Dire qu'ils ont une âme serait peut-être exagéré mais qu'ils ont une histoire sûrement pas. Les textes suivants le prouvent.
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Chaussures chéries
Ce
n’était pourtant que des chaussures ordinaires mais je les ai chéries comme une
chose rare et précieuse. C’était deux ou trois ans après la guerre, alors que
les magasins commençaient à offrir des marchandises nouvelles et de meilleure
qualité.
Je ne me
souviens pas où ma mère les avait achetées, mais je me souviens très bien comme
elles m’ont parues jolies et confortables.
Elles
étaient faites de vrai cuir couleur crème parsemé de petits trous car on allait
vers les beaux jours. Cependant ce qui m’épatait le plus c’était la semelle de
crêpe, de même couleur que les chaussures, à la fois épaisse et souple.
Imaginez le plaisir de marcher silencieusement comme sur un tapis, après avoir
porté pendant les années sombres ces affreuses chaussures en simili cuir si
raides, de couleur brune ou noire, qui claquaient sur le sol d’autant plus
qu’on les garnissait de fers pour éviter l’usure trop rapide !
En
marchant, je regardais mes pieds avec ravissement, les montrais à mes copines
de classe, parfois envieuses, les cirais et en lavais la semelle pour qu’elles
restent jolies, et souvent je courais avec l’impression d’avoir des ailes aux
pieds.
Colette
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De pied en cap (militaire)
Sur les
talons de l’armée napoléonienne en retraite de Russie, entrèrent à Paris des
troupes autrichiennes dont, plus particulièrement, une escouade de cavaliers
croates qui alla se caserner au fort de Bicêtre. En leur uniforme, ils
arboraient nouée autour du cou une chatoyante écharpe qui, lors des permissions
en ville, suscitèrent la curiosité de quelques dames. Ne parlant pas le croate,
l’une d’elle pointa un doigt interrogateur vers l’écharpe d’un militaire qui,
se méprenant, déclina sa nationalité. Au lieu de croate, les tympans de la
jeune française entendirent « cravate », mot qui se diffusant
désignera l’accessoire que nous connaissons.
Des
humoristes – émules de Courteline – assurant que naguère, dès son entrée en
caserne, le conscrit s’entendait poser la question suivante :
-
De
quoi sont les pieds du soldat ?
-
Ils
sont l’objet des plus grands soins ! devait être la réponse, faute de
quoi giclait la sanction
-
Être doté
par le magasinier de chaussures de bonne pointure en était un corollaire.
Moyennant quoi, l’une des farces les plus idiotes infligée en chambrée était,
après le couvre-feu, d’intervertir furtivement les chaussures sous le lit des
« bleus ».
Sans
quitter le domaine vestimentaire de l’armée, il est un phénomène inégalitaire
sur le plan hiérarchique qui se manifeste au désert par fort vent de
sable : dès qu’il touche une poignée de voiture, un soldat reçoit une
décharge électrique mais pas un officier. Comment expliquer cette scandaleuse
discrimination ? La réponse est simple : le soldat porte des
chaussures cloutées tandis que l’officier a des semelles de feutre faisant
isolateur.
Sous le
soleil de plomb, le casque devient étuve, ce qui rend encore plus pénible la
conduite en convoi de camions roulant à faible allure pendant des heures, avec
pour seul panorama, à travers un nuage de poussière, le cul du camion de
devant.
Emmanuel
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Une robe impossible à jeter
La légende raconte que les jouets
s’animent la nuit quand tout repose. En serait-il de même des vêtements car il
y a peu, étant à demi-éveillée, j’ai cru
percevoir un dialogue entre la penderie et la commode. Les uns se gaussaient
des autres car ils étaient régulièrement
de sortie tandis que les autres dormaient au fond des tiroirs.
Un manteau plus curieux que les autres
interrogeait une robe :
- « Que fais-tu encore là, toi dont
les couleurs sont passées, avec cette énorme déchirure ? Et de plus, toute seule sur cette petite
planche, comme si tu étais un trésor ! Tu n’es plus bonne à rien,
pas même à recycler si ce n’est comme chiffon.»
