Le Douanier Rousseau |
Coquetterie ! Frivolité féminine ? Que
non point ! La coquetterie est tout un art : celui de se mettre en
valeur au regard des autres et de soi-même sans trop d’exubérance ou
d’exagération mais parfois avec une pointe d’originalité qui ne fait que rehausser son aimable vision. Avec
des critères qui ont varié dans le temps et selon les sociétés, cet art a été
cultivé avec plus ou moins de bonheur. Nombreux
peintres en sont les témoins. Ils se sont plu à la mettre en exergue à travers la réalisation de
portraits.
C’est en feuilletant un de leurs catalogues, que
je me suis arrêtée sur celui de l’un d’entre eux qui m’a particulièrement
frappée, me rappelant que la coquetterie n’est pas seulement l’apanage de la
femme ; l’homme n’y est pas étranger
Monsieur
est là, endimanché, figé dans une posture plutôt froide et rigide. Ses cheveux
noirs, abondants, sont rigoureusement séparés en leur milieu par une raie. Bien
lisses sur le sommet de la tête, ils tombent au-dessus des oreilles, se
gonflant telle une vague. Ils me font penser à ces coiffures gominées, ces
chevelures frisées un peu tout fou, et même à la perruque de Louis XIV et de sa
cour. Immédiatement, par contraste, je revois chez les jeunes et chez les
adultes, cette mode de crânes chauves laissant
libre cours à leur envie, sans toutefois présenter pour autant une figure presque imberbe.
Sur la photo, mon personnage, rasé de près, arbore toutefois une
magnifique moustache à l’anglaise dont
les pointes se relèvent très légèrement. Ce n’est pas celle à la gauloise,
énorme qui s’étale orgueilleusement mangeant la moitié de la figure, cachant
parfois quelque défectuosité physique. Certains l’ont préférée plus fournie ou plus courte, comme seul ornement. D’autres,
par contre, l’ont agrémentée d’un collier, d’un bouc voire de favoris ou d’une
barbe plus ou moins longue, soulignant ainsi la forme de leur visage.
Et sous
cet ornement plus ou moins pileux, que dire du choix de la chemise, de
sa forme et de sa couleur qui peuvent demander maintes réflexions et nombre
d’hésitations, tout comme la veste à
l’encolure largement ouverte ou plus stricte avec un revers étroit orné
parfois d’une pochette ? N’en
est-il point ainsi pour la cravate aux largeurs variables avec un nœud serré ou
lâche ? Optera-t-il pour un nœud papillon délicatement posé sur un plastron
au col cassé ou pour une lavallière ou même pour un foulard de soie élégamment
enroulé autour du cou à moins que ce ne soit
pour une écharpe négligemment jeté sur les épaules ? Et il ne faudrait
pas non plus oublier cet autre accessoire important, guère plus en vogue de nos
jours, les boutons de manchettes, en or, en argent ou en métal plus ou moins
brillant qui pouvaient être assortis à
l’épingle de cravate.
Et ainsi de la tête aux pieds, les moindres détails embellissent la personne et son vêtement offrant aux yeux de tous, l’image de quelqu’un agréable à regarder. Et oui, la coquetterie, en tant qu’art, se loge partout !
Et ainsi de la tête aux pieds, les moindres détails embellissent la personne et son vêtement offrant aux yeux de tous, l’image de quelqu’un agréable à regarder. Et oui, la coquetterie, en tant qu’art, se loge partout !
Marie-Thérèse
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Elle avait
pris ce pli en son âge certain de tirer un trait de bois de rose ou lie de vin
sur ses minces lèvres blanches aux commissures ourlées de cette mini fossette
que le sourire, puis le rire avaient creusé au fil des années. Nul doute, le
temps a fait des ravages dans un visage en lame de couteau. Mais si un simple
geste accompagné de cette indicible pensée de désirer garder quelques infimes
marques de beauté peut lui faire un bien fou ?... J’adhère totalement à
cette recherche du plaisir. Un plaisir parmi d’autres dans un esprit encore
bien conservé dont la vivacité s’accorde avec une langue à la pointe acérée et
aux remarques piquantes de vérité. Impossible de discerner la couleur exacte de
ses pupilles en des yeux pleins de réalisme et de sincérité. Pas une ombre de fausseté
ni de poudre de perlimpinpin. Juste le rouge d’un col roulé et un médaillon
rehaussant le tout mettrait quelques lumières en ce tableau de la maturité, en
cette journée frileuse et pluvieuse annonçant un hiver doux et humide, si j’en
crois les prémices… Le pantalon et le caban de teintes foncées tous deux
tranchent avec les froufrous d’un col de tunique caressant le cou, en parfaite
harmonie avec la carnation d’une peau qui fut certainement veloutée. Nul besoin
de paraître, d’apparaître différente aux yeux d’autrui et aux siens. Elle est
et reste elle-même. Peut-être plus jolie ? Au nom de la coquetterie ?
avec ou sans, elle utilise le même langage : celui de l’intelligence et de
la tendresse. Elle sait dire « Merci, c’est gentil ! ». Elle
aime la reconnaissance et quelque part l’indulgence. Elle apprécie que l’on se
soit compris, que l’on soit amie. Si elle économise ses mots, très certainement
pour cacher ses maux, elle ne connaît pas la juste mesure entre rien et trop.
Sa générosité la perdra certainement mais elle est comme ça : entière,
vivante et vibrante.
Claudine
Ne sachant pas trop quoi dire à propos de la
coquetterie, je me suis alors posée la question : Qu’est-ce exactement que
la coquetterie ? Et quelle est l’origine du mot? Dans le dictionnaire il
est indiqué que la coquetterie est le goût raffiné pour la toilette, la
recherche de l’élégance mais que cela peut aussi être la manifestation du désir
de séduire par le comportement. Son pendant négatif, sans coquetterie, veut
dire sans ornement, sans recherche mais aussi sans manège (sans manœuvre, sans
intrigue). Le mot coquetterie, retrouvé au milieu du 17ème siècle en
français ancien, serait dérivé du mot coquet, le petit coq qui parade dans la
basse cour et cherche à plaire. Dans la relation du Royaume de coquetterie de
F. Hédelin (1654) et dans l’été des coquettes de Dancourt, pièce en un
acte (1649), dans les coquets du 17ème
siècle on trouve, « les soupirants, les enjoués, les aventuriers, les ânes
d’or pompeusement vêtus au reste peu considérables…. Ils parlent et content
jolis mots à toutes les dames qu’ils rencontrent et portent pour devise
« qui plus en aime, plus aime » ». Quant aux dames, les
coquettes, on y voit « les admirables qui n’ont rien de merveilleux que le
nom, les précieuses, les ravissantes qui tirent plus à la bourse qu’au cœur,
les mignonnes qui d’ordinaire ont l’esprit aussi mince que le corps… » Marivaux
et Scarron auteurs du même siècle ont eux aussi décrit les coquettes sous un
jour pas très glorieux. Actuellement la coquetterie évoquerait moins la
séduction que le désir de plaire par son habillement, son élégance. J’ai
retrouvé quelques citations sur la coquetterie que j’ai appréciées et dont je
vous fais part : « la coquetterie ne va bien qu’à la femme
heureuse » Balzac, « la malice est à l’esprit ce que la coquetterie
est à la beauté » Salvat de Monfort, « la gentillesse c’est l’art de
plaire, sans prétention ni coquetterie » H.F.Amiel et « une vieille
coquette ne dit ni les années qu’elle a, ni les dents qu’elle n’a plus »
J.A.Petit. Mais la coquette appelée
ainsi quand elle est posée près des lèvres, c’est aussi le petit rond de
taffetas ou de velours noir, appelé mouche, connu depuis le 17ème
siècle et devenu au 18ème un instrument de séduction, un code galant
à déchiffrer suivant là où il est posé. Nous sommes toujours dans la
coquetterie.
Une autre définition de
la coquetterie c’est ce léger strabisme que certaines ou certains ont dans
l’œil. Que seraient Dalida, Joe Dassin ou l’actrice américaine Karen Black sans
cette coquetterie dans l’œil ? A d’autres cela confère un regard étrange
ou dérangeant, je fais référence à Guillaume Pépy….Il paraît même que la
coquetterie que Léonard de Vinci avait dans l’œil serait à l’origine de son
génie ! Allez savoir !
Et voilà maintenant au
vu de tout cela oui j’ai dû faire, plus jeune, un peu ma coquette pour les
autres sans pour autant porter de mouche cependant. Maintenant si je suis de
nouveau un peu coquette c’est pour moi-même, dans mon miroir et non pour le
regard des autres même si je pense que
les autres remarquent que l’on est bien dans sa peau par sa façon de
s’habiller, de se coiffer, de se comporter, de se déplacer, de parler et de
porter son regard. Savoir se plaire c’est aussi important, mais est-ce vraiment
de la coquetterie ?
