Un papier pour un personnage, un papier pour une action et un autre pour un lieu.
Ces trois éléments devront impérativement se retrouver dans le texte produit !
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Un vieil alcoolique
amnésique – La taïga sibérienne – Personne ne peut revenir dans le passé et
changer une chose
Un vieil alcoolique
amnésique, l’alcool a cet effet de faire perdre la mémoire à ceux qui en
abusent, avait tout quitté pour vivre sa passion autour du monde. Il avait la
chance de disposer d’une bonne santé et pouvait naviguer comme il l’entendait
mais son aspect extérieur n’était pas reluisant et ses entrailles ne valaient
guère mieux. En ce moment il regardait
autour de lui et cherchait des repères,
des arbres qui se succédaient à perte de vue ressemblant à des bouleaux et la
bouteille de vodka vide qu’il trainait dans la poche extérieure de la fripe qui
lui servait de manteau lui firent dire qu’il était au moins au cœur de la taïga
sibérienne. Ses doigts étaient gourds de froid et ses orteils comataient dans
une vieille paire de mocassin qui n’était pas de mise en ce lieu. De sa bouche,
outre l’haleine avinée, s’échappait une fumée à chaque expiration. Il entoura
de ses bras maigres son torse squelettique et tapa ses mocassins l’un contre
l’autre pour se réchauffer, mais rien n’y faisait le froid n’était pas que
dehors mais aussi en lui. Mais comment était-il arrivé là ? Il se posait
la question et regrettait que la bouteille soit vide, l’alcool l’aurait au
moins réchauffé pour quelques instants. Il commençait à avoir peur, la
luminosité déclinait on était maintenant entre chien et loup. Il claquait des
dents, il pensait que personne ne peut revenir dans le passé et changer une
chose. Et d’abord qu’aurait-il changé ? Il aurait aimé changer tant de
choses et ce jusqu’au plus loin de son enfance. Maman murmura-t-il alors que le
froid l’engourdissait.
Fabienne
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Un toiletteur d'animaux domestiques - Au sommet du
world trade center - Perdre un pari
Il y a de
nombreuses années, je faisais un séjour aux States comme on dit, avec une amie.
Lors d'une visite à New-York, nous déambulions dans ces rues toujours en
agitation. Tout s'y croise... Autant l'homme en costume cravate, ou la femme
habillée à la dernière mode, que des punks, des riches ou pauvres, des pressés
ou ceux qui prennent leur temps, et un tas de petits métiers exercés sur le
trottoir.
Nous y
avions découvert les vendeurs de hot-dogs, ceux qui vendent des spécialités
grecques, indiennes, italiennes, indonésienne, chinoises, les vendeurs à la
sauvette, les cireurs de chaussures... Et surprenant, des toiletteurs pour
animaux domestiques. Étonnées, nous étions restées à observer la coupe d'un
chat angora qui, ma foi, avait l'air d'être habitué à être ainsi taillé en
pleine rue !
La visite et
la déambulation se poursuivit jusqu'à Central Parc... Immense poumon de
verdure au cœur de Manhattan. Un clown jonglait avec des balles
multicolores et demandait aux passants de participer à son numéro.
Anne, mon
amie, m'incita à faire du jonglage, et prit le pari que je ne pourrais pas tenir
deux minutes. Piquée au vif, je relevai le défi et acceptai les balles... Et
une... Et deux... Ouf... Pour l'instant tout va bien sous les yeux de mon amie
et de multiples enfants... Et trois... Et là... Patatras. Les balles se mirent
à s'envoler, mais pas au-dessus de ma tête, mais plutôt dans le décor ! J'en
ris encore de repenser à ce pari que j'ai perdu ce jour là ! Et à ce moment là,
les enfants autour de moi étaient plutôt hilares également !
Le
lendemain, nous avions découvert Time square, Carnegie Hall, Empire State Building,
le Musée de Manhattan, les quartiers de Chelsea, Greenwich Village et... Les
World Trade Center immenses Buildings. Tours jumelles qui s'élançaient à
l'assaut du ciel. Une montée au sommet était proposée aux touristes et
visiteurs, moyennant une jolie petite somme.
Et nous
voilà embarquées dans l’un des ascenseurs de la tour numéro 1...la montée se
fit tout en douceur. Nous avons changé deux fois d'ascenseur pour enfin
parvenir au sommet. De là, d'immenses baies vitrées nous laissaient le
loisir de découvrir New-York à nos pieds... C'était fantastique !! On
pouvait même voir la Statue de la liberté au loin !
Quels
souvenirs... Et quelle douleur quand je pense aujourd'hui à ces tours détruites
à jamais.
Un
conservateur de musée - Un bateau de pêche en route pour l'Alaska - Voir
quelqu'un de connu dans un club de striptease
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Depuis
longtemps déjà, il fait des recherches sur l’ichtyologie et la phycologie.
