Tu ne
t'attendais pas à vivre cette aventure-là ! Aux premières contractions, alors
que tu installais le berceau du futur bébé, tu n'y croyais pas. Tu ne me
croyais pas ! Tu ne pouvais t'imaginer que derrière ces barreaux, sous la
petite couette en patchwork au joli motif de poupée russe, bientôt une petite
tête brune reposerait, les yeux clos, endormie jusqu'aux premiers cris de faim
déchirant le silence et le temps, le temps que tu te réservais pour te reposer.
Presque neuf
mois : neuf mois, moins douze jours exactement, n'ont pas suffi pour te
préparer à cet ouragan qui allait s'emparer de ta vie ! Tu n'étais pas prêt !
Tu n'avais pas terminé de monter le lit de ton bébé ! Et pourtant, et pourtant
: neuf mois, c'est long et c'est court à la fois pour un futur-papa qui ne se
projette pas encore... Et pourtant et pourtant, elle est née, ta petite poupée
rose : ton premier bébé !
Tu aurais pu
chanter, toi aussi :''Cécile, ma fille" comme Nougaro ou "Laura"
que tu as si souvent écouté quand ton enfant bougeait dans mon ventre et tapait
la mesure avec ses petits petons ! Sauf, qu'elle ne s'appelait pas Cécile !
Mais comme pour ce grand chanteur, la naissance de ton petit bout a été une
révélation ! Quand tu as vu pointer ses jolies bouclettes brunes, cette masse
de cheveux et surtout, ce petit minois à la peau si blanche, quand tu as
découvert ce petit bout de fillette pelotonnée sur elle-même comme un petit
chat, tu n'en revenais pas ! Dans tes yeux sombres d'homme brun, une lumière
est apparue, une lueur a brillé intense, chaude et irrésistiblement, tu as
tendu les mains vers cette petite chose que tu avais contribué à fabriquer ! Tu
l'as prise dans tes bras maladroitement, mais avec tant de précautions, tu l'a
longuement observée ta petite, comme un trésor : tu l'as dévorée des
yeux...comme si tu n'avais jamais vu de nouveau-né de ta vie !
Il faut dire
qu'elle était si petite, si fragile, déjà fatiguée ! Un moment elle a
entrouvert les paupières, et vos pupilles d'un beau brun-noir se sont croisées
!
Toute nue
dans tes grandes mains de travailleur de force, elle ne faisait pas le poids :
à peine deux kilos 250. Petit poids plume ! Un sourire s'est dessiné sur tes
lèvres, découvrant tes belles dents blanches et tu as ri, d'un bon rire de
"papa-Noël" qui recevrait tout le bonheur du ciel. Puis doucement, tu
as posé ton joli cadeau tout contre ton épaule, là, près de ton cou. Je voyais
pulser le sang dans tes veines, la peau de tes joues rosissait d'émotion et une
larme silencieuse coulait sur ta joue. Apaisée, semble-t-il par les battements
de ton cœur, ou épuisée, elle a fermé les yeux. Elle était en confiance :
rassurée. Dans les bras costauds de ce papa, de son papa qu'elle découvrait
pour la première fois, elle a perçu les vibrations et les belles intonations
graves de la voix puissante de ce père chuchotant son nom : Manon. Un papa qui
découvre son enfant, sa fille, son tout petit à lui !
Je me
souviens, tu tenais à couper le cordon, tu lui a même fait sa première
toilette. Doucement, tu as déplié sa menotte et trois traits sont apparus, ta
marque de fabrique. Tu étais comblé ! Dès lors, tu ne pouvais pas la renier !
Père tu es devenu et tu l'as reconnue en signant et lui donnant ton nom en bas
du registre de l'état civil ! Le prénom de ta grand-mère, elle porte désormais
et comme la transmission passe les générations, elle a hérité aussi de son fort
caractère ! Toute petite, elle se battait déjà contre l'adversité, elle t'en a
donné du fil à retordre ! Elle s'est souvent opposé à toi depuis, mais sache
que les chats ne font pas des chiens ! Tu auras beau mettre un océan
d'incompréhension entre vous, tu ne peux pas la nier, elle porte ton nom et le
sang de tes ancêtres coule dans ses veines !
Souviens-toi quand petite vers 2 ans 1/2, alors que tu l'as portais sur
tes épaules : elle t’a annoncé du haut de ses trois pommes : "Plus de
couche ! Et elle l'a enlevé ! "Plus pipi, plus caca !" Et effectivement,
depuis elle a tenu parole, la nuit comme le jour ! Ce jour-là, elle m'a
vraiment étonné, je n'ai jamais autant ri de ma vie !
Claudine
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Anne me parla en ces termes : «Mon
père était un être très fantasque mais il m’a appris la vie et je lui dois
beaucoup». «C’était un homme extraordinaire capable tout à la fois d’une
grande concentration dans son travail et de, brusquement, se mettre à danser quand il en avait terminé
une partie. Il était toujours prêt à raconter des histoires, à la limite du
réel. Très jeune, il m’emmena au cinéma, voir des films comme les «Argonautes à
la conquête de la Toison d’Or» ou la «Moby Dick». A la sortie, il me montrait
combien Jason ou le pêcheur était courageux. A partir d’exemples similaires, il m’enseigna à travers des
récits, la morale et l’idéal qui le guidaient dans la vie. Travailleur acharné, passant beaucoup de
temps dans son atelier, il vissait, dévissait, sciait, assemblait, limait tout
en chantonnant. Il était très perfectionniste. Dès mon plus jeune âge, il me permit
de toucher à ses outils. Il m’en montra l’usage, me prévenant de leurs dangers
tout en me surveillant du coin de l’œil dès que j’en prenais un. Lui, qui avait
toujours perdu quelque chose, en prenait bien soin et les conserver
précieusement dans son atelier. Il voulait que je sois très tôt, autonome et
avec lui, je pouvais oser et expérimenter. Souvent, il me demandait de l’aider.
« Prends ce tasseau, tiens le ferme ! Passe moi mon marteau, regarde,
je pose le clou. » C’est ainsi qu’il m’associait à son travail. Et du haut de mes trois ou
quatre ans, j’étais très fière. De mon aide, il n’en avait point besoin, mais,
c’était sa façon à lui de m’avoir près de lui, de me montrer son affection et
aussi de m’apprendre tant de choses utiles tout en cultivant la patience, la
bonne humeur et le goût du travail bien fait.» Anne reprit : «Il ne
manquait jamais aucune occasion de m’appeler pour se joindre à lui. Souvent,
aux beaux jours, après le travail, il m’emmenait flâner dans les rues, les
parcs. Une fleur, un oiseau, une
construction, une ruelle, même une simple porte, tout était prétexte à
observation, réflexion, histoire. Voyait-on sur le lac, une cane suivi de ses
canetons, il m’expliquait pourquoi leurs plumes les protégeaient de l’eau et
combien la famille était importante pour le développement des enfants. Mais ce
n’était en rien didactique ou livresque. A cette occasion, assis sur un banc,
en les regardant, il pouvait aussi bien me narrer le conte du Vilain petit
canard de Grimm que Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la
Suède ou une légende sur les grands albatros. Je buvais ses paroles et
jamais je ne me lassais de l’écouter. Les contes et les légendes, il en
connaissait beaucoup et de tous les pays. Il avait l’art du conteur. Mais à
travers tous ces récits, c’est toute une philosophie qu’il m’inculqua, tournée
vers la nature.
Il aimait bien les marchés et il m’y
emmenait souvent. Là, s’étalaient les herbes aromatiques ou médicinales
voisines des fruits et des légumes. Il les
connaissait tous. Parfois, il en achetait quelques uns aux formes
étranges ou aux couleurs inhabituelles. Et en rentrant à la maison, il m’en
couper un petit morceau, me le faisait manger cru puis le cuisinait. C’était
comme jouer à la dinette avec un aliment bien réel car jamais, il ne
préparait les repas! Il voulait que je goûte à tout et que je fasse mes propres
choix à partir de ces expériences. Il ne concevait pas que je puisse me
contenter d’un « je n’aime pas, ce n’est pas bon. » Mais il m’aidait
à déceler les textures et les aromes.
Mon père parlait très peu de l’école. Il
regardait mon carnet de notes comme si c’était un document qu’il ne comprenait
pas très bien. Si, par exemple, je n’avais obtenu qu’un 2 en maths, il m’interrogeait
« C’est sur 5, sur 10 ? » puis il énonçait cette simple
phrase : «Il semble que tu n’avais pas bien compris ce jour-là,
depuis tu as sûrement appris, c’est déjà du passé !». Il ne semblait pas y
attacher beaucoup d’importance. Mais, pour ne pas le décevoir, je retravaillais
ce que j’avais mal fait. Cela me stimula et m’apprit à ne pas renoncer, à ne
pas me décourager. Pour lui, la nature apprenait à vivre. Il suffisait de la
contempler et d’en tirer les leçons.
Parfois, il avait envie de faire la fête,
comme ça, brusquement et d’autres fois, il la préparait de longue date. Il se
déguisait alors en animal ou en personnage facétieux. Il mettait de la musique
ou en jouait avec des verres ou des poêles et se mettait à danser en farandole
tout en me prenant la main. Il semblait presque avoir perdu la raison et son
air habituellement paisible disparaissait pendant quelques heures. Il aimait
aussi faire des farces. Mais cela se passait toujours à la maison et jamais à
l’extérieur car, au fond, c’était un grand timide.
Mon père a toujours été à mes côtés. En
grandissant, je lui confiais facilement mes petits secrets d’adolescente puis
d’étudiante. Il s’intéressait alors à mes études, il m’écoutait et me
confortait dans mes espoirs. Si j’avais quelques doutes ou quelques déceptions,
il me racontait alors une anecdote qui me redonnait confiance. Il m’a toujours
accompagné et donné ce goût de la recherche.» Elle se tut un instant et
ajouta : «Une nuit, il s’est éteint simplement comme il avait
toujours vécu»
Marie-Thérèse
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Mon petit-neveu Jean-Luc
m’annonce :
Bientôt je vais être papa,
pourquoi pas ? Et Manuela va devenir maman ! Elle rit aux éclats,
heureuse de son ventre. Radieux, ton sourire, Manuela, confiant dans l’amour,
confiant dans l’avenir.
C’est drôle d’être papa,
continue Jean-Luc, je n’ai pas l’habitude. Je vais être un peu gauche au début.
Et quand j’y pense je me dis, quelle responsabilité ! Aider ce petit être
à grandir, à devenir petit à petit à son tour, un homme libre et responsable.
Fruit de l’amour, mystère de la création ! Comme un rêve presque irréel
pendant notre attente. Mystère féminin, je ne suis pas dans le coup, presque
étranger pendant neuf mois de toute ta tendresse.
Jean-Luc devient
intarissable : « Il faudra m’apprendre à vous aimer deux ». à l’apprivoiser, à me
bousculer, à faire accueil à l’inattendu. Mise au monde d’un être neuf qui
viendra peut-être griffer toutes mes certitudes.
Quelle joie de te rencontrer
et de t’écouter radicalement neuf. Pour nous renouveler, un amour à trois sera
conjugué. Comme un arc-en-ciel qui annonce le temps d’un monde lumineux, d’une
joie de vivre, d’un émerveillement… qui hélas ne peut durer.
Christiane
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Par essence s’est implanté chez l’homme
l’altruisme de paternité,
Avec manifestation tangible, dès lors qu’à
son retour au foyer,
Tout chasseur primitif livre le produit de
sa chasse
En vue de nourrir une progéniture en bas
âge
Restée au foyer en situation quémandeuse.
Notoirement se forge ainsi un impératif
quasi-génétique
Imposé de facto et sans rémission à
l’espèce.
Tardivement, chez l’homme, naîtra et se
développera,
En sa sensibilité, la notion subjective de
paternité.
En niveau de qualité de vie gratifiant
l’adulte,
Très haut se perche le sentiment
qu’éprouve un homme
Relativement à l’enfant qui vient de lui
naître.
