L’histoire s’est déroulée en Bretagne mais
je ne sais plus où exactement, pendant les vacances d’été. Nous étions ma sœur
et moi entrain de jouer à la dinette avec les moyens du bord mais il ne fallait
surtout pas aller au lavoir. Une dinette sans eau ce n’est pas rigolo aussi
quand ma sœur me demanda d’aller chercher de l’eau avec une boite de conserve qui
avait encore son couvercle tout dentelé, je le fis. En courant c’est mieux pour
ne pas se faire remarquer ! Zut une pierre qui roule sous le pied patatras
je pars en avant avec la boite de conserve. Je ressens une vive douleur à la
main, je regarde et je vois comme de la viande et beaucoup de sang qui coulait.
Maman j’ai mal, ma sœur était déjà dans les escaliers et je suivais en tenant mon poignet droit avec ma main
gauche. La blessure était pleine de terre aussi maman me passa la main sous
l’eau froide pour constater les dégâts puis elle me fit un pansement d’appoint.
Papa m’installa sur le siège enfant d’un vélo qu’il venait d’emprunter au voisin
direction le couvent qui était proche, les bonnes sœurs aussi se font des
bobos. L’une d’entre elles me mit une poudre blanche sur la plaie, des gazes
dessus, le tout recouvert d’une bande Velpeau avec pour consigne de ne pas y
toucher avant huit jours. Nous rentrâmes
à la location j’avais toujours très mal. Les vacances étant sur leur fin nous
partîmes le lendemain pour Bruz où habitaient mes grands parents. Ma grand-mère
n’attendit pas les huit jours pour ouvrir le pansement mais les gazes étaient
toutes collées, elle dut les décoller une à une avec de l’eau bouillie. Non
vraiment ce n’était pas beau elle conseilla à mes parents d’aller chez le
docteur. Ce docteur ne m’inspira pas confiance j’avais donc caché ma main dans
mon dos, j’avais raison. « Donne voir ta main » « non »
« Donne voir ta main sinon je te donne à bouffer à mes chiens ».
L’argument me paru plus que valable. Ensuite il nous dirigea sur l’hôpital de
Rennes. Il fallait m’endormir pour refermer la plaie, on me demanda de souffler
dans un ballon qui puait le chloroforme, la non plus je ne voulais pas mais le
gaz eut raison de moi. Plus tard je me réveillais nauséeuse comme tout. Nous
quittâmes l’hôpital papa et moi dans ses bras. Voilà je crois la plus grosse
bêtise que j’ai faite avec ma sœur dont je garde encore une fine trace.
Fabienne
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Dans le
cercle familial, un grand-oncle paternel, celui qui avait passé quarante ans à
New York, sans donner signe de vie et pour lequel les saintes femmes de la
paroisse avaient fait dire des messes pour le repos de son âme, regagna la mère
patrie en 1959. Dans son enfance, il était chargé par sa mère d'aller remplir
les deux cruches en terre cuite à la fontaine...un beau jour, il ne revint
qu'avec une seule : sa mère lui demanda des comptes ; il répondit qu'elle
s'était cassée, elle voulut savoir comment : il prit la deuxième cruche et la
brisa de même, en guise d'explication.
Mon père
racontait qu'une bande de galopins, j'ignore s'il en faisait partie, avaient
choisi pour victime un aveugle ;
les enfants aussi peuvent être cruels. L'homme, atteint de cécité, avait un chat auquel il tenait ...comme à la prunelle de ses yeux, serait un méchant jeu de mots ! Les chenapans, avec de la poix arrimèrent des coquilles de noix aux quatre pieds du chat, ce qui affolait la bête qui glissait sur ses chaussures improbables, instables ; ce tapage dans l'escalier émouvait l'aveugle qui demandait ce que l'on avait fait à son chat, jusqu'au moment où il découvrit les faits !
les enfants aussi peuvent être cruels. L'homme, atteint de cécité, avait un chat auquel il tenait ...comme à la prunelle de ses yeux, serait un méchant jeu de mots ! Les chenapans, avec de la poix arrimèrent des coquilles de noix aux quatre pieds du chat, ce qui affolait la bête qui glissait sur ses chaussures improbables, instables ; ce tapage dans l'escalier émouvait l'aveugle qui demandait ce que l'on avait fait à son chat, jusqu'au moment où il découvrit les faits !