Conservateur du musée de la nature mais aussi chercheur, il vient de passer quelques années sur les bords de la
presqu’ile du Kamchatka. Il se promène dans la campagne ou sur le littoral de
l’océan Pacifique recherchant des espèces rares pour les analyser. Ce soir-là,
son ami Ivan lui annonce son départ imminent. Ce rude marin, quelque peu
taciturne, part dès l’aube pêcher le flétan à la palangre dans l’Arctique. Sans réfléchir à deux fois,
Pierre lui demande d’être son passager. Aller au large sur la mer de
Béring ! Une occasion à ne pas manquer.
Et voilà
comment ils ont quitté la baie de Korf, et
se trouvent maintenant embarqués sur ce
fichu rafiot qui tangue, on ne peut plus, et grince. À chaque déferlante, Pierre
reçoit un paquet de mer qui s’étale sur tout son corps. Heureusement il a
revêtu son ciré, et par-dessus son pantalon, les cuissardes bien étanches qu’il
a mises avant de glisser ses jambes dans
de hautes bottes fourrées qui le protègent. Seuls, de dessous son chapeau
dépassent ses cheveux d’un roux intense qui le fait prendre pour un irlandais.
Il reste là figé sur le pont à regarder le
remous de l’hélice et le creux des vagues, cherchant des yeux quelque crustacé
ou quelque poisson qui remonte furtivement à la surface avant de replonger
rapidement vers les fonds. Et le bateau continue sa route dans un bruit d’enfer
car le moteur crache et s’énerve. Pourtant il avance, suant, soufflant vers les
côtes de l’Alaska. Pierre ne pense pas qu’il puisse se mettre en vrille et
soudain s’arrêter au milieu de ce milieu hostile. Et ce n’est pas le visage
impassible d’Ivan qui pourrait l’inquiéter. D’ailleurs, dans le ciel sombre et brumeux, il n’aperçoit que son ombre et encore par instants.
Bientôt les
premières iles Aléoutiennes sont en vue. Ivan ralentit alors le moteur, lance la ligne et stoppe le bateau
en jetant l’ancre. Pendant plusieurs heures, il pêche. De son côté, Pierre avec sa longue épuisette et ses tubes
en verre recueillent des fragments d’algues qui flottent et parfois des
minuscules glaçons qui dérivent de la banquise.
Malgré la forte houle, il annote et écrit une rapide description de ses
prises.
Peu à
peu, le bateau se remplit de sa provision de poissons et brusquement, sans même
avertir, Ivan décide de remettre les
gaz pour aller livrer le fruit de ses
efforts à l’usine de conserverie de Kodiak. Le bateau se secoue en crachotant
une fumée noire et Pierre, pris au dépourvu, perd l’équilibre et s’étale de tout son long.
Par chance, aucune de ses éprouvettes qui ont roulées sur le pont, ne se sont
brisées. Il se relève en se frottant et les
ramasse avant de les ranger dans son sac. Il se projette déjà dans la réserve naturelle
de l’ile car Ivan l’a averti qu’il y restait quelques jours. Il s’en
réjouit. Il y recueillera sans doute, quelques nouveaux spécimens qu’il pourra
étudier à son retour.
Le soir
est déjà tombé lorsqu’ils arrivent à Old
Harbour. Pierre abandonne Ivan à ses occupations de déchargement et se dirige
vers le centre de la ville. Il trouve rapidement l’unique hôtel qui va
l’héberger. Après avoir déposé tout son attirail et malgré le froid intense qui
règne à l’extérieur, il décide de sortir marcher un peu mais une musique l’arrête. Il pousse une
porte. Mais c’est la cuisine ! Le marmiton interloqué le regarde fixement.
Il la referme rapidement et ouvre la suivante. Un jet de vapeur l’enveloppe
immédiatement et il perçoit l’ombre des corps nus se fouettant avec des
branches de bouleaux. « -
oh ! Le sauna ! » Il en referme vivement la porte et recule
sans voir une autre coulissante qui s’ouvre sous son poids. Il se retrouve soudain
à l’arrière d’une scène mais si près qu’il tombe dans les bras d’une ballerine
toute décontenancée. Elle l’aide prestement
à reprendre pied et se remet à danser avec ses compagnes. « C’est
de là que vient la musique ! » se dit-il, ébahi par tous ces corps
presque entièrement nus qui, tels des serpents, ondulent et se meuvent au
rythme d’un air entrainant. La multitude de paillettes parsemées sur leur peau brillent sous les spots. Les jets de
lumière colorée verte, rouge ou bleue les transforment, les habillant et les
déshabillant tour à tour. Ici l’ambiance
est chaude et les spectateurs gardent les yeux rivés sur elles attendant, le
moment où elles se promèneront entre les tables. La musique se fait plus
stridente et plus rapide accélérant leurs mouvements. « Mon Dieu, se dit-il, un club de
stripteaseuses ! ». Il ne s’y attendait pas dans cette ile perdue,
sous un climat aussi rude. Pourtant, il
ne ressort pas et va s’asseoir à côté d’un homme encore jeune, à la carrure
imposante. « -On dirait un joueur de rugby » pense-t-il.