En contrepoint s’implante chez ce père
Un sens des responsabilités envers son
enfant,
Nonobstant une inconcevable réciprocité à
ce stade.
Par la suite, cette divergence
s’atténuera, voire disparaîtra,
En un processus naturel ou délibéré qui, à
la longue,
Rééquilibrera spontanément la relation
Entretenue au fil du temps entre père et
enfant.
C'est
l'histoire de Lucienne : une jeune femme joggeuse de 85 ans, sportive,
volontaire et dont le délicat tempérament rend la communication agréable et
terriblement attractive.
Son papa, d'une belle carrure, patron d'une manufacture de textile employait de nombreux ouvriers, devant se dévouer corps et âme à de durs labeurs, du matin jusqu'au soir, pendant presque douze heures d'affilée, sur les métiers à tisser avec 20 minutes de pause pour déjeuner. A 15 ans, il décide d'embaucher sa fille, sans plus d'apprentissage ni lui permettre de s'aguerrir à la tâche. Pendant quatre jours, elle s'attelle à cet art qui demande une vie de pratique et elle cherche à emmêler les fils, voire à les démêler, sans grand résultat. Dans l'esprit de son père : "Elle doit se débrouiller seule !". Aussi, dotée du caractère de ce dernier, elle lui oppose un refus sans précédent et décide qu'elle ne se rendra pas au travail le lendemain ! Son père comprend qu'il ne pourra en rien moduler ni changer la décision de sa fille et finit par accepter.
A 18 ans, elle décide ainsi de se marier avec un jeune homme : Raymond, âgé d'une année de plus. Elle le connait depuis l'âge de 11 ans et elle en est réellement amoureuse : "Un coup de foudre" dit-elle. Elle en parle à son père qui se cabre, vocifère, rechigne, tempête puis sous l'inflexible désir de sa fille finit par fléchir : il accepte. Le mariage se fait. Il faut encore "travailler" le papa afin que tout se déroule comme il se doit et que Lucienne obtienne la bénédiction de l'église et du curé de la paroisse du village.
Mais ce papa ne le regrettera pas car sa fille a vécu plus de quarante d'amour et de bonheur parfait, dans un mariage sans nuage auprès d'un homme aimant et qu'elle a aimé jusqu'à sa dernière heure comme son père d'ailleurs. Les derniers propos de celui-ci ont été vers son beau-fils Raymond !
Son papa, d'une belle carrure, patron d'une manufacture de textile employait de nombreux ouvriers, devant se dévouer corps et âme à de durs labeurs, du matin jusqu'au soir, pendant presque douze heures d'affilée, sur les métiers à tisser avec 20 minutes de pause pour déjeuner. A 15 ans, il décide d'embaucher sa fille, sans plus d'apprentissage ni lui permettre de s'aguerrir à la tâche. Pendant quatre jours, elle s'attelle à cet art qui demande une vie de pratique et elle cherche à emmêler les fils, voire à les démêler, sans grand résultat. Dans l'esprit de son père : "Elle doit se débrouiller seule !". Aussi, dotée du caractère de ce dernier, elle lui oppose un refus sans précédent et décide qu'elle ne se rendra pas au travail le lendemain ! Son père comprend qu'il ne pourra en rien moduler ni changer la décision de sa fille et finit par accepter.
A 18 ans, elle décide ainsi de se marier avec un jeune homme : Raymond, âgé d'une année de plus. Elle le connait depuis l'âge de 11 ans et elle en est réellement amoureuse : "Un coup de foudre" dit-elle. Elle en parle à son père qui se cabre, vocifère, rechigne, tempête puis sous l'inflexible désir de sa fille finit par fléchir : il accepte. Le mariage se fait. Il faut encore "travailler" le papa afin que tout se déroule comme il se doit et que Lucienne obtienne la bénédiction de l'église et du curé de la paroisse du village.
