Entre le mime, le cirque, le théâtre… du pathos au dramatique
au comique agrémentés de danse et de chant classique, lyrique, rythmique,
moderne, psychédélique ou de prestation sur glace, projections numériques sous
forme de dessin animés et de photomontages…
De tous les spectacles artistiques musicaux, - opéras,
opérettes, comédies musicales - : je me souviens d’une prestation magnifique réalisée par une
« diva du gospel » qui m’était alors inconnue.
Un concert à guichet fermé ! Ou plutôt aux anciens et
anciennes dans une ambiance feutrée à l’auditorium de Gentilly jouxtant le
conservatoire. Une initiative arrivant directement des neurones de
Jacques qui tenait les rênes de l’atelier d’écriture de Tournesol.J’en suis la seule rescapée.
Alors au nom du bien vivre ensemble, de la mémoire et de la
temporalité : je lui dédis ce souvenir. Le seul qui reste encore dans ce
cerveau malmené par des journées passées à rattraper les nuits sans dormir.
Et Léonard Cohen : l’auteur de ce magnifique psaume
« Alléluia » chantera encore et encore ces paroles divines qui me
transportent et illuminent mes yeux, ma voix en une intonation tintée
d’émotion. Je te remercie Jacques de m’avoir fait découvrir cette femme,
Allison Crowe, qui a traversé l’atlantique pour nous offrir sa foi aux
accents passionnés dont les accords pianistiques galopent encore dans mes tympans et me transportent au 7ème ciel.
Merci à toi Laurence de me laisser un petite place dans ton
blog, en mes plus de soixante ans bien sonnant ; merci de nous permettre
de continuer un bout de chemin ensemble.
Alléluia.
Claudine
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Au printemps
2019, se déroula le festival de Cannes, auquel Denise ne fut pas conviée et
celui de Gentilly où elle fit plusieurs apparitions à divers titres.
Lors de l’ouverture,
Denise se rendit au complexe sportif Maurice Baquet où se produisait Rosemonde,
une comédienne cascadeuse, testant en avant-première mondiale une idée
incongrue : tout en repoussant le moment fatidique, Rosemonde, après
maintes simagrées grimpera sur un escabeau pour se jeter sur huit cageots
superposés, tout en ayant pris soin, au préalable de revêtir plusieurs manteaux
pour amortir la chute. Denise reconnut le manteau en fourrure synthétique
marron qu’elle avait donné à une association et qui lui avait valu autrefois le
surnom de Lapinou, de la part d’un élève brillant, latiniste remarquable. À toutes
fins, Rosemonde après quelques libations, à même le goulot d’une bouteille de
vin, chuta sur lesdits cageots les réduisant en copeaux, sans dommage pour sa
personne.
Plus tard,
au jardin Pablo Picasso, le public applaudit à tout rompre la performance de la
compagnie Libertivore Phasmes.
La prestation
de deux acrobates fut remarquable : le duo se déployait, se contractait,
faisant naître des figures abstraites et évocatrices, tels des phasmes, sans
queue ni tête. Le brillant duo, pour sa souplesse, sa coordination, sa maestria
fut récompensé par un tonnerre d’applaudissements.
Le jardin
d’Alice, fabriqué entièrement de matière plastique de récupération, transformée
en fleurs, cactus, buissons et même en arbres, a attiré un public considérable.
Après le
discours inaugural, on découvre la pièce chorégraphiée par les élèves de CP de
l’école élémentaire Gustave Courbet. Leur danse représentait les quatre
saisons. Enfin,
Denise, devant ce même service culturel, a lu pendant trois jours des contes,
histoires, poésies au public de tous âges. Elle eut la surprise d’accueillir
une classe de Paris XIIIème, arborant le gilet jaune dont le port est
obligatoire pour les jeunes parisiens lors de leurs sorties scolaires et
périscolaires. Ce fut un grand moment relayé par une interview et les réseaux
sociaux. Comme la plupart des auditeurs étaient asiatiques, Denise leur lut un conte
japonais. Quand Dense était débordée par trop de demandes, les parents s’emparaient
d’un livre et faisaient la lecture à leurs enfants. Ce fut pour tous une partie
de plaisir.
Marie-Christine
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Aujourd'hui le ciel est bien
sombre, il pleut, je dois bien me faire une raison car c'est l'hiver. Face à
moi, au travers de la vitre, mon regard se perd au dehors, il se fixe sur un
arbre pourvu de nombreuses branches. Il est tout dépouillé à cette saison, noir
et bien triste. On a l'impression que la vie l'a quitté, j'ai hâte de voir
revenir le printemps qui le parera à nouveau de jolies petites feuilles d'un
vert tendre.