Dans la
demi-obscurité où est plongée la salle, il n’a pas reconnu de suite ce collègue
de l’université qui se racle la gorge, en se tournant vers lui, le regard
mi-ironique, n’en croyant pas ses yeux. .
Mais oui, c’est Peter, son ancien assistant qui l’a quitté pour d’autres cieux.
Quelle surprise ! Surtout dans ce lieu et sur cette ile si éloignée de
tout ! Maintenant ils tombent dans les bras l’un de l’autre et après
quelques mots brefs, se rassoient silencieusement pour jouir du spectacle….
Marie-Thérèse
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Une magicienne
à la retraite – Aux chutes du Niagara – Partir en voyage
Mary fut
clouée sur place en traversant la cour d’un établissement scolaire où elle
allait corriger des examens : elle y reconnut la statue monumentale de la
déesse gauloise Belisama, la « très brillante », la « très
rayonnante », déesse mère la plus vénérée des Gaulois, analogue à Isis l’égyptienne
et à Addha Nari l’hindoue.
Belisama cumulait
les fonctions : guerrière forgeant les armes, puis guérissant les blessés,
et célébrant les héros tombés au champ de bataille. Quelque temps
plus tard, Mary prit sa retraite et partit aux USA, direction l’Ontario. Son véhicule
tomba en panne, elle passa la nuit dans une auberge gérée par un français qui
lui apprit de fil en aiguille qu’une magicienne à la retraite, adoratrice de
Belisama prenait ses quartiers dans une résidence voisine pour seniors où elle
faisait la pluie et le beau temps : elle maîtrisait les légendes amérindiennes
relatives aux chutes du Niagara proches de Lelawa et de He-No, vivant derrière
le fer à cheval, l’une des trois chutes surmontées par l’arc-en-ciel. Pourquoi la
magicienne redoutée avait-elle été attirée par ce lieu ? Tout endroit de
la planète est le théâtre de guerres, il faut panser les plaies et célébrer les
héros. Elle allait à la rencontre des vétérans, ne se privait pas non plus de
dénoncer les inconscients qui sautent sur les chutes du Niagara, mais s’extasiait
sur les funambules progressant sous l’arc-en-ciel. Les chutes du Niagara n’ont
pas fini de faire couler de l’encre et de dérouler de la pellicule. Mary évita toutefois
de rencontrer la magicienne, même retraitée.
Marie-Christine
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Un marin amateur de musique classique - Voler
accidentellement quelque chose d’inestimable - Dans un cimetière de rase
campagne
On pourrait croire qu'un marin en escale, c'est beaucoup de
temps libre passé à rire et à boire, avant de repartir vers de nouveaux
horizons. Mais Pierre était bien différent de ce cliché, il était devenu marin
sans trop savoir pourquoi et il s'était bien habitué à cette vie.
Il n'était ni rustre, ni grossier, bien au contraire,
c'était un homme doté d'un certain raffinement et qui possédait un bon niveau de culture, chose
rare chez la plupart des marins qu'on a l'habitude de croiser. En effet, Pierre
était un véritable amateur de musique classique et admirait depuis toujours
Chopin qui a ses yeux était le plus grand des compositeurs.
Pour l'heure, Pierre se trouvait en mouillage à Rouen et
bénéficiait de quelques jours de repos bien mérités. Ce port étant proche de
Paris, il avait décidé d'en profiter pour réaliser un rêve qu'il caressait
depuis longtemps, c'était une occasion qui ne se représenterait pas de sitôt.
C'est ainsi que dès le lendemain il mit son projet à
exécution et c'est sans difficulté qu'il parvint au cimetière du Père Lachaise où
repose le grand homme. Aidé d'un plan, il arriva enfin devant la sépulture de
celui qu'il vénérait tant, que d'émotions le submergèrent en cet instant. Dans
sa tête résonnait sa musique, des différentes Polonaises en passant par la valse dite « pure », sans
oublier la sonate pour piano dont le 3e mouvement constitue la Marche Funèbre,
et tant d'autres encore.
Il admira la statue
de marbre figurant la musique en pleurs qui surmontait la tombe et ses yeux
s'attardèrent sur le profil de Chopin. Au sol sur le devant reposaient des
fleurs et une bougie, oboles sans doute déposées par de fervents admirateurs du
défunt. Il caressa les fleurs, pris la bougie dans ses mains, il communiait lui semblait-il en ce lieu
paisible. Il en avait oublié le temps qui passait et c'est plutôt
précipitamment qu'il prit congé de son idole et qu'il rebroussa chemin.
De retour sur le bateau, le corps ici et la tête encore à
Paris, Pierre se rendit compte que dans sa précipitation il avait oublié de
reposer la bougie ! Mais il était trop tard pour faire machine arrière et il se
dit qu'une autre viendrait bientôt la remplacer, les admirateurs du musicien
étaient encore bien nombreux.
Ainsi, cette bougie resterait pour lui le merveilleux
souvenir d'une journée lui ayant permis de réaliser un vieux rêve d'enfant.
Paulette
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