Votre histoire commencera par "Le restaurateur avait mis une petite annonce" et se terminera par "si le temps le permettait, il irait jouer au golf."
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Le restaurateur avait
mis une petite annonce dans la feuille de chou du coin, dans laquelle il
annonçait souhaiter acquérir un petit chiot. Il n’eut pas à attendre longtemps
pour qu’on vienne lui proposer un petit bâtard
gros comme un rôti d’une livre avec les yeux les plus doux mais aussi
malicieux qu’il n’ait jamais vu. Sa décision fût rapide, « je le
prends ». Il rentra donc chez lui tout fier, portant le petit chiot à
hauteur de visage il dit en souriant « je te baptise le corniaud »,
son poil était d’une jolie couleur caramel et si doux à caresser. Quand leurs
regards se rencontraient il éprouvait comme une onde de chaleur dans l’estomac,
une sensation qu’il n’avait pas ressentie depuis de longues années. Il faut
dire qu’il était vieux garçon, son travail ne lui laissait que peu de temps
libre pour se faire des amis, quand il avait fini son travail il ne lui restait
que bien peu à consacrer à autre chose. Il ne se plaignait pas mais se sentait
souvent bien seul. L’arrivée du corniaud fût pour lui un vrai miracle, il ne
quittait pas son maître d’une semelle et ne faisait aucun bruit, au contraire
il attirait l’attention des clients quand il sortait de derrière le comptoir et
en moins de deux les avaient acquis à sa cause. Le restaurateur pris l’habitude
de sortir faire un tour avec lui matin et soir. Il s’étonnait lui-même de se
sentir plus vigoureux. Tout ce qu’il faisait c’était avec lui, comme il ne
pouvait pas courir à cause d’une hanche mal foutue, il ressorti son vieux vélo.
Il n’allait pas bien vite et puis quand le corniaud lui paraissait fatigué il
l’installait dans le panier devant le guidon et le chien lui léchait les mains
de reconnaissance. Bref ils étaient faits l’un pour l’autre et ne se séparaient
que de courts instants. Le restaurateur redécouvrait les plaisirs de la vie et
même en découvrit de nouveau, faire de la barque sur l’étang, aller aux
champignons. Il se sentait rajeunir avec son nouveau compagnon si bien qu’un
jour il lui annonça que si le temps le permettait, il irait jouer au golf.
Fabienne
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La restauratrice
avait mis une petite annonce. Lisa, cette amie de fraîche date est tailleur de
pierre aux monuments de Paris ; elle avait longtemps œuvré à la
restauration d’églises et de châteaux à travers l’Hexagone et particulièrement
en Alsace, mais à une époque, les chantiers diminuèrent comme une peau de
chagrin, faute de budgets substantiels. De ce fait, Lisa, plutôt que de vivre
des minimas sociaux et d’expédients, passionnée par son beau métier, passa une
annonce dûment renseignée, précisant clairement qu’elle étudierait toute
proposition. Elle reçut nonobstant des coups de fils loufoques, inadaptés,
voire choquants, mais aussi une offre de travail correspondant à ses
compétences : il s’agissait de restaurer un corps de logis seigneurial,
jouxtant un terrain de golf dix-huit trous, voisine la demeure où une
personnalité avait été séquestrée en 98. Quelques mois plus tard, entourée d’une
équipe compétente, un restaurant trois étoiles fut inauguré : une
clientèle nombreuse et huppée était au rendez-vous. Lisa fut complimentée pour
son travail, elle se dit que si le temps le permettait, elle irait jouer au
golf.
Marie-Christine
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"Le
restaurateur avait mis une petite annonce sur des sites spécialisés dans
la vente de biens de restauration.
C'était un test
avant tout. Il avait déjà fait appel à un expert pour évaluer son bien.
Il désirait vendre
son fond de commerce et son restaurant tout équipé comprenant une belle salle
conviviale jouxtant un espace bar, un four à pizza, un local
cuisine aménagé de façon rationnelle et même une petite scène
pour accueillir des groupes locaux et plus délocalisés.
Il avait tenté à
plusieurs reprises d'autres transactions : le bouche à oreille et les
relations ne s’étaient pas révélés suffisamment porteurs et salvateurs à son
gré. Il s'agissait de trouver un acheteur potentiel fiable et digne d'intérêt.
De payer comptant : oui ça l'intéressait.
D'ailleurs
siégeait non loin du comptoir un écriteau qui stipulait qu'un commerçant
acceptant le crédit finissait par vivre dans la rue comme les sans
domicile fixe. Ce qui clarifiait la situation immédiatement.
Il n'entendait pas
revoir à la baisse "son bébé" qu'il avait forgé de ses mains au
fil du temps et des années. Il en portait dors et déjà les stigmates sur
ses tempes poivre et sel.
Le négoce
s'annonçait difficile. Il était âpre au gain et savait pertinemment qu'il
s'agissait d’innover au quotidien pour attirer la clientèle et équilibrer
son budget. Mais ces temps-ci aux vues de la conjoncture sociale : les
affaires se révélaient dures. Les clients se raréfiaient.
Il avait donc
décidé de faire des soirées musicales privées, des karaokés et des concerts
moyennant une consommation ou un dîner.
Des dîners presque
parfaits...avec de grandes assiettes gourmandes comprenant de la charcutaille à
volonté au buffet. Le foie gras et les abats dignement cuisinés et relevés
comme il le fallait sur un lit de batavia faisaient baver d'envie.
Il avait des
connaissances en œnologie et s'avérait être un sacré cuisinier. Choisissant ses
produits avec soin et sans ostentation. Il faisait macérer son coq au vin et
son bourguignon aux petits oignons. Son pot au feu valait le détour, son petit
salé et son cassoulet aussi. Que l'on boive ou non des boissons alcoolisées, le
respect régnait en maître et même s'il y avait de temps en temps de petits
excès : jamais l'alcool n'avait créée de bagarres, ni d'ingérence au sein de sa
brasserie-restaurant.
Bien au contraire :
il y régnait une ambiance chaleureuse toute en bonhomie et en pétulance.
On y fêtait la St Patrick et les amateurs de whiskys et de bière brune
appréciaient ardemment dans une ambiance bon enfant.
Il soignait le décor
et une collection de casquettes, de chopes et d'objets divers figuraient en
bonne place sur les murs déjà décorés.
Il avait pris le
pli d’accueillir des exposants qui apportaient de la couleur ou du noir et
blanc dans leurs estampes et autres tableaux à l'huile, à la gouache ou autres
aquarelles, lavis. Je me souviens de scènes représentant le PARIS des années
folles avec dandy et dame accoudée voluptueusement au comptoir portant
fort bien le petit bibi et l'immense collier de perle se perdant dans son
décolleté plongeant.
Un groupe écossais
avec harpe celtique et guimbarde réchauffait l'atmosphère.
Mais bien d'autres
groupes folkloriques en passant par le folk, le rock, le blues et la chanson
française se sont rendus dans son établissement.
C'était fréquemment
une réussite malheureusement trop méconnue des riverains et des Gentilléens.
Peut-être boudée par une population qui entend rester au foyer?
Mais toute bonne
chose à une fin et la malgré la renommée de l'établissement, de ses
soirées musicales et du choix de ses prestations, malgré la publicité sur
internet et sur FB, le restaurant tournait grâce à sa bande d'habitués et aux
fans des groupes requis et souvent présents.
Le propriétaire des
lieux arrivant et ayant donné au-delà de ses limites, a du prendre
une décision clairvoyante et au combien lucide. Tenaillée par son épouse
qui désirait le meilleur pour lui et pour leur famille, elle l'encourageait à
prendre quelques repos. Elle s’inquiétait de le voir dépérir et maigrir jour
après jour. Il en aurait presque perdu son jean...
Alors entre les
brumes de Gentilly et d'autres peut-être polluée dans une autre banlieue aussi
bien desservie par les transports en commun et la possibilité d'y venir à
pieds...Il a accepté le challenge et de relever le défi dans un endroit où si
le temps le permet , il irait jouer au golf."
Claudine
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Le restaurateur avait mis une
petite annonce pour céder son commerce car
cela faisait maintenant pas loin de trente ans que Richard, aidé de sa femme
Mariette, avait pris possession des lieux.
Tout jeune, Richard s'était
découvert une véritable passion pour la cuisine et c'est donc tout
naturellement qu'il avait débuté sa carrière comme aide-cuisinier. Très vite il
avait décidé qu'un jour il volerait de ses propres ailes et, sans ménager sa
peine, il avait œuvré dans ce sens pour parvenir à ses fins. C'est donc très
fier qu'il avait ouvert ce petit restaurant de quartier où il avait pu laisser
libre cours à son talent et à son imagination. Sa cuisine était bonne et très
appréciée, c'est ainsi qu'au fil des ans il s'était constitué un bon réseau
d'habitués.
La clientèle s'étant vite
élargie, il avait du recruter un jeune homme pour l'aider en
cuisine, ainsi qu'une jeune femme pour libérer Mariette qui assurait le service
en salle. Ainsi soulagée, Mariette avait
ensuite pu se limiter aux comptes et à l'encaissement, sans oublier de veiller
à ce que chaque table ne manque de rien. Car c'est ainsi qu'on fidélise le
client, il faut que tout soit parfait et qu'on lui donne envie de revenir,
Richard comme Mariette l'avaient bien compris.
Bien sûr il avait un petit
pincement au cœur à l'idée de quitter ces lieux chargés de tant de souvenirs,
lui et Mariette avaient formé une bonne équipe, ils avaient bien réussi. Mais
avec l'âge la fatigue se faisait de plus en plus sentir, ce n'est pas un métier
de tout repos et prendre sa retraite à 64 ans ne lui semblait pas un luxe.
L'échéance approchant, il se
prenait à penser de plus en plus souvent à cette retraite, à son temps libre et à la manière dont il allait
l'occuper. Mais il n'avait pas eu à
réfléchir bien longtemps car il avait une autre passion à laquelle,
celle-là, il n'avait pas eu trop l'occasion de se consacrer. C'est donc tout
naturellement qu'il songeait, qu'une fois
retiré avec Mariette dans leur petite maison de Normandie près
d'Etretat, si le temps le permettait,
il irait jouer au golf.
Paulette
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Le restaurateur avait
mis une petite annonce sur le journal local. Bien située à quelques pas de la
sortie de l’autoroute mais encore en pleine campagne, son auberge avait peu à
peu acquis une certaine renommée et nombreux étaient les voyageurs qui faisaient
un petit détour à l’heure du déjeuner pour venir goûter sa succulente cuisine.
Sa femme et lui-même avaient pris de l’âge et ils étaient facilement débordés.
Aussi cherchaient-ils un jeune couple capable de se former à leurs côtés
pendant un an ou deux pour reprendre ensuite l’affaire à leur compte. Aymeric
avait donc longuement réfléchi avant de se décider à mettre une petite annonce.
Il avait essayé de tâter le terrain auprès des jeunes du village tout en
restant très discret sur ses propres intentions mais aucun ne semblait ni de
loin intéresser par l’affaire. Ils préféraient aller travailler à la ville et
ne pas prendre de risques. Ils le chahutaient souvent, lui disant qu’il
exagérait quant à sa popularité et qu’il suffisait de pas grand-chose pour que
son auberge ne redevienne que le corps principal d’une ferme. Mais il ne
voulait pas les entendre. Il était sûr que « Les trois canards »
attireraient bientôt quelques citadins
en mal de reconversion et c’est pourquoi il s’en était allé au chef-lieu, à Tournefeuille pour prendre conseil auprès
d’un bon ami, journaliste local. Et
c’est comme cela que le fronton des « Trois Canards » apparut
dominant sur la droite de la porte, un énorme marmiton poêle à la main d’où
s’échappait une volaille et sur la gauche, de bas en haut, trois assiettes appétissantes de foie gras, de
canard à l’orange et de confit de canard aux cèpes. Sur la vitre centrale, sur
le vert d’un paysage campagnard, un avis en belles lettres larges et
rondes tout en couleur, faisait la
farandole : « Fricassées, Mitonnées, Cuisinées Qui viendra s’initier
pour saisir une bonne affaire ? »
Aymeric était ravi de la
publicité que lui promettait la petite dépêche garonnaise. Il rêvait déjà aux
futurs clients qui n’allaient pas manquer de venir. Et sur le chemin de retour,
il pensait que d’ici peu, il pourrait diminuer son activité et prendre de temps
en temps quelques jours de repos. Il s’y voyait. Dès lors, si le temps le
permettait, il irait jouer au golf.
Marie-Thérèse
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