samedi 22 juin 2019

UN SPECTACLE INOUBLIABLE

Entre le mime, le cirque, le théâtre… du pathos au dramatique au comique agrémentés de danse et de chant classique, lyrique, rythmique, moderne, psychédélique ou de prestation sur glace, projections numériques sous forme de dessin animés et de photomontages…
De tous les spectacles artistiques musicaux, - opéras, opérettes, comédies musicales - : je me souviens d’une prestation  magnifique réalisée par une « diva du gospel » qui m’était alors inconnue.
Un concert à guichet fermé ! Ou plutôt aux anciens et anciennes dans une ambiance feutrée à l’auditorium de Gentilly jouxtant le conservatoire. Une initiative arrivant directement des neurones de Jacques qui tenait les rênes de l’atelier d’écriture de Tournesol.J’en suis la seule rescapée.
Alors au nom du bien vivre ensemble, de la mémoire et de la temporalité : je lui dédis ce souvenir. Le seul qui reste encore dans ce cerveau malmené par des journées passées à rattraper les nuits sans dormir.
Et Léonard Cohen : l’auteur de ce magnifique psaume « Alléluia » chantera encore et encore ces paroles divines qui me transportent et illuminent mes yeux, ma voix en une intonation tintée d’émotion. Je te remercie Jacques de m’avoir fait découvrir cette femme, Allison Crowe, qui a traversé l’atlantique pour nous offrir sa foi aux accents passionnés dont les accords pianistiques  galopent encore dans mes tympans et me  transportent au 7ème ciel.
Merci à toi Laurence de me laisser un petite place dans ton blog, en mes plus de soixante ans bien sonnant ; merci de nous permettre de continuer un bout de chemin ensemble.
Alléluia.  

Claudine
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Au printemps 2019, se déroula le festival de Cannes, auquel Denise ne fut pas conviée et celui de Gentilly où elle fit plusieurs apparitions à divers titres.
Lors de l’ouverture, Denise se rendit au complexe sportif Maurice Baquet où se produisait Rosemonde, une comédienne cascadeuse, testant en avant-première mondiale une idée incongrue : tout en repoussant le moment fatidique, Rosemonde, après maintes simagrées grimpera sur un escabeau pour se jeter sur huit cageots superposés, tout en ayant pris soin, au préalable de revêtir plusieurs manteaux pour amortir la chute. Denise reconnut le manteau en fourrure synthétique marron qu’elle avait donné à une association et qui lui avait valu autrefois le surnom de Lapinou, de la part d’un élève brillant, latiniste remarquable. À toutes fins, Rosemonde après quelques libations, à même le goulot d’une bouteille de vin, chuta sur lesdits cageots les réduisant en copeaux, sans dommage pour sa personne.
Plus tard, au jardin Pablo Picasso, le public applaudit à tout rompre la performance de la compagnie Libertivore Phasmes.
La prestation de deux acrobates fut remarquable : le duo se déployait, se contractait, faisant naître des figures abstraites et évocatrices, tels des phasmes, sans queue ni tête. Le brillant duo, pour sa souplesse, sa coordination, sa maestria fut récompensé par un tonnerre d’applaudissements.
Le jardin d’Alice, fabriqué entièrement de matière plastique de récupération, transformée en fleurs, cactus, buissons et même en arbres, a attiré un public considérable.
Après le discours inaugural, on découvre la pièce chorégraphiée par les élèves de CP de l’école élémentaire Gustave Courbet. Leur danse représentait les quatre saisons. Enfin, Denise, devant ce même service culturel, a lu pendant trois jours des contes, histoires, poésies au public de tous âges. Elle eut la surprise d’accueillir une classe de Paris XIIIème, arborant le gilet jaune dont le port est obligatoire pour les jeunes parisiens lors de leurs sorties scolaires et périscolaires. Ce fut un grand moment relayé par une interview et les réseaux sociaux. Comme la plupart des auditeurs étaient asiatiques, Denise leur lut un conte japonais. Quand Dense était débordée par trop de demandes, les parents s’emparaient d’un livre et faisaient la lecture à leurs enfants. Ce fut pour tous une partie de plaisir.