Fabienne
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Isabelle est une jeune femme
qui porte bien son nom car elle est en effet très belle : taille élancée, corps
svelte, joli port de tête, rien ne semble manquer à la belle, une bonne fée a
du se pencher sur son berceau. Il est donc bien naturel qu'elle fasse preuve de
coquetterie en cherchant à mettre en
valeur des attributs si féminins. Pour s'habiller elle ne suit de
la mode, que ce qui lui semble convenir à sa personnalité, tout n'est pas bon à
prendre se dit-elle. Elle aime toutes les tenues, jupes, robes ou pantalons,
même si sa préférence va tout de même aux jupes avec lesquelles elle mariera un
joli chemisier ou un beau pull, suivant la saison. Les couleurs sont toujours
choisies en harmonie, pas de contraste malheureux entre elles, et une
préférence marquée pour les tons pastels. Sa taille est toujours serrée mais
pas trop, il s'agit quand même de pouvoir respirer. Chemisiers et pulls, toujours
très légèrement décolletés, mettent en valeur sa jolie poitrine dont elle prend
grand soin. Pour entretenir son corps,
Isabelle fait du sport, et après chaque douche elle se frictionne à l'eau
froide, ce qui l'aide à conserver une peau et une poitrine bien fermes. Une
peau qui par ailleurs ne subit jamais d'expositions prolongées au soleil, ce
qui la flétrirait. Tous ces soins peuvent paraître pesants, mais que ne
ferait-on pas pour rester belle le plus longtemps possible. Car ne nous y
trompons pas, Isabelle est flattée quand elle voit des regards se retourner sur
elle. Elle met la touche finale à sa
tenue, en prenant soin de bien coordonner sac à main et chaussures, toujours
ton sur ton. Si sa journée ne comporte pas trop de marche, elle optera pour un
talon aiguille, qui affinera d'autant plus le galbe de ses jambes. Pour parfaire son apparence,
elle se maquille légèrement : un peu de fond de teint, une touche de blush sur
chaque joue et un peu de rouge sur les lèvres, d'un ton assorti à celui de ses
ongles toujours manucurés avec soin. Ses yeux en amande sont dessinés à l'aide
d'un eye-liner afin d'en mettre le contour en valeur. Vient ensuite une ombre
sur les paupières, du mascara sur les cils, le tout sans exagération bien
entendu. Enfin, au dernier moment Isabelle se parfume, elle est fin prête pour affronter le regard
des autres. Voilà ce que peut être la
coquetterie d'une jeune femme toujours élégante, à la recherche de la
perfection.
Paulette
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Selon la définition, la coquetterie est " une
disposition souvent instinctive à plaire, une propension à se faire valoir par
son physique, ses manières, son esprit, un goût raffiné pour la toilette, une
recherche de l’élégance. Étymologiquement, un coquet est un jeune coq, une
coquette, une femme séductrice et allumeuse. Dame Nature se revêt de ses beaux
atours au printemps : c'est le Renouveau, la renaissance, les poètes célèbrent
cette saison :
Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.
Dans le verger et dans la vigne,
II s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.
II s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.
Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
II dit : « Printemps, tu peux venir ! »
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
II dit : « Printemps, tu peux venir ! »
Théophile Gautier (1811-1872)
La Nature est coquette mais elle ne le sait pas,
disait Adèle à Denise, en sortant de son coquet pavillon de Marne la Coquette,
acquis grâce à une coquette somme d'argent gagnée au Jeu de l’amour et du
hasard, malgré une légère coquetterie à l'œil.
Adèle avait bien mis en pratique le cursus de Bel Ami de
Maupassant : l'obscur employé avait bénéficié d'un marchepied : le beau garçon
loua un smoking, adopta les belles manières, la tenue langagière adéquate pour
gravir les échelons du monde des affaires, visant même le sommet de l'Etat.
Il en va de même pour les femmes en vue: coquettes,
désirables, intrigantes, comme Madeleine, Clotilde. Même si Virginie est un
vrai repoussoir, elle possède des atouts majeurs, des leviers financiers
puissants, substantiels, compensateurs.
De nos jours, l'absence de coquetterie, le négligé de
soi et non de soie sont rudement sanctionnés par les sadiques goujats : dans la
rame de RER, un malotru pilonne, lynche verbalement sa compagne ordinaire ou
éphémère, lui enjoignant, en plus de son travail, de se rendre quotidiennement
à la piscine, chez le coiffeur, l'esthéticienne, tout en la questionnant sur
ses comptes informatiques et bancaires.
L'emballage n'est pas négligeable, pas toujours
emballant, il est vrai : Denise lisait récemment à de jeunes lecteurs, l'histoire
du loup amoureux qui se met en frais d'une chemise fleurie, de lunettes noires
et de bottes de cow boy pour séduire la louve de sa vie, mais encore faut-il la
trouver !
Marie-Christine
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J’ai vu une personne qui ne fait pas trop
son âge et c’est agréable de la voir avec un petit peu de rouge à lèvres, de rouge à joues, de fard à paupières, discrètement.
Elle est agréable à regarder. On en oublie son âge. Elle fait 30 ans de moins.
Il suffit parfois de pas grand-chose pour
apporter quelque chose de gai sur sa personne.
Parfois on voit des femmes qui sont
coquettes et qui ont plus de soixante-dix ans. Elles s’arrangent avec une
broche ou un foulard. Ça se remarque et on voit un peu de coquetterie.
Mireille
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