Quelques heures plus tard la
pluie a enfin cessé, si le ciel n'est
pas pour autant devenu bleu, du moins le soleil fait une apparition, ça
réchauffe le cœur. Je regarde à nouveau cet arbre plutôt sinistre et je suis enchantée
par la vision qu'il offre à présent. Il a été bien arrosé par la pluie, ses
branches s'égouttent sous le soleil qui le réchauffe, à cet instant j'ai
vraiment l’impression de voir une multitude de diamants accrochés à ses
branches si nues. L'arbre scintille de mille feux, la désolation a fait place à
un beau spectacle.
De retour chez moi l'horizon
est bien différent, la nuit est tombée, je vois au loin des voitures former un
long ruban sans fin sur le périphérique. Rien de bien réjouissant là encore
mais si mes yeux s'arrêtent aux vitres, je retrouve le même décor que cet
après-midi. Mes pauvres carreaux ont été bien fouettés par la pluie
aujourd'hui, des gouttes s'y accrochent encore ça et là.. Les phares des
voitures qui passent au loin les éclairent
et les transforment en petits brillants multicolores qui brillent de tout leur
éclat, j'en oublie la tristesse du temps pendant quelques instants. Tous ces
scintillements me font penser à Noël qui approche à grands pas et à toutes les
décorations qui illumineront bientôt portes et vitrines, elles donneront le
coup d'envoi des fêtes de fin d'année.
Je crois que parmi toutes les
pierres précieuses le diamant est celle que je préfère, il renvoie tellement de
couleurs différentes selon la facette éclairée. Ceux que je vois ne sont pas
véritables mais néanmoins, pour retrouver les beaux jours, le soleil et la
chaleur, je serais prête à sacrifier tous les diamants que je possède à cet
instant.
Ce n'est peut-être pas un spectacle qu'on peut qualifier d'inoubliable,
mais c'était quand même bien beau à regarder.
Paulette
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Avez-vous
déjà vu une ballerine ?
Celle qui ne
danse pas les pieds nus,
Celle qui a
les pointes et un tutu,
Qui dans
l'espace dessine.
Celle qui
m'a impressionnée vient de Chine.
Une belle et
gracieuse danseuse
Des
mouvements d'amoureuse,
Une
complicité câline.
Sur les
épaules de son partenaire
Elle s'est
posée.
L'homme
d'une force et d'une grâce solaires,
Les bras
tendus en efforts cachés,
Elle s'est
mise à danser.
Les
arabesques harmonieuses
Elle passe
d'un bras à l'autre,
Et même sur
son dos
Comme si
elle était sur la scène.
La musique
les élève...
C'est une
véritable prouesse.
Sur le haut
du crâne
Sur une
pointe
Elle reste
figée sur une jambe
Puis son
complice qui lui sert de parquet
Dans sa main
passe sa pointe.
La voilà
levé vers le ciel
La main et
le bras si fort,
Le grand
écart entre ses deux mains,
C'est d'une
incroyable beauté.
Un exploit,
tout un art
D'être ainsi
la scène vivante
D'une
ballerine aimante
D'un ballet
dansant,
Le classique
ainsi revisité
Pour cette
adresse de ce couple
Une salve
méritée d'applaudissements
Sous le
chapiteau du cirque de Pékin.
Valérie
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C’est ainsi que disaient
les plus jeunes de la bande de copains et cousins. Nous sommes allés plusieurs
années de suite en vacances en Bretagne chez Rosine la tante de mon ex-mari.
Kergamenan c’est ainsi que ce nommait le lieu dit qui se situe à quelques
kilomètres de Lorient en pleine campagne proche de la mer. Nous y retrouvions
les cousines de mon ex-mari qui habitaient à proximité ainsi que des copains
avec qui nous avions sympathisés. Nous avions tous des enfants dans les mêmes
tranches d’âge. Il y avait, de l’aîné jusqu’au plus jeune, Typhaine, Alban,
Nicolas, Lùpic, Mona, Elouan, Noémie, Zoé, Morgane, Manon, Robin, Margault et
Pierre. En fait il y avait deux tranches d’âge distinctes. Au début, seuls les
aînés participaient et quelques années plus tard ils organisaient et faisaient
avec les plus petits le fameux pestacle. L’endroit était bien choisi, il y
avait un immense terrain auprès de la maison, une ancienne longère au toit de
chaume, et un peu à l’écart il y avait une cabane pour loger deux personnes
avec un grand portique en bois, je le cite car il faisait partie du spectacle. Thyphaine,
l’ainée avait toujours plein d’idées en tête, elle est d’ailleurs devenue
artiste. Rosine avait une malle de vieux vêtements un peu excentriques dans
laquelle les enfants piochaient pour se déguiser. Année après année le
spectacle était devenu incontournable. La préparation de ce dernier débutait
l’après-midi pendant que les adultes eux préparaient le barbecue qui allait
clôturer la soirée. Nous étions priés de ne pas regarder mais nous devions bien
cependant passer à proximité des répétitions. Personnellement je me régalais de
les voir prendre cela avec autant de sérieux mais les garçons étaient sous
l’autorité de Typhaine et se laissaient dominer par elle sans sourciller, du
moment qu’elle leur organisait une simili bataille avec des bouts de bois, en
guise d’épées, au milieu du spectacle qui se composait toujours de jonglage et
d’exercices au sol et sur le portique, des postures plus ou moins gymniques sur
les balançoires, la poutre ou la corde à nœuds. Quand l’heure était venue nous
étions priés, toute affaire cessante de nous rassembler devant le portique et
alors commençait le dit spectacle. Nous applaudissions beaucoup, peut-être plus
que nécessaire, mais j’étais ravie de les voir s’amuser ensemble. Il y avait
plus de bagarres entre les frères et sœurs qu’avec les copains. Au fur et à
mesure les plus jeunes passaient de spectateurs à acteurs et nous vîmes arriver
les robes de princesse au milieu des autres déguisements. J’ai vu beaucoup
d’autres vrais spectacles mais ceux là
restent autant dans mon cœur que dans ma mémoire.
