C’était
une très belle femme élancée, son visage portait sur lui l’apparence de la
douceur et de la bonté, son épaisse chevelure noire et ses yeux bleus ciel
faisaient que tout le monde succombait à son charme et cherchait sa
fréquentation. On aurait dit une reine dont tout venait de son bon vouloir.
Elle n’élevait jamais le ton mais savait lancer des piques d’une voix suave. Il
m’a fallu de longues années pour découvrir derrière ce beau visage une âme bien
sombre, j’ai ouvert les yeux mais trop tard le gâchis était fait. Il m’en
faudra aussi beaucoup pour guérir de cette âme retorse.
Fabienne
................................................
................................................
« Il
était jeune, il était beau…
Il
sentait bon le sable chaud… »
Non, ce
n’était ni mon petit copain ni un proche, mais une connaissance. On lui aurait
donné le Bon Dieu et ses saints… non le paradis des musulmans qui s’assument
pleinement et dispensent d’un sourire toute la beauté et la bonté d’un petit
matin sans nuage à l’horizon.
D’un
revers de main, il balayait en un clin d’œil toutes les rudesses et adversités
de l’existence sans se soucier des lendemains qui déchantent. Il était si
bienveillant et détendu qu’en un rien de temps tous les cumulus amassés
disparaissaient et un soleil radieux apparaissait dans ses yeux. Cette
positivité que rien ne pouvait ternir, cet optimisme imperturbable capable de
contenir des vagues de colère effrénées, restait de marbre face aux esprits
trop échauffés.
Bienveillant
et réceptif aux appréhensions alentour, il trouvait toujours le petit mot
gentil pour désamorcer les conflits. Mais c’était trop beau pour être vrai ou
trop vrai pour être beau ! Il fallait un peu de discernement et de
lucidité pour apprécier à sa juste valeur ce caractère qui à première vue
paraissait lisse et sans ridule… comme une anguille, l’homme habile et rusé
vous prenait dans les mailles de son filet. À moins qu’il ne vous cueille avec
son épuisette après vous avoir harponné !
Tout
allait pour le mieux s’il ne se retrouvait pas en pleine tourmente. Mais si
jamais il se sentait pris à son propre piège, d’un tour de passe-passe il
s’arrangeait toujours pour que rien ne l’atteigne en se reposant pleinement sur
de bonnes âmes qui prenaient les résolutions et les responsabilités lui
incombant. Il avait toujours la bonne argumentation pour ne pas en faire plus
que de coutume. Il se glissait ni vu ni connu, sans jamais se remettre en
question, dans l’arène avec une aisance de couleuvre. Alors pourquoi changer
les choses ?
Chasser
le naturel, il revient au galop !
Un homme
peut en cacher un autre et il s’agit de se fier à son instinct.
Et une
femme avertie en vaut deux !
Apparait-il
dans l’arène, géant
Pourvu
de son haut de forme,
Pantin
désarticulé, claudicant
Anatole,
le clown bigarré
Réjouit
les enfants
Et
fait sourire les grands.
Nul
ne peut prévoir ses gags
Cachant
sous sa grande cape
Entonnoirs
ou sifflets stridents
Serpentins,
paillettes ou rubans
Tirés
de sa poche, le public ébahi
Reçoit
jets d’eau ou confettis
On
l’acclame ou lui crie
Mais
soudain ce géant au sourire béat
Par
un vrai tour de magie
En
nain difforme se transforme
Une
cabriole ou deux et tout s’envole
Sans
cape et sans chapeau
En
pyjama, voici Anatole portant
Sur
sa bosse, un mignon petit chat blanc.
Marie-Thérèse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire