C'était le jour de Pâques : le soleil était radieux ;
Adèle fut invitée dans le jardin privatif de l'immeuble voisin par Flavinia et
Dalila, pour le goûter. Sur plusieurs tables étaient disposées boissons et
pâtisseries maison : régal des yeux et des papilles. Les enfants avaient fait
la chasse aux œufs en chocolat. Nous goûtions aussi les bienfaits du soleil
printanier sous le vaste cerisier blanc, le plus beau de Gentilly.
Une trentaine d'invités devisaient dans la joie des
retrouvailles et du moment présent.
Rires et détente étaient au rendez-vous.
Ce goûter dura jusqu'à la tombée de la nuit.
Grazie Flavinia la Venitienne : Bella Bellissima
la Serenissima.
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Vendredi dernier, le 18 Mai 2018 est à marquer d'une
pierre blanche à l'atelier d'écriture Tournesol de Gentilly au Foyer de Bièvre.
En effet, c'était le retour de notre globe-trotter
érudite Marie-Thérèse qui vient de passer huit mois au Pérou.
Paulette avait préparé une délicieuse tarte aux
abricots qui faisaient briller nos yeux : ces fruits étaient autant de soleils
qui mettaient l'eau à la bouche. Notre « chef »
Laurence servait élégamment le café comme d’habitude. Nous buvions les paroles
de Marie-Thérèse ; ce fut un grand moment.
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Au cours
de mon enfance montagnarde, au moment des fenaisons, nous travaillions très dur ;
la pause goûter était un réconfort pour nos corps épuisés par la chaleur et le
labeur. Assis au pied d’un arbre, nous dégustions un quignon de pain, quelques
rondelles de saucisson ou un bout de fromage ; je buvais de l’eau, les
adultes du vin. Ce goûter se nomme en occitan le « brespailh »,
étymologiquement vespéral. J’ai vu qu’une
classe professionnelle du sud-ouest est allée présenter le « brespailh »,
plus élaboré sans doute, dans un restaurant français de New York, à des clients
qui n’étaient pas éreintés par les travaux agricoles dans les montagnes
pyrénéennes.
Marie-Christine
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L’heure
du goûter est un moment important pour une adolescente qui a l’estomac dans les
talons. Après avoir usé ses semelles de pataugas sur le macadam et sa matière
grise tout au long de la journée de « bahut », comme on disait à
l’époque, les derniers mètres jusqu’à la maison se faisaient au pas de course
ou « à plat ventre », selon la forme. Entre interrogations surprises
et contrôles de connaissances ayant exigés beaucoup de révisions, la pratique
demandait aussi beaucoup de concentration. Les yeux cernés, la fatigue pesait
sur les paupières et les yeux privés de sommeil récupérateur. Comme pour une
bonne cylindrée, il fallait pour récupérer, du carburant dans le moteur. Au
final, il y avait beaucoup de stress et des nerfs mis à rude épreuve.
La concurrence était forte et celles qui possédaient la capacité d’assimiler et de mémorises rapidement les données enseignées gagnaient les premières places. Elles s’y tenaient à la force du stylo à bille, du Parker ou du Waterman. Pour se maintenir la tête hors de l’eau, il fallait de l’huile de coude et beaucoup de temps à plancher. Après 17 heures, c’était la ruée vers le goûter. Il valait tout l’or du monde. Sitôt ôtés le blouson de Jeans, les kickers ou tennis pour les jours de gymnastique, quelques pas me séparaient de la bonnetière… Elle contenait mon trésor craquant : les Craquottes au froment que j’accommodais avec des petits triangles de fromage contenant de vrais morceaux de jambon fumé. Ce produit n’existe plus actuellement dans les supermarchés. Il a disparu des étals des grandes surfaces et c’est bien dommage. Un verre de jus de fruits diététique et un fruit n’étaient pas de refus. Ma mère avait toujours une belle corbeille bien composée. J’étais certaine d’avoir mon apport en calcium, en lipides et en fibres. Je mettais mes mandibules et ma dentition à contribution. Je prenais le temps de mastiquer et non d’avaler sans mâcher comme beaucoup de personnes le font actuellement, ce qui tue dans l’œuf l’appétence. Je quittais le salon vraiment rassasiée et non avec une impression de m’être gavée.