Fabienne
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En
cette fin de mois de juillet, la journée a été très chaude mais ce soir, nous
avons mis une petite laine et un k-way pour nous protéger de la fraicheur car
nous avons rendez-vous en famille à la Grande
Conche, face au Front de Mer. Et nous ne sommes pas les seuls ! S’y
dirigent aussi, comme aimantés des milliers de personnes, devisant joyeusement,
les mains dans les poches ou munies de couvertures ou, pour les plus âgés, de
sièges pliants. Aussi, c’est bien en
avance que nous nous installons sur la plage, non loin de la grande poste. La
nuit n’est pas encore tombée. On entend
le clapotis des vagues teintées d’un
gris d’acier, roulant sur la mer ténébreuse avant de venir
mourir doucement sur le sable. Les derniers rayons du soleil plongeant
dans l’océan les ont parées pour quelques minutes encore de leurs festons
d’argent. De-ci de-là, quelques petites barques semblent flotter au-milieu de
l’embouchure de la Gironde. Là-haut, tels de minuscules diamants, le ciel devenu laiteux s’émaille peu à peu d’étoiles
scintillantes. Soudain, les réverbères de la ville et du port s’allument,
jetant de longues rayures couleur de lune à la surface de l’eau. En se croisant,
elles la colorent, par endroits, d’un vert très sombre.
Tournant
le dos à la baie, la masse d’une grande estrade couverte se dresse depuis
plusieurs jours déjà. On y voit installées en demi-cercle, des chaises avec
leurs porte-partitions et dans l’angle droit, un peu plus en avant, un
magnifique piano, peut-être un « Gaveau » ou un « Pleyel ».
Car ce soir, c’est « Violons sur le Sable », le festival de musique.
Et à 9 heures, les artistes pénètrent sur la scène, leurs instruments à la
main. Ce ne sont pas moins d’une vingtaine de musiciens, nœud papillon, chemise
blanche, jaquette et pantalon noirs qui se présentent avant de s’installer
devant leur pupitre. Puis arrivent le pianiste et le chef d’orchestre. Et le
concert symphonique commence. Le brouhaha de la foule s’est tu. Tous écoutent
en silence, les sons qui s’échappent des instruments et vibrent dans l’air pur.
C’est un moment magique de pur bonheur où la foule communie ensemble. Après une
première mélodie, c’est la voix de Sébastien Guèze, un ténor renommé, qui nous
transporte hors du temps. Une composition polyphonique lui succède. Les
intonations douces enflent peu à peu quand s’élèvent les sonorités expressives
des hautbois qui s’effacent pour laisser chanter les violons. La tonalité des
instruments jouant à l’air libre au bord
de l’océan donne une sonorité très particulière qui réjouit même l’oreille des
profanes. Tous y compris les jeunes enfants sont envoûtés sous ce ciel
maintenant faiblement éclairé par le halo de la nouvelle lune. Les morceaux
alternent avec les chants. Et bientôt, la baguette du chef d’orchestre demeure un
peu plus longtemps en l’air annonçant la
fin du spectacle. Alors que le public applaudit à tout rompre, de derrière
l’estrade et montant de la mer, éclate un
énorme feu d’artifice. Les petites barques envoient leur lot de fusées. Le ciel
noir s’embrase de vives couleurs. Se mêlant : rouges, violets,
bleus, jaunes et verts crépitent
formant un immense navire puis un bouquet de fleurs.
Mais
c’est la fin. Seules restent encore dans le ciel, des fumées blanches qui
s’estompent insinuant leur odeur de
poudre dans l’air iodé de la marée montante. Tous applaudissent et se lèvent
lentement, quittant comme à regret, la plage devenue froide, la tête pleine
d’étoiles de ce merveilleux spectacle.
Marie-Thérèse
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