Marie-Christine
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Aujourd'hui le ciel est bien sombre, il pleut, je dois bien me faire une raison car c'est l'hiver. Face à moi, au travers de la vitre, mon regard se perd au dehors, il se fixe sur un arbre pourvu de nombreuses branches. Il est tout dépouillé à cette saison, noir et bien triste. On a l'impression que la vie l'a quitté, j'ai hâte de voir revenir le printemps qui le parera à nouveau de jolies petites feuilles d'un vert tendre.
Quelques heures plus tard la pluie a enfin cessé,  si le ciel n'est pas pour autant devenu bleu, du moins le soleil fait une apparition, ça réchauffe le cœur. Je regarde à nouveau cet arbre plutôt sinistre et je suis enchantée par la vision qu'il offre à présent. Il a été bien arrosé par la pluie, ses branches s'égouttent sous le soleil qui le réchauffe, à cet instant j'ai vraiment l’impression de voir une multitude de diamants accrochés à ses branches si nues. L'arbre scintille de mille feux, la désolation a fait place à un beau spectacle.
De retour chez moi l'horizon est bien différent, la nuit est tombée, je vois au loin des voitures former un long ruban sans fin sur le périphérique. Rien de bien réjouissant là encore mais si mes yeux s'arrêtent aux vitres, je retrouve le même décor que cet après-midi. Mes pauvres carreaux ont été bien fouettés par la pluie aujourd'hui, des gouttes s'y accrochent encore ça et là.. Les phares des voitures qui passent au loin  les éclairent et les transforment en petits brillants multicolores qui brillent de tout leur éclat, j'en oublie la tristesse du temps pendant quelques instants. Tous ces scintillements me font penser à Noël qui approche à grands pas et à toutes les décorations qui illumineront bientôt portes et vitrines, elles donneront le coup d'envoi des fêtes de fin d'année.
Je crois que parmi toutes les pierres précieuses le diamant est celle que je préfère, il renvoie tellement de couleurs différentes selon la facette éclairée. Ceux que je vois ne sont pas véritables mais néanmoins, pour retrouver les beaux jours, le soleil et la chaleur, je serais prête à sacrifier tous les diamants que je possède à cet instant.
Ce n'est peut-être pas un  spectacle qu'on peut qualifier d'inoubliable, mais c'était quand même bien beau à regarder.

Paulette
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Avez-vous déjà vu une ballerine ?
Celle qui ne danse pas les pieds nus, 
Celle qui a les pointes et un tutu, 
Qui dans l'espace dessine.
Celle qui m'a impressionnée vient de Chine. 
Une belle et gracieuse danseuse 
Des mouvements d'amoureuse,
Une complicité câline. 

Sur les épaules de son partenaire
Elle s'est posée. 
L'homme d'une force et d'une grâce solaires, 
Les bras tendus en efforts cachés, 
Elle s'est mise à danser. 
Les arabesques harmonieuses
Elle passe d'un bras à l'autre, 
Et même sur son dos 
Comme si elle était sur la scène. 

La musique les élève... 
C'est une véritable prouesse. 
Sur le haut du crâne 
Sur une pointe 
Elle reste figée sur une jambe 
Puis son complice qui lui sert de parquet
Dans sa main passe sa pointe. 
La voilà levé vers le ciel
La main et le bras si fort, 
Le grand écart entre ses deux mains, 
C'est d'une incroyable beauté. 

Un exploit, tout un art
D'être ainsi la scène vivante 
D'une ballerine aimante 
D'un ballet dansant, 
Le classique ainsi revisité
Pour cette adresse de ce couple 
Une salve méritée d'applaudissements
Sous le chapiteau du cirque de Pékin. 

Valérie
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C’est ainsi que disaient les plus jeunes de la bande de copains et cousins. Nous sommes allés plusieurs années de suite en vacances en Bretagne chez Rosine la tante de mon ex-mari. Kergamenan c’est ainsi que ce nommait le lieu dit qui se situe à quelques kilomètres de Lorient en pleine campagne proche de la mer. Nous y retrouvions les cousines de mon ex-mari qui habitaient à proximité ainsi que des copains avec qui nous avions sympathisés. Nous avions tous des enfants dans les mêmes tranches d’âge. Il y avait, de l’aîné jusqu’au plus jeune, Typhaine, Alban, Nicolas, Lùpic, Mona, Elouan, Noémie, Zoé, Morgane, Manon, Robin, Margault et Pierre. En fait il y avait deux tranches d’âge distinctes. Au début, seuls les aînés participaient et quelques années plus tard ils organisaient et faisaient avec les plus petits le fameux pestacle. L’endroit était bien choisi, il y avait un immense terrain auprès de la maison, une ancienne longère au toit de chaume, et un peu à l’écart il y avait une cabane pour loger deux personnes avec un grand portique en bois, je le cite car il  faisait partie du spectacle. Thyphaine, l’ainée avait toujours plein d’idées en tête, elle est d’ailleurs devenue artiste. Rosine avait une malle de vieux vêtements un peu excentriques dans laquelle les enfants piochaient pour se déguiser. Année après année le spectacle était devenu incontournable. La préparation de ce dernier débutait l’après-midi pendant que les adultes eux préparaient le barbecue qui allait clôturer la soirée. Nous étions priés de ne pas regarder mais nous devions bien cependant passer à proximité des répétitions. Personnellement je me régalais de les voir prendre cela avec autant de sérieux mais les garçons étaient sous l’autorité de Typhaine et se laissaient dominer par elle sans sourciller, du moment qu’elle leur organisait une simili bataille avec des bouts de bois, en guise d’épées, au milieu du spectacle qui se composait toujours de jonglage et d’exercices au sol et sur le portique, des postures plus ou moins gymniques sur les balançoires, la poutre ou la corde à nœuds. Quand l’heure était venue nous étions priés, toute affaire cessante de nous rassembler devant le portique et alors commençait le dit spectacle. Nous applaudissions beaucoup, peut-être plus que nécessaire, mais j’étais ravie de les voir s’amuser ensemble. Il y avait plus de bagarres entre les frères et sœurs qu’avec les copains. Au fur et à mesure les plus jeunes passaient de spectateurs à acteurs et nous vîmes arriver les robes de princesse au milieu des autres déguisements. J’ai vu beaucoup d’autres vrais spectacles mais ceux  là restent autant dans mon cœur que dans ma mémoire. 