La concurrence était forte et celles qui possédaient la capacité d’assimiler et de mémorises rapidement les données enseignées gagnaient les premières places. Elles s’y tenaient à la force du stylo à bille, du Parker ou du Waterman. Pour se maintenir la tête hors de l’eau, il fallait de l’huile de coude et beaucoup de temps à plancher. Après 17 heures, c’était la ruée vers le goûter. Il valait tout l’or du monde. Sitôt ôtés le blouson de Jeans, les kickers ou tennis pour les jours de gymnastique, quelques pas me séparaient de la bonnetière… Elle contenait mon trésor craquant : les Craquottes au froment que j’accommodais avec des petits triangles de fromage contenant de vrais morceaux de jambon fumé. Ce produit n’existe plus actuellement dans les supermarchés. Il a disparu des étals des grandes surfaces et c’est bien dommage. Un verre de jus de fruits diététique et un fruit n’étaient pas de refus. Ma mère avait toujours une belle corbeille bien composée. J’étais certaine d’avoir mon apport en calcium, en lipides et en fibres. Je mettais mes mandibules et ma dentition à contribution. Je prenais le temps de mastiquer et non d’avaler sans mâcher comme beaucoup de personnes le font actuellement, ce qui tue dans l’œuf l’appétence. Je quittais le salon vraiment rassasiée et non avec une impression de m’être gavée.
Aujourd’hui,
nous avons le Kiri et la Vache qui rit, les gâteaux fourrés à la confiture, les
petits beure, les Petits écoliers et les Pailles de Lu, ainsi que les barres et
les céréales chocolatées et le Nutella. De quoi gonfler comme Vahiné et avoir
faim juste après. Beaucoup trop de glucides et de lipides dans ces produits peu
écologiques qui contiennent des acides gras saturés. L’huile de palme extraite
des palmiers sert effectivement à la fabrication de la fameuse pâte noisette
chocolatée en des quantités non négligeables, soit la moitié du
produit !De quoi faire des crises de foie chroniques (stéatoses) sans se
sentir responsable pour autant de la disparition des forêts. Mais le sucre et
le gras créent des addictions et, en manquer, des frustrations.
Le poids
des lobbies et de la publicité qui vantent les soi-disant qualités
« énergétiques et nutritionnelles » de leurs produits en mentant sur
les réelles calories apportées pour une quantité donnée. Les 60 grammes
préconisés (qui représentent un quart de bol) sont facilement doublés, voire
triplés. De plus les céréales fourrées au chocolat sont très addictives et nous
préparent des générations de futurs petits et grands obèses, prédisposés aux
maladies cardiovasculaires et au diabète. Le retour
à des petits déjeuners et des goûters plus sains seraient profitables à nos
petits chérubins qui deviendront grands. Et les « bonnes choses » au
goût ne sont pas forcément bonnes pour les « chichis » et la santé.
Et il faudra encore je pense beaucoup de persuasion et d’attention pour pouvoir
lutter contre les mauvaises habitudes, l’ignorance et la cupidité des
consommateurs et les intérêts financiers des industriels et gros trusts
agroalimentaires qui sont prêts à tout pour attirer les yeux et les papilles de
leurs victimes afin de réaliser toujours plus de profits sans se soucier
aucunement des incidences sur la santé publique.
Claudine
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L’heure
du goûter était celle du retour à la maison car il n’était point coutume de
s’arrêter à la boulangerie pour acheter des petits pains au lait ou des
chocolatines. Il fallait donc attendre sur le chemin du retour pour pouvoir
manger quelques bonnes tartines de pain beurrées accompagnées d’un bol de lait.
Parfois, notre mère y étalait une légère couche de cette poudre brune, rousse,
sucrée au goût de caramel dont raffole le Nord, producteur de betteraves
sucrières. Elle l’appelait comme tous les gens du pays « la
cassonade » même si son nom actuel
est « la vergeoise » pour la différencier de celle produite par la
canne à sucre. C’était un délice et nous nous régalions tout comme les jours,
où, dans certaines occasions, elle
confectionnait des crêpes ou des madeleines.
En
internat, c’était avec joie que sonnait l’heure du goûter. Elle annonçait la fin
des classes et l’heure de la récréation, un de ces rares moments de la journée où l’on
pouvait profiter sans trop de contraintes, de la liberté de mouvements pour une
bonne demi-heure avant de retourner à l’étude du soir. Nous défilions dans le
grand réfectoire pour le prendre à tour
de rôle. Si les morceaux de pain n’étaient pas trop comptés, il n’en était pas
de même pour l’unique barre de chocolat que l’on nous octroyait. Un petit morceau
de fromage en forme triangulaire la remplaçait parfois : de la vache qui
rit ! Munies de nos provisions,
nous pouvions alors nous ébattre dans la grande cour, sous le préau et même
dans les premières allées pentues du petit bois.