Une enfant
était attirée par les sucreries dont elle ne voyait jamais la couleur : elle
avisa dans le buffet une bouteille de liqueur anisée dont elle consommait une
lampée de temps à autre, tout en ayant soin de rajouter de l'eau pour maintenir
le niveau...jusqu'au jour où la couleur vira ! la mère découvrit le forfait et
l'affaire tirée au clair !
Un professeur
de sciences humaines, autrement dit d'histoire et de géographie conduisit ses
élèves à Paris, pour découvrir le Paris médiéval : les élèves visitèrent
Notre-Dame de Paris... au moment de regagner le car pour le retour, on vit une
belle collection de gros cierges dépassant du sac à dos d'un élève qui avait
fait ses emplettes sans bourse délier !
Ce même
professeur avait au début des années quatre-vingt conduit, en hiver des lycéens
à Venise ; l'un de ces jeunes gens s'ennuyait : que c'est triste Venise, loin
de sa dulcinée... Il fit du stop depuis la Cité des Doges, traversa les
frontières de façon surprenante tandis que la police faisait sonder le canal de
la Sérénissime, en vain....On apprit par l'indiscrétion d'un élève que le
lycéen mineur, sain et sauf avait regagné ses Pénates dix jours avant la date
prévue... Les parents étaient étonnés, le professeur n'eut aucun ennui et le
lycéen fut immédiatement renvoyé définitivement de l'établissement. Il n'en
irait pas de même de nos jours !
Marie-Christine
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Louis
aime bien jouer aux billes et ne s’en prive pas à l’heure de la récréation. Il
en a toute une collection qu’il conserve dans un petit sac pour les sortir au
moment adéquat. Et dès que le maître du CE2 les libère, il n’est pas le dernier à se retrouver près
du grand tilleul. Pierre, son fidèle ami accourt également avec Olivier, son
comparse. Les grands du CM1 ont leur coin à eux près de la grille d’entrée.
Pourtant, parfois Stéphane, Philippe ou Frédéric ne dédaignent pas de venir jouer avec eux dans l’espoir de gagner un de
ces superbes boulets voire un calot que Louis conserve précieusement.
Bien sûr
quand la partie commence, ils ne sortent que celles en terre de couleur brune,
vert olive ou rouge brique, chacun s’empressant d’en déposer deux voire trois
dans le cercle tracé au sol, puis de se
positionner à quelques mètres de là. Chacun à son tour, d’une pichenette bien ajustée, il va tenter de dégommer, une ou plusieurs de ses petites sphères, se
précipiter pour les ramasser et ainsi augmenter son butin… Ce n’est pas gagné d’avance et il faut
souvent trois ou quatre coups avant d’en sortir une. Et parfois elle reste sur
la ligne.
Ce
jour-là Louis s’accroupit et en sort
quatre d’un coup. Il se relève d’un bond et joyeux réclame au perdant,
comme c’est la règle, un calot en
échange de ses quatre billes. Philippe n’est pas content. S’il veut continuer à
jouer, il lui faut lâcher un demi-calot. Cela le met en rage. Il essaie
d’intimider Louis
- « Louis, tu as triché déclare-t-il, il n’y en avait que
trois.
- Mais non assure Olivier, les quatre
étaient bien sorties,
-Tu es
sûr qu’elles n’étaient pas sur la ligne ?
réplique Philippe.
- Tu ne
veux pas donner ton calot, voilà tout, ajoute Pierre
- Mais
non, ce n’est pas ça ; Tiens le voilà ton calot,
De
nouveau accroupi, Louis le saisit et l’approche de ses yeux pour mieux le
regarder. Il pousse un oh d’admiration, en reste la bouche ouverte.
A ce
moment-là, Philippe, furieux, lui lance
une grande bourrade dans le dos.
Louis n’a
pas le temps de parer le coup et le calot s’engouffre dans sa bouche et roule
jusqu’ au fond de sa gorge. Il se met à tousser, à cracher, à éternuer mais en
vain, le calot est bien parti, via son estomac.
Affolés
les enfants appellent le maitre à grands cris. :
« -
Monsieur, Monsieur, Louis a avalé son calot.