Fabienne 
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En cette fin de mois de juillet, la journée a été très chaude mais ce soir, nous avons mis une petite laine et un k-way pour nous protéger de la fraicheur car nous avons rendez-vous en famille  à la Grande Conche, face au Front de Mer. Et nous ne sommes pas les seuls ! S’y dirigent aussi, comme aimantés des milliers de personnes, devisant joyeusement, les mains dans les poches ou munies de couvertures ou, pour les plus âgés, de sièges pliants.  Aussi, c’est bien en avance que nous nous installons sur la plage, non loin de la grande poste. La nuit n’est pas encore tombée.  On entend le clapotis des vagues teintées  d’un gris d’acier, roulant sur la mer ténébreuse avant de  venir  mourir doucement sur le sable. Les derniers rayons du soleil plongeant dans l’océan les ont parées pour quelques minutes encore de leurs festons d’argent. De-ci de-là, quelques petites barques semblent flotter au-milieu de l’embouchure de la Gironde. Là-haut, tels de minuscules diamants,  le ciel devenu laiteux s’émaille peu à peu d’étoiles scintillantes. Soudain, les réverbères de la ville et du port s’allument, jetant de longues rayures couleur de lune à la surface de l’eau. En se croisant, elles la colorent, par endroits, d’un vert très sombre.
Tournant le dos à la baie, la masse d’une grande estrade couverte se dresse depuis plusieurs jours déjà. On y voit installées en demi-cercle, des chaises avec leurs porte-partitions et dans l’angle droit, un peu plus en avant, un magnifique piano, peut-être un « Gaveau » ou un « Pleyel ». Car ce soir, c’est « Violons sur le Sable », le festival de musique. Et à 9 heures, les artistes pénètrent sur la scène, leurs instruments à la main. Ce ne sont pas moins d’une vingtaine de musiciens, nœud papillon, chemise blanche, jaquette et pantalon noirs qui se présentent avant de s’installer devant leur pupitre. Puis arrivent le pianiste et le chef d’orchestre. Et le concert symphonique commence. Le brouhaha de la foule s’est tu. Tous écoutent en silence, les sons qui s’échappent des instruments et vibrent dans l’air pur. C’est un moment magique de pur bonheur où la foule communie ensemble. Après une première mélodie, c’est la voix de Sébastien Guèze, un ténor renommé, qui nous transporte hors du temps. Une composition polyphonique lui succède. Les intonations douces enflent peu à peu quand s’élèvent les sonorités expressives des hautbois qui s’effacent pour laisser chanter les violons. La tonalité des instruments jouant  à l’air libre au bord de l’océan donne une sonorité très particulière qui réjouit même l’oreille des profanes. Tous y compris les jeunes enfants sont envoûtés sous ce ciel maintenant faiblement éclairé par le halo de la nouvelle lune. Les morceaux alternent avec les chants. Et bientôt, la baguette du chef d’orchestre demeure un peu plus longtemps  en l’air annonçant la fin du spectacle. Alors que le public applaudit à tout rompre, de derrière l’estrade et montant de la mer, éclate  un énorme feu d’artifice. Les petites barques envoient leur lot de fusées. Le ciel noir s’embrase de vives couleurs. Se mêlant : rouges,  violets,  bleus,  jaunes et verts crépitent formant un immense navire puis un bouquet de fleurs.
Mais c’est la fin. Seules restent encore dans le ciel, des fumées blanches qui s’estompent insinuant  leur odeur de poudre dans l’air iodé de la marée montante. Tous applaudissent et se lèvent lentement, quittant comme à regret, la plage devenue froide, la tête pleine d’étoiles de ce merveilleux spectacle.

 Marie-Thérèse

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