Mais ce papa ne le regrettera pas car sa fille a vécu plus de quarante d'amour et de bonheur parfait, dans un mariage sans nuage auprès d'un homme aimant et qu'elle a aimé jusqu'à sa dernière heure comme son père d'ailleurs. Les derniers propos de celui-ci ont été vers son beau-fils Raymond !
En ce 14
février, fête des amoureux, beaucoup de tendresse, d'amour et de partage : des
petits bisous s'échangent tendrement et discrètement, loin des regards et les
tourtereaux prononcent et partagent des petits mots tout doux avec leur
bien-aimée, ou encore les yeux tournés vers la poussette du dernier-né avec :
des "je t'aime mon amour".
Mais la St Valentin, c'est aussi toute l'affection de cet homme d'une trentaine d'années un peu "ours mal léché", mais néanmoins coopérant, qui partage bon gré, mal gré la patte du nounours avec sa petite choupette rose qui a l'air de bien vouloir mener la danse et la conversation aussi ! Elle l'entraîne dans l'allée bordée un peu plus loin de tendres pâquerettes rose pâle. Un vrai tapis de pétales qui se côtoient, se rassemblent, se frôlent et se caressent de leurs longs doigts fins, légers et frais. Toutes ces petites fleurettes semblent se chuchoter des mots agréables, des mots qu'on aimerait entendre un peu plus souvent, des mots qui font du bien, qui rassérènent et apportent du bonheur. Toutes ces pâquerettes s'emparent de ces quelques bribes de conversation saisies à la volée et les gardent en leur cœur bien serré, humecté de jolies perles de pluie, comme dans un écrin...
Puis loin, c'est une autre choupinette, un peu plus grande, mais comme la précédente tout de rose vêtue qui entraîne son papa dans une folle descente d'escalier. Le monsieur est un peu plus âgé que le précédent, mais encore bien vert, il dévale en riant sous cape quelques marches, le parapluie prêt à effectuer un vol plané ! La veste brun-caramel et les chaussures chocolat glacé glissent dans les flaques d'eau et forment des gerbes de chaque côtés. La petite puce est enchantée : derrière ses lunettes fuchsia, ses yeux brillent et papa rit de bon cœur. Leurs rires se mêlent, et ils s'éloignent en soulevant haut les pieds comme dans une bourrée ou une de ces danses traditionnelles celtiques, rythmée par une cascade de rires. "I'm singing in the rain ..." Ai-je envie de chanter !
Mais la St Valentin, c'est aussi toute l'affection de cet homme d'une trentaine d'années un peu "ours mal léché", mais néanmoins coopérant, qui partage bon gré, mal gré la patte du nounours avec sa petite choupette rose qui a l'air de bien vouloir mener la danse et la conversation aussi ! Elle l'entraîne dans l'allée bordée un peu plus loin de tendres pâquerettes rose pâle. Un vrai tapis de pétales qui se côtoient, se rassemblent, se frôlent et se caressent de leurs longs doigts fins, légers et frais. Toutes ces petites fleurettes semblent se chuchoter des mots agréables, des mots qu'on aimerait entendre un peu plus souvent, des mots qui font du bien, qui rassérènent et apportent du bonheur. Toutes ces pâquerettes s'emparent de ces quelques bribes de conversation saisies à la volée et les gardent en leur cœur bien serré, humecté de jolies perles de pluie, comme dans un écrin...
Puis loin, c'est une autre choupinette, un peu plus grande, mais comme la précédente tout de rose vêtue qui entraîne son papa dans une folle descente d'escalier. Le monsieur est un peu plus âgé que le précédent, mais encore bien vert, il dévale en riant sous cape quelques marches, le parapluie prêt à effectuer un vol plané ! La veste brun-caramel et les chaussures chocolat glacé glissent dans les flaques d'eau et forment des gerbes de chaque côtés. La petite puce est enchantée : derrière ses lunettes fuchsia, ses yeux brillent et papa rit de bon cœur. Leurs rires se mêlent, et ils s'éloignent en soulevant haut les pieds comme dans une bourrée ou une de ces danses traditionnelles celtiques, rythmée par une cascade de rires. "I'm singing in the rain ..." Ai-je envie de chanter !
Claudine
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