tu ne vas pas renoncer. Alors remues ta carcasse, une chorale t’attend puis,
pour chasser tes idées noires une partie de bridge avec tes amis te fera le
plus grand bien. Commençons par le début, toilette derrière la tenture qui,
essais de protéger notre pudeur. Voila une bonne chose de faite, une eau de
Cologne senteur lavande pour mettre fin à mes ablutions et, je suis prête à enfiler
mes vêtements. Ouf ! c’est fait,
Oh, j'allais
oublier, la bonne fée Aspirine. Elle est toujours là avec moi, calmant mes
douleurs et, elle me pousse "au moins, elle essaie" à aller de l’avant.
Me voila sur
le trottoir sous un lampadaire qui, le pauvre, malgré tous ses efforts,
n’éclaire que chichement. Doit-on maudire cette brume, qui nous enveloppe ?
Nous cache notre environnement ? je ne sais pas. Allons courage, Massacre
t’attend.
Colette
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Quand
j’ouvris la porte soulevant la lourde tenture qui la protégeait, je venais de
prendre une aspirine. Pour calmer mon
mal de tête, j’allais sortir dans ce
jardin abandonné où végétaient tant bien que mal, des plantes devenues
sauvages. Ce soir-là, l’odeur de la lavande
m’assaillit immédiatement. Je ne la vis pas tout d’abord mais une forte émotion
m’étreignit. Malgré l’heure-tardive, je fis quelques pas butant sur un tas d’ordures :
carcasses de voitures d’enfant, de bicyclettes rouillées, d’étagères
métalliques, véritable jeu de massacre et même une table de bridge, jetée là
sans aucun ménagement. J’hésitai un instant à poursuivre mon chemin mais je ne renonçai
pas. L’odeur de la lavande était la plus forte et une multitude de souvenirs
montait en moi. Je la découvris à quelques pas du lampadaire. Comme une bonne fée,
sa lumière chassait la brume qui avait envahi le jardin, donnant à ce bouquet une
aura spirituelle qui incitait à la méditation. Je tombai en extase devant ce
spectacle. Non, ce n’était pas de l’enfantillage mais seulement le souvenir
poignant de ces fêtes provençales où chorales et bandes musicales déambulaient
dans le village et à travers champs,
célébrant la récolte ou la distillation de ces merveilleuse petites
fleurs bleu-violet qui avaient bercé ma jeunesse.
Marie-Thérèse
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