Plus
tard, à mon tour devenue mère de famille puis grand-mère, je sacrifiai à ce
rite, les « BN ou les Petits Princes » remplaçant le pain et sa barre
de chocolat. A la génération suivante, les goûters sont devenus plus variés et
le passage à la boulangerie plus fréquent. Croissant, pain au raisin, au
chocolat ou petite tarte aux fruits, selon l’humeur du moment ou le goût de
l’enfant, ont fait leur régal mais bien sûr, cela restait exceptionnel, puisqu’ils
ne venaient que pour les vacances ou les jours de congé !
Marie-Thérèse
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Qu’il était bon ce
moment pour combler le petit creux à
l’estomac et se régaler de ce que maman avait préparé. On disait l’heure du
goûter mais aussi le quatre heure. C’était presque différent chaque jour. Il y
avait toujours un fruit, suivant la saison pomme, banane, clémentines ou
abricot. Accompagnant ce fruit le goûter en lui-même ; deux tranches de
pain d’épices ou de pain avec une barre de chocolat, deux tranches de pain avec
de la confiture, deux choco BN ou un petit paquet de paille d’or. On ne pensait
pas le matin en partant au goûter mais maman si. On se délectait de ce que l’on
trouvait dans le petit sac réservé à cet effet. Pour moi les pailles d’or
étaient le summum il y avait tant de façons différentes de les déguster,
j’adorais surtout les grignoter ligne
par ligne car cela durait plus longtemps. Le chocolat tenu trop longtemps dans les doigts finissait
par fondre en une crème épaisse que nous délections à lécher, le résultat était
parfois bien pire et nous en avions en plus plein autour de la bouche. La
confiture avait à peu près le même effet car nous séparions les deux tranches
de pain et léchions directement la confiture, une fois nettoyées ainsi le pain
n’avait plus le même attrait. Quand j’y repense j’ai plein d’émotions qui me
traversent. Maman n’oubliait jamais le goûter c’est dire combien elle pensait à
nous. Ce n’est que le dimanche quand nous sortions nous promener que nous
avions droit de choisir entre un pain au chocolat, un croissant ou un pain aux
raisins. Je ne pensais pas en commençant ce texte que j’aurais autant à dire
sur l’heure du goûter !
Fabienne
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L'heure du goûter est pour les enfants un moment de plaisir,
c'est l'occasion pour eux de manger des friandises qui mettent tout le monde
d'accord, à cet instant aucun d'eux ne
prononce le bien connu « je n'aime
pas ça ». Ils apprécient d'autant plus cet instant qu'il marque aussi la
fin de leur journée scolaire. Jadis d'ailleurs, on avait l'habitude d'appeler
ce moment « le 4 heures ».
Le mot goûter est aussi utilisé pour désigner un petit repas
de fête organisé pour des enfants, à l'occasion d'un anniversaire par exemple.
Si personnellement je n'ai rien connu de tel, j'imagine que pour ce jour
exceptionnel, bonbons et gâteaux de toutes sortes doivent se disputer la table,
un menu qui ne peut que plaire aux enfants.
Il semble toutefois qu'à notre époque le goûter ne soit plus
réservé aux seuls enfants, les adultes y prennent goût quand ils peuvent
profiter d'un moment de détente et certains lancent même des invitations. Et
que dire des plus âgés, les personnes retraitées...
On a coutume de dire que plus on vieillit, plus on aime les
sucreries, cela peut se vérifier au sein des ateliers organisés en direction de
ce public, pas un atelier où l'on ne serve une petite collation : café, jus
d'orange, petits gâteaux de toutes sortes, faits maison ou pas, tout plaît,
tout est bon, personne n'y résiste.
C'est aussi pour eux l'occasion de partager un bon moment de
convivialité et c'est ainsi que chaque semaine, quelques inconditionnelles se
retrouvent à l'atelier d'écriture où Laurence très gentiment leur sert un café
et quelques douceurs. Toutes ensemble elles écrivent et conversent, et peu
importe que ce soit ou non l'heure du goûter pour déguster un bon gâteau.
Que demander de plus pour passer un bon après-midi,
personnellement c'est mon jour préféré, je l'attends donc avec impatience, il
m'aide à passer le restant de la semaine.
Paulette
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