-Que me
racontez-vous là, mes enfants, un calot, mais il ne portait pas de calot !
-Non,
Monsieur, la bille, la grosse bille, le calot, il l’a avalé
Monsieur ! »
Maintenant
Louis est tout pâle et se tient le ventre. Le maître, inquiet l’emmène
rapidement à la salle de repos et se précipite sur le téléphone.
« Allo,
madame, vous êtes bien la maman de Louis. Il faut vite venir le chercher à l’école. Il a très mal au
ventre. A tout de suite, Madame, je vous
attends. »
Le maître
a raccroché. Quand elle arrive, maman
apprend que son fils a avalé une grosse bille et qu’il faut aller à
l’hôpital !
Une radio pour constater que le calot chemine
sagement et Louis peut rentrer à la maison. Il ne pourra pas aller à l’école
demain. Quant à Philippe, il se rappellera longtemps la grosse bêtise qu’il a
faite en donnant à Louis, une bourrade de colère.
Marie-Thérèse
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Non! Je ne
dirai pas comme Paulette :"Je n'ai pas fait de bêtises quand j'étais
jeune...On n'avait pas intérêt à. .."
Non! Je ne
suis pas une petite fille modèle ni un copié collé de Camille ou Madeleine dans
les contes de la Comtesse de Ségur et de sa fameuse collection "Les
malheurs de Sophie". Sortie en rouge et or ou verte à l'époque. Je n’étais
pas Sophie non plus.
J'étais
simplement une enfant maladroite, "gauchère et gauche" comme aimait
me renommer ma mère qui n'en loupait pas une. "Trouve-tout" était un
autre surnom.
Mieux que
"Brise tout"! Depuis la situation s'est améliorée et même
inversée...Mais les mauvaises habitudes prenant racine plus rapidement que
leurs ombres : tous les regards convergeaient vers moi au premier bris
d'assiette et le ou la principale responsable ne prenait pas la peine de dévoiler sa culpabilité. Chacun devant
trouver son intérêt et sa quiétude à ne pas se dénoncer mutuellement. Il m'en a
fallu du temps pour mettre de côté ma frustration que j'attribue à un manque de
franchise, de mauvaise foi flagrante de l'ensemble de la famille et je continue
de trouver injuste leurs réactions... Etre dinde ou dindon de la farce devait
m'aller comme un gant.
Au pays du
chapon : la volaille siégeait en maitresse sur la table du dimanche.
L'aînée usait avec dextérité de ses droits d'ainesse en plongeant ses
doigts (non lavés au préalable) dans le fondement du volatile pour en extirper
le sang coagulé. Et ceci au grand dam de nos yeux dégoûtés. Ce que je considère
comme une incorrection, un manque évident de délicatesse, de savoir-vivre qui
n'avait pas l'air d'affecter plus que cela ma mère roucoulant...jamais lassée
de complimenter sa première née jusqu'à l'écœurement. Nous en avions les
oreilles qui bourdonnaient tout le temps.... L'absence de remontrance, voire le
manque de punition peut s'avérer encore pire que le manque de verdict. Il
entraîne la fulmination, la rancune, la frustration et l'incompréhension
par manque de communication.
J'abandonne
allègrement mon domaine familial personnel pour aborder celui de ma
descendance.
J'ai compris
à force de les voir vivre et s'exprimer que les enfants ont besoin de faire
leurs expériences personnelles même si celles-ci peuvent s'avérer aventureuses,
dangereuses, douloureuses et au final onéreuses... Mais même si elles peuvent
tourner au tragique, le côté comique dans beaucoup d'occasions se doit de
prédominer.
Il était aux
alentours de 16h00 ..C'était un jour de semaine. Un appel sur portable..
.: la nouvelle tombe. Double fracture
déplacée et ouverte du radius et du cubitus. Sois de l'avant-bras. Mon plus
jeune fils est tombé dans l'espace jeu du haut d'une structure en bois.