-« Mais non, voyons, moi chiffon,
impossible ! Mon tissu délicat ne résisterait à aucun frottement et je
serai immédiatement réduite en charpie. Et puis celui qui m’utiliserait se
blesserait car je suis de ces premières étoffes contenant du synthétique et mon
fil est coupant. »
- «Pourquoi, ne t’a-t-elle point
jetée ?»
- « Elle
m’aime trop, elle n’a jamais pu se séparer de moi et depuis plusieurs années,
je suis là à l’attendre ! Parfois, une à deux fois l’an, au changement de
saison, elle vient et me fait prendre l’air. Elle me regarde, me retourne, me
caresse et dit : «Cette robe, je ne peux rien en faire, je
devrais m’en défaire mais elle me rappelle tellement de bons souvenirs !»
Alors comme dans un rituel, elle pousse un gros soupir. Elle passe sa main sur
toute ma longueur, essaie de me défriper quelques rides, soupire à nouveau, me
tourne, me retourne puis après plusieurs minutes, se décide à me replier
lentement amoureusement, bien dans les plis, avant de me reposer délicatement
et c’est pour moi, comme une énorme caresse.»
- «Mais quelle
occasion a provoqué ta venue pour qu’elle tienne tant à toi ?»
- « C’était
le début d’une bel été et elle allait à une grande fête de famille : les
quatre-vingts ans de sa grand’mère. La réunion se tenait à la campagne. Il lui
fallait une tenue légère mais habillée, de couleurs claires en accord avec les
fleurs qui parsèment les parterres à cette saison.»
- «Claires ? Certes,
mais sûrement plus vives qu’aujourd’hui !»
- «Non, je n’ai
rien perdu de mon éclat. Regarde bien le blanc crème de mon fond sur
lequel mes carreaux, tels de petites touches de couleurs, se parent tantôt d’un jaune très clair semblable
aux pétales des primevères et tantôt de ce
vert pâle qui couvrent les feuilles naissantes. De très longues mais
très fines rayures blanches et ocres les traversent, leur donnent ainsi une
forme rectangulaire et une impression de relief.»
- «Mais pour une
robe d’été, pourquoi as-tu des manches longues et un col chemisier ?»
- «La température
s’annonçait brûlante. Sa peau très blanche ne résiste pas à l’ardeur du soleil.
A la moindre exposition, elle devient rouge écrevisse et des traces cuisantes
apparaissent ! Je me devais de la protéger.»
- «Mais ton tissu
synthétique n’était-il pas insupportable avec la chaleur ?»
- «Non, car je
suis large, légère et je suis doublée d’une matière qui me rend très agréable à
porter au point que, dès le début de l’été, elle venait me rechercher. D’abord,
elle me prenait seulement pour les fêtes ou les cérémonies puis, le temps
passant, je l’accompagnais en promenade et même quelquefois au marché quand le
thermomètre se mettait à monter trop haut.»
- «Et pourquoi
portes-tu une aussi grande déchirure ?»
- «Un jour, alors qu’elle était allée
faire un tour en voiture avec les enfants, elle descendit un peu trop vite et
claqua la portière sans voir que j’étais restée accrochée. Elle fit un pas et
voulut rattraper son fils. On entendit un crac et je me fendis dans le dos de
la moitié de ma longueur. À partir de ce jour, elle ne put me remettre. Elle
m’aimait tellement qu’elle alla jusqu’à demander à une très bonne couturière
s’il était possible de faire une de ces reprises invisibles pour me réparer. Mais
c’était impossible ! la déchirure était trop grande ! C’est pour moi
une grande blessure !»
Il me sembla entendre comme un sanglot
étouffé. Mais non, je rêvais, ce ne pouvait être qu’un craquement de
parquet !...mais ce qui est sûr c’est que dans le tiroir, la robe est
toujours rangée !
Marie-Thérèse
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Le pantalon de mon grand-père
Un
pantalon, quoi de plus banal. Mais celui-là ! J’en garde un merveilleux
souvenir, il était en gros velours côtelé avec une petite poche sur le côté,
maintenu à la taille par une très longue ceinture de flanelle beige. Et
surtout, c’était le pantalon de mon grand-père. J’arrivais juste à la hauteur
de la petite poche qui était je l’ai su plus tard, utile aux menuisiers pour
garder leur mètre pliant en bois. Quand j’accompagnais mon grand-père, je m’y
accrochais souvent.
Ce grand-père était palefrenier. J’adorais
aller le voir travailler à l’écurie. Il m’apprenait le nom de ses chevaux qu’on
utilisait pour les livraisons. Ça sentait bon la paille et l’avoine.
En fait,
ces chevaux appartenaient aux établissements Pikarome, distributeur de
cornichons et de moutarde.
Dans la
cour, flottait une bonne odeur de moutarde lorsque les ouvriers lavaient à
grande eau les bacs qui avaient servi à sa fabrication.
Avec mon
grand-père, j’allais aussi à la forge où l’on ferait les chevaux. Encore des
odeurs, de métal chauffé à blanc, de corne brûlée, de sueur et aussi ce bruit
de marteau sur l’enclume avec toutes ces étincelles.
Je le
suivais encore, ce pantalon, quand à l’insu de ma mère pépé m’emmenait au
bistrot pour boire une grenadine pendant que lui sirotait son « amer
Picon ».
J’en ai
connu des aventures ! Plus de chevaux sur le pavé de Gentilly, plus de
grand-père ni toutes ces choses qu’aucun de nous ne connaîtra jamais plus. C’était
il y a bien longtemps. Merci pépé jean.
Monique
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Le pantalon à l'époque n'existait que sur de rares hanches de femmes intellectuelles dites "libres et indépendantes" s'essayant à la modernité. Les femmes d'intérieur ne s'y risquaient pas encore, surtout pas sans l'accord de leurs maris ! J'avais à peine dix ans, c'était après les années soixante ! Le pantalon a envahi notre vie courante, à l'époque de Brigitte Bardot, pendant les années yéyé avec Sheila et Sylvie Vartan ! Nous les petites filles, nous n'avions pas notre mot à dire ! C'était le temps où les parents entendaient imposer leur façon de voir et il était impossible d'y déroger ! Nous n'avions pas encore la liberté de nous "accoutrer" comme les grandes : nos aînées ! Époque oblige !
Mon manteau bleu
Et si mon
manteau bleu du dimanche pouvait parler, il vous raconterait peut-être des
d'histoires... Mais surtout n'allez pas le croire ! Il ne sortait que quatre à
cinq fois dans le mois suivant les années ! Il vous dirait au combien ce bleu
turquoise seyait à merveille au châtain de mes cheveux et au brun de mes yeux !
Le bleu étant la couleur préférée de ma mère, l'idée de refuser de le sortir de
temps à autre de sa penderie Empire et de ne pas le porter ne m'a jamais
effleuré. J'étais quelque peu gênée aux emmanchures et après avoir boutonné ses
beaux boutons dorés, je ne pouvais plus faire aucun mouvement ! J'étais comme engoncée
! Il m'était difficile de glisser mes mains dans les poches ! Ces dernières
fuyaient en jetant un regard en biais sur mes grands bras et mes mains aux
phalanges démesurées de jeune adolescente en pleine croissance. Impression de
ressembler à un clown bien habillé !
Si vous
l'interrogez, il se vanterait peut-être et vous décrirait les ancres marines en
relief sur ses boutons bombés brillant au soleil des frais hivers briards ! Il
vous assurerait de ses facultés pour vous garder au chaud, par tous les temps !
Il vous ferait toucher ce beau tissu bien épais, cette laine de première
qualité : du Woolmark à ne pas en douter ! - "Une marque anglaise",
ne cessait de répéter ma mère. Il n'y aurait qu'au royaume Unis que l'on
fabriquerait ce genre de manteau cintré à chevrons, avec une martingale à
boutons, d'où partent deux plis dans le dos !
