mardi 25 septembre 2018

LES APPARENCES SONT TROMPEUSES

C’était une très belle femme élancée, son visage portait sur lui l’apparence de la douceur et de la bonté, son épaisse chevelure noire et ses yeux bleus ciel faisaient que tout le monde succombait à son charme et cherchait sa fréquentation. On aurait dit une reine dont tout venait de son bon vouloir. Elle n’élevait jamais le ton mais savait lancer des piques d’une voix suave. Il m’a fallu de longues années pour découvrir derrière ce beau visage une âme bien sombre, j’ai ouvert les yeux mais trop tard le gâchis était fait. Il m’en faudra aussi beaucoup pour guérir de cette âme retorse.

Fabienne
................................................
« Il était jeune, il était beau…
Il sentait bon le sable chaud… »
Non, ce n’était ni mon petit copain ni un proche, mais une connaissance. On lui aurait donné le Bon Dieu et ses saints… non le paradis des musulmans qui s’assument pleinement et dispensent d’un sourire toute la beauté et la bonté d’un petit matin sans nuage à l’horizon.
D’un revers de main, il balayait en un clin d’œil toutes les rudesses et adversités de l’existence sans se soucier des lendemains qui déchantent. Il était si bienveillant et détendu qu’en un rien de temps tous les cumulus amassés disparaissaient et un soleil radieux apparaissait dans ses yeux. Cette positivité que rien ne pouvait ternir, cet optimisme imperturbable capable de contenir des vagues de colère effrénées, restait de marbre face aux esprits trop échauffés.
Bienveillant et réceptif aux appréhensions alentour, il trouvait toujours le petit mot gentil pour désamorcer les conflits. Mais c’était trop beau pour être vrai ou trop vrai pour être beau ! Il fallait un peu de discernement et de lucidité pour apprécier à sa juste valeur ce caractère qui à première vue paraissait lisse et sans ridule… comme une anguille, l’homme habile et rusé vous prenait dans les mailles de son filet. À moins qu’il ne vous cueille avec son épuisette après vous avoir harponné !
Tout allait pour le mieux s’il ne se retrouvait pas en pleine tourmente. Mais si jamais il se sentait pris à son propre piège, d’un tour de passe-passe il s’arrangeait toujours pour que rien ne l’atteigne en se reposant pleinement sur de bonnes âmes qui prenaient les résolutions et les responsabilités lui incombant. Il avait toujours la bonne argumentation pour ne pas en faire plus que de coutume. Il se glissait ni vu ni connu, sans jamais se remettre en question, dans l’arène avec une aisance de couleuvre. Alors pourquoi changer les choses ?
Chasser le naturel, il revient au galop !
Un homme peut en cacher un autre et il s’agit de se fier à son instinct.
Et une femme avertie en vaut deux !

Claudine
..........................................................
Apparait-il dans l’arène, géant
Pourvu de son haut de forme,
Pantin désarticulé, claudicant
Anatole, le clown bigarré
Réjouit les enfants
Et fait sourire les grands.
Nul ne peut prévoir ses gags
Cachant sous sa grande cape
Entonnoirs ou sifflets stridents
Serpentins, paillettes ou rubans

Tirés de sa poche, le public ébahi
Reçoit jets d’eau ou confettis
On l’acclame ou lui crie
Mais soudain ce géant au sourire béat
Par un vrai tour de magie
En nain difforme se transforme
Une cabriole ou deux et tout s’envole
Sans cape et sans chapeau
En pyjama, voici Anatole portant
Sur sa bosse,  un mignon petit chat blanc.

Marie-Thérèse


Aucun commentaire: