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Quand on vit seule et qu'en
plus on souffre de la solitude, les journées sont parfois bien longues. Bien
sûr il y a les divers travaux que l'on doit faire et qui occupent, ménage,
linge à repasser, courses, cuisine, etc. Mais une fois que tout cela est
terminé, que faire quand on est seule. S'il me reste du temps libre en fin de
journée je fais des mots croisés et je lis, mais si cela m'occupe l'esprit, il
y a tout de même des moments que j'apprécie plus que d'autres.
Celui que je préfère chaque
jour, c'est finalement la soirée. Une fois ma longue journée en solitaire
terminée et le repas du soir expédié, j'aime m'asseoir devant la télévision . J'y
suis tout d'abord les informations mais surtout, je regarde ensuite un bon
thriller. Confortablement installée, pendant deux bonnes heures je suis plongée
dans mon film, c'est je crois le seul moment où j'arrive à ne plus penser à
rien d'autre ; car si je veux
suivre l'intrigue et la comprendre, je suis obligée de me concentrer un
maximum. Ensuite il est l'heure de me coucher, et même si je ne dors que très
peu, je suis contente aussi de retrouver mon lit, je m'y couche en espérant que
demain sera un jour meilleur.
Une fois par semaine, je
préfère néanmoins l'après-midi, c'est le vendredi, jour de l'atelier
d'écriture. Ce jour-là je me lève de bonne
humeur et avec un moral d'acier, je me sens pousser des ailes, j'ai hâte d'y
être. Là encore c'est pour moi l'occasion d'oublier la noirceur de la vie,
pendant deux heures et demie je suis ailleurs. Mais ce moment me semble
néanmoins bien court, il passe si vite. C'est tout de même bizarre comme le
temps passe plus ou moins rapidement selon ce que l'on en fait.
Bien sûr l'atelier se prolonge
un peu au travers du texte que j'ai à écrire pour la semaine suivante, ce que
je suis en train d'essayer de faire. Ce n'est plus aussi réjouissant car je
retrouve ma solitude, mais qu'importe, mon esprit est encore occupé pour un
temps.
Comme tu le sais Laurence,
voilà aussi pourquoi j'apprécie tout particulièrement les sujets qui me
permettent d'écrire des textes un peu déjantés, ils me permettent de sourire en
les écrivant. Merci donc Laurence pour ces petits moments de bonheur que tu
m'apportes chaque semaine, comment ai-je pu vivre sans eux auparavant.
Paulette
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Pour certains
et certaines, le premier petit ou grand bonheur du matin serait
"café-cigarette ou "on va se griller une clope avec un p’tit
kawa", plus populaire pour inverser les rôles et varier les plaisirs. Très
peu pour moi. Ni petite ligne de blanche, encore moins de p’tit canon, ni de
p’tit sucre au rhum ou au calva. Ce sera une infusion! Et il en existe pour
tous les goûts et tout moment de la journée! Souvenez-vous de la publicité pour
la Boldoflorine? Elle date et ne se trouve plus en rayon. Mais il existe
toujours des infusions à base de mélisse, d'anis, de mauve, de réglisse,
d'artichaut, de fenouil, de badiane, de menthe pour la digestion et pour
purifier le foie.
Du ginseng, de l'hibiscus, des feuilles de mûrier pour tisser son cocon en "Bio Detox". Le mot à la mode. Après, une bonne marche et s'assurer que vous trouverez des sanisettes non loin. Il s'agit d'entretenir ses neurones et ses mollets. En bref, prendre le bon air ne fait de mal à personne même si cela devient difficile aux heures de grandes affluences entre klaxons et pots d'échappement qui ne sont pas aux normes.
Du ginseng, de l'hibiscus, des feuilles de mûrier pour tisser son cocon en "Bio Detox". Le mot à la mode. Après, une bonne marche et s'assurer que vous trouverez des sanisettes non loin. Il s'agit d'entretenir ses neurones et ses mollets. En bref, prendre le bon air ne fait de mal à personne même si cela devient difficile aux heures de grandes affluences entre klaxons et pots d'échappement qui ne sont pas aux normes.
Et si une
petite faim pointait à l'horizon : une belle petite salade en été et en hiver,
une soupe Liebig aux bons légumes français ou maison faite avec les légumes
internationaux issus de Rungis ou plus régionaux et bio serait bienvenue. Un
petit couscous mangé en bonne compagnie ou face à sa télé si la compagnie n'est
pas bonne.
Il faut savoir
bien s'occuper de soi car personne ne viendra le faire pour vous. Et dans la vie,
la plupart de temps, on a le choix des chemins détournés ou droits. Tout ne
tourne pas autour de l'estomac.
Il y a la
nourriture des sens. L'essence même de notre existence. Une vie sans arbre,
sans fleur, sans fruit ni légume... Est-ce une vie? Sans odeur, sans saveur,
sans ce toucher qui est si important, sans goût ? Resteraient les souvenirs de
notre enfance, de notre adolescence. Ceux de Combourg de Victor Hugo avec
"Tu dois te souvenir de la verte allée où nous courrions..." Un
hommage à la verdure et à la végétation, source de bien-être et de bienfaits.
À chaque livre,
chaque strophe, entre poème, prose, récit, roman : un plaisir évident, un
bonheur différent. Une recherche de terminologies, de formulations,
d'expressions et de sens différents. Couplé avec l'audio-visuel et le net, à
lire sur papier ou sur écran, le plaisir est similaire. L'important est
d'apprendre et de connecter des données pour son propre plaisir et celui
d'autrui très certainement! Tout le monde apprend d'autrui. A part les personnes
vivant en autarcie. Le partage, la communication, l'échange sont de rigueur en
toute simplicité et complicité, en bonne compagnie.
Claudine
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Le petit-déjeuner représente
pour moi le meilleur moment de chaque journée! Si au réveil j’éprouve le
sentiment de ne pas avoir envie de quitter mon lit, il me suffit de penser au
petit-déjeuner et je me lève de bon pied. Je sens alors mon estomac, bien creux
depuis le repas du soir, bien reposé lui aussi après une nuit de 9 à 10 heures
de sommeil, réclamer son dû ! C’est alors presqu’un rituel qui commence,
d’abord mettre l’eau à chauffer dans la bouilloire, puis sortir mon bol,
remplir la boule à thé de la quantité suffisante et nécessaire de thé vert de
préférence. C’est comme si mes doigts connaissaient la juste mesure pour que
celui-ci délivre son plein arôme. Ensuite je dispose sur la table les deux pots
de confiture, oui il me faut deux saveurs différentes sur mes tartines,
actuellement c’est abricot et cerises griottes. J’ai une inclination
particulière pour la confiture de cerises noires ou de griottes. Mais une des
confitures peut-être remplacée par du miel onctueux et savoureux.
Quand j’entends la bouilloire s’agiter et
commencer à chanter je sais qu’il va être temps de verser l’eau presque
bouillante sur le thé puis laisser infuser ce dernier. Vient alors le temps
d’étaler la confiture avec un petit couteau plat destiné à cet usage sur les
tartines de pain que j’ai sélectionnées et disposées sur la table. Le nombre de
tartines dépend de leur taille, en général j’opte pour un nombre pair afin d’avoir
une égalité de tartines de chaque variété de confiture. L’étalement de la
confiture est lui aussi presque un art ! La couche ne doit pas être trop
fine, mais pas non plus trop épaisse et la surface de chaque tartine doit être
régulièrement couverte. Evidemment il se peut que le couteau attrape un morceau
d’abricot ou de cerise, je pose alors délicatement celui-ci le plus prêt du centre
de la tartine. Pendant le temps de ce travail précis et l’infusion de mon thé,
mes papilles redevenues virginales par la nuit se délectent déjà de la douce
acidité de l’abricot, très différente de celle de la griotte dont la chair est
fondante et sucrée, la salive commence à inonder ma bouche. Ca y est le thé est
prêt, les premières gorgées sont presque brûlantes mais délicatement parfumées.
Attention de ne jamais tremper sa tartine dans le liquide, le fait relève
presque de l’infamie! La radio diffuse à basse sonorité les informations ou ses
réflexions sur le monde. Je ne suis pas seule en fait et je déguste mon petit
déjeuner avec extase jusqu’à la dernière goutte de thé. Au plus loin que je
remonte dans ma mémoire, le petit-déjeuner à toujours eu une place de
prédilection que ce soit après une bonne nuit de sommeil aussi bien qu’ après
une nuit de travail sans repos, il était alors le préalable agréable au moment
d’aller se glisser sous la couette chaleureuse et accueillante, la tête déjà
dans le brouillard.
Fabienne
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Ces moments sont trop rares, hélas ! Jérôme, le petit
voisin de Denise, adore les espaces verts et le jardinage : il est très éveillé
: tout l'intéresse, depuis les insectes volants ou rampants : coccinelles,
guêpes, escargots. Denise est ravie de voir le petit garçon apprécier la
verdure, de le voir courir, jouer à cache-cache avec elle.
Au fil des saisons, lui faisant observer la floraison
des roses de Noël, des perce-neige, Denise contemple longuement les arbres, le
jardin reposant sous le mince manteau immaculé, puis voit l'enfant jouer aux
boules de neige, faire un bonhomme de neige.
Au printemps, Denise est en extase devant le jardin
recouvert de milliers de crocus célestes, le jasmin étoilé, les jacinthes.
Denise retourne la terre à son intention : c'est la
découverte des vers de terre dont les oiseaux piailleurs se sustentent ; la
plantation des pommes de terre et des topinambours réjouit le garçonnet.
L'été venant, Jérôme donne l'assaut aux escargots qui
attaquent ses fraisiers, mûriers et framboisiers : quel bonheur pour lui de
cueillir et de savourer ses petits fruits rouges! Jérôme se baigne dans sa
piscine et joue avec sa tente et son tunnel.
Jérôme adorerait tenir les "sicateurs" de
Denise mais ses menottes sont trop petites.
En automne vient le temps des récoltes des pommes de
terre et des topinambours : l'enfant y participe très activement. Puis, vient
le temps du ramassage des feuilles mortes de l'érable monumental. En hiver, la nature se repose. Tous ces bons moments se passent dans le joie et la détente : depuis la fenêtre de sa chambre, Denise admire la nature.
Marie-Christine
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Marie-Christine
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Comme toujours en cette
saison, Virginie s’empresse de se lever, d’enfiler ses sabots et de se munir de son sécateur et d’un petit
seau. Elle enjambe le seuil de la porte fenêtre et s’arrête un instant pour
respirer l’air encore humide du matin. D’un coup d’œil, elle
scrute le ciel d’un bleu presque liquide
que strient à peine quelques trainées laissées par les avions tout là-haut.
Légèrement vêtue, elle frisonne de plaisir sous la caresse du soleil
naissant. Au contact de ses rayons, elle
se sent bien et cela la rend joyeuse. Elle jette un long regard circulaire pour admirer cette palette
de vert et de brun qui s’offre à sa vue, tachetée de rouge ou de rose parfois
de violet. Elle pénètre dans son très modeste domaine, celui qu’elle a créé au
fil des jours, dépierrant ce bout de
terrain, remuant la terre, constituant des parcelles au moyen de planches et
semant à tout va, toutes sortes de plantes en quantité limitée. Car son hobby
préféré, c’est son jardin-potager.
Et en cette belle
matinée d’été, elle en parcourt lentement
les étroites allées où s’entrecroisent les branchettes d’une végétation en
pleine explosion dont elle est fière et qui la réjouit. Ici les groseilliers se mêlent aux
framboisiers. Délicatement, elle soulève leurs feuilles pour y découvrir les
fruits mûrs qu’elle cueille. En passant, elle s’arrête devant les quatre ceps de
vigne chargés de grappillons. Elle en examine les pampres, qui se rejoignent et
s’enlacent en formant une voûte aérienne
et sectionne un ou deux gourmands. Dessous, croissent les fines herbes :
persil, cerfeuil, basilic, menthe. Elle se penche pour en humer le parfum avant
d’en couper quelques brins. Plus loin se trouvent l’ail et les petits oignons
blancs dont les tiges se dressent tels des bouquets. Quelques pas encore vers
le grillage, et la voilà devant le
figuier qui étale ses grandes feuilles tavelées de violet par les fruits à
demi-cachés. Avec d’infinies précautions, afin d’éviter de le détacher avant terme, elle en soulève un et
le caresse d’un doigt pour en percevoir sa maturité. Puis elle s’approche du
pommier et du poirier. Comme chaque jour, Charlotte s’émeut de voir ces arbres
produire sur une terre si peu propice à la culture. C’est vrai qu’elle la
bichonne et l’entretient avec amour. Et toutes ces plantes le lui rendent bien.
Pendant quelques minutes, elle communie pleinement avec la
nature. Elle repart vers la façade la mieux exposée, offrant son dos au soleil pour quelques instants
encore et inspecte les ronces qui s’y accrochent, laissant deviner les mûres dont elle se régalera
bientôt.
Son meilleur moment de
la journée s’achève. Il lui faut rentrer. D’être si bien dans son jardin, elle
en oublierait presque l’heure d’aller au travail.
Marie-Thérèse
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