-"Regarde cette doublure, ma fille ! De la soie ! D'une douceur..." Reprenait-elle pour essayer de m'amadouer ! En attendant, toute la garde-robe devait suivre la gigue ! Le kilt écossais était souvent de mise, en dessous des genoux avec sa jolie épingle à nourrice sur le devant ! Il fallait veiller à la mettre correctement, sinon gare au non-respect de la pudeur, si le kilt s'entrouvrait aux yeux indiscrets... ! Sa fibre laineuse me chatouillait les mollets et se relevait fréquemment au contact du manteau en formant un demi-cercle autour de mes jambes ! Gare à l'électricité statique ! Ouille ! Le collant de laine veillait au grain ! J'étais sur mon trente et un ! Respect du protocole et des bonnes manières oblige...Ce manteau ne m'empêchait pas pour autant de remplir mes tâches dominicales. Pratique ou pas, le dimanche, immanquablement à 11h 25 à l'horloge de la petite église, le manteau bleu apparaissait sur la bicyclette rouge et le blanc du bonnet et des collants nous rappelait le drapeau français. Pour aller chercher la baguette !
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Pantalon-révolution
-"Regarde cette doublure, ma fille ! De la soie ! D'une douceur..." Reprenait-elle pour essayer de m'amadouer ! En attendant, toute la garde-robe devait suivre la gigue ! Le kilt écossais était souvent de mise, en dessous des genoux avec sa jolie épingle à nourrice sur le devant ! Il fallait veiller à la mettre correctement, sinon gare au non-respect de la pudeur, si le kilt s'entrouvrait aux yeux indiscrets... ! Sa fibre laineuse me chatouillait les mollets et se relevait fréquemment au contact du manteau en formant un demi-cercle autour de mes jambes ! Gare à l'électricité statique ! Ouille ! Le collant de laine veillait au grain ! J'étais sur mon trente et un ! Respect du protocole et des bonnes manières oblige...Ce manteau ne m'empêchait pas pour autant de remplir mes tâches dominicales. Pratique ou pas, le dimanche, immanquablement à 11h 25 à l'horloge de la petite église, le manteau bleu apparaissait sur la bicyclette rouge et le blanc du bonnet et des collants nous rappelait le drapeau français. Pour aller chercher la baguette !
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Pantalon-révolution
Le pantalon à l'époque n'existait que sur de rares hanches de femmes intellectuelles dites "libres et indépendantes" s'essayant à la modernité. Les femmes d'intérieur ne s'y risquaient pas encore, surtout pas sans l'accord de leurs maris ! J'avais à peine dix ans, c'était après les années soixante ! Le pantalon a envahi notre vie courante, à l'époque de Brigitte Bardot, pendant les années yéyé avec Sheila et Sylvie Vartan ! Nous les petites filles, nous n'avions pas notre mot à dire ! C'était le temps où les parents entendaient imposer leur façon de voir et il était impossible d'y déroger ! Nous n'avions pas encore la liberté de nous "accoutrer" comme les grandes : nos aînées ! Époque oblige !
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Les chaussons de danse
Je m'en vais
vous conter, l'histoire d'une jeune fille en pleine croissance prenant des
cours de danse depuis l'enfance.
Elle se voit
confrontée soudainement à des critères d'esthétique dus à la taille de ses
pieds jugée excessive pour une danseuse.
Elle subit ainsi
à travers des remarques acerbes et des regards suffisamment expressifs pour
exprimer toute la désapprobation, le mécontentement et la frustration de sa
professeur de danse. Celle-ci en effet se voit dans l'impossibilité de pouvoir
accéder au désir de sa jeune élève voulant continuer de danser avec des
chaussons à sa taille, mais elle ne dispose pas dans son stock de pointes à la
taille des pieds de la jeune fille. Chacune ressent une certaine frustration !
Pauvres
pointes prévues pour les petits pieds ne siéent pas à des "péniches
démesurées" !