Comme beaucoup de garçons intrépides et tourbillons il a ressenti le besoin de
monter toujours plus haut...D'ailleurs suivi de très près d'un compagnon
de jeu souhaitant très certainement prendre sa place au dôme de
l'édifice. Ignorant le danger : ce dernier a exercé une poussée. TIMOTHÉ est
tombé. Il aurait pu perdre la vie. Il a su se protéger. Un lointain souvenir
aux urgences pédiatriques où l'attente se fait toujours longue. Ce n'est qu'à
une heure du matin que la décision est tombée suite à une nouvelle attente
toujours sans aucun calmant aux urgences de l'hôpital intercommunal de Creteil.
TIMOTHÉ a été opéré et depuis tout s'est bien terminé sans esclandre, ni
plainte aucune de la part de mon courageux de fils. Mais un questionnement
demeure : l'auteur de l'accident et de l'hospitalisation a-t-il réalisé les
conséquences de son acte? Lui a-t-on permis de discerner sa responsabilité dans
cet acte pas si innocent? Je le qualifierais de violent personnellement.
Ces urgences
: je connaissais la salle d'attente pratiquement par cœur. Presque autant que
mon salon.
Que de
commotions, de bonnes frayeurs, de points de suture et de mines déconfites
quand plusieurs heures plus tard on regagnait le domicile. C'est néanmoins
extrêmement compliqué et représente un véritable challenge de vouloir essayer
de prévenir, voire d’anticiper tout accident domestique ou de chercher à encadrer
et gérer au mieux les jeux dits ludiques...Il faudrait avoir des yeux partout
et les bras de la déesse Nirva. Et on n'est jamais assez prudente...
Il peut
rester des cicatrices plus ou moins bien résorbées, encore bien visibles,
handicapantes des années après et qui peuvent complexer profondément un enfant.
Le fait de prendre une balançoire dans la mâchoire peut changer un sourire à
jamais. Depuis ce jeu a disparu car dangereux.
Il en faudra
ensuite de la patience et de l'attention pour persuader le jeune que son
sourire se révèle plein de charme et qu'il est de toute beauté.
Je pourrais
continuer dans la bobologie, et l'histoire pourrait se répéter à l'infini mais
je ne suis pas en train d'écrire un article sur les urgences.
Alors
passons à la génération actuelle quelque vingt ans plus tard...et on se rend
compte que les enfants de la nouvelle vague sont tout aussi toniques et
espiègles que leurs aînés. Surtout quand il s'agit de garçons... Quoique les
filles ne soient pas à la traîne non plus quand il s'agit de sauter sur le lit
et le canapé, quitte à en casser les lattes...Et quand les enfants s'ennuient :
on peut s'attendre à ce qu'ils s'agitent ou encore commettent leurs bêtises en
catimini dans le silence le plus total. Celles-ci peuvent entraîner bien des
tracas. À titre d'exemple : entre les rubans adhésifs et gouttière de porte
arrachés quand l'enfant, déjà puni... fait le piquet derrière la porte...Il
faudrait presque avoir des yeux dans le dos. Le silence en principe est d'or...
et l'agitation serait un comble. Et lui permettre de revenir au calme serait un
véritable challenge. Alors? Que faut-il faire? Utiliser une laisse? Lui mettre
des gants de boxe? Lui donner une bonne dose... de tisane afin qu'il consente à
faire la sieste? Il s'agirait de décoder dans l'instant les motifs expliquant
les motivations de l'enfant à se conduire ainsi? Il faut...il faut... Il faut.
Essayer de comprendre, rester calme et savoir doser ses propres paroles en
ajustant le comportement, adéquat à la situation. Dans ce cas précis de
détérioration non préméditée de matériel : on peut aisément imaginer que cela
représentait une sollicitation particulièrement attrayante pour ses petites
menottes touche à tout. Et tirer sur la bandelette attirante pour des petits
doigts curieux, habiles était une tentation vraiment trop forte. Carrément
aimantés. Je suis admirative devant une telle force développée à l'arraché par
un petit bonhomme de deux ans et demie, haut de quatre-vingt-dix
centimètres.
Alors
conclusion : on remplace. On change les joints. On ramasse. On essaye de le
"responsabiliser" en lui donnant des responsabilités: ramasser les
déchets. On explique. On relative aussi...Au final : on en a pour son argent.
On perd des kilos et son latin à courir derrière un petit bout si
excité au quotidien. Jeannot lapin. Celui qui fait des bêtises plus vite que
son ombre.
Claudine
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