Pauvre jeune
fille qui cherche en vain à les cacher aux yeux et aux sourires moqueurs.
Pourtant,
quoiqu'elle fasse, elle ne contrôle pas la croissance démentielle de ses extrémités
!
Elle se
contenterait seulement de les voir se réjouir dans des demi-pointes adaptées à
ses pieds !
Son
"quarante fait la tête" dans ce beau chausson en satin rose, à
semelle de cuir
Qui dans son
museau conique, renforcé aux extrémités en bois afin de rester sur les pointes,
Enserre son
pied dans un étau, jusqu'à la fin de l'exercice et du cours donné sans
sourciller.
Dont elle se
libère que bien des heures plus tard, totalement exténuée et désappointée !
Tout le corps
et surtout les pieds doivent maintenir l'équilibre, pas question de fatigue...
Il en faut de
la volonté pour oublier la douleur et les muscles qui dansent la gigue.
Mais son
orteil, récalcitrant et mal aimable, se refuse à vouloir prendre la pose !
Ce monsieur
s'offusque et s'oppose !
Pendant ce
temps le coup de pied, calque sa conduite sur ce dernier : il se modèle et
compose...
Il se cabre,
fait le dos rond en obligeant ainsi les autres orteils à faire comme lui !
Voici que les
doigts de pied intimidés se recroquevillent et se contractent : Quel gâchis !
M. Le pied est
en souffrance, il ne montre que trop bien son désappointement !
Tous les
orteils, le coup de pied et maintenant le talon sont mécontents !
Oui : -
"Incompris et déconsidérés !"
-"Il n'y
a pas idée d'être traité ainsi !"
Ils ne
cessent de se lamenter sur leur sort, mais en catimini...
Sans
toutefois faire de procès à M. le chausson,
Qui, face au
confort des "charentaises" n'en a que le nom...
Mais décidément,
ils n'ont rien compris !
Comment
peuvent-ils imaginez un instant,
Que le
professeur de danse devant ce dilemme reste démunie !
Boycotter ces
objets de torture serait à vrai dire la meilleure chose à envisager...
Mais
messieurs les pieds sont si benêts...
Puis de mal
en pis, ne supportant plus leur supplice, il leur vint une idée :
Lors d'un
saut, un simple entrechat, M. le chausson...
Virevolta. Il
pointa son nez droit devant et dans une belle embardée remarquée,
Fut projeté
dans la glace face à lui...
Tout penaud
et complètement étourdi
Par la
violence du choc, pardi...
Il en resta
tout estourbi !
Déchiré,
blessé moralement, il ne s'en est pas vraiment remis,
Choquant la
glace et la classe abasourdie !
Attirant tous
les regards, rosissant de confusion :
Du rose
tendre, il en devient saumon !
Il ramasse à
terre et s'empare prestement d'un ruban de satin, se ravisant,
Il en décore
et entoure la cheville, enrubannée si prestement,
Celle-ci
frémit et se cabre, mais enfin domptée, s'abandonne à la volonté de ce
dernier...
Afin de ne
pas prendre de mauvais coup, il caresse doucement le dessus du pied !
Parlera-t-on
actuellement de révolution au pays du chausson ?
Toujours
est-il qu'il fallait trouver une solution !
Certains
diront que M. Le chausson ne tourne pas rond...
Qu'il n'en
fait qu'à sa tête et que l'on pourrait le remplacer
Par une
demi-pointe très proche voisine,
Dont le
confort aménagé et au combien amélioré...
Règle ainsi
tous les problèmes grâce à la souplesse du cuir employé,
Bordé d'un
légère cordelette souple, la ballerine n'occasionne plus de déprime !
Joliment
maintenue sur le dessus du pied par un élastique, la ballerine,
Est restée
entre les deux malléoles, sur le talon d’Achille sans le compresser...
Plus de plis
! Plus de pieds maltraités, recroquevillés !
Plus de
chaussons ne tenant pas aux pieds !
Claudine
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